Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - New York Times2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearLe slow journalism, prendre le temps de ralentirurn:md5:66257eaeb328edaad9c9a75ee86d82982013-07-07T09:01:00+02:002013-07-07T18:49:24+02:00Capucine CousinJournalismeAu FaitDe CorrespondentLe Quatre HeuresMooksNew York TimesSlow journalismVanity Fair <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_2392_m.jpg" alt="IMG_2392.JPG" title="IMG_2392.JPG, juil. 2013" /></p>
<p><strong>I</strong>l y a l'édito de Michel Denisot pour le premier numéro de
<strong><em>Vanity Fair</em></strong> en VF. Où il proclame que <em>"là où le
temps s'accélère,</em> Vanity Fair <em>vous propose le temps de ralentir et
d'aborder différemment la vision du monde qui nous entoure"</em>. (Certes, il
faut avoir le temps: ledit édito se trouve page 43, après une floppée de pubs
;). C'est sûr, <em>"il faut du temps et de la distance et c'est aujourd'hui un
luxe dans la presse"</em>, <em>Vanity Fair</em>, un des lancements de mags les
plus attendus cette année, serait-il <strong>la dernière incarnation en date du
<em>slow journalism</em> ?</strong> Denisot nous promet dès l'édito des
<em>"histoires captivantes au long cours"</em>: et de fait, mis à part les
nombreuses rubriques qui rappellent celles de <em>GQ</em> et autres mags
branchés (<em>"les minutes de l'info futile"</em>, les festivals estivaux...),
on arrive ensuite à des sujets parfois d'une dizaine de pages (disons 5/6 une
fois que l'on ôte les pages de photos): entretien avec le majordome de Liliane
Bettancourt, atelier d'un faussaire allemand, interview-fleuve de Scarlett
Johansson, magnifique retour sur les Bains-Douches par Eric Dahan (quand on le
lit, on y est)... Le ton y est souvent détaché, chic, parfois désinvolte, un
peu snob, avec l'écriture divine de certaines plumes.</p>
<p><strong>C</strong>'est en tous cas un des rares exemples de magazines où il
y a encore des papiers longs, même si l'on n'atteint guère la longueur (et la
subtilité dans l'écriture) dont le <em>New Yorker</em> et <em>The
Economist</em> sont coutumiers. Et si prendre le temps d'enquêter, devenait un
luxe qui permettrait à la presse écrite de se distinguer, face à l'écume
d'infos balancées presque en temps réel sur les médias en ligne, à
l’information en temps réel, les articles courts et aux notifications push sur
mobile ? C'est le <strong><em>slow journalism</em></strong>, concept
autour duquel se greffent plusieurs nouveaux projets de médias.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.snow_fall_m.jpg" alt="snow_fall.jpg" title="snow_fall.jpg, juil. 2013" /></p>
<p>Même un des meilleurs quotidiens actuels, le <em>New York Times</em>, s'est
y essayé : le 20 décembre dernier, il publiait <a href="http://www.nytimes.com/projects/2012/snow-fall/#/?part=tunnel-creek">Snow
Fall</a>, un article titanesque, publié en 6 chapitres, et portant sur un sujet
plutôt décalé : l’histoire d’un groupe de skieurs qui, l’hiver précédent,
avaient été pris dans une gigantesque avalanche à Tunnel Creek, dans l’état de
Washington. Au menu: des dizaines de milliers de signes, mais aussi des vidéos,
sons, animations et infographies, grandes photos... Et au passage, le résultat
de <strong>6 mois de reportage, une équipe de 17 personnes</strong> mobilisée…
Et plus de 3 millions de visiteurs-lecteurs de ce récit multimédia.</p>
<p>Cette idée de prendre le temps pour raconter, on l'a vue ressurgir dans
<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/06/17/Tank%2C-Geek-le-mag%2C-Usbek-Rica%2C-WE-Demain...-L-%C3%A9ternel-mythe-d-un-Wired-%C3%A0-la-fran%C3%A7aise">
la floppée de mooks</a> (ou magbooks) lancés ces derniers mois, <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/05/13/Photojournalisme-BD-grands-reportages-vente-en-librairies-XXI-et-son-prix-Albert-Londres">
dans la lignée</a> de la revue <em>XXI</em> : des revues bimensuelles ou
trimestrielles, où le papier glacé et la maquette soignée s'y prêtaient
d'autant plus. Mais on la retrouve dans plusieurs des projets journalistiques
les plus intéressants du moment.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.IMG_2393_m.jpg" alt="IMG_2393.JPG" title="IMG_2393.JPG, juil. 2013" /></p>
<p><strong>I</strong>l y a notamment le nouveau mensuel <strong><em>Au
fait</em></strong>, qui se revendique <strong><em>"média lent"</em></strong>.
