Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Pink Floyd2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearWork with sounds: et si des sons pouvaient disparaître de notre mémoire ?urn:md5:a03c379e2da01145e36e52da8e6953352015-07-19T22:41:00+02:002015-07-21T09:50:09+02:00Capucine CousinCulture numériqueArchivageBNFCreative CommonsINAPink FloydSonWork with sounds <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.banner_m.jpg" alt="banner.png" title="banner.png, juil. 2015" /></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/-0kcet4aPpQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/-0kcet4aPpQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Pour le plaisir... Revoir le clip officiel de "Money" (Pink Floyd, <em>The
Dark Side Of The Moon</em>, 1974)</p>
<p><strong>C</strong>'est un de ces sons qui nous est incroyablement familiers,
qui, en quelques secondes, fait jaillir une flopée de souvenirs, parfois
lointains, embués. Dans <strong>"Money"</strong>, le tube de Pink Floyd de
1974, les premiers accords de guitare se mêlent à des bruits de pièces de
monnaie, et à celui d'une caisse enregistreuse.</p>
<p>Et si la caisse enregistreuse était amenée à disparaître, au profit d'une
caisse informatisée ? Du coup, le son caractéristique, unique, qui y est
rattaché pourrait disparaître lui aussi. Ce sont <strong>une multitude de sons
liés à des machines, des usages quotidiens, qui sont en voie de
disparition</strong>, car remplacés peu à peu par leurs pendants plus modernes.
Des sons qui sont comme une <strong>Madeleine de Proust</strong>, derniers
témoins d'une époque révolue (attention aux bouffées de nostalgie...), mais
aussi à des gestes, des usages qui témoignent d'un quotidien tel qu'il était à
une certaine époque. Et d'industries, des appareils voués à disparaître, à
l'ère des progrès technologiques accélérés et de l'obsolescence programmée.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/embed/FNRutdqsdjw?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/embed/FNRutdqsdjw?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p><strong>I</strong>l y a aussi le cliquetis d'une machine à écrire (appareil
bientôt en voie de disparition), le son de la 2 Chevaux qui démarre, de la
machine à café, de la craie qui crisse sur le tableau noir (en voie de
disparition, au profit du TNI - Tableau Numérique Interactif, me souffle un
collègue jeune papa), avec lequel me revient immédiatement en tête cette petite
angoisse de la rentrée, le mal de ventre, l'odeur de <a href="http://www.colles-cleopatre.com/fr/">la colle</a> en bâtonnets Cléopâtre (et
son odeur d'amande)... Ou encore ces petits "bip bips" aigus, le son de la
connexion internet ADSL en 512 k...</p>
<p><strong>Un paysage sonore de l'Europe industrielle</strong></p>
<p>Tous des sons en voie de disparition qui vont bientôt être archivés, pour
empêcher qu'ils disparaissent définitivement – et pour permettre aux
générations futures de les connaître. C'est l'objectif du projet européen
<a href="http://www.workwithsounds.eu/">Work with sound</a> (WWS), qui s'est
donné pour mission de les collecter, les enregistrer, et les archiver, comme
<a href="http://www.archimag.com/archives-patrimoine/2015/06/29/work-sounds-sons-voie-disparition-gratuit-telecharger-reutiliser">
l'explique</a> le site Archimag, repéré par <em>Le Monde</em>.</p>
<p>L'objectif: <em>"recréer un paysage sonore de l'Europe industrielle"</em>,
depuis le début du XIXe siècle, période de la première Révolution industrielle
Six musées européens (de Pologne, Suède, Belgique, Finlande, Allemagne et de
Slovénie) participent au projet depuis septembre 2013, financé avec l'Union
européenne.</p>
<p>Quand on se ballade sur le site de WWS, il est conçu comme une véritable
bibliothèque sonore. Déjà 400 sons, de quelques secondes à une minute, récoltés
par des bibliothèques y sont minutieusement classés comme des livres, par thème
(agriculture, enseignement, travaux manuels, automobiles, entertainment, pêche
- sic) et par année. ont déjà été récoltés par les musées, documentés (objet,
lieu, enregistrement) et illustrés d'une vidéo avant d'être classés par thèmes
puis archivés dans une banque de données. J'adore ce <a href="http://www.workwithsounds.eu/sound/bonfire-burning/">crépitement</a> de feu,
ce <a href="http://www.workwithsounds.eu/sound/magneto-wall-telephone-ringing/">vieux
téléphone</a> (que tente de reproduire une des sonneries standard de l'iPhone),
le son du <a href="http://www.workwithsounds.eu/sound/macintosh-se30-start-and-format-a-floppy-disk/">
démarrage</a> du Macintosh SE/30... Work with sounds ambitionne d'en récolter
jusqu'à 600.</p>
<p>Les sons, sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International (CC BY
4.0) sont librement téléchargeables et libres d'utilisation. On a un peu oublié
les licences CC, très en vogue au début des années 2000 (j'en parlais par
exemple <a href="http://www.lesechos.fr/16/02/2005/LesEchos/19352-163-ECH_la-licence-libre--une-alternative-au-copyright.htm">
ici</a> et <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/05/19/Pourra-t-on-enfin-proteger-ses-contenus-sur-Facebook">là</a>),
or c'est une vraie alternative au copyright. C'est même une des versions les
plus souples de la licence CC qui a été retenue ici, qui permet des usages
commerciaux.</p>
<p><strong>I</strong>maginez les usages possibles autour d'un tel projet:
au-delà de son intérêt en terme de sauvegarde du patrimoine, chacun pourra
enrichir sa playlist de sons du passé. Mais aussi pour la musique (à la manière
des Pink Floyd), pour les ingénieurs du son en jeux vidéos, en télé, en cinéma,
en publicité... Cet <strong>archivage immatériel</strong> est aussi important
que l'archivage de photos, de textes, et même <a href="http://www.lesechos.fr/18/02/2002/LesEchos/18596-519-ECH_archivage-des-sites-internet---la-bnf-et-l-ina-sur-les-rangs.htm">
de sites web</a>. Une mission pour la BNF et l'INA ?</p>