Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - De Tijd2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearLes Echos abandonne l'aventure de l'ePaperurn:md5:6414d43cf12926b121b4cd19320c07742009-03-05T21:59:00+01:002009-03-05T22:04:16+01:00CC3345-GANDIMédiasChallengesDe TijdEmmanuel ParodyePaperHervé BienvaultiLiadLes EchosPhilippe JannetSony ReaderVSD <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/echos_e-paper_small_news.jpg" alt="Echosepaper" title="Echosepaper, mar 2009" /></p>
<p>Dommage, c'est la fin d'une belle tentative. Lu sur un forum de journalistes
très bien informé, l'hebdo <em>Challenges</em> a révélé aujourd'hui dans ses
confidentiels média que <em>les Échos</em> (longtemps un de mes ex-employeurs)
ont finalement arrêté <a href="http://www.lesechos.fr/epaper/index.htm">leur
journal électronique sur eBook</a>, lancé à titre expérimental il y a
exactement un an par Nicolas Beytout.</p>
<p><strong>Pari risqué</strong></p>
<p>Mais le pari était risqué. Comme j'en parlais dans <em>VSD</em> il y a
quelques semaines, après des coûts de développement probablement non
négligeables, l'appareil en lui-même était déjà cher : le quotidien
proposait le Stareread (600 € HT avec l'abonnement), conçu par Ganaxa, ou
l'Iliad d'i-Rex (700 € HT, abonnement compris). Le tout avec un abonnement
ePaper (donc des contenus au bon format) à 365 € par an (le prix de
l'abonnement Web)... Sans même de tarif préférentiel pour par exemple coupler
abonnements ePaper et papier. C'est déjà embêtant.</p>
<p>Pourtant, le tout était prometteur. Le lecteur lambda avait un lecteur
portable, doté d’un écran plat, de la taille d’un livre, permet de charger et
lire des livres et journaux numérisés. Il bénéficie d’une innovation, l’encre
électronique, bien moins fatigante pour les yeux qu’un écran à cristaux
liquides. Avec l'iLiad, plus besoin d’aller au kiosque à journaux le matin. En
quelques secondes, il télécharge la dernière édition des Echos par wifi,
disponible dès 4 heures du matin. Et consulte au fil de la journée ses
rubriques préférées, en médias, high tech et politique française, ainsi qu’une
sélection de dépêches AFP, remises à jour toutes les deux heures. Le tout étant
d’une simplicité enfantine, la navigation sur l’écran tactile étant quasi
intuitive.</p>
<p><strong>Cocréation, trop précurseurs ?</strong></p>
<p><em>Les Echos</em> (l'équipe des éditions électroniques étaient alors
dirigées par Philippe Jannet, président du <a href="http://www.geste.fr/">GESTE</a>) misaient d'ailleurs sur une <strong>stratégie
très innovante de développement collaboratif</strong>, voire de co-création, en
consultant leur beta-testeurs au printemps 2008. Tout le monde s'accorde à dire
que les équipes techniques ont fait un très beau boulot. J'avais notamment
interviewé Hervé Bienvault, passionné, qui a longtemps raconté son expérience
sur <a href="http://aldus2006.typepad.fr">son blog dédié</a>, toujours en
ligne. Seulement, fin 2008, il n'y avait que 1 000 abonnés à cette nouvelle
déclinaison. En fait, les abonnés comme Hervé Bienvault s'attendaient à ce que
d'autres médias (comme <em>Le Monde</em>) lancent à leur tour une version
ePaper... pour avoir plus de choix de contenus.</p>
<p>Peut-être <em>Les Echos</em> se sont-ils lancés trop tôt ? Il a été le
premier journal français à sauter le pas de la version dématérialisée. Alors
que SFR et Orange ont testé eux aussi, en 2008, des offres d’abonnement à
plusieurs titres de presse sur e-books, attendues en 2009. D’autres s’y
prêteraient, comme le eReader RS-505 de Sony, ou le Kindle d’Amazon, qui
cartonne outre-Atlantique. A l’étranger, les tests se multiplient : le
journal flamand <em>De Tijd</em> a pérennisé son expérience sur l’iLiad de
2006, que j'évoquais <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2008/11/17/De-la-necessite-de-jouer-sur-la-complementarite-entre-redactions-web-et-papier">
dans ce billet</a>. Le <em>Yantai Daily</em>, quotidien chinois, s’y est essayé
en avril 2006, suivi par en avril 2008 par NRC Handelsblad, 4ème quotidien
néerlandais.</p>
<p><strong>Le point de vue d'Emmanuel Parody</strong></p>
<p>Emmanuel Parody, qui y a participé en tant que Responsable Business
Developpement à LesEchos.fr, et est maintenant (<a href="http://ecosphere.wordpress.com/">son blog</a>), maintenant publisher du pôle
Tech et News du groupe CBS Interactive, a eu la gentillesse de m'autoriser à
reproduire son point de vue. Extraits :</p>
<blockquote>
<p>"Au moment où il a été lancé, les quelques appareils disponibles sur le
marché étaient grosso modo en phase expérimentale avec une production
confidentielle (ce qui veut dire produit à la demande avec paiement d'avance et
livraison 3 semaines après...) Le Sony reader n'était pas dispo en France et le
"futur" Kindle n'était qu'un produit de laboratoire que nous avons eu entre les
mains tout de même. Bref pas beaucoup de choix et tout à faire (on a quand même
du se taper la traduction de l'interface et de l'OS pour accélérer la prod)</p>
