Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Star Wars2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearDisney+ va-t-il enfermer ses abonnés dans sa bulle ?urn:md5:5e7949f96f20f87116c4e110089367402019-09-06T15:34:00+02:002019-09-06T15:55:13+02:00Capucine CousinCulture numériqueDisneyFriendsNetflixStar Warsstreaming vidéo <p>C'est la rentrée ! Je réouvre, pour l'instant du moins, ce blog. Peu
importe si, parait-il, les blogs sont "démodés", pour moi, un média d'écrits
est indémodable. Après une année bien remplie par la promo de mon livre sur
Netflix & Cie, il m'a semblé utile de revenir sur la guerre des titans qui
se profile dans l'audiovisuel. Et ce qui attend les
internautes-téléspectateurs-cinéphiles, de bon et de moins bon...</p>
<p>Disney+ va-t-il enfermer ses abonnés dans sa bulle ?
<strong>L</strong>e 12 novembre prochain, Disney lancera sa machine de guerre,
son propre service de streaming vidéo, d'abord aux Etats-Unis, au Canada et aux
Pays-bas. Disney voit grand: dès le premier jour, il proposera <strong>7 500
épisodes de séries, 500 films</strong>, pour 6,99 dollars par mois. Il vise 90
millions de foyers d'ici fin 2024. Il prévoit déjà un milliard de dollars de
pertes, pour acquérir et produire des contenus originaux.</p>
<p>Qui peut s'aligner, avec de tels moyens, et un tel catalogue ? En
quelques années, l'empire Disney, déjà fort de ses dessins animés (<em>Le Roi
Lion, Toy Story, Cars</em>...), et ses films (comme <em>Pirates des
Caraïbes</em>...) n'a fait que grossir. Avec l'acquisition de la 21th Century
Fox pour 71 milliards de dollars, finalisée en mars, il a à portée de main des
milliers de programmes télévisés estampillés Disney: il a dans son escarcelle
la 20th Century Fox - le vénérable studio de cinéma fondé en 1931, qui a
produit <em>Cléopâtre, Titanic</em>, et <em>Avatar</em> entre autres; les
studios Pixar, rachetése 7,4 milliards de dollars en 2006, Lucas Films (les
sagas <em>Star Wars, Indiana Jones</em>), rachetée 4 milliards en 2012, les
Simpsons, et la licence de super héros Marvel.</p>
<p>En un clic, l'internaute-abonné aura donc accès à l'empire Mickey. A
condition de s'abonner. Ce qui s'esquisse, avec Disney+, c'est une plateforme
où des milliers de films et séries seront <strong>réservés aux seuls
abonnés</strong>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/v=akWxRqObbEMversion=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/akWxRqObbEMversion=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>La guerre des titans est bien lancée. Comme je le retrace <a href="https://m.armand-colin.com/netflix-cie-les-coulisses-dune-revolution-9782200623012">
dans mon livre</a> <strong><em>Netflix & cie, les coulisses d'une
révolution</em></strong>, en quelques années, un autre ogre américain,
Netflix,"pure player" du streaming vidéo, lui, a déjà une longueur d'avance: il
a dépensé 12 milliards de dollars en acquisitions et productions pour la seule
année 2018. Ironie, jeudi dernier, où j'étais invitée à débattre dans "Le
téléphone sonne" sur France Inter (podcast <a href="https://www.franceinter.fr/emissions/le-telephone-sonne/le-telephone-sonne-29-aout-2019">
par ici</a>) de la guerre des titans du streaming, Netflix, au départ simple
service de location de DVD sur abonnement, fêtait ses 22 années.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/v=aOC8E8z_ifw?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/v=aOC8E8z_ifwversion=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Lors du lancement de Disney+, des séries inédites leur seront proposées - en
exclusivité.<em>The Mandalorian</em>, nouveau spin-off de Star Wars, écrit par
l'auteur d<em>'Iron Man</em> ; la série <em>Obi Wan Kenobi</em>, où Ewan
McGregor a accepté de rempiler dans la peau de son personnage ; trois
nouvelles séries Marvel, dont <em>The Eternals</em> avec Kit Harington, qui
s'est fait connaître dans <em>Game of Thrones</em>... a botte secrète de
Disney+, c’est la possibilité de développer un nombre infinis de contenus
exclusifs, à partir de ses marques prestigieuses.</p>
<p>Très attendus aussi, les prochains films Disney en salles: l'épisode 9 de
<em>Star Wars, L'Ascension de Skywalker</em>, qui sort le 18 décembre; <em>La
Reine des Neiges 2</em>, le 22 décembre, <em>Avengers Endgame</em> en
décembre...</p>
<p><strong>O</strong>r, après leur sortie en salles, ces films seront réservés
aux seuls abonnés de la plateforme Disney+. Qui auront par exemple en
exclusivité <em>Captain Marvel</em>. On le sait, Disney est en train de retirer
progressivement ses contenus de Netflix - dont il est désormais concurrent .
Bob Iger avait commencé à déclarer la guerre à Netflix en été 2017, lorsqu'il a
annoncé ne pas reconduire son contrat. Sur Netflix, <em>Jessica Jones</em> (3
saisons), <em>Luke Cage</em> ou encore <em>Daredevil</em> (3 saisons) ont fait
des cartons d'audience, tout comme <em>Agent of S.H.I.E.L.D.</em> (6 saisons),
diffusé sur ABC, entre autres. Tout ce catalogue sera rapatrié sur Disney+ à
son lancement le 12 novembre.</p>
<p>Ce qui s'esquisse, c'est que, peu à peu, <strong>Disney va réserver ses
films et séries, nouveautés ou archives, à ses seuls abonnés</strong>. Il
faudra être obligatoirement abonné à sa plateforme pour pouvoir les visionner.
