Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Axa2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearAssurance tous-risques (numériques): le secret, déjà un luxeurn:md5:ee90b32015da8ba055126c6d64728e3b2012-03-27T21:20:00+02:002012-03-27T21:20:00+02:00Capucine CousinVie privée & données personnelles en ligneAxaDavid Abikere-réputationPersonalPublicis ConseilSwissLife <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.fevad_m.jpg" alt="fevad.jpg" title="fevad.jpg, mar. 2012" /></p>
<p>Spot publicitaire Axa Assurances / Publicis Conseil</p>
<p><strong>U</strong>ne immense tâche d'encre noire qui jaillit de l'écran
d'ordinateur d'une jeune femme, horrifiée, avant de se transmettre à un homme,
une femme, un enfant, et cette voix off non moins menaçante: <em>"Quand votre
réputation est salie sur Internet, c'est votre famille entière qui est
touchée"</em>. Il est diffusé sur TF1, M6 et Canal+ depuis le 21 mars, c'est le
premier spot TV qui met en scène le sujet de la e-réputation sur Internet, et
le risque de la divulgation d'informations malveillantes pouvant désormais
ternir tout un chacun - un risque potentiel qui concerne désormais tout
consommateur - internaute.</p>
<p><strong>Toi aussi, protège ta famille "contre les dangers
d'Internet"</strong></p>
<p>Le service mis en avant est lui-même sans précédent: la <em>"protection
familiale intégrale, une toute nouvelle assurance qui nettoie les informations
malveillantes et vous protège également des autres risques d'Internet"</em>.
C'est l'assureur Axa qui vient de lancer ce service. Une assurance tous-risques
en somme: assurance automobile, habitation, antivols, contre les accidents de
la vie domestique, et... "contre les dangers d'Internet" (sic). Un état de
fait, alors que 17,6 millions de foyers sont connectés à Internet, et donc
exposés aux risques inhérents à la vie numérique: atteinte à l'e-réputation,
usurpation d'identité, utilisation frauduleuse des moyens de paiements, litiges
avec des e-marchands.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.fevad_2_m.jpg" alt="fevad_2.jpg" title="fevad_2.jpg, mar. 2012" /></p>
<p><strong>C</strong>omme il le détaille sur <a href="http://www.axa.fr/prevoyance-protection-des-proches/Pages/protection-familiale-integrale.aspx">
sa page Web</a>, l'assureur Axa propose donc une assurance qui combine
pèle-même protection contre les accidents domestiques, catastrophes naturelles,
assistance juridique, et... usurpation d'identité, ou encore
<strong><em>"atteinte à la e-réputation"</em></strong>. Dans les détails du
contrat, il propose même un service de <em>"nettoyage des données malveillantes
sur internet"</em>, assuré par un prestataire dont le nom n'est pas communiqué.
