Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Philip K. Dick2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearBlack Mirror, Electric Dreams, Altered Carbon... Pourquoi l'anticipation cauchemardesque est tendanceurn:md5:494219a56128b011bfae95c30635a6992018-01-27T18:55:00+01:002018-01-28T16:53:28+01:00Capucine CousinR&D, innovationsAmazon StudiosBlack MirrorDystopieEnki BilalNetflixPhilip K. DickScience fiction <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Electric-Dreams-e1515772093358-612x330_m.jpg" alt="Electric-Dreams-e1515772093358-612x330.jpg" title="Electric-Dreams-e1515772093358-612x330.jpg, janv. 2018" /></p>
<p><strong>C</strong>onnecté, déconnecté... comment cela nous a pris, le rêve
de nous déconnecter; nous qui rêvions à une époque, à la fin des années 90, aux
débuts d'un internet libre et ouvert, d'un monde numérique où tout serait
accessible, immédiat et partagé ? La dernière bande dessinée d'Enki Bilal,
<strong><em>Bug</em></strong> (ed. Casterman) imagine un gigantesque black-out
du monde connecté, où il faudrait tout réinventer. Dans un futur pas si
éloigné, en 2041, toute la mémoire informatique du monde s'envole soudain,
créant un chaos monstre. La Terre est confrontée à la disparition brutale et
inexplicable de toutes les sources numériques planétaires, des plus gros
serveurs de la toile aux plus petites clés USB. Dans une société où tous vivent
à travers leurs écrans, leurs ordinateurs et leurs téléphones, qui sont les
témoins de leur passé, et les complices de leur avenir.</p>
<p><strong>Malaise de l'être hyperconnecté</strong></p>
<p><strong>L</strong>a saison 4 de la série télévisée britannique
<strong><em>Black Mirror</em></strong>, disponible sur Netflix, met elle aussi
la lumière, dans chaque épisode, sur <strong>la violence insidieuse de nos
écrans</strong>, et l'aliénation technologique. De même, dans sa première série
anthologique de science-fiction, son rival Amazon Studios, <strong><em>Philip K
Dick’s Electric Dreams</em></strong>, reprend dans 10 épisodes indépendants les
prophéties, tantôt paranoïaques, tantôt réalistes, du romancier, à l'origine
des cultissimes <em>Blade Runner</em> et <em>Minority Report</em> entre autres.
Auparavant, ces derniers mois, il y a eu <em>Westworld</em> (HBO),
<em>Human</em>s (adaptation sur AMC de la série suédoise Real Humans,
chroniquée ici, diffusée sur Arte), la plus confidentielle Transferts, sur
Arte...</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Altered-Carbon-7-1_m.jpg" alt="Altered-Carbon-7-1.jpg" title="Altered-Carbon-7-1.jpg, janv. 2018" /></p>
<p>Et dans quelques jours, le 2 février, Netflix dégainera son nouveau
blockbuster SciFi, <strong><em>Altered Carbon</em></strong>, tiré de l’oeuvre
de Richard K. Morgan, un technothriller cyberpunk où un ancien soldat, seul
survivant d’un groupe de guerriers d'élite vaincus lors d’un soulèvement contre
le nouvel ordre mondial, a son esprit "emprisonné dans la glace" pendant des
siècles. Jusqu’à ce qu'un homme extrêmement riche et vivant depuis plusieurs
siècles lui offre la chance de vivre à nouveau. En échange, Kovacs doit
résoudre un meurtre... Celui de Bancroft lui-même.</p>
<p>Décidément, la dystopie, ce registre de science-fiction qui imagine un futur
horrifique à partir des travers de notre société, inspire tous azimuts, y
compris les nouveaux mastodontes des séries télévisées, qui sont un des
meilleures reflets mainstream du monde d'aujourd'hui. Et donc, tous cernent
cette évolution un peu folle d'internet en une quinzaine d'années, depuis les
utopies libertaires du début des années 2000. Maintenant, dans l'hypermodernité
d'aujourd'hui, beaucoup interrogent sur l<strong>e malaise de l'être
connecté</strong>, du tout-numérique, puisque sur internet, on n'est plus tout
à fait nous-mêmes, la spectacularisation de l'existence, où chaque intervention
sur les réseaux tourne à la mise en scène de soi. Avec ce paradoxe, la
déconnexion est-elle indispensable pour l'être sociable ?</p>
<p><strong>Hommage à K. Dick chez Amazon</strong></p>
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<p>Avec <em>Philip K. Dick’s Electric Dreams,</em> disponible depuis le 14
janvier, Amazon Studios dégaine donc sa première série futuriste d'anthologie,
avec des épisodes qui se superposent. L'adaptation de courtes nouvelles de K.