Dans cette logique, Disney a même annoncé la semaine dernière son intention de
ne plus sortir ses prochains films et séries en DVD ! Une révolution. Et
une manière d<em>'enfermer ses abonnés</em> dans ses propres contenus.</p>
<p><strong>D</strong>isney ne fait que renforcer cette tendance que Netflix a
créée. J'ai déjà abordé ici et dans mon livre la polémique qui a opposé à
plusieurs reprises Netflix aux organisateurs de festivals de cinéma, dont
Cannes: pour Netflix, il est normal de réserver ses productions originales -
films, ET séries - à ses seuls abonnés. Et donc de ne pas les sortir en salles
(ou très peu).</p>
<p><em>Roma</em> d'Alfonso Cuaron, le film aux cinq Oscars? Il est sorti dans
une poignée de salles à Londres, New York et Los Angeles. Mais seuls les
abonnés à Netflix ont pu le voir (directement sur leur téléviseur). LA
prochaine superproduction de 3h30 du maître Martin Scorsese, <em>The
Irishman</em>? Elle sera proposés directement sur Netflix le 27 novembre. Et
peut-être dans quelques salles . Netflix a déboursé au moins 170 millions de
dollars pour le produire, il lui semble donc "normal" de le réserver aux
abonnés. <em>The Landromat</em>, prochain film de Steven Soderbergh, lui aussi
produit par Netflix, présenté il y a quelques jours au festival de Venise,
connaîtra le même sort.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.friends-watching-recommendation-videoSixteenByNineJumbo1600-v2_m.jpg" alt="friends-watching-recommendation-videoSixteenByNineJumbo1600-v2.jpg" title="friends-watching-recommendation-videoSixteenByNineJumbo1600-v2.jpg, sept. 2019" /></p>
<p><strong>V</strong>ous voulez revoir l'intégrale de
<strong><em>Friends</em></strong>, série-culte des années 90 qui connaît un
retour en grâce inattendu? Elle a effectué son come back sur Netflix, dont elle
représentait une bonne part de l'audience. Le 9 juillet, Netflix a annoncé
qu'elle disparaîtrait de son catalogue - aux Etats-Unis - dès 2020. Elle a été
rachetée par la Warner pour son futur service de streaming vidéo HBO Max. Selon
le Hollywood Reporter, Warner a déboursé <strong>85 millions de
dollars</strong> par an pendant cinq ans pour en obtenir les droits; En clair,
à moins de trouver des DVD (ou des cassettes vidéo sur eBay, soyons vintage
jusqu'au bout), les Américains devront s'abonner à HBO Max pour (re)voir la
série. Pour la France, rien n'est sûr pour l'heure. Pourtant, en décembre
dernier, Netflix avait mis <a href="https://www.vox.com/2018/12/4/18126596/friends-netflix-warnermedia-att-hulu-apple-deal">
100 millions de dollars</a> sur la table pour garder la sitcom culte - pour un
deal non-exclusif, de surcroit.</p>
<p><strong>E</strong>t ce n'est que le début. Netflix, Disney, et bientôt Apple
avec son propre service de streaming vidéo Apple+, attendu outre-Atlantique en
novembre, AT&T-WarnerMedia avec HBO Max, Comcast avec NBCUniversal... Tous
ces géants de la tech, pour lancer leurs plateformes concurrents à Netflix, ont
eux aussi préparé leurs munitions: tous investissent des milliards de dollars
(au moins 12 milliards cette année pour Netflix 7 milliards pour Apple) pour
acquérir ou produire des contenus *exclusifs* pour leurs plateformes.
L'internaute n'aura d'autre choix de s'abonner à tel ou tel service pour les
voir. Sauf à passer par un service de téléchargement ou streaming pirate.</p>Rey (Star Wars) et Imperator Furiosa (Mad Max), deux badass girls dans le cinéma mainstream de 2015urn:md5:1403d296ab7d7677a108e70fb78463852016-01-03T16:20:00+01:002016-01-03T18:01:08+01:00Capucine CousinCulture numériquecinémaImperator FuriosaMad MaxmainstreamReyStar Wars <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/jill-01.jpg" alt="jill-01.jpg" title="jill-01.jpg, janv. 2016" /></p>
<p>Jill dans <em>La trilogie Nikopol</em> (Enki Bilal, ed. Les humanoïdes
associés)</p>
<p><strong>2016</strong>, ça y est, nous y sommes... J'aurais pu, comme
beaucoup, tels <a href="http://www.slate.fr/story/111831/adieu-2015-enfin">Titiou Lecocq</a> ou
<a href="http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/12/31/le-top-33-des-meilleures-et-des-pires-retrospectives-de-lannee/">
Bigbrowser,</a> écrire un bilan de l'année 2015. Une année particulière, dure
(j'avais l'impression de regarder le zapping annuel de Canal+ sous Xanax ces
derniers jours..), "poisseuse" me disait-on encore hier, où on a été secoués
par les attentats, où le vivre-ensemble de manière sereine est devenu
essentiel. Dans l'après-13 novembre, les questionnements (légitimes) se sont
multipliés. Pour ma part je me suis sentie sûre de ma chance, d'être toujours
là (en clair, en vie), à ma place, avec pour 2016 de nouveaux projets
professionnels bien kiffants (cela, vous en saurez plus ces prochains jours ;)
et personnels, plein d'envies, de nouvelles choses à accomplir. Alors je vis
sans doute plus dans le présent et l'avenir à préparer que le bilan du
passé...</p>
<p>Quoi qu'il en soit, j'en profite pour vous remercier pour cette nouvelle
année où vous avez continué à me lire, pour ce blog qui fêtera en février ses 9
ans (9 ans !) d'existence, et où vous avez été en moyenne 35 000 lecteurs par
mois à me lire ! Alors merci pour votre intérêt, vos réactions et votre
bienveillance. Et tous mes vœux de bonne année 2016, lectrices et lecteurs
chéris !</p>
<p>Pour bien attaquer 2016, outre le bilan de l'année 2015, j'ai envisagé le
traditionnel billet-marronnier sur les innovations et tendances tech les plus
attendues 2016 (donc comme vous pouvez l'imaginer, l'an I de la réalité
virtuelle, le nouveau chapitre des objets connectés, la multiplication des
écrans, l'après-4G, etc etc). Nooon pitié, m'a supplié un ami-lecteur hier. Ou
encore le 135ème billet sur <em>Star Wars</em> et la folie commerciale des
produits dérivés: sujet déjà traité à l'envi, dont par votre dévouée <a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/1027622W/star-wars-le-reveil-de-la-marque.html">
dans cette enquête</a>...</p>
<p>Finalement, en y réfléchissant, <strong>dans les événements de la culture
mainstream de 2015</strong>, un point commun positif s'est dégagé: enfin des
