Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Médias sociaux2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearLady Gaga, icône numériqueurn:md5:ee97cb375932cb1d963d832d0396a3632011-05-29T10:42:00+02:002011-06-05T18:46:33+02:00Capucine CousinMarketing & consoGagavilleLady GagaMarketing musicalMédias sociaux <p><strong>Cela</strong> ne vous aura pas échappé : lundi 23 mai, Lady
Gaga, consacrée en deux ans nouvelle icône de la pop, sortait son nouvel album,
<em>Born this way</em>. Contrairement à Bruxelles, les Parisiens auront été
épargnés par la sonorisation des lignes de métro, avec la diffusion en boucle
dudit album. Mais sûrement par par l'intense campagne promotionnelle. Reflet
peut-être de l'<strong>industrialisation accélérée de la musique pop
<em>mainstream</em></strong>, jamais une star ne sera allée aussi loin dans
l’utilisation de recettes marketing. Recettes classiques pour certaines: faire
de chaque sortie de single ou clip un événement, se distinguer par un look
improbable, s'approprier des références cultures (de Madonna, <a href="http://blogs.wsj.com/speakeasy/2011/05/20/is-borrowing-from-madonna-really-a-crime/?KEYWORDS=lady+gaga">
référence revendiquée</a>, à David Bowie, en passant par... Andy Warhol et sa
Factory,; bien sûr pratiquer le placement de produits à outrance dans ses
clips... en prétextant dénoncer la société de consommation bien sûr ;)</p>
<p><strong>D</strong>es recettes appliquées avec une efficacité diabolique sur
la Toile : Lady Gaga est probablement une des premières stars de la pop à
être devenue aussi une icône numérique, présente sur une multitude de réseaux
sociaux. Ses apparitions sont rarissimes dans la vraie vie et sur les plateaux
télé, mais elle semble presque s'être dédoublée sur la Toile, en une sorte
d'avatar, d'<strong>icône dématérialisée</strong>. Une sorte de star bionique,
image étrange appuyée par ses looks fantasques, futuristes (et parfois
flippants)... Un cas d’école, que j'avais envie d'aborder depuis longtemps,
sans juger ici la qualité musicale de ses albums (perso ce n'est pas ma tasse
de thé ;) je vous renvoie pour cela entre autres <a href="http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/05/27/lady-gaga-d-abord-un-enjeu-industriel_1528312_3246.html">
à ce papier</a> du <em>Monde</em>, qui n'est guère tendre avec elle).</p>
<p><strong>Relation-client sur réseaux sociaux</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.ladygaga_twitter_m.jpg" alt="ladygaga_twitter.jpg" title="ladygaga_twitter.jpg, mai 2011" /></p>
<p><strong>A</strong> 26 ans, sans avoir d'un quelconque MBA en marketing, elle
manie déjà à la perfection les ficelles du marketing classique : un
apparat de circonstance depuis ses débuts en avril 2009, des références
culturelles qu'elle s'approprie, créer l’événement autour de la sortie du
moindre single et clip... Mais sur la Toile, elle gère en direct, depuis ses
débuts, sa relation avec ses fans sur les réseaux sociaux - comme une marque
qui gèrerait sa relation-client en ligne. Imaginez: elle vient de franchir le
cap de 10 millions de fans sur sa <a href="http://twitter.com/ladygaga">page
Twitter</a>. Outre sa <a href="http://www.ladygaga.com/default.aspx#!tweets-official">page web</a>
officielle, s'y ajoutent sa <a href="http://www.facebook.com/ladygaga">page
Facebook</a> (10 millions de fans, 36 millions de Likes pour son dernier