Il faudra tout de même compter la coquette somme de 10,40 euros par mois
minimum (et encore, c'est le tarif de lancement).</p>
<p>C'est dire les promesses juteuses - bien plus qu'une quelconque assurance
domestique classique - qu'offrent ces <strong>nouveaux services d'assistance à
nos vie numériques</strong>, une double vie virtuelle où l'on s'expose à de
plus en plus en plus de risques, alors que l'on y gère une bonne part de notre
vie, entre réseaux sociaux, forums, sites de rencontres, voyagistes et autres
e-commerçants. L'assureur pousse jusqu'à affirmer dans son communiqué de
lancement qu'il veut "faire prendre conscience aux gens que leur vie virtuelle
peut détruire leur vie réelle et celle de leurs proches" - CQFD. Argument
imparable: si vous faites une connerie sur Internet, votre famille doit elle
aussi être protégée.</p>
<p>D'autres assureurs commencent déjà à s'engouffrer dans la brèche. La semaine
dernière, l'assureur <strong>SwissLife</strong> y allait lui aussi de son
assurance anti-risques numériques, <a href="http://www.swisslife-direct.fr/particuliers/famille/swisslife-e-reputation-1142.html">
SwissLife e-réputation</a> (ou "numérisque", comme le soulignait joliment David
Abiker dans <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/societe/pensez-a-votre-numerisque_1097074.html">
cette chronique</a> pour <em>L'Express</em>), en proposant pour 9,90 euros par
mois un service d'assistance juridique, de nettoyage de "traces" numériques
assurée par la start-up Reputation Squad.</p>
<p><strong>Reputation Squad</strong>, précisément, était jusqu'à présent
<a href="http://archives.lesechos.fr/archives/2008/LesEchos/20242-40-ECH.htm">connue
des seules entreprises</a>, professionnels et autres stars diffamés et à la
réputation ternie pas une affaire de "bad buzz" en ligne... ces services sur
mesure, jusqu'alors assurés par des avocats et start-ups pointues, existent
désormais <em>"pour le grand public, dans la flamme prêt-à-porter"</em>,
souligne David Abiker, qui laisse entrevoir une autre perspective vertigineuse:
demain, pourquoi notre employeur, notre banquier ou notre propriétaire ne
pourraient pas nous demander un "certificat de virginité" numérique ?</p>
<p><strong>Le secret, bientôt un luxe (payant)</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.personalhome_m.jpg" alt="personalhome.png" title="personalhome.png, mar. 2012" /></p>
<p>La Home de <a href="http://www.personal.com/">Personal</a>, un outil pour
gérer ses données personnelles</p>
<p>Et alors, avec ces premiers services commerciaux qui se tissent autour de
notre toujours plus précieuse e-réputation, on en revient à cette question qui
m'obsède depuis quelques mois: <strong>l'intimité, la vie privée, le secret
sont-ils en train de devenir un luxe?</strong> Je l'évoquais dans <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/12/22/10-tendances-technologiques%2C-innovations-so-2012-%28et-au-del%C3%A0...%29">
ce billet</a> sur les tendances numériques 2012, et dans <a href="http://www.strategies.fr/evenementiel/40-ans-de-strategies/171627W/on-en-parlera-peut-etre-encore-dans-quarante-ans.html">
cette enquête</a> prospective dans <em>Stratégies</em>, je suis persuadée que,
de plus en plus, le secret va devenir <strong>un luxe qui va se
monnayer</strong>. Ce qu'aborde d'ailleurs Hubert Guillaud <a href="http://www.internetactu.net/2012/03/22/nous-faudra-t-il-payer-pour-preserver-notre-vie-privee/">
sur InternetActu</a>. Pas faux, car les start-ups d'aujourd'hui et de demain,
telles Google, Facebook et Twitter (qui a déjà <a href="http://www.01net.com/editorial/559854/twitter-a-vendu-vos-tweets-aux-marketeurs/">
vendu nos tweets</a>), nous proposent des services gratuits, tout en sachant
qu'elles ont auront une chose à monétiser demain : nos données
personnelles.</p>
<p><strong>D</strong>es services gratuits, mais dont nous pouvons de moins en
moins nous passer. <em>"Google et Facebook sont devenus si dominants qu’il est
impossible de les éviter. Les utilisateurs qui choisissent d’éviter Google se
trouvent marginalisés et contraints d’utiliser des services disjoints à partir
d’une gamme de fournisseurs. Ceux qui choisissent de quitter Facebook (ou
n’importe quel réseau social) sont délaissés des réseaux dont les autres
profitent"</em>, rappelle Hubert Guillaud. Impossible d'abandonner son compte
Gmail ouvert il y a 8 ans (et quelques méga-octets d'archives virtuelles) ou
son Facebook (où l'on a quelques centaines d'"amis" virtuels) comme on
changerait de banque ou de caviste, faute d'alternative...</p>
<p>A lire aussi chez Owni, <a href="http://owni.fr/2012/03/27/axa-le-reputation-assure-son-industrialisation/">E-réputation
et bénéfs assurés</a></p>