Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Quantified self2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearHype Cycle 2014: c'est officiel, l'Internet des objets est la technologie la plus "type"urn:md5:b5d78026e71eb0b35cab1c5140a753022014-08-26T22:08:00+02:002014-08-27T21:51:48+02:00Capucine CousinR&D, innovationsGartnerHype cycleObjets connectésQuantified self <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.HC_ET_2014_m.jpg" alt="HC_ET_2014.jpg" title="HC_ET_2014.jpg, août 2014" /></p>
<p><strong>U</strong>ne fois n'est pas coutume, je me suis penchée en cette
rentrée sur ce qui est devenu un des <a href="https://blog.miscellanees.net/?q=hype+cycle">marronniers</a>
de ce blog ;), le Hype cycle pour les technologies émergentes de l'institut
Gartner, cette fameuse courbe accompagnée d'<a href="http://www.gartner.com/newsroom/id/2819918">une étude</a> en accès libre. Elle
a pour avantage de saisir, en un coup d’œil, les innovations de rupture
d'aujourd'hui et de demain, et surtout, leur degré d'adoption par le grand
public et les industries.</p>
<p>Or c'est une consécration. Cette année, dans la dernière édition de son Hype
cycle pour les technologies émergentes, l'institut Gartner distingue l'Internet
des objets (<strong><em>"Internet of things"</em></strong>) au sommet, de ce
qu'il appelle "peak of inflated expectations". Il remplace ainsi le
<strong><em>Big data</em></strong>, placé au top dans la courbe de Gartner
<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2013/08/21/Hype-cycle-2013%3A-3D-Bioprinting%2C-Quantified-Self%2C-V%C3%A9hicules-autonomes%2C-Biochips%2C-Consumer-3D-Printings...">
de l'an dernier</a>, mais rétrogradé cette année au niveau de "trough of
disillusionment". En 2012 et en 2013, les analystes de l'Institut pensaient
pourtant que l'Internet des objets mettrait plus de 10 ans à atteindre le
"plateau of productivity", mais ils lui donnent cette année 5 à 10 ans pour
atteindre ce niveau de maturité. Tout comme des innovations distinguées encore
l'an dernier, telles la gamification, la réalité augmentée, le
Machine-to-Machine, et le NFC, se trouvent dégradées.</p>
<p><strong>P</strong>our mémoire, Gartner a adopté <a href="http://www.gartner.com/technology/research/methodologies/hype-cycle.jsp">une
méthodologie</a> où sa courbe de l'innovation est découpée en 5 étapes-clés,
par niveaux d'attente : cela va des technologies naissantes ("technology
trigger") à la phase d'industrialisation et d'adoption par le grand public
("Plateau of productivity" ), en passant par le trou d'air inévitable ("Trough
of disillusionment"). A partir de l'analyse de services, technologies et
disciplines qui ont le plus changé entre 2013 et 2014, Gartner les a
positionnés sur le Hype cycle.</p>
<p><strong>P</strong>as vraiment surprenant que Gartner distingue l'Internet
des objets, ainsi que cette nouvelle génération d'objets connectés greffés au
corps ("Wereable user interfaces"), eux aussi placés au sommet, tant les objets
connectés se sont imposés de manière accélérée: chez les constructeurs, de
Samsung à Apple, des start-ups en vue telles que Withings, l'industrie du sport
(de Nike à Adidas). Cela fait plus d'un an que l'on parle des <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2013/11/27/Les-objets-connect%C3%A9s%2C-troisi%C3%A8me-r%C3%A9volution-num%C3%A9rique">
segments de marché</a> conquis par les objets connectés, entre la santé, la
domotique, le sport... Pour preuve, les ambitions déployées en la matière par
Samsung, Apple et Google, plus encore ces derniers mois: ils commencent à
<a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/238134W/les-geants-de-la-high-tech-se-connectent-a-la-sante.html">
développer des écosystèmes dédiés</a>, voire des nouvelles générations