femmes fortes, des nouvelles super-héroïnes s'imposent comme personnages
principaux ! Je pense à deux films, deux des blockbusters les plus
attendus de 2015, <em>Mad Max : Fury road</em> (sorti en mai 2015), et
<em>Star Wars : Le réveil de la Force</em> (décembre 2015).</p>
<p><strong>Deux wonder women dans deux blockbusters</strong></p>
<p><strong>D</strong>eux films qui ont plusieurs points communs : ils
s'inscrivent dans des sagas à gros budgets, avaient suscité une certaine
attente, pour l'un parce que c'était la première production par le géant Disney
(et non plus par le - soit-disant - petit poucet LucasFilms) ; pour
l'autre parce que ce quatrième opus était attendue depuis la sortie en 1985 de
Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre, avec plusieurs tentatives avortées
de George Miller. Tous deux sont des sagas-cultes de science-fiction,
inaugurées à l'aube des années 80 : le premier est une saga
intergalactique, dans le genre de <em>space opera</em>, le second une série de
courses-poursuites dans un monde post-apocalyptique, où les survivants tentent
d'organiser un monde nouveau.</p>
<p>Enfin et surtout, ces deux sagas ont longtemps été connotées plutôt
"masculines", en tous cas visant initialement un public plutôt masculin :
vous noterez que je prends beaucoup de pincettes ;) car à titre personnel, j'ai
beaucoup baigné dans la culture <em>Star Wars</em> (grâce à mon cher papa),
mais en sondant mes collègues et amies femmes, je me suis aperçue que cela
était loin d'être un film de chevet pour petites filles dans les années 80 ;)
Quant à <em>Mad Max</em> (que je connais beaucoup moins j'avoue), il montre une
dystopie, un univers sombre, assez violent, où l'on a beaucoup de scènes
d'action (comprenez de bastons, de courses-poursuites, d'explosions
spectaculaires).</p>
<p>Et donc, ça y est : reflet de l'époque, pour la première fois cette
année, Star Wars et Mad Max mettaient (enfin) en scène des vraies femmes
fortes, le pendant des super-héros. <strong>Des vraies badass girls</strong>,
"qui en ont". Un petit point vocabulaire s'impose quant à la définition de
Badass: le terme (appliqué initialement aux mecs) désignait initialement un
mauvais garçon dans l'argot US, avant de dériver de façon positive vers un dur
à cuire, qui a la classe, une sorte de héros en somme. Comme Clint Eastwood
dans <em>Le bon, la brute et le truand</em> : tout le monde s'interrompt,
même le pianiste, lorsqu'il pousse les portes battantes du bar, et commande son
double scotch. Il a ses dignes successeurs, comme Jules Winnfield dans <em>Pulp
fiction</em>.</p>
<p>Certes, on a vu quelques badass girls apparaître dans la culture mainstream
en sci-fi, telle <strong>Lara Croft</strong>, devenue l'icône de la franchise
de jeux vidéos <strong><em>Tomb Raider</em></strong>, <strong>Sarah
Connor</strong> dans <strong><em>Terminator 2: Le soulèvement des
machines</em></strong>, ou <strong>Trinity</strong> dans
<strong><em>Matrix</em></strong> (Et vous en trouverez sûrement
d'autres...).</p>
<p><strong>Rey dans Star Wars : Le Réveil de la Force, "scavenger" habitée
par la Force</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.rey-finn-star-wars-episode-vii_m.jpg" alt="rey-finn-star-wars-episode-vii.jpg" title="rey-finn-star-wars-episode-vii.jpg, janv. 2016" /></p>
<p><strong><em>Star Wars : Le réveil de la Force</em></strong>, d'abord
(6,8 millions d'entrées en France à ce jour). <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2016/01/03/Attention%20spoilers%20dans%20ce%20paragraphe" title="Attention spoilers dans ce paragraphe">Attention spoilers dans ce
paragrap...</a>. Son personnage principal est une nouvelle-venue dans la saga,
Rey (jouée, comme souvent dans Star Wars, par une actrice méconnue, Daisy
Ridley, 23 ans), sans nom de famille connu : la jeune femme survit seule
sur la planète Jakku, une planète déserte rude, en revendant des pièces
détachées de machines et de robots ("scavenger" en VO, pilleuse d'épaves).
Comme naguère un certain Luke, elle s'accroche à l'espoir de retrouver sa
famille, Lorsqu'un robot droïde fugitif, le BB-8, l'appelle à l'aide, elle se
retrouve mêlée à un conflit d'envergure intergalactique, du côté des
Rebelles...</p>
<p>Ce qui est intéressant est qu'elle se revendique elle-même <strong>comme une
<em>"no-one"</em></strong>. Et pourtant, dès les premières séquences du film,
c'est une jeune femme émancipée et débrouillarde (en sommes très contemporaine)
qui se révèle : elle sait se battre seule pour éviter que l'on lui dérobe
le BB-8. Lorsque Finn veut lui porter secours, elle lui intime à plusieurs
reprises <em>"Lâche-moi la main !"</em>. Elle sait démonter, réparer un robot
en un clin d’œil, ou décrire ses caractéristiques techniques de façon détaillée
(lorsqu’elle décrit le BB-8 à Kylo Ren). Loin de la robe virginale de princesse
Leia, elle est vêtue de manière minimaliste, de la même manière que Luke
Skywalker dans <em>La guerre des étoiles</em> (1977).</p>
<p><strong>E</strong>lle sait piloter un vaisseau, dont le fameux Faucon
Millennium, de manière totalement instinctive (<em>"Je ne sais pas où j'ai
appris à le piloter"</em>, avoue-t-elle à Finn). Surtout, elle possède la
Force, et apprend progressivement à la manier. Ce qui n'en fait pas (encore)
une Jedi puisqu'elle n'a pas suivi l'enseignement. On ne sais pas (encore) si
elle a des liens de parenté avec des Jedi, comme Luke Skywalker. Mais elle
apprend à la manier, et se situe dans le camp des Rebelles. Et surtout, elle
manie le sabre laser, enfin ! Dans toute la saga Star Wars, Rey est la
première femme (il a fallu attendre 2015 tout de même...) à recourir à la Force
pour se battre, et à manier le sabre. Face à des hommes.</p>
<p>C'est là la grande nouveauté, la grande émancipation, qui en fait la
première héroïne réelle de Star Wars. Lors de mon enquête pour
<em>Stratégies</em>, l'historien Thomas Snégaroff (auteur de l'excellent <em>Je
suis ton père</em>, ed. Naive) me disait à raison que <em>"la princesse Leïa
était modelée par une vision assez conservatrice : elle a la Force mais ne