Dick, trésors souvent méconnus. Amazon, qui s'est lancé à marche forcée (voir
<a href="https://www.challenges.fr/cinema/quand-amazon-grand-rival-de-netflix-fait-ses-courses-a-hollywood_509162">
mon enquête ici)</a>, en toute discrétion, dans la production de séries et
films prestigieux, avec pour coup d'essai en SF l'adaptation d'un autre bijou
de Philip K. Dick, <strong><em>Le maître du très haut château</em></strong>, où
il imaginait un monde où les nazis auraient remporté la Seconde guerre mondiale
aux côtés des japonais.</p>
<p>Ici, avec castings de rêve (Steve Buscemi dans Boardwalk Empire) et
réalisateurs-stars (Alan Taylor, <em>Game of Thrones</em> et <em>Terminator
Genisys</em>), au fil des épisodes, on voyage dans des mondes désenchantés où
l'homme a perdu le combat face aux nouvelles technologies. Dans ces mondes, des
extra-terrestres prennent possession des esprits, et l’innovation asservit les
consciences et l'autonomie au nom de la sécurité.</p>
<p>L'impossibilité de communiquer, les technologies qui nous enferment,
l'humain perfectible en constante opposition à des machines (trop)
parfaites.... On retrouve ainsi tous les ingrédients qui étaient déjà chers à
K. Dick, et sont étrangement de nouveau d'une cruelle actualité : les
pouvoirs télépathiques des mutants (The Hood maker), ou l'impossibilité de
communiquer, dans <strong>Impossible planet</strong> (publié en 1953!), où ce
sont deux employés désenchantés du tourisme spatial qui n'osent pas dire la
vérité à une riche dame âgée, qui rêve d'un voyage vers une planète disparue,
la Terre.</p>
<p>Autre obsession de K. Dick à quoi serions-nous prêts pour avoir la vie que
l’on mérite ? Il est mis en scène dans l'épisode <strong>The
Commuter,</strong> fable métaphysique où l'employé d'une gare découvre que des
passagers prennent le train pour une ville qui ne devrait pas exister. Quand il
enquête, il se retrouve face à face avec une "réalité alternative" qui le force
à affronter ses propres difficultés dans sa "vraie" vie, sa relation avec sa
femme et son fils.</p>
<p>S'accommoder d'une vérité alternative, cela perce encore plus dans l'épisode
<strong>Human Is</strong>, où une femme souffrant d'un mariage sans amour voit
son mari reenir d'une bataille avec des aliens, étrangement gentil. Il est
désormais "habité" par un alien: elle le sait, mais préfère s'accommoder de
cette nouvelle réalité. Cela nous plonge au cœur du questionnement principal de
Philip K. Dick : Qu'est-ce qui nous définit vraiment comme
humains ?</p>
<p>Autre sujet récurrent, les dangers de l'hypersécurité. Dans <strong>Safe and
sound</strong> Une jeune fille originaire d'une petite ville et d'une "petite"
planète, déjà atteinte de phobie sociale, emménage dans une grande ville
futuriste avec sa mère. Exposée pour la première fois à l'intensité de la
prévention sur la sécurité et le terrorisme de la société urbaine, ses jours
d'école ne tardent pas à s'emplir de peur et de paranoïa...</p>
<p><strong>Miroirs noirs et déformants</strong></p>
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<p>Des thèmes qui ne sont guère très éloignés de la saison 4 de <strong>Black
Mirror</strong>, chef-d’œuvre signé Charlie Brooker. Depuis la diffusion de ses
premiers épisodes sur Channel 4 en 2013, ce "noir miroir" veut nous avertir sur
comment la présence grandissante des écrans change profondément notre rapport à
ceux-ci. Ces écrans forment aussi le miroir noir et déformant d’une humanité
qui s’y abandonne...</p>
<p>Hypersécurité toujours, dans le très réussi <strong>Crocodile</strong>, une
détective privée membre d'une société d'assurances enquête sur un banal
accident de la route à l’aide d’une technologie, sorte de test de vérité high
tech, qui lui permet de matérialiser en images vidéos des souvenirs des
témoins. En plongeant dans la mauvaise mémoire, elle va réveiller le souvenir
d’un crime ancien d'une des témoins, et déclencher une spirale irrépressible de
violence. ..</p>
<p>Dans <strong>Arkangel</strong> (réalisé par Jodie Foster hersefl), les
dangers de l'hypertechnologie et de la surveillance liberticide sont aussi
invoqués à travers le récit d'une jeune mère qui décide de faire implanter à sa
petite fille une puce GPS, encore en phase de prototype, permettant de suivre à
distance ses moindres faits et gestes sur une tablette. Mais aussi de voir à
travers les yeux de sa fille, et de brouiller les pans du réel qu’elle estime
potentiellement choquants…</p>
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<p>Sans surprise, la thématique des robots qui se rebelleraient trouvent aussi
leur place dans cette saga, avec le très réussi <strong>Metalhead,</strong>
thriller entre <em>Terminator</em> et <em>Duel</em>Philip K. Dick de Spielberg,
où le noir et blanc sert d'écrin à un monde post- apocalyptique, où quelques
humains survivent face à des petits robots (qui ressemblent étrangement aux
bestioles robotisées de Boston Dynamics...). On y voit la terrible poursuite
d'une femme par un robot-chien tueur impitoyable.</p>
<p>Je finis avec le meilleur, la romance 5.0 dans <strong>Hang the DJ</strong>,
qui dénonce un des autres services de l'hypertechnologie à outrance, les sites
de rencontre. Et imagine les dérives possibles des AdopteUnMec, Meetic et
consorts en applis de rencontres bien intrusives. Ici, une application de
rencontre hyper-développée qui permet à ses clients de rencontrer le ou la
partenaire idéal(e) grâce à un algorithme complexe (ça ne vous rappelle rien
?). Dans un monde futuriste autoritaire (dictatorial?), soumis à des règles
strictes, les utilisateurs sont obligés d'accepter des relations-tests
destinées à préciser leur profil. L'appli choisit pour eux leur partenaire
idéal. Mais des utilisateurs vont se rebeller...</p>
<p>.</p>