Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Présidentielles2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearRadio Londres, ou l'impertinence de Twitter face à la loiurn:md5:67b1929a2b2ba9900145a97b81b1b2e22012-04-23T09:04:00+02:002012-04-23T10:34:52+02:00Capucine CousinMédiasLe SoirPrésidentiellesRadio CanadaRadioLondresRTBFTwitter <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.twitter_m.jpg" alt="twitter.JPG" title="twitter.JPG, avr. 2012" /></p>
<p><strong>L</strong>e Schtoumpf Bleu, le Fouquet's, Flamby, la Hongrie versus
les Pays-Bas, le printemps Vert, le bleu marine... On se doutait que,
inévitablement, des estimations du premier tour des élections présidentielles
fuiteraient sur Internet et les réseaux sociaux avant le délai fatidique de 20
heures. C'est surtout sur Twitter que les internautes ont rivalisé
d'inventivité, <a href="http://bembelly.wordpress.com/2012/04/22/radiolondres-genese-dun-hastag-sur-twitter/">
dès vendredi</a>, pour contourner la loi. Certains "twittos" ont pris
l'initiative de lancer un vocabulaire et des métaphores dédiées, et même un
hashtag spécifique, <strong>#RadioLondres</strong>, au délicieux goût
d'impertinence et de résistance (<em>"Ici Londres. Les Français parlent aux
Français"</em>...). Et aussi, certes, une certaine manie de
l'<strong>entre-soi</strong> dans Twitterland, avec <em>"ce côté très énervant
'nous on sait avant les autres'"</em>, me soulignait à juste titre Emmanuel
Tellier hier matin sur Twitter.</p>
<p><strong>C</strong>e qui s'est confirmé dans la journée de dimanche, où
RadioLondres était certes en tête des trending topics <a href="http://i.imgur.com/LOSOn.png">sur Paris</a>... Mais nullement <a href="http://i.imgur.com/klkxm.png">en France</a> (merci @krstv pour cette très
bonne info), ce qui reflétait le décalage évident entre les préoccupations des
<del>élites</del> twittos parisiens... et des autres utilisateurs de Twitter en
France en ce jour d'élections.</p>
<p>Une manière aussi de signifier par le jeu l'archaïsme du CSA - ie
l'interdiction pour tout média de mentionner avant 20 heures toute estimation
après la fermeture des premiers bureaux à 18 heures, sous peine d'une amende de
75 000 euros, conformément à la loi de 1977. Une loi qui s'appliuque aussi - et
c'est là la nouveauté - aux quelques millions de citoyens-internautes ((25
millions de Français inscrits sur Facebook, 5 millions sur Twitter) désormais
habitués à partager en temps réel des infos sur les media sociaux. Ce qui a
fait débat dès jeudi, au point que la Commission des sondages a dû organiser
précipitamment, dès vendredi, une conférence de presse pour sonner le <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/20/la-commission-des-sondages-joue-la-dissuasion-massive_813186">
rappel à l'ordre</a>, aussi destiné aux instituts de sondage.</p>
<p><strong>Web & réseaux sociaux 1 - TV 0</strong></p>
<p><strong>D</strong>ès vendredi donc, des twittos ont organisé la riposte: je
ne vais pas épiloguer sur cela, c'est déjà très bien résumé entre autres dans
<a href="http://blog.almatropie.org/2012/04/merci-radiolondres/">ce billet</a>
et <a href="http://www.sudouest.fr/2012/04/21/presidentielle-radiolondres-le-nom-de-code-qui-s-amuse-de-la-loi-694919-3.php">
cet article</a>. Mais au long de ce dimanche après-midi, une évidence s'est
imposée: le <strong>décalage entre le Web et la télévision</strong>, avec une
multitude d'informations sur le Web, notamment - comme redouté par la
Commission des sondages - des informations et premiers résultats de sondages
publiés sur des sites étrangers (dont Rtbf.be, surchargé une partie de
l'après-midi) et Twitter, où les twittos jouaient à #RadioLondres, tandis que
les chaînes de télévision en ont été réduites à meubler jusque l'heure
fatidique, 20 heures... D'ailleurs, faute de mieux, vers 18 heures, la radio
Nova s'y met aussi et nous annonce, citant Twitter (joli paravent...) un
<em>"sirop de fraises qui recouvre la coupe bleue"</em>...</p>
<p><strong>Embargo explosé</strong></p>
<p>La question sur Twitter était: qui allait craquer ? Un <em>old
media</em> allait-il lâcher les premières estimations avant 20 heures ?
Dans un édito publié deux jours avant, <em>Libération</em> avait donné
rendez-vous à ses lecteurs à 18h30 sur son site. Las, trop risqué... Nicolas
Demorand expliquait dimanche après-midi <a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/04/22/nous-vous-avions-donne-rendez-vous-a-18h30_813475?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter">
pourquoi Libé y renonçait</a> finalement.</p>
<p><strong>A</strong> 18h46, craquage en direct: l'AFP balance les résultats du
premier tour de <em>"sources concordantes"</em> - uniquement à son fil
d'abonnés, en les intimant de ne pas les divulguer auprès du grand public. Ou
comment jouer sur le fil rouge... Et <strong>exploser la loi non-écrite de
l'embargo</strong>. Aussitôt après la RTBF publie la dépêche presque in extenso
sur son site. Contrefeu de l'AFP suite aux résultats partiels (premières
estimations, résultats partiels des DOM-TOM...) publiés par des sites étrangers
(comme la radio-télé francophone publique (RTBF), le journal <em>Le Soir</em>,
la radio-télévision suisse (RTS), le site 20minutes.ch, ou Radio Canada) ?