l'utilise pas, et se bat peu, à part pour utiliser parfois des fusils et
pistolets"</em>. D'ailleurs, dans ce dernier opus, on voit à plusieurs reprises
que Rey est en quelque sorte l'Elue, nouvelle dépositaire de la Force. Alors
que Leia en a hérité naturellement par son père, Dark Vador, mais ne l'utilise
pas.</p>
<p><strong>Imperator Furiosa dans Mad Max : Fury Road</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.main-qimg-f8ad70679b728550ebfcb7bd03b2f933_m.jpg" alt="main-qimg-f8ad70679b728550ebfcb7bd03b2f933.jpg" title="main-qimg-f8ad70679b728550ebfcb7bd03b2f933.jpg, janv. 2016" /></p>
<p>Imperator Furiosa dans le dernier opus de <em>Mad Max</em>, ensuite. Un des
autres blockbusters incontestables (2,3 millions d'entrées en France), et
mythiques de 2015. C'est Charlize Theron (40 ans), à l'image jusqu'alors plutôt
glamour, qui incarne ce personnage, crâne rasé et peinture de guerre noire sur
le front. A milles lieues de la jeune femme vêtue d'une robe lamé or dans les
pubs pour la parfum J'adore de Dior...</p>
<p>Dans un désert dévasté où survivent des humains, clans de cannibales, sectes
et gangs de motards, suite à une guerre nucléaire, l'"Imperator" Furiosa, c'est
donc la fidèle partisane de "Immortan Joe" (Hugh Keays-Byrne), un ancien
militaire devenu leader tyrannique. Elle le trahit et s'enfuit avec un bien
d'une importance capitale pour le chef de guerre: ses "épouses", un groupe de
jeunes femmes lui servant d'esclaves et de "pondeuses".</p>
<p>Au fil du film, on découvre une Furiosa qui a donc monté cette fuite, avec
une cause militante, assurer un autre avenir à ces jeunes femmes, et fuir
elle-même ce régime despotique pour un paradis rêvé, un territoire utopique où
elle est née. Preuve qu'elle a longuement préparé cette fuite, elle a même
conclu un accord pour pouvoir traverser un canyon contrôlé par un gang de
motards.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.main-qimg-8626e018b871f6f6bf00b17ae01db7aa_m.jpg" alt="main-qimg-8626e018b871f6f6bf00b17ae01db7aa.jpg" title="main-qimg-8626e018b871f6f6bf00b17ae01db7aa.jpg, janv. 2016" /></p>
<p>Cette femme munie d'un bras robotisé (son bras manquant est représenté sur
sa portière de camion), conduit et entretient son immense camion, doté d'un
antidémarrage qu'elle seule peut déverrouiller. Elle peut même le réparer en
s'agrippant en-dessous à son moteur, alors qu'il roule. Comme Rey, elle sourit
peu, sait se battre, manier les armes... Elle aussi est vêtue comme une
guerrière, avec un treillis kaki. A défaut d'une romance, une amitié
s'esquissera avec Max, qui la sauve en lui transfusant du sang. Dans cette
course-poursuite littéralement infernale, elle traversera une tempête, des
canyons, perdra un œil, et manquera de perdre la vie, avant de revenir
victorieuse la Citadelle avec sa prise - le cadavre de Immortan Joe - auquel
elle va succéder en toute probabilité. Une femme devenue personnage principal
d'un film de guerre, et s'apprête à prendre le pouvoir - la boucle est
bouclée...</p>"Retour vers le futur", Nom de Zeus! (30 ans après. Mais est-ce une saga culte ?)urn:md5:2f49d9a6ef0e65eec815f737675915a02015-10-19T20:04:00+02:002015-10-19T21:09:17+02:00Capucine CousinCulture numériqueDeLoreandystopieHoverBoardmarketing de la nostalgieScience-fictionStar Wars <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.trilogie-retour-vers-le-futur-i-ii-iii--162098_1.jpg_m.jpg" alt="trilogie-retour-vers-le-futur-i-ii-iii--162098_1.jpg.png" title="trilogie-retour-vers-le-futur-i-ii-iii--162098_1.jpg.png, oct. 2015" /></p>
<p><strong><em>Nom de Zeus, ils sont de retour !</em></strong> Le 21 octobre,
vous n'échapperez pas au raz-de-marée: soirées spéciales sur des chaînes de
télé, ressorties dans des cinémas, coffrets collectors, kyrielle de produits
dérivés et d'objets de collection...</p>
<p>Pourquoi le 21 octobre 2015 ? <em>"Ca marche ! ha ha ha ha ha
ha ! ça marche ! j'ai enfin réussi à inventer quelque chose qui
marche !"</em> (vous aurez reconnu cette citation..) C'est La date fatidique,
celle qu’affiche l’écran de contrôle de la voiture DeLorean quand Marty McFly
accompagne le Docteur Emmet Brown dans le futur, dans le deuxième volet de la
trilogie sortie en 1989. En 1985 sortait le premier volet de <strong><em>Retour
vers le futur</em></strong>, une de ces sagas cinématographiques marquantes
dans la culture geek et pop à la sauce US des années 80. Au même titre que,
évidemment, <strong><em>Star Wars, Tron</em></strong>, ou encore '<strong>'SOS
fantômes''</strong>. Des sagas reflets d'une certaine époque, mais que les
boîtes de production hollywoodiennes prennent plaisir à ressusciter :
imaginez, un <em>SOS Fantômes 3</em> est prévu pour 2016. Un dernier épisode de
<em>Tron</em> était sorti en 2010. Et évidemment, le prochain opus de <em>Star
Wars</em> est attendu pour le 10 décembre prochain. Logique : rien de tel
que la nostalgie (le <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2008/06/15/Renault-tente-le-marketing-de-la-nostalgie-pour-lancer-sa-Koleos">
marketing de la nostalgie</a>), d'une époque cotonneuse et idéalisée, en
période de crise. Et les ados qui ont adoré ces films sont maintenant des
trentenaires, cible privilégiées pour ces licences transgénérationnelles (pour
parler marketing ;)</p>
<p><strong>Paradoxe récursif et comédie</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.08209194-photo-retour-vers-le-futur-21-octobre-2015_m.jpg" alt="08209194-photo-retour-vers-le-futur-21-octobre-2015.jpg" title="08209194-photo-retour-vers-le-futur-21-octobre-2015.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Robert Zemeckis avait eu ce coup de génie de jouer sur les codes du film de
science-fiction sans se prendre aux sérieux : alors que <em>Star Wars</em>
revêtait les habits du space opéra, de la saga intergalactique, dans <em>Retour
vers le futur</em>, avec un duo formé par un professeur Nimbus et un ado, la
saga imaginait le futur dans 30 ans - aujourd'hui ! Sans avoir l'air d'y
toucher, le film a imaginé plusieurs innovations très réalistes, concrétisées
