Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - FaceTime2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearLe téléphone sert-il (encore) à téléphoner ?urn:md5:a8099256b588337a959d425625cb6e6e2012-05-11T08:55:00+02:002012-05-12T08:57:50+02:00Capucine CousinCulture numériqueFaceTimeTéléphone mobileVoix <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.phone_m.jpg" alt="phone.jpg" title="phone.jpg, mai 2012" /></p>
<p><strong>E</strong>st-ce que le téléphone portable sert encore (beaucoup) à
téléphoner ? Les Free Mobile, Sosh et autres B&You ont consacré une
tendance déjà émergente chez certains opérateurs (notamment les MVNO), avec des
forfaits dits "tout illimité" (ou presque - le sujet a déjà largement fait
polémique il y a quelques mois, voir par exemple <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/dossiers/151940/151691W/la-fin-de-l-internet-mobile-illimite.html">
par ici</a>). Et à prix réduits: avec à la clé SMS, MMS illimités, navigation
sur Internet mobile à haute dose (au pire limitée à 500 méga-octets ou 1
giga-octet). Et un forfait "voix" (pour des appels téléphoniques) réduit à 1 à
4 heures.</p>
<p>Des forfaits sur mesure pour les ados et les jeunes adultes, addicts à
l'envoi en masse de SMS, au "chat mobile", mais beaucoup moins aux longues
conversations sur leur portable. Dans la lignée du Millenium, le premier
forfait apparu il y a 12 ans, déjà destiné aux ados addicts à leur
portable.</p>
<p><strong>P</strong>arce qu'après tout, le (jeune) utilisateur de portable
a-t-il vraiment besoin de téléphoner beaucoup. Prenez Adam (notre stagiaire
maison à <em>Stratégies</em>), 20 ans, doté d'un iPhone depuis 3 ans... Certes,
il téléphone souvent, mais envoie en moyenne <em>"10 à 50 SMS par jour"</em>.
Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, les Français sont peu nombreux à
téléphoner beaucoup depuis leur téléphone portable - cela reste un usage
réservé au téléphone fixe. Un sondage commandé récemment par l'opérateur
indépendant Prixel à Ipsos révélait que 40% du panel téléphonait moins d'une
heure par mois, 37% de 1 à 3 heures par mois, seuls 10,3% dépassant les 3
heures par mois.</p>
<p>De plus en plus, le téléphone sert à envoyer des SMS, et surfer sur Internet
et les réseaux sociaux - surtout chez les jeunes donc, soit les générations de
demain. Ce qui s'accentue certes avec la généralisation des smartphones -
"couteaux suisses" dotés d'une multitude de fonctions. Car si 70% des sondés
par Prixel ont un accès à l'Internet mobile, les 16-24 ans sont les plus
connectés: 57% d'entre eux surfent tous les jours. Et notre "jeune" post-ado
envoie beaaaucoup de SMS: plus de 500 par mois pour 67%, tandis que 64% du
panel en envoie moins de 100.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.contact-cary-grant_m.jpg" alt="contact-cary-grant.jpg" title="contact-cary-grant.jpg, mai 2012" /></p>
<p><strong>D</strong>onc, le téléphone sert-il encore à téléphoner ?
L’essayiste Tom Vanderbilt, relayé par <a href="http://www.internetactu.net/2012/05/07/la-fin-du-telephone-ou-comment-notre-rapport-aux-technos-ne-cesse-de-se-transformer/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+internetactu%2FbcmJ+%28InternetActu.net%29">
ce papier</a> de Xavier de la Porte, <a href="http://www.wilsonquarterly.com/article.cfm?AID=2140">développe aussi</a> cette
idée dans <em>The Wilson Quaterly</em>: serait-ce <em>"la fin du téléphone, en
tant que transmission d’informations par la voix"</em> ? Il relève que le
temps de la communication vocale est en forte baisse, la conversation est
remplacé par le coup de fil très minimaliste : 1 minute et 47 secondes en
2010 pour un coup de fil, contre 3 minutes en moyenne en 2003.</p>
<p>Pourtant, les prémices du marketing télécoms étaient bien parvenus à rendre
le téléphone indispensable, à se débuts, comme le rappelle Vanderbilt, cité par
Xavier de la Porte:</p>
<blockquote>
<p>Il a fait son entrée sur la scène de l’Histoire en 1876, sans répondre en
rien à un désir clair des masses. Il était pourtant porteur d’un changement
radical : pour la première fois, les gens pouvaient se parler à distance.
Certes, mais pour quoi faire ? Et l’auteur de rappeler à quel point les
hommes d’affaires, pourtant les plus prompts à utiliser le courrier et les
télégrammes pour transmettre des informations importantes, étaient sceptiques
quant à l’apport de cette nouvelle technologie. Ils n’y voyaient au mieux
qu’une version parlante du télégramme. C’est ensuite la société Bell qui a
réussi à créer le besoin de téléphone grâce à un gros travail marketing.
D’abord dans les entreprises, puis dans les foyers, pour les conversations
intimes, dans le but de garder contact avec ses proches.</p>
</blockquote>
<p><strong>P</strong>our Vanderbilt, cela est lié par essence au modèle
économique des forfaits, dans lesquels envoyer des textos est moins cher que de
téléphoner. Mais aussi des "raisons de convenance", où il semble moins intrusif
d'envoyer un SMS que d'appeler son interlocuteur.</p>
<p>Mais même la <strong>conversation téléphonique</strong>, autant norme
sociale qu'outil d'échange à distance, certes une des premières formes
d’échanges virtuel, mais qui laisse une trace, s'ancre dans la mémoire,
pourrait s'effacer, au profit des chats et autres visioconférences, qu'Apple
par exemple tente d'installer avec son outil FaceTime.</p>