Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Low cost2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearAvons-nous vraiment besoin de l'internet illimité ?urn:md5:5bd873770ceb0e958bf671cc79809ae42015-12-04T15:28:00+01:002015-12-06T17:55:19+01:00Capucine CousinMarketing & consoFree MobileillimitéInternetLow costSFR <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.vente_privee__m.jpg" alt="vente_privee_.jpg" title="vente_privee_.jpg, déc. 2015" /></p>
<p><strong>D</strong>éjà, cela m'avait fait tiquer : depuis quelques
jours, les opérateurs télécoms se livrent cette bataille de prix un peu folle à
coup de prix givrés (oui, j'assume le jeux de mots assez moyen ;). Free Mobile,
qui adore décidément jouer les trublions depuis son lancement début 2012, a
lancé il y a quelques jours sur le site de ventes événementielles
Vente-privee.com (un canal de distribution dont il est devenu coutumier) une
vente privée sur son forfait illimité à... 3,99 euros par mois pendant un
an ! Au menu, SMS et MMS illimités, et internet mobile 4G avec <strong>50
gigaoctets</strong> de datas (bien plus, soit dit en passant, que les 20 Go
proposés par la plupart des opérateurs mobiles).</p>
<p>La riposte ne s'est pas faite attendre : SFR lançait à son tour une
offre *événementielle* à 3,99 euros par mois pendant 12 mois (à condition d'y
souscrire avant le lundi 6 décembre !), intégrant 20Go d’internet mobile ainsi
les appels, SMS et MMS illimités. Virgin Mobile a suivi le mouvement, avec une
offre similaire à celle de SFR, soit 3,99 euros par mois pendant 12 mois et
sans engagement, avec SMS et MMS illimités, ainsi qu’internet 4G avec 20 Go de
volume data.</p>
<p><strong>La connexion internet, un bien commun</strong></p>
<p>Cette surenchère low-cost survient dans un contexte où l'accès à internet
s'est presque totalement généralisé dans les foyers français. Cela est devenu
un service, presque un bien commun, au même titre que l'eau courante ou
l'électricité. Imaginez: 83% des Français ont accès à internet à domicile (donc
"seuls" 17% des foyers français ne sont toujours pas couverts), révélait
vendredi dernier un rapport commandé par l'Arcep (le gendarme des télécoms) au
Credoc, dont je parlais <a href="http://www.strategies.fr/actualites/medias/1028863W/la-consommation-de-datas-continue-a-exploser.html">
ici</a>. Avec les smartphones (58% des français en possèdent) et les tablettes
(35%), les Français sont devenus coutumiers de nouveaux usages : naviguer
sur internet depuis leur mobile (52%, +12 points), télécharger des applis,
géolocaliser un lieu (35%), ou utiliser des services de messagerie instantanée
(25%), comme WhatsApp ou Snapchat.</p>
<p>Que ce soit sur son smartphone, avec son ordinateur, ou son téléviseur
connecté, le quidam - et plus seulement le geek - a pris l'habitude de
télécharger des contenus, de regarder des films en streaming... Des usages qui
sont tous gourmands en données. C'est un cercle vicieux : au fil des
années, alors que la qualité - et le débit - du Réseau s'améliore et grossit
constamment, on a pris l'habitude de consommer de plus en plus de gigaoctets,
de débit. L’internet fixe et l'internet mobile sont de plus en plus sollicités,
pour connecter des appareils toujours plus nombreux.</p>
<p><a href="http://www.internetactu.net/2015/12/01/avons-nous-besoin-dune-vitesse-limitee-sur-linternet/">
Cet article</a> d'InternetActu m'a aussi fait tiquer. Pourrait-on bientôt
atteindre les limites du réseau, en terme de capacité de stockage ou de vitesse
de transmission? Internet, le Réseau, semble propre, non-polluant, parce qu'il
n'émet pas de déchets, et parce qu'il est totalement immatériel, abstrait. Mais
est-il vraiment "environnementalement correct" (oui ceci est alambiqué ;), à
l'heure des bilans post-COP21? Le réseau consommerait actuellement
<strong>2%</strong> de l’électricité produite dans le monde, et ce chiffre
devrait doubler tous les 4 ans, <a href="http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/12/rendre-moins-sale-faut-decentraliser-internet-262039">
avertit</a> Rue89, citant une étude du chercheur Andrew Ellis.</p>
<p>Il estime carrément que notre niveau de consommation électrique lié au
numérique serait de <strong>8%</strong> de la production d’électricité total
pour 2012 (en cumulant à la louche consommation des serveurs et centres de
données qui stockent et distribuent l’information, consommation générée par les