album), sa <a href="http://www.myspace.com/ladygaga">page MySpace</a>...</p>
<p>Loin de s'entourer d'une équipe de community managers, si son entourage gère
sa page Web officielle, elle envoie ses tweets elle-même, directement depuis
son téléphone portable: elle y alterne autopromo, annonce de son agenda, et
réponses à ses fans. D'où une harmonie dans le ton et les contenus, qui n'ont
pas trompé ses fans.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.2011-05-12-lady-gaga-samsung_s.jpg" alt="2011-05-12-lady-gaga-samsung.jpg" title="2011-05-12-lady-gaga-samsung.jpg, mai 2011" /></p>
<p>Le 23 mai, elle a franchi un cap supplémentaire, avec de multiples
partenariats destinés à asseoir sa présence numérique : Samsung a diffusé
en avant-première, du 17 au 23 mai, l'album sur sa page Facebook en streaming
continu, et a cofinancé une campagne de pub télévisée - une première (et de
fait, j'ai eu droit à plusieurs relances de leur agence de RP sur cette
opé...).</p>
<p>Pour asseoir son <strong>circuit de distribution</strong> physique et
numérique, non contente d'avoir trusté les premières places de sites de
téléchargement avec plusieurs singles lancés avant la sortie officielle de
l'album, elle a bénéficié d'une vaste opération de com' par Amazon.com, qui son
album... à 0,99 dollar durant deux jours. Amazon y a sacrifié ses profits (et
contribué à dévaloriser le prix de la musique, soit dit en passant), comme le
relate <a href="http://www.macplus.net/itrafik/depeche-60358-lady-gaga-coute-cher-a-amazon">Mac
Plus</a>, quand sur l’iTunes Store le même disque est vendu 11,99$. L’opération
a donc coûté en tout 3,18 millions de dollars à Amazon, (presque) à perte… Pas
grave: Amazon a foulé des pieds de modèle économique de la musique en ligne,
mais s'est offert un coup de pub pour sa boutique de MP3. En une semaine</p>
<p><strong>Crowdsourcing</strong> et co-création oblige, pour mettre à
contribution les internautes, l'agence Vanksen a monté une opération en ligne:
un jeu-concours, "French this way", où les internautes sont invités à concevoir
un clip sur YouTube sur la chanson-titre de l’album, avec à la clé 30 places
pour un showcase à Paris à gagner. Rien que pour le plaisir, la vidéo où la
star s'adresse à ses ouailles...</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/_BcrPe5dr6A&rel=0&hl=en_US&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/_BcrPe5dr6A&rel=0&hl=en_US&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p><strong>Autre</strong> relais indispensable: les <strong>social
games</strong>, cette nouvelle génération de mini-jeux vidéos sur Facebook et
petits univers virtuels, lointains héritiers de Second Life. Qu'à cela ne
tienne: Lady Gaga s'est associée à la start-up à succès Zynga, pour concevoir
un social game à son effigie... Gagaville, où les fans pourront évoluer dans un
univers à son image (motos, licornes....), et où des extraits de son album
<em>Born This Way</em> étaient diffusés en avant-première, du 16 au 19 mai.</p>
<p>Avec le géant du caffè latte indutrialisé, Starbucks, Lady Gaga a <a href="http://www.usatoday.com/money/advertising/2011-05-18-starbucks-lady-gaga_n.htm">
lancé un jeu</a> bâti sur mesure: une chasse au trésor dans les cafés
Starbucks, où les indices sont cachés dans les codes QR des ardoises et des
affiches présentes dans les magasins, que les clients peuvent scanner avec leur