depuis pour certaines. Il a tout de même attiré 3 million de spectateurs dans
les salles en France, et 30 millions outre-Atlantique. Même si,
personnellement, je pense qu'il a une identité, des valeurs, moins marquées que
la saga <em>Star Wars</em> (qui part de mythes chevaleresques, parle de princes
et de princesses, du complexe d'Oedipe...). <em>Retour vers le futur</em>,
c'est une certaine image plutôt lisse de l'Amérique des années 50 puis 80.</p>
<p>Mais il n'est pas si superficiel: inspiré d'un livre de René Barjavel
(<em>Le voyageur imprudent)</em>, il met en scène de façon comique un concept
propre à la science-fiction, le <strong><em>paradoxe récursif</em></strong> (
si le héros tue un de ses aïeux, le héros ne peut pas naître...), que l'on
retrouve par exemple dans <em>Terminator</em>. Par exemple, Marty, retourné
vers le passé, doit absolument provoquer un flirt entre ses parents pour être
sûr d'exister (vous suivez ? ;) <em>"Mais Doc, tous ces risques de
modifier le futur? Le continuum espace-temps?..." "Bah, on s'en
balance!"</em></p>
<p><strong>Films d'anticipation ?</strong></p>
<p>Et si certaines des innovations de la saga se concrétisaient ? J'ai
regardé en avant-première un documentaire <strong>"Retour vers le
présent"</strong> coproduit par D8. Son réalisateur, Gilles Ganzmann, et son
producteur Billy (Allo Houston Production) ont eu La bonne idée toute
simple : confronter le monde imaginé par Robert Zemeckis il y a 30 ans à
notre présent. Quelles innovations scénaristes dans le film ont vu le
jour ?</p>
<p>Le docu de 90 minutes, diffusé sur D8 le 21 octobre ;), a déjà été vendu
dans 40 pays en format 50 minutes, du Japon (Nippon TV) aux Etats-Unis, en
passant par le Brésil (Glezz). <em>"Nous avons voulu concevoir un docu
international, qui aurait vocation à voyager"</em>, soulignent d'ailleurs le
producteur et le réalisateur. <em>"Ce qu'on aimait est que c'était le premier
film de science-fiction où tout était positif"</em>. Une exception en effet,
dans un genre narratif où la dystopie est plutôt la norme...</p>
<p>Alors, le documentaire a un ton entertainement (à la sauce D8) parfaitement
assumé. Mais pour chaque innovation-star du film, il a tenté de trouver sa
concrétisation, une start-up qui l'a conçue. Il a rencontré évidemment Robert
Zemeckis, mais aussi Google, Microsoft, Hitachi, le patron de l'innovation chez
PSA, des start-up dans la Silicon Valley... <em>"Notre plus grand regret, c'est
de ne pas avoir su anticiper sur l'apparition du téléphone portable"</em>,
lâche, réaliste, Robert Zemeckis dans le docu.</p>
<p>Sans surprise, ils sont allés chercher quels objets-cultes du film se sont
concrétisés. Il y'a eu bien sûr, pour l'HoverBoard, ce skateboard volant
(dûment sponsorisé par Mattel dans le film), des communautés de fans-geeks, qui
y sont allés de leurs inventions postées sur YouTube (des milliers de
vidéos...). Mais ils ont déniché une start-up californienne (allez, je vous
lâche le nom), Hendo. Des objets qui seront bientôt vendus (comptez 10 000
dollars pièce), pour des parcs d'attractions, et un futur X-Games est déjà
prévu.</p>
<p>Autre objet-culte, les chaussures autolaçantes Nike, (magnifique placement
de produit...), où la marque s'affichait en néons. Culte chez les fans, elles
ont même été conçues en série limitée, à des fins humanitaires, révèle le
docu : Michael J.Fox en a vendu une série limitée sur eBay USA pour
financer son association de lutte contre la maladie de Parkinson.</p>
<p>Les voitures qui carburent à la bière grâce à Mr Fusion ? Une start-up
californienne a imaginé des pompes qui convertissent bière ou coca cola en
bioethanol.</p>
<p>La pizza déshydratée ? Si elle n'existe pas (heureusement), le docu
nous montre les premiers Pizza Hut aux US dotés de tables tactiles qui
permettent de commander sa pizza personnalisée. Il évoque aussi les premiers
pizzas imprimées en 3D, qui pourront même être conçue dans l'espace : la
Nasa avait organisé un concours d'inventeurs sur ce sujet précis en 2013.</p>
<p>Petit scoop, le docu revient sur la fameuse montre connectée mise en scène
dans le film - on parle beaucoup des smartwatches depuis un an... Et on apprend
qu'une marque de montres de luxe a failli en être sponsor dans le film, puis
l'a dédaigné. Et pour le reste, je ne jouerai pas davantage les spoilers...
;)</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/F_R1HUnH7EA?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/F_R1HUnH7EA?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>Star Wars identities: pour découvrir le chevalier Jedi qui est en nousurn:md5:a8f4b332227fe689349d7b6dc3708ed52014-02-16T19:25:00+01:002014-02-18T08:44:31+01:00Capucine CousinCulture numériqueLucasfilmStar WarsWalt Disney <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.hqdefault_m.jpg" alt="hqdefault.jpg" title="hqdefault.jpg, fév. 2014" /></p>
<p><strong>Q</strong>u'est-ce qui fait notre identité ? Qu'est-ce qui
détermine notre espèce, celle des humains, quelle part d'inné, d'acquis, des
gènes... dans la détermination de notre personnalité ? Des sujets
vertigineux, mais un angle surprenant qu'esquisse l'exposition <a href="http://www.starwarsidentites.com/">Star Wars identities</a>, qui a ouvert ses
portes à la Cité du cinéma (ce lieu dédié au cinéma rêvé par Luc Besson), à
Saint-Denis. Une expo "en tournée" mondiale, dont Saint Denis est le premier
point d'étape en Europe, et conçue par Lucasfilm Ltd., la société de production
de George Lucas - <a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/199221W/star-wars-une-marque-tres-rentable.html">
rachetée par The Walt Disney Company</a> en octobre 2012 pour quelques 4,05
milliards de dollars.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_3331_m.jpg" alt="IMG_3331.JPG" title="IMG_3331.JPG, fév. 2014" /></p>
<p>Vous le reconnaissez ?</p>
<p>D'ailleurs, plus de 200 pièces inédites issues de la collections personnelle
de George Lucas, créateur de la saga intergalactique, y figurent: maquettes de
vaisseaux, costumes, robots (les vrais !), storyboards, dessins originaux...
