Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Quentin Tarantino2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearLe Festival de Cannes s'ouvre (presque) sans Netflixurn:md5:a5ebbc7b7e7b7c7609c84a39bf602ba42019-05-14T12:28:00+02:002019-05-16T16:01:23+02:00Capucine CousinMédiasAmazonDisneyFestival de CannesNetflixQuentin Tarantinostreaming vidéoSundanceSVoD <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.vf_slider_pulp_fiction_3054.jpeg_north_1160x630_white-1_m.jpg" alt="Quentin Tarantino / AFP" title="Quentin Tarantino / AFP, mai 2019" /></p>
<p><strong>D</strong>'ici quelques heures, le Festival de Cannes ouvrira ses
portes, pour sa 72ème édition. Cette année de nouveau, avec pour point
névralgique le Palais des festivals, il offrira son mélange de glamour, de
cinéphilie et de business. Les stars hollywoodiennes seront de nouveau au
rendez-vous: Jim Jarmush foulera le Tapis rouge ce soir, avec un film de
zombies, <em>The dead don't lie</em>, présenté en ouverture. Ces prochains
jours, <strong>Quentin Tarantino</strong> est attendu pour son nouveau film en
compétition officielle, <em>Once upon a time... in Hollywood</em> - 25 ans
après <em>Pulp Fiction</em>, qui lui avait valu la Palme ! - avec Leonardo
di Caprio et Brad Pitt. Antonio Banderas, Pedro Almodovar, Sylvester Stallone,
Bill Murray, Margot Robbie, Isabelle Huppert, les frères Dardenne, Adèle
Haenel, sont attendus. Comme avant. Ou presque.</p>
<p>Mais les choses ne sont plus tout à fait comme avant. La montée en puissance
<strong>de Netflix et Amazon</strong>, désormais à la fois studios de
production, diffuseurs, et mastodontes à plusieurs centaines de milliards de
dollars de capitalisation boursière, et le lancement attendu de nouveaux-venus
du streaming, tels Disney Plus et WarnerMedia, brouillent les pistes dans
l'écosystème de l'entertainment.</p>
<p>Après une polémique sur la présence - ou pas - de Netflix en compétition
officielle à Cannes, il y a deux ans, la firme de Los Gatos en est désormais
absente pour la deuxième année consécutive. Comme je le raconte en détail dans
<strong><em>Netflix & co, Les coulisses d'une (r(évolution</em></strong>,
Netflix est absent de la compétition officielle pour la deuxième année
consécutive, après l'adoption par le Festival d’un règlement imposant une
sortie en salle pour tout film en compétition. <em>«À l’époque, on pensait
demander (à Netflix) et obtenir que ces films-là sortent en salles (...). Ils
n’en sont pas encore là»</em>, pointent les organisateurs du festival, qui
résistent à la plateforme de streaming, là où <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2018/09/09/Netflix-d%C3%A9croche-son-Lion-d-or-%28%C3%A0-d%C3%A9faut-d-une-Palme%29">
d’autres festivals comme la Mostra</a> de Venise accueillent ses films à bras
ouverts comme '<strong>'Roma''</strong> d’Alfonso Cuaron. <strong>Cannes est le
dernier bastion</strong>, le dernier festival à rester sur cette ligne, les
Oscars et la Mostra de Venise ayant accepté des productions Netflix en
compétition officielle.</p>
<h2>Nouvelles règles du jeu</h2>
<p><strong>Ju</strong>squ'à il y a peu, les règles du jeu étaient claires. Les
sociétés réalisaient un film calibré pour une sortie en salles, qui connaissait
ensuite une seconde vie en DVD, puis en diffusion télévisée. Cela ne fonctionne
plus, dans une ère où <strong>Netflix passe outre les traditionnelles
sorties</strong> en salles, et les plateformes de diffusion en streaming
remportent des droits de diffusion - mondiaux et tous écrans - qui auraient été
attribués, naguère, à un HBO ou un Showtime.</p>
<p><strong>P</strong>uis sont arrivées les premières plateformes de streaming,
Netflix et Amazon. Elles ont d'abord été perçues par les studios de cinéma
comme des <strong>vaches à lait</strong>. Elles ont surpayé les droits de
séries télé confirmées, en dizaines de millions de dollars (comme
<em>Friends</em>, pour laquelle Netflix a déboursé <a href="https://www.nytimes.com/2018/12/04/business/media/netflix-friends.html">100
millions de dollars</a> fin 2018 pour en conserver les droits cette année).