portable. Et, pour être sûr que vous n'y échappiez pas, la musique de Lady Gaga
est diffusée dans les magasins et sur le site web de Starbucks - une première
dans l’histoire de la marque - où l'album est en vente.</p>
<p>D'étranges co-brandings donc, où comment la marque Lady Gaga s'insère dans
de multiples univers. Quitte à provoquer une certaine saturation...</p>
<p>Màj du 31 mai : merci aux <em>Inrocks</em> pour la <a href="http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/65879/date/2011-05-31/article/portrait-de-lady-gaga-en-symptome-de-lindustrialisation-de-la-pop/">
petite mention</a> :)</p>Impacts des médias sociaux sur les médias traditionnelsurn:md5:5ba1b63b61b72ebb355e3cc6f4f1c03b2009-10-25T21:29:00+01:002009-10-25T21:34:04+01:00Capucine CousinJournalismeBuzz the brandMédias sociauxNew York TimesPersonal brandingTwitterWashington Post <p>Cette semaine, dans le cadre des deux journées de conférences <a href="http://www.buzzthebrand.com/">Buzz the brand</a> organisées par le mag
Stratégies et l'agence Vanksen, j'ai eu le plaisir de participer à la table
ronde sur le thème "Impacts des médias sociaux sur les médias traditionnels",
pilotée par François Kermoal, directeur de la rédac' de Stratégies. Le débat
fut assez riche, animé... J'avais préparé quelques notes au cas où, je me suis
dit que tant qu'à faire, je pouvais en partager avec vous la substantifique
moëlle !</p>
<p><strong>Médias sociaux / médias traditionnels : les nouveaux
enjeux</strong></p>
<p>- Impact de ces 'nouveaux médias' (en l'occurrence les blogs, les réseaux
sociaux tels que Twitter et Facebook). Ce qui me semble essentiel et assez
nouveau est que <strong>ces 'nouveaux media' changent la chronologie de
l'information</strong>, et imposent plus de réactivité, de rapidité aux
journalistes sous peine d'être dépassés. Dépassés par d'autres médias certes
loin d'être toujours aussi légitimes, mais qui, indéniablement, ont habitué le
lecteur/internaute à avoir l'info de manière presque instantanée... Du coup, on
commence à voir ce phénomène par exemple en presse quotidienne ou en presse
hebdo : lorsqu'un journaliste a une info importante, il la sort d'abord
sur le site web de son média, sous forme d'un indiscret un d'un article assez
bref. Si les délais de décalage avec la parution papier ne sont pas trop
importants, il y consacrera un article plus développé, plus léché, dans son
journal papier. Les réseaux sociaux impliquent par ailleurs que <strong>l'info
doit être marketée</strong>, donc valorisée, relayée par ces mêmes réseaux
sociaux...</p>
<p>Exemple intéressant de ce changement de chronologie, on a vu récemment une
journaliste dévoiler un scoop directement sur son fil Twitter. Mi-octobre, un
twitt de Fabienne Schmitt de la corres' de la presse annonçait que Martin
Bouygues avait convoqué Nonce Paolini et Axel Duroux pour arbitrer leurs
conflits. Résultat : l'info a été reprise partout avec citation de son
twitt comme source, elle a été interviewée par Canal + et RTL... Et elle s'est
vérifiée par la suite, comme on le sait, avec le départ quelque peu précipité
d'Axel Duroux cette semaine...</p>
<p>Autre fait, des journalistes commencent à <strong>cultiver leur
"auto-marketing"</strong> (ou <em>personal branding</em>), et du coup émergent
hors-rédaction : que ce soit avec leur fil Twitter perso, ou leur blog...