utilisateurs finaux, etc).</p>
<p><strong>Connectés en permanence</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.deconnex_.jpg_m.jpg" alt="deconnex_.jpg.jpg" title="deconnex_.jpg.jpg, déc. 2015" /></p>
<p>La faute, surtout, à la multiplication (appelée à s’accélérer) des appareils
mobiles qu'utilise désormais (presque) chaque Français mobinaute. Cercle
vicieux, chacun consomme de plus en plus de gigaoctets, de données distantes,
et donc augmente la consommation énergétique globale. Pire: les nouveaux
standards de connexion sont eux-même de plus en plus gourmands en énergie:
<em>“Le trafic sans fil via la 3G utilise 15 fois plus d’énergie que le Wifi,
et la 4G consomme 23 fois plus</em>”, pointent des chercheurs de la Columbia
University <a href="http://www.cs.columbia.edu/~lierranli/coms6998-7Spring2014/papers/rrclte_mobisys2012.pdf">
dans cette étude</a>, cités par InternetActu.</p>
<p>Evidemment, la multiplication des appareils portables et l'accès sans fil
toujours plus simples augmente sans fin le temps que nous passons connectés, en
ligne. Nous commençons à prendre l'habitude d'être connectés en mobilité de
façon quasi-permanente. Qui n'a pas pesté dès qu'il perdait "sa" précieuse
connexion 4G dans le métro ? Tout comme nous prenons l'habitude de
<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2015/04/16/De-Netflix-%C3%A0-Spotify%2C-un-nouveau-consum%C3%A9risme-culturel">
"consommer" des "contenus" culturels</a> de manière illimitée. Je vous épargne
le sujet tarte à la crème du Fear of missing out (le FOMO, dont je parlais
<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/06/09/%22Stop-phubbing%22%2C-nouvelle-r%C3%A8gle-de-vie-sociale-avec-son-smartphone-%28en-particulier-dans-les-bars%29">
ici</a>), et de la déconnexion volontaire comme nouveau luxe ;)</p>
<p>C'est bien pour cela que les marques, distributeurs, agences de pub,
collectivités... multiplient les services de connexion wifi gratuit, souvent
sponsorisés par des marques (vous avez le droit de vous connecter gratuitement
une heure, à condition de visionner cette pub durant 15 secondes - un peu comme
les pré-rolls à visionner avant votre documentaire en catch-up TV, in fine. La
semaine dernière, le géant de l'affichage JCDecaux annonçait ainsi qu'il
proposera le wifi gratuit (sans doute sponsorisé) sur les Champs-Elysées durant
l'Euro 2016.</p>
<p><strong>Limiter le débit ou la vitesse de l'internet ?</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.xtile_bg_home_main.jpg.pagespeed.ic.NpTqJvhP6A_m.jpg" alt="xtile_bg_home_main.jpg.pagespeed.ic.NpTqJvhP6A.jpg" title="xtile_bg_home_main.jpg.pagespeed.ic.NpTqJvhP6A.jpg, déc. 2015" /></p>
<p>Bref, nos usages nous entraînent vers une certaine "goinfrerie", où on
consomme toujours plus de débits. Et ce n'est pas fini, avec ce que permettront
la 3D à domicile, les casques de réalité virtuelle, bientôt l'holographie et
les projecteurs holographiques...</p>
<p><strong>Tabou:</strong> un rien radical, de Decker propose de limiter le
débit, la vitesse ou les volumes. Il imagine ainsi <em>"limiter la vitesse de
connexion de l’internet sans fil, interdire ou limiter l’utilisation de la
vidéo et promouvoir un internet de textes et d’images… Ou augmenter le prix de
l’énergie pour rendre les alternatives hors ligne plus compétitives"</em>,
précise InternetActu.</p>
<p>En tous cas, les opérateurs l'ont bien compris : la connexion, les
SMS... en quantité "illimitée" sont devenus un argument marketing (cf le début
de mon billet), Sans compter les opérations "4G illimitée" qu'instaurent
certains pendant le weekend, comme Bouygues Telecom. Tout comme les uns et les
autres commencement à monter des offres premium, voire haut de gamme, avec
<strong>des débits personnalisés selon les usages des clients</strong>,
estimait le cabinet de consulting Bain & Company, dans une étude parue il y
a quelques mois. Dans le futur, on pourrait avoir des offres ultra-premium avec
plus de débit à certains moments de la journée - ce qui annihilerait
joyeusement le principe de la neutralité du Net, au passage.</p>
<p>Autre conséquence, les opérateurs surenchérissent dans des standards de
connexion aux débits toujours plus rapides. Les "telcos" testent déjà la 4G+,
et préparent la 5G. Tous tentent de convertir des immeubles entiers aux délices
de la fibre optique, appelée à remplacer l'ADSL, déjà ringarde.</p>