Une mine absolue. Ils sont exposés sur près de 2 000 m2, soit deux plateaux de
tournage. L'expo rêvée pour tous les geeks - fans qui ont grandi avec la saga,
née en 1977 - une époque où les ordinateurs et téléphones portables
n'existaient pas, et qui est pourtant restée emblématique d'<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/01/02/Et-si-la-science-fiction-%C3%A9tait-has-been">une certaine
science-fiction d'antan</a>. Et le point de départ d'une machine marketing,
alors que le septième volet de <em>Star Wars</em> (première prod' chapeautée
par Disney - ce qui suscite déjà quelques frayeurs chez les fans) doit sortir
fin 2015.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.650753_0203319229306_web_tete_m.jpg" alt="650753_0203319229306_web_tete.jpg" title="650753_0203319229306_web_tete.jpg, fév. 2014" /></p>
<p><strong>C</strong>itons la marionnette de Yoda, Jabba Le Hutt (et ses
yeux...), une des toutes premières illustrations de 1975, signée Ralph
McQuarrie, commandée par George Lucas, le visage de Dark Vador démasqué dans
<em>Star Wars : Episode VI</em>...</p>
<p><strong>"La ligne qui sépare les robots des humains n'est pas toujours
facile à tracer"</strong></p>
<p><em>"Il était une fois dans un galaxie lointaine, très lointaine..."</em>.
Quand on entre dans l'expo, parmi ces multiples droïdes et robots, des éléments
nous annoncent la couleur. Dans l'univers de Star Wars, <em>"une multitude
d'espèces extraterrestres cohabitent. Elles ont une conscience de soi, vivent
en société organisées"</em>, nous rappelle-t-on d'emblée. Au fil de l'expo,
munie de mon bracelet équipés de puce RFID distribué au début de l’exposition,
je vais pouvoir m'essayer à ce rite initiatique, dans un parcours
interactif : passer dix étapes, allant du choix de la race - humaine ou
extraterrestre - à laquelle j'appartiens, à celui, ultime, de quel côté de la
force je me situe.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_3318_m.jpg" alt="IMG_3318.JPG" title="IMG_3318.JPG, fév. 2014" /></p>
<p><strong>P</strong>elucheux Wookies, ewoks ou humains, je peux choisir quel
type de personnage de la saga de <em>la Guerre des étoiles</em> je veux
devenir. Je peux donc choisir parmi 15 races présentées sur un mur intégrant
des capteurs, celle que je veux incarner. Je me prénomme donc pour l'occasion
Thulia Krow, et je prends l'apparence de cette étrange extraterrestre.</p>
<p>Au fil de l'expo, à chaque étape, avec des tablettes tactiles et
interactives créées pour l’occasion, le bracelet enregistre mes choix. Pour
cette quête interactive, la société canadienne X3 Productions a planché avec
des experts du centre des sciences de Montréal, des psychologues, des
neuropsychologues, et un biochimiste, pour élaborer ces tests, toujours
immergés dans l'univers Star Wars (un rien psychologisants parfois ;).</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_3316_m.jpg" alt="IMG_3316.JPG" title="IMG_3316.JPG, fév. 2014" /></p>
<p>J'aperçois le droïde doré <strong>C-3PO,</strong> présenté sur un écran
interactif comme ayant peu d<em>'"ouverture à l'expérience", une "forte
extraversion (sociable et énergique)"</em>, moyennement aimable (<em>""provoque
souvent des conflits, pense d'abord à lui"</em>), un certain contrôle
("<em>bien organisé, préfère planifier ses affaires"</em>), et un certain
<em>"névrotisme (anxieux ou déprimé, la plupart du temps)</em>". Et cette
citation révélatrice, <em>"Je suis programmé pour le protocole, pas la guerre
!"</em>. Etrange et intéressant de lui voir attribués des traits de caractère
tellement humains...</p>
<p>De fait, <em>"dans cette galaxie lointaine, très lointaine, la ligne qui
sépare les robots des humains n'est pas toujours facile à tracer. C'est George
Lucas qui aurait inventé le terme <strong>droïde</strong> provenant du mot
<strong>androïde</strong>, de la racine grecque <strong>andros</strong> (homme)
et du suffixe <strong>-oïde</strong> (aspect, forme). Ces droïdes fabriqués
d'écrous et de boulons sont pour bon nombre dotés de caractéristiques bien
humaines, comme une personnalité, une conscience de soi"</em>, souligne un
panneau dans l'expo. Troublant, non ?</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_3335_m.jpg" alt="IMG_3335.JPG" title="IMG_3335.JPG, fév. 2014" /></p>
<p>Plusieurs panneaux prenant pour miroir des personnages de Star Wars nous
incitent à nous interroger sur nos origines, nos expériences qui nous ont
imbibés, comme <em>"le style parental dans lequel vous avez été élevés"</em>,
ou encore le <em>"type d'habiletés"</em> que l'on souhaite développer :
prudent, prévoyant, prise de risques... Je suis là encore invitée à choisir un
personnage auquel je m'identifie, et y apposer mon bracelet.</p>
<p>Il faut avouer que les séquences psycho perso prennent parfois un tour "jeu
dont vous êtes le héros" ;)</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_3353_m.jpg" alt="IMG_3353.JPG" title="IMG_3353.JPG, fév. 2014" /></p>
<p>Et voici l’ultime question, à la fin de mon parcours initiatique, après
avoir croisé Dark Vador, une offre d'emploi : acceptons-nous de rejoindre
l’Empereur du côté obscur de la force ? Puis mon avatar apparaît sur un
écran géant. Quelques minutes après, je reçois par email le profil de mon
héros: mon histoire, l'influence parentale, mes traits de caractère, ma
maîtrise de la Force... A partir des dizaines de fois où j'étais invitée à
apposer mon bracelet pour renseigner davantage mes points de vues et mon
identité (couleur de peau, la manière dont mes parents m'ont élevée...).
