Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Les stagiaires2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclear«Les stagiaires», long-métrage publicitaire pour le Googleplexurn:md5:a7dd4fbcb1746847d1c2c7b4903456532013-06-26T23:08:00+02:002013-06-27T08:15:00+02:00Capucine CousinMarketing & consoCinémaGoogleGoogleplexGénération YLes stagiairesSpot publicitaire <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.affiche-les-stagiaires_m.jpg" alt="affiche-les-stagiaires.jpg" title="affiche-les-stagiaires.jpg, juin 2013" /></p>
<p><strong>I</strong>l y a déjà cette affiche, avec cette bonne idée
visuelle : deux adultes qui regardent d'un air un peu héété le fameux logo
multicolore, et que l'on voit depuis l'autre côté de l'écran - comme s'ils
étaient vus du point de vue de de la machine, Google même.</p>
<p><strong>U</strong>n fait sans doute inédit dans l'histoire du cinéma :
un film dont le lieu de tournage, et même le centre de l'intrigue est une des
entreprises les plus puissantes et tentaculaires dans le monde. Une entreprise
technologique qui a grossi de manière incroyable depuis sa naissance, il y a
une dizaine d'années. <strong><em>Les stagiaires</em></strong> nous montre
pendant près de deux heures, <strong>le petit monde merveilleux de
Google</strong>, le Googleplex, sis au ceux de la Silicon Valley. Plus
surprenant encore, il ne s'agit nullement de dépeindre un nouveau monde
industriel, comme <em>Les temps modernes</em> de Chaplin : cela prend la
forme d'une comédie, avec parfois des grosses ficelles, un peu lol, quelques
références geek, où tout finit (forcément) pour le mieux.</p>
<p><strong>C</strong>'est donc l'histoire de la reconversion plutôt forcée de
Billy et Nick (incarnés par Vince Vaughn et Owen Wilson), deux VRP quadras mis
à la porte de leur entreprise. Billy, en cherchant un job sur... Google, a
l'idée d'y postuler : après tout, n'est-ce pas "le meilleur employeur du
monde" ? Avec son acolyte, tous deux décrochent donc un stage chez Google,
au Googleplex même. Le défi : ils vont devoir prouver qu’ils ne sont pas
complètement ringards, confrontés à des échantillon bien représentatifs de la
génération Y : des jeunes adultes hyper brillants, rapides, surnourris de
culture geek, prêts à tout pour décrocher un job dans l'usine Google alors que
<em>"un jeune diplômé sur 4 n'a pas de boulot aux Etats-Unis"</em>. Voilà le
pitch des <em>«Stagiaires»</em>, sorti en salles ce mercredi 26 juin.</p>
<p>Très vite, alors que se déroule le film, on a l'impression de voir un
véritable long-métrage publicitaire pour le firme de Mountain View : déjà,
avec toute la panoplie de produits Google que nous montre le film. Nos deux
héros passent leur premier entretien d'embauche par webcam, sur... Google +.
Lors des premières scènes du film se déroulant au siège de Google, on nous
montre à l'envi les différentes marques de Google, de Gmail à Google Docs.
Jusqu'au générique de fin du film, où les noms de l'équipe sont affichés dans
des cases Gmail, GChat ou Google+...</p>
<p><strong>Le merveilleux monde de Google</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/Sta2.jpg" alt="Sta2.jpg" title="Sta2.jpg, juin 2013" /></p>
<p>Surtout, le film nous donne très vite à voir un monde du travail (presque)
idyllique dans ce Googleplex : tout le monde s’y éclate. <em>"Parc
d'attraction", "pays d'Eden"</em> pour les héros : Il est vrai que Google
a été consacré <a href="http://money.cnn.com/magazines/fortune/bestcompanies/2008/full_list/index.html">
"meilleur employeur au monde"</a> à quatre reprises, dont par Dans ce
Googleland, à l'image de son logo, tout est gai et multicolore: dans les
espaces (très) verdoyants, les salariés circulent en vélos (multicolores), où y
aperçoit des Google cars qui roulent toutes seules, d'étranges jouets, des
parasols. Dans le Googleplex, des poufs sont dispersés un peu partout, des
espaces zen avec des fauteuils de relaxation, à la cafétéria, tout est gratuit
et à volonté, des services (du vélo au pressing) sont proposés aux salariés,
les stagiaires se baladent avec d'étranges casquettes multicolores. Sur
l'Intranet, un simple stagiaire peut découvrir le profil et l'agenda des
salariés. <strong>Toute la panoplie de la start-up "so cool" est là</strong>.