<p>Sur le fond la question était surtout que rien n'avancerait tant qu'un
éditeur ne se lançait pas dans l'aventure. L'avantage c'est que le premier à
bouger gagne surtout en retombées médiatiques, notoriété etc... Ce qui valorise
finalement l'ensemble de l'activité, et on peut finalement même parvenir à
couvrir son investissement de départ (songez qu'à 700 euros l'unité ça va
vite... ).</p>
<p>Je dois dire que l'intelligence des Echos à ce moment est d'avoir
immédiatement pensé l'édition epaper comme un mix de contenu web/papier pouvant
être mise à jour en temps réel. (...) Pour le reste il fallait gérer aussi
l'abonnement et la synchronisation des données alors que la première génération
d'appareil n'était pas aussi autonome que le Kindle ou la V2 de l'Iliad
d'Orange pourvue d'une clé 3G.</p>
<p>Bref comme toutes les premières séries on s'en lasse vite et on subit les
défauts. On préfère donc un appareil plus léger, plus autonome, et un écran en
couleur ce qui est justement totalement contradictoire avec le principe du
epaper. Quand on obtient l'appareil de nos rêves plus compact, en couleur et
ergonomique on réalise alors que ce n'est plus du epaper et que plus grand
chose nous sépare de l'Iphone".</p>
</blockquote>
<p>Dont acte... Et ce alors que plusieurs médias lancent leurs déclinaisons
pour téléphones mobiles (à l'ergonomie plus légère donc), voire pour iPhone ou
pour Blackberry.</p>De la nécessité de jouer sur la complémentarité entre rédactions web et papier - le préccédent Mediafinurn:md5:fe1d2e2ca9718a11e6cc5f3dd0c557012008-11-17T21:48:00+01:002008-11-17T22:24:17+01:00CC3345-GANDIJournalismeDe TijdMediafinRoland Legrand <p>Je suis tombée dessus par hasard en parcourant Mediashift, ce retour
d'expérience pourrait nourrir la réflexion de nombre de rédactions françaises,
alors que je m'intéresse de près aux problématiques des rédactions web /
papier... <strong>Roland Legrand</strong>, responsable Internet et Nouveaux
Médias chez <strong>Mediafin</strong> en Belgique (groupe de presse de deux
quotidiens économiques, le flamand <em>De Tijd</em> et sa version francophone
<em>L'Echo</em>), racontait en août dernier, <a href="http://www.pbs.org/mediashift/2008/08/walls-tumble-down-as-mediafin-integrates-print-online-newsrooms228.html">
dans ce billet</a>, comment les sites Web de ces journaux sont venus rivaliser
avec les versions papier.</p>
<p>En fait, <a href="http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=283711">déjà en
2006</a>, Roland Legrand avait été chargé de diriger un "Central News Desk"
commun aux rédactions web et papier, fournissant aux journalistes des contenus
rédactionnels communs. Autre expérimentation innovante que De Tidj avait été un
des premiers à mener, celle de <strong>proposer à ses lecteurs une version
électronique, consultable sur un ePaper</strong>, l'iLiad développé par iRex
technologie (spin-off de Philips) comme j'en parlais alors <a href="http://archives.lesechos.fr/archives/2006/LesEchos/19596-132-ECH.htm">dans ce
papier</a> pour <em>Les Echos</em>. au passage, c'est cette même tablette
qu'Orange a utilisée pour ses premiers ePapers l'année dernière.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/tijd-epaper.jpg" alt="de tijd" title="de tijd, nov 2008" /></p>
<p>Courant août, donc, les sites Web des deux journaux de Mediafin ont rivalisé
avec les éditions papier, en ayant presque le même nombre de lecteurs par jour
- plus de 160 000 visiteurs uniques sur un seul jour. Autre constat dressé par
Roland Legrand ,la nécessité de combler plusieurs fossés.</p>
<p>Notamment, " L'infrastructure physique: Notre salle de presse était divisée
par des murs en briques, séparant le desk online du print desk. Nous sommes en
train de démolir les murs, ce qui, nous l'espérons, encouragera les deux
sections à interagir davantage ! L'infrastructure technologique:
Actuellement, les mécanismes de publication pour le papier, Internet, le "wire"
(fil de news) et les services mobiles sont séparés. Nous sommes à la recherche
d'un système qui pourrait intégrer toutes ces plateformes. Par exemple, un
système idéal pourrait automatiquement permettre à un journaliste papier
d'écrire une version de son histoire qui serait adaptée à plusieurs formats de
publication en ligne".</p>
<p>A partir de là, il en déduit que <strong>l'ouverture de blogs, la
publications de scoops directement sur le Web, l'ouverture des articles aux
commentaires</strong>, sont autant d'"innovations" qui auraient donné des
"résultats encourageants". Pourtant, Legrand constate que encore trop peu de
journalistes consentent à utiliser de <strong>nouveaux outils de réseautage
social</strong> : bookmarking, lecteurs de flux... <q>il y a encore des
murs à abattre en ce qui concerne l'apprentissage. Même s'il n'est pas facile
pour tous nos collègues d'acquérir rapidement de nouvelles compétences, ils
sont de plus en plus conscients des nouvelles possibilités qu'offrent le
management de communautés et l'interactivité</q>. Des premières leçons qui
pourraient profiter aux rédactions françaises ?</p>