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dimanche 2 décembre 2012

Et si les robots entraient (vraiment) dans notre quotidien ?

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Depuis quelques jours, il y a cette affiche un peu hallucinante dans les couloirs de métros parisiens, qui nous propose la nouvelle alternative aux manèges et autres Grand Huit des parcs d'attraction. Le Futuroscope de Poitiers, sorte de parc d'attraction orienté sciences, s'apprête à ouvrir, le 22 décembre, une attraction intitulée "Danse avec les robots" (si, si). Dans une ambiance musicale signée Martin Solveig, les enfants pourront donc embarquer par deux à bord d’un robot géant.

Concrètement, "Le robot humanoïde Robothespian vous accueille à l’entrée de l’attraction. A l’intérieur, dix robots de sept mètres de haut, issus de l’industrie automobile, s’animent au rythme de la musique sous des jeux de lumières associés à des projections vidéo et des mappings visuels impressionnants", annonce le Futuroscope sur son site. Surprenant.. Et osé. Les enfants embarqueront-ils avec enthousiasme à bord de robots géants ? Robothespian, c'est un de ces robots aux faux airs de C3PO, capable d'imiter la voix humaine et de faire l’acteur, créé par la société Engineered Arts, qui fera donc office d'agent d'accueil auprès des enfants, à l'entrée de l'attraction.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=e2jbQ8IRVZA#!

Robots d'Asimov

En fait, on commence à voir des robots humanoïdes (soit de formes humaine par leur caractère bipède) à l'entrée de telles attractions. Et si les robots devenaient (un jour) complètement banals, entraient vraiment dans notre quotidien, suivant la prédiction de certains récits de science-fiction ?

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Certains trentenaires se souviendront peut-être de cette couv' du premier numéro du magazine pour ados Je Bouquine, avec une nouvelle du Maître de la SF Isaac Asimov. Ce fut ma première lecture relative à l'univers des robots, et (donc) la plus marquante - avant que je n'engloutisse toute la série des Robots d'Asimov. A l'époque, dans les années 80/90, on parlait tout juste des robots industriels, les robots "de compagnie" étaient plutôt déclinés dans les récits et premiers gros blockbusters de science-fiction, genre cinématographique alors florissant, plutôt en version méchants comme le T8000 dans Terminator.

Une chose est sûre, on a vu ces dernières années se multiplier les expos consacrées aux robots. Plus des expos réservées aux nerds et fans de jeux vidéos, mais des expos grand public. Il y avait déjà eu cette exposition à La Villette consacrée à la science-fiction début 2011, qui mettait largement en scène des robots, dont je parlais dans ce billet, où je me demandais si la science-fiction n'était pas en voie de disparition.

Robotique "de services" - et pour enfants

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Et en ce moment, il y a de nouveau une exposition qui mêle science-fiction, super-héros et robots à Lille (dans la Maison-Folie de Wazemmes). Et une autre sur l'histoire et les usages de la robotique, au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris, orientée vers l'histoire et les usages de la robotique. Dans les deux cas, des expos pédagogiques, dédramatisantes, et même tournées vers les enfants, avec des jeux de simulation sur écrans.

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Le robot reste un objet d'entertainment et de fantasmes, mais les expos le mettent davantage en scène et montrent ses différents usages. A savoir dans l'espace, dans un environnement nucléaire, dans les abysses, les robots chirurgiens... Et les robots-compagnons (jouets?), tels les mini-dinosaures Pleo, le robot-chien Genibo,l'Aibo de sony (plus commercialisé), ou encore le fameux Nao d'Aldebaran.

De fait, plusieurs articles parus cette année montrent que la robotique dite "de services", présente notamment dans les hôpitaux, présente auprès de personnes âgées ou handicapées, commence à se développer, notamment en Asie, comment on le lisait notamment ici. Une start-up française spécialisée dans ce segment a levé des fonds colossaux ces derniers mois, auprès de... japonais: Alderaban Robotics, presque rachetée par le Japonais Softbank, qui y a injecté 100 millions de dollars ce printemps. Aldebaran rachetait elle-même, en juillet, un autre acteur français, Gostai. Preuve que la "guerre économique" des robots de services s'intensifie.

A côté de cela, les robots sont devenus un des pôles d'attraction des "musées scientifiques" et autres Cités des Sciences. Je citais le Futuroscope de Poitiers. Mais également, la Cité des Sciences de La Villette (Paris) tout comme la cité de L'Espace de Toulouse ont tous deux conçus des attractions autour du robot-star du moment, le robot Curiosity, arrivé sur la planète Mars en août dernier. Tous deux proposent, "en exclusivité", une reproduction grandeur nature de Curiosity, pilotable à distance, des appareils de simulation permettant d'avoir des vues sur Mars comme si on était à bord de Curiosity...

Toutes ces expos sont aussi un enjeu commercial de d'image pour les start-up françaises, et les labos de recherches ayant collaboré aux derniers grand projets robotiques. Dans ces expos, dont ils sont souvent partenaires, les travaux de leurs recherche sont mis en avant.

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Autre preuve que les robots se banalisent ? On voit apparaître un business naissant des collections de robots, miniatures, reproduction ou grandeur nature de modèles utilisés dans des films de science-fiction. Certains font l'objet de ventes aux enchères (la tête de Chewbacca a été adjugée cet été à 140 000 dollars). Des confectionneurs privés ont même monté leur business, tel Ptrice Girod, ex- directeur de la rédaction du fanzine Lucasfilm Magazine, qui a monté sa société ScienceFictionArchives.com, spécialisée dans l'organisation de conférences et d'expositions autour de la science-fiction. Au cours desquelles il expose fanzines 60s, miniatures de super-héros, maquette de fusées et autres costumes ayant servi dans Star Wars et autre mythes de la SF.