Il manquerait juste le panier de basket, le babyfoot et la table de ping-pong
pour les séances de brainstorming (véridique - même feu Transfert, au débutes
années 2000, avec ce dernier accessoires). De véritables slogans sont distillés
tout au long du film, comme"Google aime les gens à mieux vivre".</p>
<p>A vrai dire, dès sa sortie aux Etats-Unis, cette production de la Twentieth
Century Fox a suscité des inquiétudes dans la presse geek, qui l'a tôt
surnommée <strong><em>«Google, the movie»</em></strong>. Très vite, la Bible
<em>AdAge</em> <a href="http://adage.com/article/the-media-guy/vince-vaughn-google-movie-intership-terrible/241726/?utm_source=mediaworks&utm_medium=newsletter&utm_campaign=adage&ttl=1370455912">
s'en est inquiétée</a>, (<em>"how awful will that Google movie be?"</em>), tout
comme <a href="http://entertainment.slashdot.org/story/13/06/07/1837212/google-loves-the-internship-critics-not-so-much">
Slashdot</a>.</p>
<p>Donc pas, ou très peu de satire sociale ou de critique d'un certain monde du
travail, alors que le "modèle" Google, méta- start up, incarne un certain
nouveau type d'entreprises, où l'on ne compte pas ses heures, et où l'on est
récompensé en actions... En fait, Google devient le sympathique cadre d'une
comédie qui se veut cool, avec Vince Vaughn et Owen Wilson, duo comique qui
suscite la sympathie, depuis qu'il s'incrustait dans les mariages pour la
(grosse) comédie Serial Noceurs de David Dobkin. Dans <em>Les Stagiaires</em>,
Shawn Levy donne à voir une certaine forme du rêve américain à l'heure de la
crise.</p>
<p><strong>Génération Y</strong></p>
<p><strong>C</strong>ertes, on effleure certaines questions sociétales :
le choc des générations avec une Génération Y désabusée : chez Google,
tout n'est pas si rose : lors de leur entretien d'embauche, les recruteurs
de Google leurs signalent <em>"beaucoup pensent différemment, on ne les prend
pas"</em>. La flopée de stagiaires devra se rassembler en équipes pour mener à
terme différentes missions: trouver un bug dans des lignes de code, gérer la
hotline de Google... <em>"95% de vous partiront sans rien, 5% seront
embauchés"</em>, signale aux stagiaires le coach lors du premier séminaire. Nos
deux quadras se verront taclés par ces jeunes génies: <em>"vos compétences ne
servent à rien dans ce siècle"</em>, leur lâche une Y. Mais tout se finit pour
le mieux: les deux quadras apportent des compétences complémentaires à leurs
jeunes copains geeks, et surtout, leur démontrent que la vraie vie se déroule
bien hors de leurs écrans d'ordinateurs. Ouf.</p>
<p>Nullement de quoi déplaire à Eric Schmidt, en tous cas. On se serait presque
attendus à voir figurer Google dans les partenaires du film. S'il n'a rien
déboursé, en tous cas, d'après la presse américaine, il a largement aidé au
tournage du film, entre le cadre de tournage gracieusement mis à disposition
(certaines scènes ont été tournées à Googleplex même, <a href="http://www.latimes.com/entertainment/movies/moviesnow/la-et-mn-google-the-internship-owen-wilson-vince-vaughn-20130525,0,979080.story">
d'après le Los Angeles Times</a>), une centaine d'employés de Google ont joué
les figurants, et Google a prêté des produits comme ses Google cars.</p>
<p><strong>Campagne de recrutement</strong></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/9No-FiEInLA?hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/9No-FiEInLA?hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Un <strong>coup de pub</strong> et une campagne de recrutement sur mesure,
donc. d'ailleurs, <em>Le Figaro</em> a révélé cette vidéo qu'a publiée fort
opportunément Google, où des (vrais) stagiaires racontent leurs extraordinaires
conditions de travail.</p>
<p>C'est un fait inédit de voir un film mis en scène dans une entreprise
contemporaine, avec son propre nom, ses propres locaux, ses propres pratiques
managériales (plusieurs anecdotes du film sont authentiques). Mais sous forme,
ici, de "publireportage cinématographique", bien loin du sombre et splendide
bioptic conscré à Facebook par David Finsher, <strong><em>The social
network</em></strong>, où il dressait un portrait grinçant de Mark Zuckerberg,
ôtant de l'affiche le logo de Facebook.</p>