Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Deepfake2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearComment les deepfakes débarquent en politiqueurn:md5:f8d4f74b783bc10ce82ecb07abc517712019-11-20T14:08:00+01:002019-11-20T15:30:06+01:00Capucine CousinPolitiqueDeepfakedeepfakes politiquesElections américaines de 2020Matteo RenziZao <div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/E0CfdHG1sIsversion=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/E0CfdHG1sIsversion=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
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<p><strong>M</strong>atteo Renzi, ancien ministre de l'Intérieur italien, et
fondateur du nouveau parti Italia Viva, est assis dans un bureau luxueux, face
caméra, entre une peinture et un buste style Renaissance, juste avant le
tournage d'une interview en duplex. Un technicien vérifie si le son fonctionne,
puis sur ces images tournées à son insu, il insulte plusieurs personnalités
politiques du pays dont le président du Conseil Giuseppe Conte et le ministre
des Affaires étrangères Luigi di Maio, bras d'honneur à l'appui.</p>
<p>Réalité? Trucage? La performance a choqué des téléspectateurs Italiens, qui
ont vivement réagi sur les réseaux sociaux face à la diatribe de l'ancien
premier ministre. Mais ce n'était pas Matteo Renzi qui paraît. En y regardant
de plus près, la voix et les gestes sont différents. Même le visage semble
déformé.</p>
<p>La séquence a été diffusée le 23 septembre dernier à la télévision
italienne, dans l'émission satirique "Striscia la notizia", à mi-chemin entre
"Quotidien" et feu "Les Guignols de l'info". L'émission a tourné les images
avec un imitateur reprenant la voix et la gestuelle de Renzi, et a appliqué sur
son visage, en utilisant une technologie d'intelligence artificielle, le visage
de l'ancien ministre. Sur son site web, la production de l'émission explique
que ce résultat est <em>"pour le moment unique au monde"</em>. Les publications
sur les réseaux sociaux ont souligné immédiatement, qu'il s'agissait d'une
parodie, mais ce n'était pas le cas de la version diffusée à la télévision.</p>
<p>Plus inquiétant : le principal intéressé, Matteo Renzi, s'est amusé de
cette parodie. "<em>L'imitation est parfaite, mais c'est une imitation"</em>,
écrivait-il sur son compte Instagram, en omettant la portée dangereuse de
montages d'un tel réalisme. Avant de faire son mea culpa, plus tard, sur sa
page Facebook : <em>"Effectivement, j'ai sous-évalué la portée
potentiellement dévastatrice du deepfake, la nouvelle technique de pointe des
fake news",</em> dit-il.</p>
<p><strong>Les deepfakes</strong>: ces vidéos, où l'on injecte une dose
d'intelligence artificielle, à des fins parodiques - ou de désinformation -
c'est peut-être <strong>un des prochains outils de manipulation
politique</strong>, en particulier pour la prochaine campagne des élections
présidentielles américaines de 2020, qui est déjà engagée. Il y a quelques
années, ces deepfakes étaient une nouveauté, créées par des codeurs amateurs.
Aujourd'hui, leur conception est facilitée par des services et start-ups qui
les proposent à prix réduit.</p>
<p>L'application mobile <strong>DeepNude</strong>, tout Comme l'appli chinoise
<strong>Zao</strong> sortie en août, permettent de coller des visages
facilement sur des images existantes. Pour l'heure, on peut seulement
sélectionner une banque de séquences vidéo prédéfinie, mais l'application,
simple à l'usage, a suscité de nombreuses inquiétudes. L'outil Zao a par
exemple permis en février dernier à l'émission "Complément d'Enquête" de France
2 de faire dire <strong>à Emmanuel Macron</strong> qu'il se lançait dans la
télévision.</p>
<p>On imagine les dérives possibles. <em>"Des clips frauduleux de dirigeants
d'entreprises pourraient faire couler des sociétés. Des vidéos ou bandes son
audios de dirigeants de banques centrales pourraient faire osciller les marchés
financiers",</em> s'inquiétait récemment le <em>Wall Street Journal</em>, dans
une longue enquête.</p>
<p><strong>D</strong>'autres cas de duperie par des deepfakes vidéos se sont
déjà déroulés ces derniers mois : en mai dernier, le parti socialiste
flamand, en Belgique, a publié une fausse vidéo de Donald Trump appelant la
Belgique à quitter l'accord de Paris sur le climat. La révélation de la
supercherie ("<strong>Tout le monde sait bien que le changement climatique
c'est faux... comme cette vidéo"</strong>) n'étant pas sous-titrée, elle a été
prise comme telle par une partie des internautes.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.2donald_j_trump_on_twitter_pelosi_stammers_through_news_conference_.__-_copie_m.jpg" alt="2donald_j_trump_on_twitter_pelosi_stammers_through_news_conference_.__-_copie.jpg" title="2donald_j_trump_on_twitter_pelosi_stammers_through_news_conference_.__-_copie.jpg, nov. 2019" /></p>
<p>Autre exemple récent, un discours au ralenti de Nancy Pelosi, présidente
(démocrate) de la Chambre des Représentants des Etats-Unis depuis 2019: cette
vidéo s'est répandue via des médias conservateurs, et les critiques de la femme
politique l'ont prise comme preuve d'un supposé problème mental ou d'une
maladie- même Rudi Giulany, l'avocat de Donald Trump, l'avait alors retweetée,
avant de la supprimer, en défendant son choix. Trump lui-même a posté une autre
vidéo déformée de Nancy Pelosi, qui est toujours en ligne - elle compte plus de
30 000 retweets et 90 000 likes.</p>
<p>La réplique ne s'est pas faite attendre: des start-ups proposent maintenant
des apps et services de vérifications de vidéos. Comme l'appli américaine
Amber, ou encore la start-up Deeptrace.</p>