Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Magnum2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclear"Aujourd'hui, un Libé sans photo"...urn:md5:0fd11e8dfae2115875a2cb3d0a4ce9de2013-11-14T20:51:00+01:002013-11-16T17:28:52+01:00Capucine CousinPhotoAgences photoLibérationMagnumParis PhotoPhotojournalismePolka <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_2800_m.jpg" alt="IMG_2800.JPG" title="IMG_2800.JPG, nov. 2013" /></p>
<p><strong>D</strong>éjà, il y a ce surtitre de <em>Libération</em> de ce jour,
presque un épitaphe. Puis une longue explication en forme d'édito, qui trouve
sa suite avec deux pages dans le journal, mais aussi des tribunes signées par
les photographes Sébastien Calvet, Caroline Delmotte, et une interview de
Raymond Depardon.</p>
<p>Et surtout, en le feuilletant, il y a ces pages marquées de gros carrés
blancs, trous béants au milieu des articles, où apparaissent juste les légendes
et les crédits photos : quelques signatures de photographes et de
collectifs (Léa Crespi, Bruno Charoy, Sébastien Calvet, Mat Jacob / Tendance
Floue) et beaucoup d'agences (AFP, Joe Raedle / Getty, AFP, Marion Ruszniewski
/ AFP). Avec ces blancs, le quotidien semble étrangement muet. Aujourd'hui,
<em>Libération</em> a donc fait le choix de publier une édition amputée de ses
photos, néanmoins publiées sur une double page en fin de journal, un peu comme
un chemin de fer. Un coup éditorial, une grève de l'image en quelque sorte.</p>
<p>La veille, cet ultime chemin de fer, lors du bouclage, avec ces trous
béants, avait déjà filtré sur Twitter, via le compte de Jérôme Balazard.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.BY-lPzMCEAAGDMT.jpg-large_m.jpg" alt="BY-lPzMCEAAGDMT.jpg-large.jpeg" title="BY-lPzMCEAAGDMT.jpg-large.jpeg, nov. 2013" /></p>
<p><em><strong>L</strong>ibération</em> a donc traité à sa manière l'actu photo
du moment, l'ouverture, ce matin, du salon Paris Photo au Grand Palais. A
contrepied. <em>"Choisir l'ouverture du salon Paris Photo pour "installer" des
images blanches dans toutes nos pages comporte, bien sûr, un engagement de
notre part"</em>, insiste l'édito. Car le contraste est saisissant : on a
rarement autant parlé de l'<strong>omniprésence de l'image dans nos vies
numériques</strong>, où l'on partage sur les réseaux sociaux, à longueur de
journée, des photos sur notre quotidien, comme j'en parlais dans <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/12/11/Twitter-/-Instagram-/-Google%3A-la-guerre-photo-est-d%C3%A9clar%C3%A9e">
ce billet</a>. Comme le montrait le Salon de la photo en fin de semaine
dernière, les appareils photo numériques connectés à Internet, et la nouvelle
génération de smartphones intégrant des appareils photo perfectionnés accentue
aussi cette tendance.</p>
<p><strong>P</strong>aradoxe, dans les travées du très chic salon Paris Photo,
des galeries photo de Russie, de Chine, de New York, de Londres et de Paris,
exposent en ce moment des tirages photos à vendre - parfois très cher, sur un
marché de la collection de photos qui s'enflamme. La galerie français Polka,
lancée par Alain Genestar, vend ainsi une cinquantaine de tirages photo de
Sebastiao Salgado. Mise à prix: de 8 000 à 50 000 €. Un <em>"art bicentenaire
auréolé par le marché"</em>, avec des chiffres de vente fous ("<em>5,5 millions
d'euros pour des tirages de Richard Avedon"</em>), où il y a pourtant une large
zone de flou, entretenue par une <strong>bulle naissante</strong>:
"<em>Désormais, quand on ne trouve plus une œuvre, on la crée. Des descendants
multiplient les tirages"</em>, souligne <em>Libération</em>. Et cite, à ce
titre, Richard Avedon, qui a multiplié les tirages à la fin de ses jours...</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_2839_m.jpg" alt="IMG_2839.JPG" title="IMG_2839.JPG, nov. 2013" /></p>
<p><em>Libération</em> défend par ces blancs dans ses pages la liberté de la