Lancé le 25 avril dernier par Xavier Delacroix, journaliste passé parla BBC
dans les années 80, et les RP, qui compte dans son comité éditorial des
pointures telles que Bernard Poulet (ex-<em>L’Expansion</em>) et Patrick Blain
(ancien du <em>Parisien</em>). Après avoir levé près de 400 000 euros, il a
donc lancé son titre, décliné sur papier, tous les mois, et sur tablette. Un
magazine sans pub (qui, à ce titre encore, se rapproche des mooks), vendu 7,90
euros le numéro (tout de même...); qui vise l'équilibre à 15 000
exemplaires.</p>
<p>Place ici, donc, au long : pour les articles, interviews, dossier
au-delà des écumes de l'actualité. Avec pour particularité que <em>Au fait</em>
n'en vient "aux faits", en profondeur ,que sur deux sujets par numéro - d'où sa
couv' subdivisée en deux. Au menu ici, 47 pages sur le "système" HEC,
"fournisseur officiel d'élites", et des articles qui n'hésitent pas à pointer
ses faiblesses: le très faible nombre d’étudiants boursiers, la consanginuité
des admis, le manque d'anticipation de l'école quand à la crise... Dans une
seconde partie, longue interview de Zungmunt Bauman, sociologue non
conformiste, qui donne sa vision de la société, de la religion
(<em>"l'expression des limites de l'être humain"</em>) à Facebook (où <em>"les
citoyens livrent volontairement toute leur intimité (...) Il a déjà collecté
plus de secrets que n'avaient pu le faire tous les services d'espionnage et
toutes les polices politiques de toute leur histoire"</em>). Illustrations a
minima, quelques rares photos: le concept est exigeant. Reste à voir si le
lecteur accrochera...</p>
<p><strong>Le Quatre Heures, slow info + grand reportage en ligne</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.le_4_h_m.jpg" alt="le_4_h.jpg" title="le_4_h.jpg, juil. 2013" /></p>
<p>Mais il y a aussi la revue <a href="http://lequatreheures.com/">Le Quatre
heures</a>, projet de fin d'études d'étudiants au CFJ de Paris. L'idée :
Chaque mercredi, à 16 heures pile, il propose sur son site un reportage
multimédia, qui, dans la lignée des webdocus, mêle texte, photo, vidéo et son,
en plein écran. Sur la page d'accueil du site, les étudiants revendiquent
d'ailleurs de vouloir <em>"faire du Quatre Heures le premier média français de
slow info qui réconcilie web et grand reportage"</em>. Ils annoncent que le
site, en version beta, durera six semaines, avant une version définitive prévue
pour 2014.</p>
<p>Il y a également ce superbe projet de media néerlandais, <strong><em>De
correspondent</em></strong>, comme j'en parlais <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/etudes/211447W/le-crowdfunding-nouvel-outil-marketing.html">
dans cette enquête</a>, financé par une jolie opé de crowdfunding: lancé par le
journaliste allemand Rob Wijnberg et le designer Harald Dunnink, fondateur de
l'agence digitale Momkai, ce média totalement digital, décliné sur Internet,
mobile et tablette sera proposé par abonnement, pour 60 euros par an, il
n'inclut à priori pas de publicité dans son modèle. De fait, les 17 000
crowdfunders ont préfinancé cette publication en prenant chacun un
abonnement.</p>
<p>Des projets de slow journalism qui sonnent comme des répliques à l'ère de
l'immédiateté, de la "fast information" en quelque sorte, où une actu chasse
l'autre, phénomène dopé par Twitter. A l'heure où bon nombres de médias
rivalisent ainsi d'"exclus", et il n'est pas rare qu'une info partagée sur
Twitter se voie rapidement tancée d'un #old.</p>Le journalisme de demain, entre news brutes, "chaudron participatif" et info à haute valeur ajoutée?urn:md5:2465956899384dc4895e2b1fc16b7acd2010-10-17T19:24:00+02:002010-10-18T08:18:12+02:00Capucine CousinJournalismeHuffington PostJean-Marie CharonLe TélégrammeNew York TimesTwitter <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/huffington_post.jpg" alt="huffington_post.jpg" title="huffington_post.jpg, oct. 2010" /></p>
<p>Je suis passée mercredi aux Entretiens de l'information, une journée de
réflexion autour de l'évolution du journalisme à l'INA, organisée par <a href="http://twitter.com/jmcharon">Jean-Marie Chrron</a>, sociologue des médias, qui
m'y avait gentiment conviée. J'avais envie de revenir sur plusieurs points de
vues émis ce jour-là. Vous trouverez aussi <a href="http://www.mediaculture.fr/2010/10/15/information-et-creation-de-valeur-il-faut-changer-de-paradigme/">
un compte-rendu très fidèle</a> chez mon confrère Cyrille Frank (aka <a href="http://twitter.com/cyceron">@Cyceron</a>) qui, lui, a courageusement assisté à
toute la journée de débats :)</p>
<p>Premier sujet abordé, <strong>les effets de la crise sur l'organisation du
travail des journalistes</strong>. Les symptômes décrits par Olivier Da Lage
(SNJ, ancien président de la Commission de la Carte de presse) étaient loin de
m'être inconnus: avec en particulier <em><q>le développement des contrats
groupe au détriment des contrats de travail rattachés à un seul titre, si
jamais le titre de presse (« produit ») disparaît</q></em>. Un confrère
m'avait raconté, il y a quelques mois, avoir signé un "contrat Hadopi lors de
son embauche, par lequel il s'engageait à signer des articles pour les titres
du groupe de presse qui venait de l'embaucher...</p>
<p><strong>News brutes, chaudron participatif, ou journaux à haute valeur
ajoutée</strong></p>
<p>Inévitablement, on en est arrivé à l'évolution des contenus journalistiques
en eux-mêmes. Pour Frédéric Filloux (ex-20 Minutes, co-fondateur de la
newsletter <a href="http://www.mondaynote.com/">Monday Note</a>), le premier
effet kiss cool de l'économie de l'Internet telle qu'elle s'esquisse, c'est la
disparition (relative) de la notion de droit d'auteur en ligne. <em><q>Je suis
content quand je vois que le Washington Post me reprend dans ses colonnes...