d'Appstores. D'ailleurs, Gartner cite le <strong>''quantified self'</strong>'
parmi les technologies naissantes. A coup sûr, cela va changer notre quotidien,
où l'électronique, le quantified self (cette automesure constante de soi)
seront omniprésents, comme je le racontais dans <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/232376W/heures-dans-la-vie-ordinaire-d-un-homme-connecte.html">
ce récit d'anticipation</a>.</p>
<p><strong>Machines autonomes</strong></p>
<p>Dans les innovations de demain, en phase "Innovation trigger", Gartner
distingue les assistants virtuels personnels (à leurs tous débuts), les
technologies de questions-réponses en langage naturel
(<strong><em>"Natural-language question answering"</em></strong>), ou encore
les <strong><em>services de "speech to speech translation"</em></strong>, soit
des nouveaux logiciels de reconnaissance de la voix, de traduction et de
conversion du texte au discours (en plusieurs langues). Un ensemble de services
qui font partie d'un même écosystème, à mon avis, basé sur des
<strong>assistants vocaux intelligents</strong>: une nouvelle génération d'OS
mobiles, déjà incarné par Siri sur l'iPhone, que Spike Jonze a très bien cerné
dans son film d'anticipation <strong><em>Her</em></strong>, comme <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/03/19/%22Her%22%2C-quelle-voix-%28d%C3%A9sincarn%C3%A9e%29%2C-%C3%A8re-de-l-ultra-moderne-solitude">
j'en parlais ici.</a>. Gartner rattache cela à une étape ultime de
l'innovation, encore plus passionnante et vertigineuse, celle de
<strong>technologies autonomes</strong>, définies par "la capacité d'une
entreprise à développer ses technologies pour qu'elles fournissent des
capacités se rapprochant de celles de l'homme". Il cite aussi en ce sens les
Biochips, les Smart robots, ou encore l'<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/02/11/jesuismort">humain augmenté</a>.</p>
<p>Certaines des innovations qui ont atteint l'étape Plateau of productivity
(phase d'industrialisation et début d'adoption par le grand public) sont dans
la même veine : le pilotage des machines par le geste (<strong><em>gesture
control</em></strong>), qui permet de zapper d’une chaîne à l’autre ou faire
glisser un contenu de son smartphone à son téléviseur d’un geste, et la
reconnaissance par une machine de la voix (<strong><em>speech
recognition</em></strong>).</p>The Circle, dystopie horrifique où "Privacy is theft"urn:md5:1a2cb92a6cf9372ba65ec421113db0072013-12-21T15:47:00+01:002013-12-22T19:23:55+01:00Capucine CousinR&D, innovationsDystopieFacebookQuantified selfScience fictionThe CircleTwitter <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.04SILOBOOK-popup-v2_m.jpg" alt="04SILOBOOK-popup-v2.jpg" title="04SILOBOOK-popup-v2.jpg, déc. 2013" /></p>
<p><strong>L</strong>orsqu'elle arrive sur le campus, à la vue de la fontaine,
des courts de tennis et de volley, de la boutique intégrée, des cris d'enfants
qui jaillissent de la crèche, <strong><em>"'Mon Dieu', pensa Mae. C'est le
paradis"</em></strong>. C'est la première ligne du livre, qui raconte le
premier jour de travail de Mae Holland, une jeune femme lors de son arrivée
dans une société appelée The Circle ("Le cercle"). On entrevoit ainsi, dès le
début, que ledit paradis de The Circle, décrit dans le nouveau roman de Dave
Eggers (ed. McSweeney's, 2013, disponible uniquement en V.O. pour l'instant)
sera un enfer.</p>
<p>Dave Eggers, fondateur du magazine littéraire <em>The Believer</em>, de
<em>Might Magazine</em>, et de la maison édition McSweeney's.qui a commis cette
fiction, a publié entre autres <em>A Hologram for the King</em> en 2012,
l'histoire d'un looser qui incarne la classe moyenne américaine qui combat pour
réaliser ses rêves dans un monde globalisé et en récession.</p>