presse, et dénonce la situation plus que préoccupante des photographes de
presse. Et de démontrer l'importance de la photo dans l'information -
<strong>la photo, plus qu'une simple illustration, est une info en
elle-même</strong>, avec un angle, elle <em>"a l'oeil sur les mœurs et usages
de notre monde". "C'est un Libération où la photo a été volontairement
escamotée. Du blanc en hauteur ou en largeur, comme le négatif d'images
invisibles et pourtant bel et bien là. (...) Nul n'ignore la situation
calamiteuse où se trouvent les photographes de presse, en particulier, les
reporters de guerre, qui mettent leur vie en danger pour à peine la
gagner"</em>, souligne le quotidien dans un édito au ton ferme. Une radicalité
qui s'affiche donc littéralement. De fait, une <a href="http://www.scam.fr/Portals/0/Contenus/documents/actu/2013/Bayeux2013.pdf">récente
enquête</a> de la Société civile des auteurs multimédias (Scam) soulignait
qu'un photographe de guerre sur deux perçoit des revenus inférieurs ou égaux au
Smic et n'est pas assuré.</p>
<p>Le lien paradoxal avec Paris Photo ? Dans la galerie Magnum, hier soir,
j'ai vu à vendre quelques tirages de Raymond Depardon - que l'on ne présente
plus - ainsi que de Jérôme Sessini, un des photojournalistes-stars français,
débauché par Magnum à l'AFP. Les reporters de guerre <em>"exposés pour quatre
jours au Grand Palais par des galeries avisés, leur sort apparemment plus
enviable est en réalité un miroir aux alouettes"</em>, tranche le
quotidien.</p>
<p><strong>C</strong>e qu'il faut restituer dans un contexte de <strong>crise
aggravée pour les agences photo</strong> : <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/07/08/Magnum%2C-r%C3%A9sistante-de-65-ans%2C-Getty-%C3%A0-vendre...-Quel-avenir-pour-les-agences-photo">
disparition progressive</a> des agences photo historiques, telles Sygma et
Rapho, face aux défis du numérique, <a href="http://www.strategies.fr/emploi-formation/management/169185W/le-photojournalisme-un-metier-sans-visa.html">
raréfaction des photographes</a> salariés par les rédactions - <em>Le Monde,
L'Express, Libération</em> font partie des journaux qui ont peut-être encore
une poignée de photographes et correspondants salariés fixes (et non à la
pige)...</p>Magnum, résistante de 65 ans, Getty à vendre... Quel avenir pour les agences photo ?urn:md5:75da82bc113b6e76eac84d676cfad9c82012-07-08T19:54:00+02:002012-07-09T07:47:48+02:00Capucine CousinPhotoFotoliaGetty ImagesMagnumphotojournalismeRencontres d Arles <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/20120705_1_2_7_1_1_obj1664381_1.jpg" alt="Magnum owners" title="Magnum owners, juil. 2012" /></p>
<p>Les 89 photographes en activité et ayants droit, tous patrons de Magnum, à
Arles.</p>
<p><strong>D</strong>eux actualités qui se télescopent, alors que la ville
d'Arles est l'épicentre de la photo mondiale pour quelques semaines, avec les
Rencontres photo qui ouvraient lundi dernier. D'un côté, l'agence Magnum Photos
qui, à 65 ans, fait de la résistance. De l'autre, la prestigieuse agence Getty
Images qui est officiellement à vendre pour 4 milliards de dollars.</p>
<p>Dans la petite ville d'Arles, qui a encore des airs d'antique cité romaine
baignée de soleil, l'agence photo <a href="http://www.magnumphotos.com/">Magnum</a> tenait pour la première fois son
assemblée générale annuelle, mercredi dernier, qui se greffait ainsi aux
premiers jours des Rencontres d'Arles - on peut d'ailleurs y voir la patte de
François Hébel (voir <a href="http://www.strategies.fr/actualites/medias/191280W/les-rencontres-d-arles-zooment-sur-les-formations.html">
son interview</a>), directeur des Rencontres depuis 2001, qui fut lui-même
directeur de l'agence Magnum pendant 10 ans, qu'il a contribué à
redresser...</p>
<p>La prestigieuse agence Magnum Photos, qui fête ses 65 ans, est ainsi une des