Mais il y a 20 ans le Washington Post aurait donné un deal, un droit de
reproduction. Maintenant, quand est repris par le Washington Post gratuitement,
on est payé en notoriété</q></em>.</p>
<p>Pour lui, trois manières de traiter l'info sur Internet - et donc trois
modèles - s'ébauchent :</p>
<p>- le <strong>traitement brut de l'info</strong> (<em><q>Commodity
news</q></em>), qui est devenue <em><q>une sorte de matière première,
recueillie avec des moyens électroniques, où la technologie sert l'utilisateur.
Les infos sont mises à disposition sur Internet, sur Twitter, très
rapidement</q></em>. On pense par exemple aux photos du crash aérien de
l'Hudson River, au printemps 2009, publiés 18 minutes après sur Twitter, avant
même les agences de presse. Là, c'est l'instantanéité de l'info qui compte.</p>
<p>- <strong>Chaudron participatif</strong> : le critère premier n'est
<em><q>plus l'exactitude de l'info, mais la résonance, le buzz, faire réagir
les lecteurs</q></em>. Ce qui renvoie bien sûr à nombre de sites d'info grand
public, où l'actu qui fait le buzz - ou mieux, la polémique - devient le fait
du jour à traiter le plus vite possible, car susceptible d'alimenter les clics,
et les commentaires. Et de dézinguer, non sans provoc', le <em><q>modèle
<a href="http://www.huffingtonpost.com/">Huffington Pos</a>t, et les projet de
HoffPost de gauche ou de droite qui fleurissent en France</q></em>. Car si
<a href="http://www.20minutes.fr/article/405974/Media-Le-Huffington-Post-5-ans-et-challenger-du-New-York-Times.php">
le succès du HuffPost est certain</a>, dans les faits, c'est <em><q>un système
de pillage absolu</q></em>, avec <em><q>quelques blogueurs vedettes payés, et 6
000 non rémunérés, mais trop contents d'être repris</q></em>. CQFD.</p>
<p>- Mais tout n'est pas perdu, le <em><q>vrai refuge du journalisme pourrait
résider dans des <strong>niches qualitatives mais à audiences très
faibles</strong> : ce vers quoi tendent la plupart des journaux. Le New
York Times, le Washington Post... vont sûrement se replier sur un petit segment
raisonnablement profitable</q></em>.</p>
<p>On imagine facilement qu'en misant sur leur image de marque, ces médias vont
<strong>capitaliser sur des sites payants</strong> avec de l'info à haute
valeur ajoutée <em>accompagnés</em> d'une publication papier (à fréquence plus
réduite puisque les quotidiens papier auront inévitablement disparu), le tout
destiné à un lectorat âgé, aisé, cultivé. Ou comment l'info de qualité risque
de devenir d'autant plus élitiste...</p>
<p><strong>Fin annoncée des médias d'informations généraliste ou
recomposition ? Le cas du <em>Télégramme</em></strong></p>
<p>Question intéressante, un peu fourre-tout... Bien sûr, on pense aux
<em>Médiapart</em> et autres <em>Rue89</em> comme égéries d'un nouveau modèle
de médias en ligne, pas encore rentables (et <a href="http://www.lexpress.fr/actualite/economie/rue89-mediapart-slate-nouvelle-presse-et-vieilles-recettes_928135.html">
taclés assez sévèrement</a> par Manu Paquette dans <em>L'Express</em> cette
semaine).</p>
<p>Mais un média old school comme le quotidien régional breton <em>Le
Télégramme</em> teste, lui,, de nouvelles recettes. Comme le gâteau des
recettes des petites annonces lui a échappé ces dernières années au profit du
Web, qu'à cela ne tienne, il bascule vers d'autres sources de revenus. Avec une
diffusion à 200 000 exemplaires et un fort enracinement local, <em><q>notre
modèle éco est classique, combinant vente journaux + pub, qui nous génèrent à
peine 1/3 des recettes, voire moins. Mais nous avons connu une stagnation des
revenus pubs et abonnements, et dû basculer vers d'autres sources de
revenus</q></em>, précise Hubert Coudurier, patron du <em>Télégramme.</em></p>
<p>Du coup, il a développé de nouvelles sources de revenus: <em><q>on organise
des courses comme la Route du Rhum. On a racheté RegionsJob, n°3 dans offres
d'emplois en ligne derrière Monster. Ces diversifications représentent 1/3 des
revenus du groupe</q></em>.</p>
<p>Le quotidien régional tente aussi de s'adapter à l'évolution des modes de
consommation, le Journal a basculé sur le Net à partir de 1996, il sera sur
l'iPad via une appli commune ouverte avec d'autres éditeurs de PQR, et va
carrément devenir <strong>opérateur mobile</strong> <em><q>dans les semaines à