<p><strong>S</strong>ur 450 pages, Dave Eggers nous raconte donc, sous le
regard d'une jeune et naïve recrue, la toile que tisse la start-up The Circle
dans la société - et plus que la vie numérique, comme on va le voir. Une sorte
de <strong>meta-réseau social</strong> qui compile Facebook, Twitter, Google et
Paypal, avec un réseau social d'échelle planétaire, <strong>Zing</strong>. Dans
un futur proche, la start-up est devenue une des plus puissantes grâce à son
système <strong>TruYou</strong>, qui a unifié tous les services sur Internet et
aboli l'anonymat. Ses membres ont une seule identité et y rassemblent
l'ensemble de leurs données - même personnelles. Une manière d'organiser la
"big data" de tout individu... Le récit, qui se déroule dans un futur proche,
n'est pas vraiment de la science-fiction: le quotidien des personnages nous
semble très proche. Les trois Wise Men cofondateurs de The Circle nous
rappellent tout créateur de start-up contemporain.</p>
<p><strong>Dystopie</strong></p>
<p>Mais le récrit est bien une <strong>dystopie</strong>, sous-genre de
science-fiction qui est une sorte de contre-utopie, où l'auteur prend pour
point de départ des fragilités de notre société contemporaine pour les tordre,
les exagérer, dans un récit qui devient peu à peu horrifique, dans un Cercle
vicieux. Comme tout ouvrage d'anticipation, il a donc une dimension
d'avertissement. Son univers nous semble un peu familier: les blogs, Twitter,
Facebook posent déjà des questions telles que la tyrannie de la transparence,
la <em>privacy</em> en ligne perçue comme inutile (Vinton Cerf, vice-président
et Chief Internet Evangelist de Google, déclarait récemment que <strong><em>"la
vie privée peut être considérée comme une anomalie"</em></strong>), notre état
d'esprit reflété par notre présence perpétuelle sur les réseaux sociaux, nos
vies perpétuellement sous surveillance du gouvernement (effet NSA), la voracité
de Google pour s'intégrer dans le monde de l'information...</p>
<p><em>The Circle</em> apporte sa part à ces débats naissants. Eggers l'aborde
par <strong>une fable</strong>, une sorte de conte destiné à être pédagogique,
avec des personnages tels que la naïve héroïne qui va être dévorée par son
ambition, les trois Wise Men, un Transparent Man, le mystérieux Kalden, qui
émerge de l'ombre (seul personnage, dans cette ère de la transparence, à ne pas
être traçable dans The Circle)... Le risque de tomber dans le pur récit de SF
horrifique est contrebalancé par des anecdotes légères et distrayantes.</p>
<p><strong>Secrets are lies, Sharing is caring, Privacy is theft</strong></p>
<p>L'idée : on découvre au fil du récit que la merveilleuse start-up The
Circle a formalisé une certaine idéologie : elle exige la transparence en
tous domaines, ses slogans étant <strong>SECRETS ARE LIES</strong> ("Les
secrets sont des mensonges"), <strong>SHARING IS CARING</strong> ("Partager est
prendre soin"), et <strong>PRIVACY IS THEFT</strong> ("La vie privée c'est le
vol", lointain détournement du mantra d'un certain Proudhon...). L'anonymat est
banni, le passé de chacun est révélé, le présent de toute personne doit être
enregistré et diffusé dans une vidéo en direct. Ce qui est enregistré et
diffusé ne sera jamais effacé. Ces directives s'appliquent à l'ensemble des
salariés de The Circle, mais au fil du livre, le grand public commence à les
appliquer... L'objectif de The Circle est ainsi de couvrir tous les aspects de
l'existence humaine, du vote aux histoires d'amour, sous forme de flot
d'informations qui se déversent sur son portail en ligne.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.3421483_3_c2c6_le-futur-siege-de-facebook-s-etendra-a-menlo_52d93da4bc152c9b4c8348d9a7a471a3_m.jpg" alt="3421483_3_c2c6_le-futur-siege-de-facebook-s-etendra-a-menlo_52d93da4bc152c9b4c8348d9a7a471a3.jpg" title="3421483_3_c2c6_le-futur-siege-de-facebook-s-etendra-a-menlo_52d93da4bc152c9b4c8348d9a7a471a3.jpg, déc. 2013" /></p>