dernières survivantes de ces agences <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/07/03/L-agence-Sipa%2C-dernier-fleuron-du-phoojournalisme%2C-sous-pavillon-allemand">
porteuses du photojournalisme à l'ancienne</a>, qui montre sa capacité à
survivre en dépit de la crise du photojournalisme dans un monde abreuvé
d'images. Mieux, depuis sa création en 1947 par Robert Capa et Henri
Cartier-Bresson entre autres, basée à Paris, New York, Londres et Tokyo, elle
est restée indépendante, et a un statut à part de <strong>coopérative détenue
par ses 60 photographes</strong>. Le photographe touche en moyenne 50% des
revenus générés par son travail, l'autre moitié allant à la coopérative. Outre
le passage en revue des comptes annuels, l'AG de Magnum a aussi sélectionné les
postulants qui pourront l'intégrer (Magnum a des nommés, associés et
membres).</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.kudelka_m.jpg" alt="kudelka.jpg" title="kudelka.jpg, juil. 2012" /></p>
<p>Josej Koudelka, lors du festival de musique gypsy.</p>
<p>Cette année, elle a ainsi <a href="http://www.bjp-online.com/british-journal-of-photography/news/2188686/magnum-photos-adds">
intégré</a> le photographe français Jérôme Sessini. Qui rejoint des membres
aussi prestigieux que Elliott Erwitt, Raymond Depardon (qui a réalisé
dernièrement la photo officielle de François Hollande) Martin Parr, et Josef
Koudelka, dont le magnifique travail sur les Roumains est exposé pour la
première fois cette année.</p>
<p>Mais quel avenir pour une telle agence au XXIe siècle, alors que le métier
de photojournaliste même évolue à l'ère du numérique ? Le sujet faisait
débat au Festival de Perpignan en septembre dernier, comme je l'évoquais dans
cette enquête. <em>"Magnum est tellement anachronique que cela devient sa
chance"</em>, indiquait à l'AFP Lorenza Bravetta, directrice pour l'Europe
continentale chez Magnum Photos. Déjà, sa structure de coopérative permet aux
photographes de garder le contrôle sur les droits de leurs photos. Par
ailleurs, elle est une des dernières à privilégier le reportage au long court,
alors que les agences (surtout filaires) privilégient la photo d'actu immédiate
ou la photo d'illustration. Le photographe de Magnum est rarement sur place le
jour où survient un événement. Il arrive le lendemain ou quelques mois après
pour saisir les incidences sur le pays. Ou bien il anticipe comme le Belge Carl
De Keyser qui travaille sur les zones à risque d'inondation en Europe.</p>
<p><strong>Les archives numérisées, trésor de guerre</strong></p>
<p><strong>M</strong>ais comme pour beaucoup d'agences, son trésor de guerre du
futur repose sur se archives numérisées. Lorsqu'elle a connu des difficultés à
la fin des années 90, l'agence a vendu près de 200000 clichés originaux au
fonds d'investissement privé de Michael Dell, fondateur du groupe Dell.</p>
<p>Le nerf de la guerre. Autre prestigieuse agence photo sous les feux de
l'actualité, <strong>Getty Images</strong>, de facto valorisée en tant que plus
importante banque d'images au monde. Elle ainsi officiellement à vendre depuis
quelques jours par son propriétaire, le fonds Hellman & Friedman, pour 4
milliards de dollars, <a href="http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304708604577504923941988382.html">
d'après le ''Wall Street Journal''</a>. S'il se concrétise, le montant du
rachat serait un un des plus importants de l'année pour une société non cotée.
E Plusieurs fonds, dont KKR et TPG, seraient candidats au rachat de Getty
Images.</p>
<p>Fondée en 1995 à Seattle, initialement banque d'images pour agences
publicitaires, Getty s'est diversifiée dans la photo d'actualité et la banque
d'images à coups d'acquisitions, devenant premier fournisseur d'images (photos
et vidéos) pour les agences publicitaires et groupes média. Pour contrer la
concurrence d'Internet, elle acquiert en 2006 le site de vente de photos à bas
prix iStockphoto, banque d'images bon marché mais de moins bonne qualité.