venir</q></em>. Une déclinaison surprenante...</p>Le New York Times s'intéresse à l'info micro-locale et personnaliséeurn:md5:44992056e1fa73eea3f48f42f4ef44962010-09-21T09:23:00+02:002010-09-21T15:37:16+02:00Capucine CousinMédiasBetaworksNew York TimesNews.meThe Local East Village <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.local_east_village_m.jpg" alt="local_east_village.JPG" title="local_east_village.JPG, sept. 2010" /></p>
<p>Intéressante initiative du <em>New York Times</em> qui, décidément, n'en
n'est pas à sa première tentative d'innover en matière de journalisme en ligne
et de Web social.</p>
<p>Cette fois, il s'intéresse à l'info très locale, en lançant un site
d'information micro-locale, <a href="http://eastvillage.thelocal.nytimes.com/">The Local East Village</a>, dédié à
un quartier de Manhattan, d'après <a href="http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/infos-generales/medias/afp_00280279-le-new-york-times-travaille-a-un-site-d-informations-personnalise.htm">
cette dépêche</a> reprise par <em>Les Echos</em>, et <a href="http://mashable.com/2010/09/09/news-me/">Mashable</a>.</p>
<p>Mais il ne s'arrête pas là: il va créer un service d'informations
personnalisé et social intitulé <strong>News.me</strong>, en partenariat avec
le fonds d'investissements Betaworks, spécialisé dans les entreprises internet.
Betaworks, qui a aussi pour immense avantage d'être particulièrement bien
installé dans l'univers du microblogging, notamment via ses sociétés TweetDeck
(un des principaux clients Twitter) et Bit.ly (qui permet de raccourcir les
adresses de sites postées sur Twitter).</p>
<p>News.me devrait être lancé d'ici à la fin de l'année, dans un premier temps
sous forme d'une application pour la tablette iPad d'Apple.</p>
<p><strong><q>Nous arrêterons de publier le New York Times à un moment dans le
futur</q></strong></p>
<p>Un nouveau d'expérimentation qui n'est pas vraiment fortuit, alors que comme
beaucoup de quotidiens, le <em>NY Times</em> remet en question le concept même
du quotidien papier. Lors de la 9th International Newsroom Summit organisé par
la World Association of Newspaper (Wan-Ifra) à Londres, le 8 et 9 septembre
2010, le patron du <em>NYT</em> en personne, Arthur Sulzberger Jr, a prédit la
fin éventuelle du journal papier.</p>
<p>À une question posée sur une prédiction selon laquelle le <em>NYT</em> devra
arrêter de publier sa version papier en 2015, il a répondu: <em><q>nous
arrêterons de publier le New York Times à un moment dans le futur, mais la date
reste à être déterminée</q></em>.</p>
<p>L'éditeur plaisante, mais les chiffres de diffusion payante du quotidien ne
plaident pas pour une survie de la version papier. Le <em>NYT</em> a vu ses
ventes reculer de 8,5 % sur un an entre 2009 et 2010 (pour l'édition de la
semaine), tout comme les 25 plus gros journaux américains. Les revenus
publicitaires sont également en chute libre, les journaux américains ayant
perdu 44 % de leurs revenus publicitaires entre 2005 et 2009. Le journal va
d'ailleurs basculer vers le tout-payant en 2011, rendant ses articles
payants.</p>Premières applications mobiles frauduleuses : obligation de régulation par les AppStores ?urn:md5:a51037c0365235001e1825e9af7b35d32010-01-17T20:14:00+01:002010-01-17T21:04:20+01:00Capucine CousinPropriété intellectuelleAndroid MarketAppStore AppleiPhoneNew York TimesPhishing <p>Et voilà, il fallait s'y attendre. Tout nouveau service qui suscite
l'engouement est confronté, un jour ou l'autre, à des premiers obstacles, au
premier chef la contrefaçon, les détournements, ou encore des versions
vérolées.</p>
<p>Dans le domaine des <strong>applications mobiles</strong>, vendues sur les
AppStores avec le succès que l'on sait (voir par exemple <strong><a href="http://www.lentreprise.com/3/3/4/une-application-mobile-pour-votre-boite-pourquoi-pas_22087.html">
ici</a></strong>), on pourrait bien voir surgir, un jour, des <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/01/10/Applis-mobiles-%22pour-adultes%22-%3A-c-est-parti">applis
érotiques</a> (voire plus) 'pour adultes'...</p>
<p><strong>Appli Android de fishing</strong></p>
<p>En attendant, cette semaine, le premier cas d'appli mobile délibérément
destinée à un usage frauduleux est apparu... Il rappelle fortement les cas de
mails de <strong><em>fishing</em></strong> diffusés par e-mails (sous forme de
spams), qui visaient à récupérer les données bancaires d'internautes distraits.