Expérience troublante, mais un rien décevante: en guise de profil personnalisé,
je reçois par mail une compilation de ces renseignements relevés le long de mon
parcours sur l'expo.</p>Et si la science-fiction était en voie de disparition ?urn:md5:5440834e3c5652d5460d416fc055ea232011-01-05T20:17:00+01:002011-01-29T19:10:49+01:00Capucine CousinR&D, innovations3DAvatarCinémaCulture geekRobotsScience-fictionStar Wars <p>J'y ai passé près de 3 heures dimanche matin, j'en ai pris plein les yeux;
Tous ces personnages, ces images me renvoyaient à mon enfance... ma culture SF
en quelque sorte - accumulée dans les bouquins, séries et films. Il faut
absolument courir voir l'expo "Sciences & science-fiction", qui se tient en
ce moment à la <a href="http://www.cite-sciences.fr/">Cité des Sciences</a>.
Comme souvent à La Villette, l'expo est d'une richesse inouïe, autant
scientifique que culturelle.</p>
<p>La boutique de produits dérivés, à quelques pas de l'expo, vaut aussi le
détour: mugs <em>Star Wars</em>, sabre laser grandeur nature (déboursez 150 €),
DVD, BD, et même affiche de Star Wars en effet 3D...</p>
<p>C'est assez touchant, car notre culture SF se rejoint forcément avec notre
culture culture geek: quel techie n'est pas fan de <em>Star Wars</em>, ne voue
pas un culte absolu à <em>Blade Runner</em>, <em>Terminator</em> ou encore
<em>Minority Report</em> ?</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Expo_SF_La_Vilette_006_m.jpg" alt="Expo_SF_La_Vilette_006.jpg" title="Expo_SF_La_Vilette_006.jpg, janv. 2011" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Expo_SF_La_Vilette_016_m.jpg" alt="Expo_SF_La_Vilette_016.jpg" title="Expo_SF_La_Vilette_016.jpg, janv. 2011" /></p>
<p>Un couloir pédagogique impressionnant, où j'ai de nouveau 12 ans, des
étoiles plein les yeux: entre ces exemplaires de livres de Mary Shelley, Edgar
Poe et Jules Verne, qui ont été les premiers auteurs à s'emparer de la science
comme support à des récits réalistes, les premiers films de science-fiction qui
tournent en boucle (<em>Voyage dans la Lune</em> de Méliès en 1902, <em>La
femme dans la lune</em> de Fritz Lang, 1919, <em>Métropolis</em> de Fritz Lang,
1929...), la culture SF a été jalonnée de plusieurs œuvres fondatrices...
jusqu'aux premiers pas d'Amstrong sur la lune, où tout devenait possible. Pour
Isaac Asimov, la SF est <q><em>la branche de la littérature qui se soucie des
réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la
technologie</em></q>. Elle tient autant du divertissement, qui nous permet de
nous évader, de rêver, que du récit d'anticipation, avec en creux une réflexion
sur l'avenir de l'humanité (rien que cela...).</p>
<p>Une culture SF nourrie, donc, par une pléiade de livres anciens, mais aussi,
véritables jalons pour une culture de fan, d'affiches, et des premiers produits
dérivés et premières revues - les <em>pulps</em>, dont <em>Science Wonder
Stories</em>, revue où apparaît pour la première fois le terme
"science-fiction", en 1929.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Expo_SF_La_Vilette_007_m.jpg" alt="Expo_SF_La_Vilette_007.jpg" title="Expo_SF_La_Vilette_007.jpg, janv. 2011" /></p>
<p>Le cinéma hollywoodien s'est emparé à merveille de la culture SF. Au fil des
couloirs que l'on parcourt, on prend conscience de ces films et sagas
(intergalactiques) qui ont <strong>nourri un imaginaire collectif</strong>, ont
façonné notre univers mental. Les combinaisons et les robots conçus pour le
cinéma s'alignent dans les couloirs, alors que des extraits des films-cultes
tournent en boucle. Ils sont tous devenus cultes, font partie de la
<strong>culture SF de l'honnête homme du XXIème siècle</strong>: <em>Star Wars,
la Planète des singes, Star Trek, Terminator</em>...</p>
<p><strong>Culture SF muséifiée</strong></p>
<p>Est-ce que la culture SF parvient encore se renouveler, alors que ce qu'elle
préfigurait - l'ère du numérique, des mondes virtuels, des nanotechnologies,
des robots - se concrétise plus vite que l'on aurait pu le croire ? Il
semblerait bien que la vraie culture SF soit en train de s'éteindre. Et que
cette gigantesque expo, qui présente manuscrits, romans, pulps, storyboards
(celui de <em>Star Wars</em> a déjà une valeur historique), extraits de films
en pagaille, et vaisseaux grandeur nature retracent <strong>une culture SF
(déjà) muséifiée</strong>, en voie d'extinction.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Expo_SF_La_Vilette_008_m.jpg" alt="Expo_SF_La_Vilette_008.jpg" title="Expo_SF_La_Vilette_008.jpg, janv. 2011" /></p>
<p>Provoc' de ma part, vu le succès gigantesque qu'a rencontré en 2010
<em>Avatar</em>, incarnation d'une <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/01/03/x-tendances-tech-prometteuses-/-so-sexy-pour-2010">nouvelle
génération de films de SF</a> en 3D ? Par vraiment. Si on regarde la
chronologie des films de science-fiction, la production hollywoodienne de ce
genre en devenir connaît un pic dans les années 60-70, grâce à ce bon vieux
Neil Armstrong qui en a fait rêver plus d'un en foulant de quelques pas sur la
Lune - et surtout à la Guerre Froide, où les extraterrestres et autres petits
hommes verts menaçants permettaient de symboliser l'Ennemi, l'hydre
communiste...</p>
<p>Années 80-90 : sortie de sagas comme <em>Star Wars, Terminator</em>,
<em>Star Trek</em>, <em>Alien</em>... Des films d'actions hollywoodiens certes,
mais où s'entremêlent récits d'anticipation, une réelle réflexion sur notre
avenir, les enjeux environnementaux et humains,</p>
<p><strong>Philip K. Dick, génial inspirateur de scénarios
hollywoodiens</strong></p>
<p>Dans cette même période sortent trois films cultes pour moi (mais pas que
;): <em>Blade Runner</em> de Ridley Scott, sombre film où Harisson Ford incarne
un flic face à des androides / répliquants qui semblent de plus en plus
humains... Et qui sait, peuvent <del>mîmer</del> manifester des émotions.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/i-XDaYPlCuE?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/i-XDaYPlCuE?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Mais aussi <em>Total Recall</em> de Paul Verhoeven, et <strong>Minority
