Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - émojis ethniques2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearTous émojis - du LOL à la langue vernaculaire pour smartphones (et objets connectés)urn:md5:3e73ab9180ccf187a2534bcb957a4e742015-03-19T21:35:00+01:002015-03-22T20:14:56+01:00Capucine CousinCulture numériqueAcidAppleBuzzfeedSilk Roadsmileyémojiémojis ethniques <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.emojismall_m.jpg" alt="emojismall.jpg" title="emojismall.jpg, mar. 2015" /></p>
<p>_D_'ici cet été, l'arrivée d'une douzaine de nouveaux émojis aura un impact
énorme <strong>sur un pan de la pop-culture</strong>. Une nouveauté dans ce
<strong>"phone art"</strong> minuscule, mais qui montre que l'usage de ces
minuscules figurines se mondialise - tout comme les smartphones, leur principal
média. La décision a été prise <em>"par un petit groupe de personnes dont vous
n'avez jamais entendu parler"</em>, <a href="http://internet.gawker.com/the-lost-emoji-1686383816">narrait</a> récemment
<em>Gawker</em>. Nom de code: <strong>Unicode</strong>, un très sérieux
consortium international technique. Imaginez : c'est ce petit groupe qui
sélectionne et valide méticuleusement chaque émoji, chaque nouvelle figurine
virtuelle, chaque personnage (comme le montre <a href="http://www.unicode.org/reports/tr51/tr51-2.html">ce rapport technique</a> non
moins sérieux). Car cette étrange assemblée ésotérique est responsable de
toutes les lettres et caractères que vous voyez et utilisez sur vos écrans.
C'est elle aussi, ces dernières années, qui a été submergée par la brutale
popularité des émojis.</p>
<p>Les émojis, ce sont ces petites figurines de dessins animés, qui traduisent
un mot, un sentiment, en une image, un picto. La <strong>nouvelle grammaire de
appareils mobiles et des objets connectés</strong> de demain ? Après tout,
les écrans des Apple Watch et autres montres connectées, trop petits, poruront
recevoir surtout des SMS, notifications et autres micro-messsages... Les émojis
y seront donc les stars, d'après <a href="http://venturebeat.com/2015/03/09/the-emoji-is-the-future-of-texting-on-the-apple-watch/">
Venture Beat</a>.</p>
<p>Les émojis, dignes héritiers des "badges «Acid»" du début des années 80,
emblèmes de l'acide house, un genre de musique électronique dérivé de la house,
qui préfigurait la techno au début des années 80.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/4YdtxmzUwqQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/4YdtxmzUwqQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p><strong><em>Rock to the beat. Aciiid, ecstasy !</em></strong> Petit souvenir
d'un tube 80s qui a fait polémique à l’époque</p>
<p>Puis sont venus les <strong>"smileys"</strong> apparus avec les débuts
d'internet à la fin des années 90, entre :-) côté mainstream et :) <a href="http://www.slate.fr/story/94097/smiley-nez">pour la version initiés</a> ;)
Puis ces figurines jaunes se sont développées sur les premières messageries
instantanées, telles ICQ et MSN.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.emoji01_m.jpg" alt="emoji01.gif" title="emoji01.gif, mar. 2015" /></p>
<p><strong>Emojis 絵文字</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.line-emoji_m.jpg" alt="line-emoji.jpg" title="line-emoji.jpg, mar. 2015" /></p>
<p>Quelques émojis-stars chez Line</p>
<p><strong>L</strong>es émoticônes (émojis en japonais, donc) sont nés au
Japon, fidèles reflets de la culture japonaise. Certains sont d'ailleurs très
spécifiques à la culture japonaise, comme un homme se prosternant pour
s'excuser, une fleur blanche signifiant un "travail scolaire brillant", ou
encore un groupe d'emoji représentant de la nourriture typique : nouilles
ramen, dango, sushis. Les principaux opérateurs japonais, NTT DoCoMo et
SoftBank Mobile (ex-Vodafone), ont chacun défini leur propre variante des emoji
dès 1999. Line, une des applis mobiles de chat qui cartonnent au Japon, doit
une partie de son succès à ses émojis, permettant à ses utilisateurs d’acheter
et envoyer des "stickers" customisés (personnages, animaux, etc.) pour
accompagner chaque message.</p>
<p>En 2007, c'est bien <strong>afin d'étendre son influence au Japon</strong>
et en Asie que <strong>Google</strong> s’est associé avec l’une de ces trois
entreprises pour intégrer les emojis dans Gmail. Il a alors décidé
d’uniformiser la liste des émoticônes. Preuve de la mondialisation de ce
phénomène, les émojis ont commencé à refléter les influences culturelles:
américaine française </p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.FullSizeRender___m.jpg" alt="FullSizeRender__.jpg" title="FullSizeRender__.jpg, mar. 2015" /></p>
<p><strong>P</strong>artout dans le monde, ils se sont développés sur les
smartphones et ordinateurs, et ont même commencé à envahir les SMS, mails,
statuts sur Facebook ou Twitter... Et même les écrans du notre bonne vieille
télé, dans des émissions qui se veulent branchées ;)</p>
<p>Les émojis résument en une image un mot, une expression, mais sont même
utilisés pour des ruptures, engueulades, crimes, baisers à distance , dans des