L'application mobile publiée par <strong>Droid09</strong>, proposait aux
utilisateurs de se connecter à leurs comptes de la banque américaine Credit
Union pour les gérer à distance, depuis leur téléphone portable.</p>
<p>Cette application était frauduleuse, et récupérait les données des
utilisateurs pour le compte d'un tiers. Les identifiants et mots de passe de
connexion étaient donc volés, et ce dans le but de se connecter aux comptes,
comme dans les affaires de fishing. L'affaire a été révélée par l'entreprise de
sécurité informatique Sophos.</p>
<p>Mais du coup, une autre question sous-jacente surgit : quid de la
<strong>responsabilité des éditeurs d'applis mobiles</strong> dans ce genre
d'affaires ? Les propriétaires d'AppStores (Apple, Google dans le cas de
l'Android Market...) , ne sont-ils pas censés trier sur le volet leurs futures
applis, et les valider avant leur lancement . Or ici, cette application, qui
était proposée sur l'Android Market, a été approuvée par ses administrateurs...
Avant d'être retirée, une fois la fraude constatée.</p>
<p>En clair, les propriétaires de "magasins" applications mobiles en ligne
seront-ils être garants de leur fiabilité ? Il y avait déjà eu un
précédent, avec le ver Rick Ikee qui circulait sur des iPhones déverrouillés,
utilisant donc des applis non-vérifiées par Apple (un point pour Apple,
donc).</p>
<p><strong>Propriétaire d'AppStore = régulateur ? Le cas des 'fausses'
applis iPhone NY Times</strong></p>
<p>Et c'est sur cela que risquent de pêcher les téléphones sous Android :
autant Apple est très regardant sur les nombreuses applications proposées par
des développeurs sur l'AppleStore (le processus de validation peut prendre
jusqu'à 1 mois), autant le processus de validation des applis est connu pour
être extrêmement léger du côté de l'Android Market. A moins que Google ne
prêche l'<strong>auto-régulation</strong>, et laisse la responsabilité à ses
utilisateurs de choisir à bon escient (autant que possible ;) dans une jungle
d'applis peu triées... Ce qui risque de le discréditer.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.nytimes_iphone_m.jpg" alt="nytimes_iphone.jpg" title="nytimes_iphone.jpg, janv. 2010" /></p>
<p><a href="http://influx.joueb.com/">Source</a> image</p>
<p>Mais Apple n'est pas forcément prêt à enrôler systématiquement ce rôle de
super-régulateur, notamment face à des "fausses" applis mobiles qui surgissent.
Comme signalé <strong><a href="http://mediamemo.allthingsd.com/20100114/is-that-a-real-new-york-times-app-or-a-fake-apple-doesnt-want-to-know/">
sur le blog Mediamemo</a></strong>, cette autre affaire pourrait faire du
bruit : face à deux applications iPhone du New York Times qui pourraient
s'avérer être des fakes (ou en tous cas des versions non-officielles), Apple
<em>"ne veut pas savoir"</em>. Concrètement, on trouve actuellement sur
l'iTunes Store l'<a href="http://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/browserRedirect?url=itms%253A%252F%252Fitunes.apple.com%252FWebObjects%252FMZStore.woa%252Fwa%252FviewSoftware%253Fid%253D284862083%2526cc%253Dus%2526mt%253D8">application
iPhone officielle</a> du NY Times (gratuite et bien pratique), ainsi que...
deux différentes applis iPhone pour le NY Times, “New York Times Mobile
Reader", proposées pour 0,99 cents chacune. Actuellementl e service juridique
du quotidien planche sur le problème, signalant qu'AUCUNE des deux applis n'est
autorisée.</p>Un reportage du New York Times payé par des internautesurn:md5:da5ba5455adf3e0990f9fdc4634d78562009-11-15T18:17:00+01:002009-11-15T19:37:29+01:00Capucine CousinJournalismeCo-productionJournalisme participatifNew York TimesPlace de marchéSpot.US <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.SpotUS_m.jpg" alt="SpotUS.JPG" title="SpotUS.JPG, nov. 2009" /></p>
<p>Cette semaine, le <em>New York Times</em> a publié dans sa rubrique Sciences
un article un peu particulier : il retrace l'histoire d'un amas de déchets
flottant dans l'océan Pacifique. Mais surtout, il est signé par une pigiste
pigiste... <strong><em>"payée par la foule"</em></strong> dans le cadre d'une
initiative inédite.</p>
<p>Les frais engagés par la journaliste Lindsey Hoshaw pour réaliser son
reportage lui ont été réglés d'avance non pas par le commanditaire de cet
article, le NY Times, mais par des centaines de donateurs, via
<strong>Spot.Us</strong>, qui se définit comme <em>"un projet à but non
lucratif visant à être pionnier du journalisme payé par la communauté"</em>.