Dans mon livre encore, je racontais comment Netflix avait signé un contrat de 5
ans en <strong>2008 avec Starz</strong> (sorte de Canal+ version US) , puis,
fin 2012, un accord de licencing pluriannuel <strong>avec Disney de 350
millions</strong> de dollars par an. un mirifique contrat à 200 millions de
dollars avec Marvel Télévisions et…Disney fin 2013.</p>
<h2>15 milliards de dollars de productions Netflix en 2019</h2>
<p>Puis, les studios ont perçu ces steamers comme des
<strong>frenemies</strong>, ces ennemis indispensables dans le business. Ils
apportaient beaucoup d'argent à ces studios, mais disruptaient leurs modèles
traditionnels. car eux ont les poches pleines: Netflix a investi entre 8 et 12
milliards l'an dernier en production originales, et pourrait y investir 15
milliards cette année, <a href="https://variety.com/2019/digital/news/netflix-content-spending-2019-15-billion-1203112090/">
selon les analystes</a>, cités par <em>Variety</em>.</p>
<p>Depuis 2016, pour enrichir leurs catalogues, Netflix et Amazon font ainsi
régulièrement monter les enchères au <strong>festival de Sundance</strong>.
Cette année, Amazon a claqué 50 millions de dollars pour mettre la main sur les
droits de films tels que <strong><em>The Report</em></strong>, film dramatique
avec Adam Driver et Annette Bening, et <em>Honey Boy</em>, film
semi-autobiographique de Shia LeBeouf. Netflix a misé 10 millions de dollars
sur <strong><em>Knock Down the House</em></strong>, un documentaire sur les
jeunes stars politiques américaines, telle Alexandria Ocasio-Cortez. Les années
précédentes, tous deux y ont acquis les droits de films oscarisables, comme
<em>Manchester by the Sea</em> pour Amazon, six nominations aux Oscars 2017. Et
demain, Apple, Disney, Comcast et WarnerMedia se lanceront aussi dans la course
à l'achat de droits de programmes premium pour leurs propres plateformes de
streaming, attendues dès cet automne 2019 pour la plupart.</p>
<h2>Cannes sur son Aventin ?</h2>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.200635-festival-de-cannes-2016-21-films-en-lice-pour-la-palme-d-or-20_s.jpg" alt="200635-festival-de-cannes-2016-21-films-en-lice-pour-la-palme-d-or-20.jpg" title="200635-festival-de-cannes-2016-21-films-en-lice-pour-la-palme-d-or-20.jpg, mai 2019" /></p>
<p>Est-ce que Cannes resterait sur son Aventin ? Pas si sûr: en parallèle
au très glamour Festival se tient le Marché du Film, où les sociétés de
production viennent des quatre coins du monde pour vendre à des acheteurs des
scripts ou des faims, susceptibles d'être au box office demain. Il suffit de
longer la Croisette pour voir des affiches géantes de (super)productions,
placardées dans la rue ou sur des balcons d'hôtels.</p>
<p>Pour la première fois, le Marché du Film accueillera cette année
<strong>"Meet the steamers"</strong>, un événement destiné à connecter les
producteurs de films et les plateformes de streaming, selon <em>Hollywood
Reporter</em>. Le Festival a sélectionné une vingtaine de plateformes
indépendantes, pour des sessions de <em>speed dating</em> d'une vingtaine de
minutes. Avec notamment Flimin, Kinoscope, Le Cinéma Club, ou encore Watcha
Play. Mais les mastodontes Amazon Studios et Netflix en seront absents - alors
que leurs noms sont sur toutes les lèvres. Netflix ne sera même pas présent au
Marché du film, selon son service de presse parisien, preuve que la Guerre
froide règne encore. Tout juste y aura-t-il une production Netflix présentée
cette année à Cannes, le long-métrage <em>Wounds</em>, <a href="https://deadline.com/2019/04/cannes-directors-fortnight-wounds-netflix-flashes-rebel-spirit-exhibitor-wrath-1202595658/">
à la Quinzaine</a> des réalisateurs.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/31XpWCyE6TL._AC_US218_-1.jpg" alt="31XpWCyE6TL._AC_US218_-1.jpg" title="31XpWCyE6TL._AC_US218_-1.jpg, sept. 2018" /></p>