Les media sociaux sont d'autant plus bienvenus pour les journalistes
indépendants, qui acquièrent ainsi une visibilité plus importante grâce à ces
nouvelles vitrines. Dans les rédacs, ces nouvelles vitrines gênent parfois aux
entournures certains rédacs chefs, d'autant qu'un journaliste qui blogue a de
facto sa propre tribune, il devient en quelque sorte éditorialiste, et peut
publier des billets sans le filtre d'un rédacteur en chef...</p>
<p>Mais clairement, quelques journaux prennent en compte ces nouveaux usages,
et ouvrent leur propre plateforme de blogs sur leur site web, où les
journalistes sont invités à bloguer. Je citerais au premier chef le groupe
Express-Roularta (mon employeur donc), avec notamment la plateforme de blogs de
L'Express.fr, mais aussi Le Nouvel Obs, Challenges, Les Echos (dans ce dernier
cas, ce sont surtout les éditorialistes qui bloguent)...</p>
<p>En revanche, les rédactions commencent à réfléchir, parfois, à des
<strong>guidelines</strong>. Dans mon groupe, j'ai rédigé une ébauche de
<em>'charte des blogs</em>' (destinée aux blogueurs externes et internes). On
voit aussi fleurir en ligne des guides, comme ce <strong>"<a href="http://savethemedia.com/2009/10/19/a-journalists-guide-to-the-ethics-of-social-media/">Guide
de déontologie des médias sociaux pour journalistes</a>"</strong> mis en ligne
par la journaliste et blogueuse Gina Chen, ou encore les très avisés
<strong>"<a href="http://www.rue89.com/media-internet/2009/10/05/les-22-conseils-de-dan-gillmor-aux-journalistes-a-lheure-du-web">22
conseils pour les journalistes à l'heure du web</a>"</strong> par Dan Gillmor
(auteur de "We are media"), publiés dans le Guardian.</p>
<p>Dans un genre plus extrême, il y a ce précédent du <strong>Washington
Post</strong>, où les journalistes se sont vus édicter <a href="http://paidcontent.org/article/419-wapos-social-media-guidelines-paint-staff-into-virtual-corner/">
des règles très strictes</a> quant à leur utilisation de Twitter (en gros, ils
ne doivent pas y émettre d'opinions perso ou politique en tant que membres du
journal), parce qu’un des rédacteurs en chef <a href="http://voices.washingtonpost.com/ombudsman-blog/2009/09/post_editor_ends_tweets_as_new.html">
donnait trop son opinion sur son compte Twitter</a></p>
<p><strong>Comment les médias classiques peuvent intégrer ces médias sociaux
dans leur offre (en clair, y a-t-il un business ?)</strong></p>
<p>La table ronde a le plus pêché sur ce point : y a-t-il un
<strong>business model</strong> qui s'esquisse autour de cette dose de médias
sociaux à la sauce 2.0 ? Pour ma part, j'ai cité une des nouvelles
tentatives, dans la presse éco et financière, avec les aventures Wansquare et
LeCrible.fr, que j'évoquais <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/09/13/L-info-%C3%A9co-et-financi%C3%A8re-en-ligne-pour-mobiles%2C-un-nouveau-cr%C3%A9neau-pour-les-sites-d-informations">
dans ce billet</a>.</p>
<p>De manière générale, je pense que les journaux ont tout intérêt à
<strong>valoriser leurs contenus et leurs archives</strong>, donner à leurs
lecteurs la possibilité de les trier de manière personnalisée. Le <strong>New
York Times</strong> a par exemple lancé un <strong><a href="http://prototype.nytimes.com/customFeeds/">outil</a></strong> qui permet au
lecteur de <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/10/09/nouveautes/york-times-lance-ses-flux-de-recherche-persistantes/">
trier les articles disponibles en ligne</a> par tags et par mots-clés, et de
générer ses flux RSS personnaliséés. Mais le problème est toujours le
même : faut-il faire payer ces services ? Le NY Times est peut-être
le média qui a le plus innové en ligne avec ce genre d'outils... Mais cette
semaine encore, il annonçait 100 départs de journalistes, rappelait Stéphane
Zibi (Spread Factory) lors de la table ronde. Dans la même veine, le
<strong>Financial Times</strong> a lancé Newsift, un <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/03/19/a-la-une/financial-times-lance-newssift-moteur-de-recherche-sur-les-entreprises/">
moteur de recherche</a> sur les entreprises et secteurs d'activités, qui permet
de faire remonter ses articles sur une base sémantique.</p>
<p>Autre possibilité à explorer par les journaux, proposer des <strong>flux
d'informations hyperlocaux</strong> : ce que propose le Huffington Post,
pais aussi, en France, des titres de PQR tels que Paris-Normandie, ou encore Le
Télégramme, comme je l'expliquais <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/10/18/La-couv-de-la-semaine-%3A-Le-T%C3%A9l%C3%A9gramme">dans ce
billet</a>.</p>