Sur <strong><a href="http://spot.us/stories/252-dissecting-the-great-pacific-garbage-patch">son
site Internet</a></strong>, Spot.Us déclare d'ailleurs vouloir permettre au
public <em>"de lancer des enquêtes avec des donations déductibles fiscalement,
sur des sujets importants et peut-être négligés</em> (sous-entendu par les
rédactions classiques)". A ce jour, le reportage de Lindsey Hoshaw a récolté 6
000 dollars de dons.</p>
<p>Un peu sur le modèle des sites musicaux où les internautes peuvent
plébisciter et financer en ligne, et donc <strong>permettre aux artistes de se
faire produire par des internautes</strong> (tels <a href="http://www.akamusic.com">Akamusic.com</a> ou <a href="http://www.mymajorcompany.com/">MyMajorCompany</a>), SpotUS propose aux
internautes de choisir le sujet d'article (leur <em>story</em> favorite) qui
les intéresse le plus, parmi les <em><a href="http://spot.us/news_items">pitch</a></em> présentés sur le site, et
visiblement postés par des journalistes freelance (équivalent aux
journalistes-pigistes ici). Il y a <a href="http://spot.us/pages/reporter_agreement">plusieurs tarifs</a> présentés selon
le type de reportage prévu (investigation, reportage sur une entreprise).
L'internaute qui finance un reportage peut en connaître la progression via le
blog du journaliste. C'est donc une sorte de place de marché, où l'internaute
peut choisir de financer des sujets de reportages qui l'intéressent, ou qui lui
semblent peu traités par les médias.</p>
<p>L'initiative de SpotUS me laisse quelque peu perplexe. Le NY Times surfe
ainsi sur la vogue (quelque peu dépassée d'ailleurs) du journalisme
participatif (dont je me souviens avoir parlé <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2007/05/04/Journalisme-participatif-en-ligne">en 2007</a>). Un site
comme Newsassignment.net proposait déjà à sa communauté d'internautes de
contribuer à la rédaction d'articles.</p>
<p>Certes, c'est un moyen de financer des reportages aux coûts (déplacements,
etc) parfois élevés, surtout pour des journalistes indépendants, qui doivent
habituellement avancer les frais avant de les voir (éventuellement) couverts
par la rédaction qui publiera leur papier. Qui plus est, cela donne au
journaliste le temps d'enquêter en profondeur. Du temps et des moyens, une
denrée qui se raréfie d'ailleurs pour les journalistes dans les rédactions.</p>
<p>Le truc étant que le modèle de relation classique entre les rédactions et
les journalistes indépendants qu'elles font travailler repose sur une commande,
puis une rémunération directe par la rédaction au journaliste. Là, SpotUS se
pose en <strong>intermédiaire</strong> (et prélève une commission ?).
Normalement, l'article finalisé est publié sous licence Creative Commons, et
donc reexploitable gratuitement par autrui. Là, le NY Times avalise ce modèle
en publiant dans ses pages un article commandé et "produit" par SpotUS, et
financé par des internautes.</p>
<p>Est-ce que l'on verra un jour ce modèle importé en France ? Où se
distinguent déjà des intermédiaires entre rédactions et journalistes
indépendants, comme la Nouvelle Agence Centrale de Presse (ACP), qui suscite
déjà beaucoup de débats... Et vous, qu'en pensez-vous ?</p>
<p><strong>Mise à jour</strong> : Quelques compléments à partir d'infos
ben intéressantes que m'ont fait parvenir des internautes (que je remercie :):
- Dans la lignée de Spot.US, en France, on trouve le projet <a href="http://www.glifpix-project.com/?page_id=202">Glifpix</a> qui repose sur le
même principe. Parmi ses fondateurs, on trouve un ancien rédacteur en chef du
<em>Monde</em>, Patrick Jarreau, un transfuge de Mopndadori France, Bertand
Paris, Eric Scherer, directeur de la stratégie et des partenariats à l’AFP... -
Le photojournaliste Cyril Cavalié (qui vient de publier <a href="http://recherche.fnac.com/ia823508/Cyril-Cavalie">cet excellent bouquin</a>,
dont j'ai parlé <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/09/06/Le-photojournalisme%2C-%22en-soldes%22-ou-engag%C3%A9">ici</a>)
m'indique qu'il a eu (et bénéficié de) la même idée : "en début d'année,
et le don de quelques internautes des réseaux Facebook, Twitter et Flickr qui
connaissaient mon travail, m'avait permis de partir à Washington sans commande
pour couvrir l'investiture de Barack Obama".</p>Impacts des médias sociaux sur les médias traditionnelsurn:md5:5ba1b63b61b72ebb355e3cc6f4f1c03b2009-10-25T21:29:00+01:002009-10-25T21:34:04+01:00Capucine CousinJournalismeBuzz the brandMédias sociauxNew York TimesPersonal brandingTwitterWashington Post <p>Cette semaine, dans le cadre des deux journées de conférences <a href="http://www.buzzthebrand.com/">Buzz the brand</a> organisées par le mag