L'agence a aussi revu ses tarifs à la baisse et proposé des ristournes sur ses
photos en offrant par exemple ses photos basse résolution à seulement 49
dollars. De fait, Getty Images ou Corbis sont concurrencées par des
platesformes d'images en ligne comme Fotolia ou Shutterstock, qui mettent
directement en lien les photographes avec les professionnels et proposent des
images à bas prix, contournant ainsi le modèle de Getty Images. Des modèles qui
ont le vent en poupe : en mai, Fotolia, créé par des Français et basé à
New York, a levé 150 millions de dollars auprès du fonds d'investissement
américain KKR.</p>L'agence Sipa en difficulté, dernier fleuron d'un photojournalisme qui périclite ?urn:md5:6e1ce12ff5fced43c6a9487908c1b2fc2011-07-03T11:03:00+02:002011-07-03T21:00:06+02:00Capucine CousinPhotoAFPGammaMagnumPhotojournalismeReutersSipaVII <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.101461_sipa.une__m.jpg" alt="101461_sipa.une_.jpg" title="101461_sipa.une_.jpg, juil. 2011" /></p>
<p>Goksin Sipahioglu – Paris, France – 10 et 11 Mai 1968</p>
<p><strong>Tout</strong> un symbole. L'annonce <a href="http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/07/01/l-agence-photo-sipa-va-etre-vendue-a-l-allemande-dapd_1543404_3236.html">
a été officialisée</a> cette semaine: l'agence photo Sipa Press est sur le
point d'être vendue à une agence allemande, DAPD, au prix de 34 licenciements
sur les 92 salariés, dont 16 des 24 photographes, d'après <em>Le Monde</em>.
Une véritable saignée à blanc, où l'activité de photojournalisme d'une des
dernières prestigieuses agences survivantes est sacrifiée. A terme, toujours
d'après le quotidien, l'agence DAPD (deuxième agence de presse outre-Rhin),
contrôlée par un fonds d'investissement, vise à transformer Sipa en agence
filaire généraliste, donc en concurrence directe avec l'AFP et autres
Reuters.</p>
<p><strong>L</strong>'annonce est loin d'être anecdotique, et révèle une fois
encore l'évolution (la disparition annoncée ?) dans la douleur des fleurons du
photojournalisme, en déconfiture depuis une dizaine d'années, pêle-mêle face au
média Internet, la montée en puissance des agences filaires, la crise de la
presse, et la dégringolade des prix de la photo. Alors que la plupart des
titres de presse magazine mettent fin peu à peu à leurs services photo
internes.</p>
<p><strong>U</strong>ne annonce de mauvais augure, à la veille de l'ouverture
de deux des rendez-vous photo les plus cotés pou la profession, les <a href="http://www.rencontres-arles.com/A11/Home">Rencontres de la photo d'Arles</a> -
ouvertes demain le 4 juillet, elles porteront sur la photo au Mexique et la
guerre d'Espagne vue par Robert Capa- et le Festival <a href="http://www.visapourlimage.com/festival/exhibitions.do">Visa pour l'image</a>
de Perpignan, qui ouvrira fin août.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/I0000bSj3dPjtIYI.jpg" alt="I0000bSj3dPjtIYI.jpg" title="I0000bSj3dPjtIYI.jpg, juil. 2011" /></p>
<p>La dégringolade pour Sipa Presse avait commencé en 2001. Son légendaire
fondateur, le volcanique photographe Gökşin Sipahioğlu, qui l'avait fondée en
1973 (allez lire cet entretien de folie réalisé en 2005 par Frédéric Joignot
<a href="http://fredericjoignot.blogspirit.com/archive/2005/09/03/goksin-sipahioglu-createur-de-l-agence-sipa.html">
sur son blog</a>), s'est alors résolu à la revendre à Sud Communications
(groupe Pierre Fabre). Malgré ses 25 photographes, ses 600 correspondants, ses
500 reportages photo vendus chaque mois dans plus de 40 pays, elle affiche 2
millions d'euros de pertes en 2010.</p>
<p><strong>Les 3 "A" rachetées, le photojournalisme périclite</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.retinette012_m.jpg" alt="retinette012.jpg" title="retinette012.jpg, juin 2009" /></p>
<p>Concurrencées par les agences d’informations généralistes (dites agences
filaires) comme l’AFP et AP, lâchées par une presse mag qui consacre davantage
de couv' vendeuses aux people (ou politiques peopolisés) qu’au photoreportage,
les trois "A" ont toutes perdu leur indépendance, avant de déposer les
