Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Le Journal de Montreal2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearRuefrontenac.com, un journal en ligne ouvert par des journalistes et salariés québécois en lock-outurn:md5:3b56889eb35d731c1a40b1c32430a79c2009-02-01T10:55:00+01:002009-02-01T11:19:27+01:00CC3345-GANDIJournalismeLe Journal de Montreallock-outRue89Ruefrontenac.com <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.Jrnal_de_Frontenac_m.jpg" alt="Jrnal de Frontenac" title="Jrnal de Frontenac, fév 2009" /></p>
<p>Avec un canon pour emblème, <em>Par la bouche de nos crayons !</em> pour
slogan guerrier, depuis samedi dernier (24 janvier), 253 journalistes et
employés du <em><a href="http://portail.journalmtl.com/">Journal de
Montreal</a></em>, un tabloïd québecois à gros tirage, ont ouvert un <a href="http://www.ruefrontenac.com/">Ruefrontenac.com</a>, site d'informations un peu
particulier. Présenté comme « le site des employés en lock-out des
employés du Journal de Montreal", ce site d’informations a été en effet ouvert
par des journalistes et employés au chômage forcé, le propriétaire du journal
québecois ayant déclaré le 24 janvier un lock-out, cette procédure par laquelle
un patron peut empêcher ses salariés de travailler en riposte à leurs
revendications.</p>
<p>Il reproche au Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de
Montréal de refuser les « mutations nécessaires » pour s’adapter à
l’Internet. Et ce alors que les parties doivent renégocier la convention
collective, arrivée à échéance. En l’absence des journalistes, le quotidien
continue à paraître, mais réalisé par ses cadres.</p>
<p>En mesure de rétorsion, et pour continuer à travailler, les journalistes et
employés du <em>Journal de Montreal</em> ont donc ouvert leur propre site
d’actualités, avec les mêmes rubriques, les mêmes caricaturistes et les mêmes
chroniqueurs, mis en avant sur le site, tout en faisant référence à Rue89.</p>
<p>Plusieurs grandes plumes et chroniqueurs y expliquent les motifs de ce
départ précipité, et présentent parfois ce changement brutal avec émotion, tel
Bertrand Raymond, "tatoue des pieds à la tête":</p>
<blockquote>
<p>"En septembre dernier, je suis entré dans ma 40e année au Journal de
Montréal. Avec sincérité je vous le dis, ce furent 40 années de pur bonheur. Le
Journal de Montréal a été toute ma vie. Dans l'ordre affectif des choses,il y a
eu ma femme, mes deux enfants et le Journal, même si les miens ont parfois eu
l'impression que le journal occupait toute la place. Compte tenu de l'ardeur,
de l'énergie et de l'amour du métier que j'y ai mis, c'était parfois assez près
de la réalité."</p>
</blockquote>
<p>"Ma tuque, mes mitaines, une pomme et les bottes thermo de mon fils. Je suis
bien armé pour vivre ma première journée de piquetage. À 56 ans.", résumé Serge
Touchette, un des journalistes "sur le trottoir".</p>
<p>La situation est tendue depuis un certain temps : comme l'explique le
syndicat <a href="http://www.journaldujournal.ca/index.php?option=com_content&task=view&id=327&Itemid=1">
sur cette page</a>, "Le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal
de Montréal, affilié à la Fédération nationale des communications (CSN) vit son
premier conflit de travail.</p>
<blockquote>
<p>Depuis que Pierre K. Péladeau est à la direction de Quebecor Media,
l’entreprise a décrété pas moins de 13 lock-out en 14 ans. La position de la
direction du Journal, depuis la première journée de négociation avec le
STIJM–CSN, le 22 octobre 2008, a toujours été la même, à peu de différences
près. Le plan d’affaires de Quebecor comprend quelque 230 demandes qui visent
entre autres : • à diminuer les conditions de travail; • à allonger la
semaine de travail de 25 %, sans compensation; • à éliminer des départements en
favorisant la sous-traitance; il est question d’éliminer 75 emplois occupés par
une très grande majorité de femmes dont plusieurs comptent plus de 30 ans
d’ancienneté; • à diminuer de 20 % les avantages sociaux; • à introduire des
clauses de disparité de traitement (clauses orphelin); • à sabrer dans les
libérations syndicales; • à réduire ou à transformer des postes à la rédaction;
• à diminuer des clauses de la convention collective qui assurent le respect
des règles de déontologie journalistiques et la qualité de l’information; • à
assurer la convergence illimitée par le droit d’utiliser dans le Journal tout
le contenu provenant des plateformes actuelles et futures de Quebecor et vice
versa."</p>
</blockquote>
<p>Allez y jeter un oeil, c'est encore une nouvelle manière de pratiquer le
journalisme, avec cette fois un contexte inédit - quand des journalistes se
donnent les moyens de continuer de poursuivre leur métier...</p>