<p>Le futur siège social de Facebook</p>
<p>D'ailleurs, The Circle s'avère plus que paternaliste envers ses
salariés : dans ce <strong>phalanstère du futur</strong>, un peu à la
manière du <strong>Googleplex</strong> que nous connaissons (reflété il y a
quelques mois dans cet étrange film publicitaire <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2013/06/26/%C2%ABLes-stagiaires%C2%BB%2C-long-m%C3%A9trage-publicitaire-pour-le-Googleplex">
dont je parlais ici</a>, <em>Les stagiaires</em>), ils y ont accès à une
multitude de services - restaurants, courts et salles de sports, magasin,
agence de voyage intégrée qui leur organise leurs vacances dès qu'ils rentrent
leurs dates de congés, chambres à disposition... Ce qui sonne étrangement
contemporain : le <a href="http://abonnes.lemonde.fr/technologies/portfolio/2013/05/31/les-sieges-pharaoniques-des-geants-du-web_3421482_651865.html">
futur siège social de Facebook</a>, situé loin de toute ville, prévoit bien des
logements juste à côté pour ses salariés. Au passage, ils sont fortement
incités à participer à des multiples soirées afterwork à thèmes, dans un agenda
partagé - leur vie ne doit-elle pas se dérouler au sein de The
Circle ?</p>
<p><strong>Monitoring de soi</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.eggersd2_m.jpg" alt="eggersd2.png" title="eggersd2.png, déc. 2013" /></p>
<p><strong>A</strong>u fil des pages, on assiste donc à la plongée aux enfers
de Mae. Elle est recrutée à The Circle via sa colocataire Annie. Au début
simple chargée de relation client, où elle répond en ligne aux questions et
plaintes de clients, ses performances en ligne s'affichent au vu de tous sur
l'Intranet de The Circle, où remontent ses notes après chaque interaction.
Acharnée, Mae obtient un score record dès son premier jour de travail. Elle
devient vite une championne de The Circle, approchant le cercle des fondateurs
de la société.</p>
<p>Au passage, très corporate, elle devient de plus en plus "transparente"
acceptant tout ce que la société lui demande : fusionner les données
personnelles de son propre PC et son téléphone avec les appareils fournis par
la société, puis partager en temps réel tout ce qu'elle fait sur le feed de The
Circle, s'équiper d'un bracelet connecté qui relève ses données de santé (nous
sommes bien dans le <strong><a href="https://blog.miscellanees.net/post/2013/11/27/Les-objets-connect%C3%A9s%2C-troisi%C3%A8me-r%C3%A9volution-num%C3%A9rique">
quantified self</a></strong>) - données dont son employeur a connaissance... Si
elle est silencieuse trop longtemps, ses followers lui envoient des messages
urgent pour lui demander si tout va bien. Très vite, l'entreprise exige - comme
de tout salarié - sa participation active à la communauté en ligne :
impossible de refuser de nouveaux "friends", ou de prendre part à de nouveaux
cercles. Ceux qui s'écartent de ce "réseau social" sont de facto des
parias.</p>
<p><strong>L</strong>'individu doit s'effacer face à cette communauté, nouvelle
humanité à l'ère virtuelle. Dans le récit, salariés de The Circle, puis
personnalités politiques commencent à s'équiper de petites caméras (sortes de
GoPro du futur): tout ce qu'ils font doit pouvoir être capté et partagé pour la
mémoire commune, au nom de la <strong>"transparence"</strong>. Une forme de
<strong>nouveau totalitarisme</strong>. D'ailleurs, puisque rien ne peut être
effacé, The Circle retire le bouton "supprimer". Les études, questionnaires et
pétitions sont diffusés sans interruption, on vote d'un simple clic.</p>
<p>Peu à peu, c'est le cercle vicieux. Mae travaille de plus en plus sur les