objectifs photo. Quant au photojournalisme, il périclite.</p>
<p>Les autres agences-stars des années 70, Sygma et Gamma, se sont en voie
d'extinction. <strong>Sygma</strong>, fondée en 1973 par Hubert Henrotte après
un conflit avec l'agence Gamma, rachetée en 1999 par le groupe américain Corbis
(propriété personnelle de Bill Gates), était en cours de reconversion en avril
2001. En agence qui ne produirait plus de reportages photos, pour se concentrer
sur la diffusion de ses fonds numériques.</p>
<p>Comme je l'écrivais alors <a href="http://archives.lesechos.fr/archives/2001/LesEchos/18394-572-ECH.htm">dans
cette enquête</a> pour <em>Les Echos</em>: forte des fonds de 65 millions
d'images issus des collections Bettmann ( photos historiques, dont celles de
l'agence United Press International), de la National Gallery de Londres, du
photographe Yann Arthus Bertrand, et des agences Sygma (actualité),TempSport
(sport) ou Stopmarket (photos d'illustration), elle ambitionnait alors de
vendre sur Internet ses prestigieuses archives une fois numérisées. Avec une
facture déjà douloureuse: 90 personnes, dont 42 photographes, avaient été
licenciés dans le cadre d'un plan social. Las, elle a déposé le bilan en 2010,
suite <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/21/97001-20100521FILWWW00668-l-agence-sygma-en-depot-de-bilan.php">
à un contentieux</a> avec un de ses ex-photographes.</p>
<p><strong>Gamma-Rapho</strong> sera elle aussi emportée dans le sillage de la
mise en liquidation du groupe Eyedea Presse, en 2010. Créée en 1966 par des
photographes dont Raymond Depardon et Jean Lattès.où le groupe de presse
Hachette Filipacchi Médias (HFM) prenait 75% de participation en 1999, en
misant sur la vente de ses fonds numérisés, et sur un e-commerce BtoB, elle
était rachetée par le photographe François Lochon en avril 2010, et concentrée
sur la seule vente d'archives.</p>
<p><strong>Tentatives de virages numériques</strong></p>
<p>Il y a bien eu des tentatives pour <strong>renouveler le photojournalisme
indépendant</strong> à l'ère du numérique. En 1999, Floris de Bonneville _ un
des cofondateurs de Gamma _ lance GlobalPhoto, qui propose alors aux agences et
aux photographes indépendants de gérer la vente de leurs images, surtout dans
le secteur de la presse magazine. Une manière de trouver la parade pour
maintenir l'indépendance des agences, alors que Floris de Bonneville avait
proposé _ en vain _ à Gamma, Sygma et Sipa de s'unir sur Internet. Un an après,
GlobalPhoto est <a href="http://www.01net.com/editorial/174465/les-dernieres-folies-horlogeres/">rachetée
par PR Direct</a>, spécialisée dans la photo d'illustration. Le projet ne
semble pas avoir survécu.</p>
<p>En décembre 2002, même le <em>National Geographic</em> <a href="http://archives.lesechos.fr/archives/2002/LesEchos/18803-508-ECH.htm?texte=capucine%20cousin%20photo">
inaugure une stratégie de commerce en ligne</a> et tente de se placer sur le
même créneau que les agences photo, en lançant en partenariat avec IBM, un site
Web baptisé <a href="http://www.nationalgeographicstock.com/ngsimages/welcome.jsf">Ngsimages.com</a>,
dédié à la vente en ligne de son catalogue de photographies.</p>
<p><strong>Alors</strong>, quel avenir pour les agences photo, face aux agences
filaires géantes, telles l'AFP et Reuters, spécialisées dans la seule photo
d'actualité (quitte à tirer vers le people) ? Un des seuls recours semble
être la photo d'illustration. Seules les agences de photo d'illustration tirent
encore leur épingle du jeu: des <strong>banques d'images en ligne</strong>
gratuites ou à moins d'un dollar telles que Stock.XCHNG, ou encore
Shutterstock, les magazines et autres journaux ont à disposition des photos
d'amateurs ou de professionnels à des prix défiant toute concurrence.</p>
<p>L'agence <strong>Getty Images</strong> a tôt choisi ce virage. Fondée en
1995 à Seattle, initialement banque d'images pour agences publicitaires, elle
s'est diversifiée dans la photo d'actualité à coup d'acquisitions, devenant
premier fournisseur d'images (photos et vidéos) pour les agences publicitaires
et groupes média. Pour contrer la concurrence d'Internet, elle acquiert en 2006