millions de conversations partout dans le monde. Pour une génération entière,
il est difficile d'imaginer une conversation numérique dans ces figurines de
dessin animé. Ils sont devenus une langue vernaculaire pour smartphones.</p>
<p>L'intégration de nouveaux émois dans le précieux alphabet Unicode commence
même à susciter d'intenses débats de société. Mais qui montre aussi que ces
pictos ont quitté la sphère du LOL pour que les institutions soient désormais
obligées de les prendre au sérieux, les consacrant comme un langage à part
entière. Chez Unicode, on commence à être dépassés par ces millions de
consommateurs qui utilisent ce langage vernaculaire pour smartphone.</p>
<p><strong>Emojis ethniques</strong></p>
<p><strong>I</strong>maginez : c'est bien parce qu'il commençait à être
taxé de racisme qu'Apple a accepté d'introduire, d'ici cet été, des émojis
ethniques dans sa prochaine mise à jour de iOS 8.3. Un acte politique
fort. Preuve que les émojis deviennent <strong>une langue vernaculaire, une
grammaire, un vocalubaire</strong>.</p>
<p>Une <a href="https://www.dosomething.org/campaigns/diversify-my-emoji">pétition en
ligne</a> appelait Apple à agir davantage pour la diversité sur ses icônes. De
nombreux graphistes ont d'ailleurs créé leurs propre emojis, pour représenter
des personnes noires ou de la communauté homosexuelles. Mais ces icônes
n'étaient pas intégrées à la «norme» Unicode, très rigide.</p>
<p>Il serait temps: l'iPhone - et le smartphone - ne sont plus l'apanage des
seuls WASP et "white collars". La diversité des mobinautes se devait d'être
reflétée dans la diversité ethnique des émoticônes. Avec l'arrivée fulgurante
de constructeurs de smartphones low cost, tels ZTE, Huawei, Nokia et Samsung,
ceux-ci commencent à irriguer nombre de pays en développement. Des pays où les
ménages ne possèdent pas d'ordinateurs, ce smartphone étant ainsi le premier
appareil connecté pour la famille.</p>
<p>Dans la même veine, la Toile a été agitée, ces derniers jours, par la
nécessaire intégration des roux dans le langage Emoji. <a href="https://www.change.org/p/apple-redheads-should-have-emoji-too">Une
pétition</a> vient d'être lancée sur Change.org par Ginger Parrot, un site
d'actualité qui consacre ses pages à promouvoir la rousseur.</p>
<p>A l'inverse, trop délicat de représenter par un émoji le sentiment de "se
sentir gros". Alors que Facebook s'est lui aussi emparé du phénomène en
proposant ses propres émojis (il y est désormais possible d’afficher son
<strong>"humeur"</strong> à côté d’un post, pour traduire au mieux son état
d’esprit ou ce que l’on est en train de faire), parmi sa palette d’humeurs,
l’une d’elles a suscité la polémique. Elle représentait le sentiment de "se
sentir gros" par un émoji affublé d’un double menton. Les sentinelles de la
Toile ont pris le sujet à bras-le-corps et publié des photos sur lesquelles
elles mentionnaient que <em>"Gros n’est pas un sentiment"</em>. Face à la
pression populaire et une pétition en ligne (encore !) de 16 000 signatures,
Facebook a abdiqué et retiré ce statut, admettant <em>"que l’inscription
«Feeling fat» comme option de statut pouvait renforcer l’image négative de son
corps"</em>.</p>
<p>L'émoticône caca (oui, oui) a lui aussi fait débat : très populaire
sur les messageries du Japon et d’abord incompris par les Américains.
Popularisé au Japon par la diffusion de la bande dessinée <em>Dr Slump</em>,
dans les années 1980, il y a pris un sens humoristique, alors que les
Américains ont longtemps pincé le nez, <a href="http://www.fastcompany.com/3037803/the-oral-history-of-the-poop-emoji-or-how-google-brought-poop-to-america">
raconte Fast Company</a>.</p>
<p><strong>Langue vernaculaire et institutionnalisée</strong></p>
<p><strong>M</strong>ais assurément donc, les émojis s'institutionnalisent. En
février, la ministre des Affaires étrangères australienne a accordé <a href="http://www.buzzfeed.com/markdistefano/emoji-plomacy#.baNXd08WP">une
interview</a> politique au site Buzzfeed en répondant... uniquement par émojis
("Que pensez-vous de Poutine? ").</p>
<p>Les émoticônes sont même pris en compte dans des décisions de justice. Cet
ado américain a été arrête par la police en janvier pour avoir - entre autres -
publié l'émotionne policier suivi de celui du flingue ( )</p>
<p>Le récent procès de Ross W. Ulbricht, fondateur présumé de Silk Road (le
marché noir du Net) est un autre exemple. Un smiley, présent à la fin d’un
message de l’accusé, y a joué les invités surprise. Son avocat <a href="http://www.nytimes.com/2015/01/29/nyregion/trial-silk-road-online-black-market-debating-emojis.html?_r=0">
s’en est saisi</a> pour relever l’omission qui en avait été faite lors de la
lecture, par le procureur, d’une conversation de son client sur le chat. Un
oubli effectivement fâcheux qui incita le juge à ordonner au jury de prendre
dorénavant note de tous les symboles présents dans les messages de l’accusé.
Une première dans l’histoire judiciaire, qui pose une question importante,
relative au contenu de la communication textuelle.</p>