Stratégies et l'agence Vanksen, j'ai eu le plaisir de participer à la table
ronde sur le thème "Impacts des médias sociaux sur les médias traditionnels",
pilotée par François Kermoal, directeur de la rédac' de Stratégies. Le débat
fut assez riche, animé... J'avais préparé quelques notes au cas où, je me suis
dit que tant qu'à faire, je pouvais en partager avec vous la substantifique
moëlle !</p>
<p><strong>Médias sociaux / médias traditionnels : les nouveaux
enjeux</strong></p>
<p>- Impact de ces 'nouveaux médias' (en l'occurrence les blogs, les réseaux
sociaux tels que Twitter et Facebook). Ce qui me semble essentiel et assez
nouveau est que <strong>ces 'nouveaux media' changent la chronologie de
l'information</strong>, et imposent plus de réactivité, de rapidité aux
journalistes sous peine d'être dépassés. Dépassés par d'autres médias certes
loin d'être toujours aussi légitimes, mais qui, indéniablement, ont habitué le
lecteur/internaute à avoir l'info de manière presque instantanée... Du coup, on
commence à voir ce phénomène par exemple en presse quotidienne ou en presse
hebdo : lorsqu'un journaliste a une info importante, il la sort d'abord
sur le site web de son média, sous forme d'un indiscret un d'un article assez
bref. Si les délais de décalage avec la parution papier ne sont pas trop
importants, il y consacrera un article plus développé, plus léché, dans son
journal papier. Les réseaux sociaux impliquent par ailleurs que <strong>l'info
doit être marketée</strong>, donc valorisée, relayée par ces mêmes réseaux
sociaux...</p>
<p>Exemple intéressant de ce changement de chronologie, on a vu récemment une
journaliste dévoiler un scoop directement sur son fil Twitter. Mi-octobre, un
twitt de Fabienne Schmitt de la corres' de la presse annonçait que Martin
Bouygues avait convoqué Nonce Paolini et Axel Duroux pour arbitrer leurs
conflits. Résultat : l'info a été reprise partout avec citation de son
twitt comme source, elle a été interviewée par Canal + et RTL... Et elle s'est
vérifiée par la suite, comme on le sait, avec le départ quelque peu précipité
d'Axel Duroux cette semaine...</p>
<p>Autre fait, des journalistes commencent à <strong>cultiver leur
"auto-marketing"</strong> (ou <em>personal branding</em>), et du coup émergent
hors-rédaction : que ce soit avec leur fil Twitter perso, ou leur blog...
Les media sociaux sont d'autant plus bienvenus pour les journalistes
indépendants, qui acquièrent ainsi une visibilité plus importante grâce à ces
nouvelles vitrines. Dans les rédacs, ces nouvelles vitrines gênent parfois aux
entournures certains rédacs chefs, d'autant qu'un journaliste qui blogue a de
facto sa propre tribune, il devient en quelque sorte éditorialiste, et peut
publier des billets sans le filtre d'un rédacteur en chef...</p>
<p>Mais clairement, quelques journaux prennent en compte ces nouveaux usages,
et ouvrent leur propre plateforme de blogs sur leur site web, où les
journalistes sont invités à bloguer. Je citerais au premier chef le groupe
Express-Roularta (mon employeur donc), avec notamment la plateforme de blogs de
L'Express.fr, mais aussi Le Nouvel Obs, Challenges, Les Echos (dans ce dernier
cas, ce sont surtout les éditorialistes qui bloguent)...</p>
<p>En revanche, les rédactions commencent à réfléchir, parfois, à des
<strong>guidelines</strong>. Dans mon groupe, j'ai rédigé une ébauche de
<em>'charte des blogs</em>' (destinée aux blogueurs externes et internes). On
voit aussi fleurir en ligne des guides, comme ce <strong>"<a href="http://savethemedia.com/2009/10/19/a-journalists-guide-to-the-ethics-of-social-media/">Guide
de déontologie des médias sociaux pour journalistes</a>"</strong> mis en ligne
par la journaliste et blogueuse Gina Chen, ou encore les très avisés
<strong>"<a href="http://www.rue89.com/media-internet/2009/10/05/les-22-conseils-de-dan-gillmor-aux-journalistes-a-lheure-du-web">22
conseils pour les journalistes à l'heure du web</a>"</strong> par Dan Gillmor
(auteur de "We are media"), publiés dans le Guardian.</p>
<p>Dans un genre plus extrême, il y a ce précédent du <strong>Washington
Post</strong>, où les journalistes se sont vus édicter <a href="http://paidcontent.org/article/419-wapos-social-media-guidelines-paint-staff-into-virtual-corner/">
des règles très strictes</a> quant à leur utilisation de Twitter (en gros, ils
ne doivent pas y émettre d'opinions perso ou politique en tant que membres du