le site de vente de photos à bas prix iStockphoto, banque d'images bon marché
mais de moins bonne qualité. L'agence a aussi revu ses tarifs à la baisse et
proposé des ristournes sur ses photos en offrant par exemple ses photos basse
résolution à seulement 49 dollars.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/nachtwey.jpg" alt="nachtwey.jpg" title="nachtwey.jpg, juil. 2011" /></p>
<p>Je connais quelques photographes qui œuvrent en agence filaire, et s'en
tirent plutôt bien (mais se contentent de faire des photos d'actu, sans trop se
poser de questions, plus de reportages...), d'autres qui galèrent. Même des
signatures, comme Reza, qui semble faire moins de reportages qu'avant faute de
budget alloué par les magazines.</p>
<p>Restent quelques initiatives notables, telle l'agence britannique
<strong><em>VII</em></strong> (lire " Seven"), <a href="http://archives.lesechos.fr/archives/2001/LesEchos/18504-529-ECH.htm?texte=">lancée
en septembre 2001</a> lors du Festival Visa pour l'image de Perpignan en
septembre 2001. Mais un projet porté par sept pointures du photojournalisme,
transfuges d'agences traditionnelles _ que ce soit le président de VII Gary
Knight (ex-Saba), James Nachtwey (ex-Magnum), ou la Française Alexandra Boulat
(ex-Sipa - décédée depuis). Dotée d'une structure légère, l'agence opère
uniquement sur Internet et mise sur une valeur ajoutée technologique.
Disséminés dans différentes villes du monde, les photographes-fondateurs
numérisent les sélections de leurs photos, ce qui permet de réduire les frais
de gestion et d'archivage. Sans doute un des derniers vrais projets d'agence à
l'ancienne, <a href="http://www.viiphoto.com/">encore active</a>, menée par des
stars du photojournalisme.</p>
<p>On trouve aussi des collectifs désormais installés comme <strong>Tendance
Floue</strong> (L'Oeil Public a fermé l'an dernier me signale un lecteur), et
une fédération de pigistes comme <a href="http://www.fedephoto.com/fotoweb/">Fede Photo</a>. Mais pour tous, le
renouveau doit inclure des activités rémunératrices -comme la publicité ou le
"corporate“ pour financer les reportages. Et une patte, une personnalité face
au ton photographique toujours plus standardisé des grandes agences.</p>Expo Martin Parr, ses références culturelles, les produits dérivés US...urn:md5:f7797e43da5989f9d60cfe70245b4a862009-07-20T21:40:00+02:002009-07-24T14:59:43+02:00Capucine CousinPhotoMagnumMartin ParrProduits dérivés <p>C'est une expo photo que je vous recommande : une large rétrospective
de la collection du photographe <a href="http://www.martinparr.com/index1.html">Martin Parr</a>, qui se tient en ce
moment au Jeu de Paume à Paris. Elle présente les oeuvres du photographe de
l'agence Magnum, avec notamment la série Luxury (les nouveaux riches de Dubaï
aux courses de Longchamp), qui prend un tour surprenant dans le contexte
actuel... mais aussi celles qui l'ont influencé de près ou de loin d'où des
photos de qualités inégales (le piège de ce genre d'extrapolations...), avec
parmi mes préférées ces portraits noirs et blancs des prolos et lower classes
en Grande-Bretagne.</p>
<p>Intéressants, les nombreux produits dérivés exposés à cette occasion :
produits de militantisme pro- Ben Laden, pro Sadam Hussein, mais aussi les
nombreux produits dérivés US, reflets d'un certain ultra-consumérisme qui
relève de la culture américaine.</p>
<p>Avec notamment ces chocolats Cadburry à l'effigie des ex- Spice Girls
(vintage 90s oblige), ou encore ces produits dérivés à l'effigie de Barack
Obama, des bouteilles aux tongs - so cute...</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.iPhone_eBay_mai_09_046_m.jpg" alt="Spice girls" title="Spice girls, juil 2009" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.iPhone_eBay_mai_09_045_m.jpg" alt="Obama1" title="Obama1, juil 2009" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.iPhone_eBay_mai_09_047_m.jpg" alt="Obama3" title="Obama3, juil 2009" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.iPhone_eBay_mai_09_044_m.jpg" alt="Obama2" title="Obama2, juil 2009" /></p>
<p>Photos C. C.</p>