Report</strong> de Steven Spielberg (en 2002, certes). Leur point commun: tous
trois sont tirés de romans de Philip K. Dick. Seulement voilà, le maître des
récits d'anticipation est décédé en 1982 - une source d'inspiration non
négligeable pour l'industrie du cinéma s'est alors tarie.</p>
<p>Les films qui s'ensuivent sont plutôt des dérivés de SF : des
<strong>space operas</strong> tirés de <em>Star Wars</em>. Mais aussi des
récits d'<strong>heroic fantasy</strong>, films à grand spectacle pour enfants
qui sortent souvent lors des fêtes de fin d'année - tels Le seigneur des
anneaux ou Les contes de Narnia.</p>
<p><strong>La culture SF condamnée ?</strong></p>
<p>Les derniers films dans le sillage de la culture SF d'anticipation:
<strong>Minority Report</strong> donc, qui anticipait plusieurs innovations
technologiques qui commencent <a href="http://www.mediapart.fr/journal/economie/271010/publicite-les-ecrans-numeriques-investissent-les-lieux-publics">
à s'inscrire dans notre quotidien</a> - Steven Spielberg s'était d'ailleurs
entouré de scientifiques du MIT entre autres.</p>
<p>Mais aussi le très sous-estimé <em>Starship Troopers</em> de Paul Verhoeven
(1997): il y dénonce avec une ironie subtile une société dirigée par des
militaires, et une diffusion en masse de la propagande par les médias: le film,
d'avant-garde, qui sort à peine quelques années après la Guerre du Golfe, et
coïncide avec l'arrivée du phénomène de l'internet dans les foyers, et
injustement décrié par la presse US.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/JZg63Rq32m4?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/JZg63Rq32m4?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Ou encore la trilogie <em>Matrix</em>, entamée par les frères Washowski en
1999 - alors que le grand public commençait à s'emparer de l'univers du Net et
des réseaux virtuels.</p>
<p>Les derniers en date ? <em>2012</em>, qui tient plutôt du
film-catastrophe (et blockbuster, avec plus de 225 millions de dollars de
recettes), carrément épinglé par la Nasa comme <a href="http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/57156/date/2011-01-03/article/2012-pire-film-de-science-fiction-pour-la-nasa-1/">
"pire film de science-fiction"</a> d'un point de vue scientifique... Laquelle a
dû ouvrir <a href="http://www.nasa.gov/topics/earth/features/2012.html">un site
pour contrebalancer</a> les contre-vérités qu'il véhiculait !</p>
<p><em>Inception</em>, certes gros succès outre-Atlantique, relevait plutôt du
film complexe que du film qui nous projetait vers le futur. <em>Avatar</em> a
avant tout installé la 3D sur le grand écran... Mais repose avant tout sur un
scénario gentillet et écolo.</p>
<p>Comme me le signale @tiot en commentaire, il y a eu aussi le surprenant
<em>District 9</em> (qui avait pour particularité de se dérouler en Afrique du
Sud), et surtout <strong><em>Moon</em></strong>, un Ovni cinématographique
hommage à 2001, <em>L'Odyssée de l'espace</em> (réalisé par le fils de David
Bowie, pour la petite histoire), que j'avais beaucoup aimé. Le pitch: Sam Bell
vit depuis plus de trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère
l’extraction de l’hélium 32, seule solution à la pénurie d’énergie sur Terre.
Implanté dans sa «ferme lunaire», ce fermier du futur souffre en silence de son
isolement et de la distance le séparant de sa femme, avec laquelle il
communique par web-conférences. Il a pour seul compagnon un robot futé et
(trop) protecteur... Jusqu’à ce que, à quelques semaines de l’échéance de son
contrat, il se découvre un clone. Un film peut-être trop strangfe pour
l'industrie du cinéma... Malgré deux ans de buzz sur la toile, le film est
sorti <a href="http://www.20minutes.fr/article/579365/Culture-Le-film-Moon-zappe-la-sortie-en-salles.php">
au printemps 2010... directement en DVD</a>!</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/twuScTcDP_Q?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/twuScTcDP_Q?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Les sorties de films SF prévues <strong>ces prochains mois</strong> ?
Pour l'essentiel des remakes ou suites des chefs d'œuvres passés... Preuve que
l'industrie du cinéma a du mal à se renouveler dans ce registre. Il y a bien
sûr <em>Tron : Legacy</em>, suite du cultissime <em>Tron</em> de... 1980.
Et, pour 2012 est annoncé une réadaptation par Pierre Morel de <em>Dune</em>...
En attendant <em>Avatar 2</em> et <em>Avatar 3</em>...</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/xJHcyGS9tkI?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/xJHcyGS9tkI?fs=1&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Merci à Owni pour la <a href="http://owni.fr/2011/01/12/la-science-fiction-en-voie-de-disparition/">reprise
super bien maquettée</a> de ce billet</p>L'opéra de Kusturica, l'opéra Bastille (réussite ?) high techurn:md5:200b5117d510e8da2c59e5e623a310272007-07-09T09:05:00+02:002007-07-09T09:05:00+02:00CC3345-GANDIPersoEmir Kusturikaopéra BastilleStar Wars <p>Petite incursion culturelle, assez rare dans ce blog... Vu vendredi dernier,
l'<a href="http://www.operadeparis.fr/Saison-2006-2007/Spectacle.asp?Id=1009" hreflang="fr">opéra punk</a> d'Emir Kusturica, adaptation de son film "Le temps
des gitans" : son univers baroque et vivant est bien restitué sur scène
(avec même des oies sur scène !).</p>
<p>Mais ce qui m'a aussi intéressée est le bâtiment et l'architecture mêmes de
l'opéra Bastille, régulièrement décrié depuis sa construction : coûts
faramineux, instabilité de la structure.. N'empêche, c'est une petite réussite
architecturale: avec ses parois transparentes, et surtout l'intérieur ultra
moderne, qui m'a fait penser à certaines scènes de <strong>Star Wars</strong>
(notamment celle où Palatine veut prendre le pouvoir au cours d'une séance du
Parlement - les connaisseurs se souviendront de cette scène...).</p>