réseaux sociaux pour la prochaine récompense : augmenter ses "rates"
(notations) et le nombre de millions de followers. Elle trouve chaque nouvelle
demande <em>"délicieuse"</em> et <em>"exaltante"</em>. Une quête éperdue de
notoriété et de reconnaissance numérique, qui se mesure en données chiffrées -
une sorte de <strong><em>monitoring de soi</em></strong> qui nous paraît
<a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/226441W/evaluez-moi-je-le-veux.html">
étrangement contemporain</a>.</p>
<p>Mae est plutôt la méchante que la victime de l'histoire. Elle cherche à
évincer Annie du Circle vers la fin du récit. Ses motivations sont celles d'une
teenager à l'ère d'Internet: décrocher les notes les plus élevées, se
rapprocher des cercles de pouvoir du Circle, être populaire. C'est plus une
bonne élève qu'une opposante qui voudrait prendre le pouvoir.</p>Hype Cycle 2013: 3D Bioprinting, Smart dust, Quantified Self, Wearable interfaces, biométrie...urn:md5:3b0345fbc4470d2a2eca52908885e4b82013-08-21T18:42:00+02:002013-08-22T10:04:59+02:00Capucine CousinR&D, innovations3D BioprintingGartnerHumain augmentéHype Cycle 2013Quantified selfSmart dustWearable user interfaces <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.tumblr_mrveqg9lw31qgcutxo1_1280_m.jpg" alt="tumblr_mrveqg9lw31qgcutxo1_1280.png" title="tumblr_mrveqg9lw31qgcutxo1_1280.png, août 2013" /></p>
<p>C'est la rentrée (que je vous souhaite lumineuse et dynamique ;), et comme
chaque année en cette fin de mois d'août, revoici un de mes marronniers
préférés <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/08/18/Hype-Cycle-2010-de-Gartner%3A">depuis
2010</a> : la nouvelle édition du <strong>Hype Cycle de l'institut
Gartner</strong>, portant sur les technologies émergentes, qu'il présente
<a href="http://www.gartner.com/newsroom/id/2575515">ici</a>. Une courbe qui se
veut une photographie par anticipation (avec, forcément, une certaine marge
d'erreurs ;) des innovations de rupture d'aujourd'hui et de demain, donc
prometteuses, émergentes, en pleine ascension... ou déjà dépassées. Gartner a
adopté <a href="http://www.gartner.com/technology/research/methodologies/hype-cycle.jsp">cette
méthodologie</a>, où cette courbe de l'innovation est découpée en 5
étapes-clés, par cycles de vie de technologies, allant des technologies
naissantes ("technology trigger") à la phase d'industrialisation et d'adoption
par le grand public ("Plateau of productivity" ), en passant par le trou d'air
inévitable ("Trough of disillusionment").</p>
<p><strong>D</strong>'abord, du côté des innovations juste naissantes,
"<strong>Innovation trigger</strong>" (intéressant de noter que Gartner parlait
jusqu'à présent de "technology trigger") : sans surprise, on retrouve
<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/08/29/Hype-Cycle-2012">comme dans la Hype Cycle de l'an
dernier</a> l'"<strong>augmentation humaine</strong>", l'humain augmenté de
demain (de puce sRFID insérées, etc), annoncé pour dans plus de 10 ans qui se
dotera de puces RFID, etc, comme en parlait Cyril Fiévet dans <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/06/28/Le-%22body-hacking%22%2C-les-pr%C3%A9misses-de-l-humain-%22augment%C3%A9%22">
son livre</a> <em>Body hacking</em>.</p>
<p>Et de nouveau, y figure le <strong>3D Bioprinting</strong> , l'application
médicale de l'impression 3D, soit un système basé sur l'exploitation de "data"
en imagerie médicale, mais aussi le service d'impression 3D qui permettra de
créer des organes humains (et même <a href="http://www.liberation.fr/sciences/2012/11/30/l-impression-3d-d-un-coeur-humain-sera-un-jour-possible_864225">
un cœur humain</a>...) à partir des cellules d'un individu. On va le voir plus