journal), parce qu’un des rédacteurs en chef <a href="http://voices.washingtonpost.com/ombudsman-blog/2009/09/post_editor_ends_tweets_as_new.html">
donnait trop son opinion sur son compte Twitter</a></p>
<p><strong>Comment les médias classiques peuvent intégrer ces médias sociaux
dans leur offre (en clair, y a-t-il un business ?)</strong></p>
<p>La table ronde a le plus pêché sur ce point : y a-t-il un
<strong>business model</strong> qui s'esquisse autour de cette dose de médias
sociaux à la sauce 2.0 ? Pour ma part, j'ai cité une des nouvelles
tentatives, dans la presse éco et financière, avec les aventures Wansquare et
LeCrible.fr, que j'évoquais <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/09/13/L-info-%C3%A9co-et-financi%C3%A8re-en-ligne-pour-mobiles%2C-un-nouveau-cr%C3%A9neau-pour-les-sites-d-informations">
dans ce billet</a>.</p>
<p>De manière générale, je pense que les journaux ont tout intérêt à
<strong>valoriser leurs contenus et leurs archives</strong>, donner à leurs
lecteurs la possibilité de les trier de manière personnalisée. Le <strong>New
York Times</strong> a par exemple lancé un <strong><a href="http://prototype.nytimes.com/customFeeds/">outil</a></strong> qui permet au
lecteur de <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/10/09/nouveautes/york-times-lance-ses-flux-de-recherche-persistantes/">
trier les articles disponibles en ligne</a> par tags et par mots-clés, et de
générer ses flux RSS personnaliséés. Mais le problème est toujours le
même : faut-il faire payer ces services ? Le NY Times est peut-être
le média qui a le plus innové en ligne avec ce genre d'outils... Mais cette
semaine encore, il annonçait 100 départs de journalistes, rappelait Stéphane
Zibi (Spread Factory) lors de la table ronde. Dans la même veine, le
<strong>Financial Times</strong> a lancé Newsift, un <a href="http://fr.readwriteweb.com/2009/03/19/a-la-une/financial-times-lance-newssift-moteur-de-recherche-sur-les-entreprises/">
moteur de recherche</a> sur les entreprises et secteurs d'activités, qui permet
de faire remonter ses articles sur une base sémantique.</p>
<p>Autre possibilité à explorer par les journaux, proposer des <strong>flux
d'informations hyperlocaux</strong> : ce que propose le Huffington Post,
pais aussi, en France, des titres de PQR tels que Paris-Normandie, ou encore Le
Télégramme, comme je l'expliquais <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/10/18/La-couv-de-la-semaine-%3A-Le-T%C3%A9l%C3%A9gramme">dans ce
billet</a>.</p>Le grand retour des Yes Men avec un faux site du NY Times annoncant la fin de la guerre en Irakurn:md5:e1ab2ec4343e6dcc55335ba5469da7522008-11-15T16:03:00+01:002008-11-15T16:05:34+01:00CC3345-GANDIJournalismeactivismeAndré GattolinNew York TimesYes Men <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.NYT_6_m.jpg" alt="NYT" title="NYT, nov 2008" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/NYT_MDB.jpg" alt="NYT 2" title="NYT 2, nov 2008" /></p>
<p>Opération magistrale des des activistes US <a href="http://www.theyesmen.org/">Yes Men</a> avec la publication de cette fausse
couv' du New York Times, qui a généré un énorme buzz sur la Toile, avec une
version web (normalement accessible <a href="http://www.nytimes-se.com/">là</a>, mais non accessible à l'heure où j'écris
ce billet) et une version papier, qui annonce la fin de la guerre en Irak et le
retour immédiat des troupes américaines au pays. L'opération, très élaborée,
aurait abouti à l'impression d'1,2 million d'exemplaires (selon les
organisateurs) d'un faux journal sur papier de 14 pages, avec la même maquette
que le vrai.</p>
<p>Par le passé, ils se sont illustrés notamment en se faisant passer pour des
intervenants de l'OMC, lors du sommet de mai 2000, à Salzbourg, en Autriche,
ils ont entre autres prononcé des discours satiriques sur la privatisation du
marché des votes, sur l'apologie de l'esclavage à domicile. Ils avaient aussi
créé un faux site sur George Bush, avec l'adresse gwbush.com, puis utilisé les
anciennes initiales de l'OMC et créé gatt.org, un pastiche à l'apparence proche
du site officiel...</p>
<p>Comme le faisait remarquer André Gattolin, un ancien de <em>Libé</em> que
j'ai eu l'occasion de croiser, qui est proche des Yes Men, ce matin sur Radio
Nova, la création de faux journaux est un procédé activiste assez classique.
Sans faire de rapprochements douteux entre les deux périodes, il évoquait ainsi
l'exemple d'un faux numéro du Soir de Bruxelles publié par des résistants en
1943, lors de l'occupation allemande.</p>