Coup de pression face à ce qui fuitait sur Twitter ?... Elle se justifie en ce
sens <a href="https://www.facebook.com/notes/agence-france-presse/le-verrou-de-20h00-saute-des-estimations-publi%C3%A9es-avant-lheure-pr%C3%A9sidentielle-fr/430387670306611">
sur sa page Facebook</a>. Au passage, dans un papier du <em>JDD</em> de ce
dimanche 22 avril, signé Camille Neveux, on apprend que <em>"Dans une note
diffusée à ses clients, l'AFP a indiqué qu'elle 'mettrait à disposition les
informations dont elle dispose' dans le cas où un média, en France ou à
l'étranger, 'briserait ce qui s'apparente à un embargo'"</em>. Depuis, une
enquête ouverte par le Parquet sur la publication des résultats avant l'heure,
par ces media étrangers et par l'AFP.</p>
<p>A 20 heures, ouf, les old media peuvent enfin donner les premières
estimations à l'antenne. Plus tard dans la soirée, vers 23 heures, David
Pujadas lâche sur le plateau de France 2 <em>"Bon sur Twitter, y'a rien eu de
transcendant finalement"</em>. Mais bien sûr...</p>Quand les candidats dévoilent leurs playlistsurn:md5:19a509571953524ea3d7b5ae6040e9212012-02-23T21:05:00+01:002012-02-24T18:00:53+01:00Capucine CousinPolitiqueDeezerPlaylistPrésidentiellesSpotify <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.obama_m.jpg" alt="obama.jpg" title="obama.jpg, fév. 2012" /></p>
<p><strong>C</strong>omment montrer que l'on est branché, familier avec les
technologies, les réseaux sociaux et les nouvelles formes de consommation
culturelle, tout en donnant l'impression de livrer - un peu - sa culture
musicale ? Barack Obama a inauguré cette nouvelle tendance au début du
mois, en dévoilant le 8 février sur son profil <a href="https://twitter.com/#!/BarackObama/status/167629393764687872">Twitter</a> sa
playlist musicale sur Spotify. Un coup de pub inespéré au passage, pour la
start-up suédoise de streaming musical, qui ne boudait pas son plaisir le
jour-même, et se fendait d'un communiqué de presse.</p>
<p>Une playlist d'une trentaine de titres, très... politique, avec un équilibre
entre les groupes pour teenagers (No Doubt), indépendants (Arcade Fire,
Sugarland), pop-rock 80s (U2, Bruce Springsteen)... Très majoritairement US,
pas de world music ou de musique classique. Et une symbolique aussi très
politique de certains titres ("Raise Up", "Stand Up", "No nostalgia", "Everyday
America", "Home", "My town")...</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/playlist.jpg" alt="playlist.jpg" title="playlist.jpg, fév. 2012" /></p>
<p><strong>E</strong>n tous cas, les deux principaux candidats français ont tôt
fait de reprendre le concept. Après tout, Barack Obama a été à la pointe de la
communication politique sur Internet en 2007, autant reprendre ses recettes...
Nicolas Sarkozy annonçait ce matin sur son fil Twitter que ses "classiques sur
Deezer" (on remarque ici le recours à une boîte française de streaming
musical), dévoilés sur <a href="http://www.facebook.com/nicolassarkozy.fr">sa
page Facebook</a>. Au programme, 9 titres, tous français, excepté le classique
du rock'n roll "Love Me Tender" d'Elvis Presley. Sinon, du Brassens, Enrico
Marcias, Julian Clerc, Aznavour, et - seule femme - Carla Bruni (forcément).
Mention spéciale pour les titres très France profonde ("Chanson pour
l'Auvergnat", "Les gens du Nord").</p>
<p>Au passage, l’internaute curieux découvrira les goûts cinématographiques du
locataire actuel de l'Elysée, qui ne prend guère trop de risques: il est
(forcément) fan des films à succès <em>Une séparation, Intouchables</em>,
l'oscarisable <em>The Artist, Des hommes et des dieux</em>...</p>
<p><strong>Q</strong>uant au candidat François Hollande, comme l'a relevé
Vincent Glad sur Twitter aujourd'hui, il a été amené à dévoiler sa propre
playlist, sollicité <a href="http://skeudsleblog.20minutes-blogs.fr/archive/2012/02/23/francos-hollande.html">
par le blog skeudsleblog</a>. Au programme ici, 10 titres, eux aussi presque
tous français (à la seule exception du tube "Rolling in the deep" d'Adele -
fédérateur et sans risques...). La moyenne d'âge des chanteurs est bien plus
jeunes que la playlist précédentes, et on admirera l'effort d'avoir une palette
variée, entre classique 80s (Jean Louis Aubert, "Temps à Nouveau"), voire très
classique (Léo Ferré, "Jolie Môme"), plus contemporain mainstream (Olivia Ruiz,
"Elle panique", Nolwenn Leroy, "Ohwo"), avec forcément une dose de titres
engagés (le fameux "Chant des partisans" repris par Les Motivés en 2007, ou
émouvants - terriblement bobo ("Pourquoi battait mon cœur" d'Alex Beaupain,
issu de la B.O. des <em>Chansons d'amour</em> du très parisien Christophe
Honoré).</p>
<p><strong>U</strong>ne nouvelle arme de com' politique assez habile: rien de
tel que des titres ou groupes connus pour fédérer, des internautes-électeurs
sensibles à ce côté "je livre mes goûts perso, ce que j'écoute sur mon lecteur
MP3". Mais peut-être et surtout le gadget politique absolu, et finalement très
secondaire. Affligeant, très léger, simple accessoire séduisant. A prendre donc
au second degré...</p>