loin, l'<a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/12/30/10-tendances-tech-/-innovations-pour-2013">impression 3D</a>
est décidément l'innovation-star pour Gartner cette année, récurrente dans
cette courbe.</p>
<p>En résumé, pour Gartner, c'est sûr, on va en venir aux <em>"humains
augmentés par les technologies". "Les technologies permettent d'augmenter les
performances humaines dans les domaines physiques, émotionnels et
cognitifs"</em>. Et l'institut de louer les avantages pour les entreprises
d'avoir des salariés "augmentés", et donc plus productifs (cela fait un peu
froid dans le dos)...</p>
<p>Gartner annonce l'arrivée, dans plus de 10 ans, des <strong>Smart
dust</strong>, ces "poussières intelligentes", soit des micro-capteurs
invisibles qui serviront à surveiller les déplacements des gens ou des objets,
les puces étant discrètement placées sur les objets à protéger, et les capteurs
répartis dans les murs, plafonds et planchers... Pour la première fois aussi,
il évoque l'<strong>electrovibration</strong> (ou "virtual touch"), une
technologie de réalité augmentée qui facilite la transmission électronique du
sens humain du toucher, permettant aux utilisateurs finaux de percevoir les
textures et contours d'objets éloignés. En la matière, il y a par exmeple le
<a href="http://www.disneyresearch.com/project/revel-programming-the-sense-of-touch/">projet
REVEL</a> de Disney Research de Pittsburgh. Il annonce aussi, d'ici 2 à 5 ans
(mais on y est déjà...) l'explosion des usages liés au <strong>quantified
self</strong>, qui permet à chacun de mesurer et partager ses données
personnelles liées à sa santé, alors que pullulent déjà des objets connectés,
développés par des start-up telles que Withings, qui a levé 23,5 millions
d'euros cet été.</p>
<p><strong>P</strong>armi les innovations attendues à un plus court terme, et
qui suscitent énormément d'attentes en ce moment ("<strong>Peak of inflated
expectations</strong>"), figurent les <strong>scanners 3D</strong>, les
<strong>véhicules autonomes</strong> (soit les <a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/183373W/l-arrivee-des-auto-mobiles.html">
voitures connectées</a>... avec de nouveaux projets attendus à l'IFA à Berlin
le mois prochain), forcément les <strong>objets connectés</strong>, et dans
leur lignées, les <strong>Wearable user interfaces</strong> (avec <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/211050W/les-premiers-pas-de-l-homme-augmente.html">
les Smartwatches et lunettes connectées</a>, on y est déjà...), le <strong>Big
data</strong> (et toutes les attentes qu'il suscite notamment <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/193955W/big-data-le-nouveau-carburant-marketing.html">
dans le marketing</a>)...</p>
<p><strong>E</strong>n revanche, des innovations commencent à attendre l'étape
fatidique du "<strong>trough of disillusionment</strong>" (premiers échecs à la
suite d'expérimentations, même si ces innovations font encore l'objet
d'investissements) : c'est le cas pour la <strong>réalité
augmentée</strong> (les fameux codes-barres 2D permettant d'accéder à des
contenus complémentaires), la norme <strong>NFC</strong> (censé notamment
favoriser le paiement depuis un téléphone mobile), le <strong>cloud
computing</strong> (<a href="http://www.wired.com/insights/2013/08/what-next-for-cloud-computing-after-prism/">effet-boomerang
de PRISM</a>, selon <em>Wired</em>: une entreprise ou un particulier peut-il
avoir encore confiance en la protection de ses données dans un tel système
?).</p>
<p><strong>E</strong>n phase "<strong>Slope of enlightenment</strong>" (une
seconde ou une troisième génération de produits autour de ces technologies
émergent), Gartner affiche notamment l'impression 3D en entreprises, et les
<strong>méthodes d'authentification biométrique</strong> : pas étonnant,
alors qu'Apple pourrait faire figurer un capteur biométrique avec un lecteur
d'empreintes digitales sur sur prochain iPhone 5S, attendu fin septembre. Apple
avait d'ailleurs acquis l'an dernier pour 350 millions de dollars AuthenTec,
start-up spécialisée dans le cryptage et des solutions de reconnaissance
digitale: tous deux ont <a href="http://www.mac4ever.com/actu/81578_le-capteur-d-empreintes-integre-a-l-ecran-le-brevet-apple-authentec">
déposé un brevet commun</a> allant dans ce sens.</p>
<p><strong>E</strong>nfin, pour Gartner, des innovations ont atteint l'étape
<strong>Plateau of productivity</strong> (phase d'industrialisation et début
d'adoption par le grand public) : la <strong>reconnaissance
vocale</strong>, soit cet écosystème de services de traduction et <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/177800W/ici-la-voix.html">reconnaissance
vocale</a>, consacré par Siri sur iPhone. Troublant d'ailleurs, la société
Mobile Technologies, spécialisée en reconnaissance vocale et en traduction, à
l'origine de l'application Jibbigo (service de traduction vocal d'une quinzaine
de langues), vient tout juste d'<a href="http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-facebook-rachete-mobile-technologies-specialise-dans-la-reconnaissance-vocale-54687.html">annoncer
son rachat par Facebook</a>. L'institut table aussi sur les <strong>Predictive
analytics</strong> (analyse prédictive), qui permettrait de faire des
hypothèses prédictives sur des évènements futurs, à partir de "data"
historiques et transactionnelles, surtout dans le secteur bourse-finances.</p>Memoto: Big Brother is watching you (toutes les 30 secondes)urn:md5:c8b0205467ac4794b75646887d7e094e2012-10-23T22:36:00+02:002012-10-24T07:44:56+02:00Capucine CousinR&D, innovationsFacebookLifeloggingMemotoQuantified self <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.macgpic_1351004199_optim_m.jpg" alt="macgpic_1351004199_optim.jpg" title="macgpic_1351004199_optim.jpg, oct. 2012" /></p>
<p><strong>U</strong>n appareil photo de la taille d'un pendentif que l'on peut
arborer au cou, et qui prend une photo toutes les 30 secondes. Et génère une
sorte de flux visuel continu de votre vie de tous les jours.</p>
<p>L'info est sortie hier dans <a href="http://www.theverge.com/2012/10/23/3539986/memoto-camera-lifelogging-kickstarter">
The Verge</a>, <a href="http://techcrunch.com/2012/10/22/memoto/">Techcrunch</a>, <a href="http://www.tuaw.com/2012/10/23/memoto-camera-wants-to-capture-your-life-every-30-seconds/">
Tuaw</a>... hier. La crème des sites technos. Avec un ton presque
extatique.</p>
<p>C'est une start-up basée à Stockholm, <a href="http://memoto.com/">Memoto</a>, qui a développé cet étrange produit. Une sorte
de compagnon - Tamagoshi des temps modernes, qui va vous permettre de
cataloguer, "ranger", tous les instants de votre vie, image par image.</p>
<p>Elle a lancé une campagne sur la plateforme de crowdsourcing <a href="http://www.kickstarter.com/projects/martinkallstrom/memoto-lifelogging-camera">
Kickstarter</a>, avec cette injonction, <em>"Remember every moment"</em>.</p>
<p><strong>L</strong>'appareil, de 5 megapixels, comporte aussi une puce GPS ,
qui permet de localiser l'endroit où sont prises les photos, et xx horodatages.
Dotée d'une batterie rechargeable, elle a 2 jours d'autonomie. Donc, muni de
votre caméra, vous serez même traçables en permanence.</p>
<p>Ce mini-appareil photo devrait être vendu à partir de 2013 pour 279 dollars,
accompagné d'un abonnement à un service Web pour 199 dollars. Lequel permettra,
une fois les images téléchargées, de les classer par ordre chronologique et
lieux. Le soir, en branchant son Memento Lifelogging Camera à un ordinateur,
les photos sont en effet traitées sur les serveurs de Memoto. Les photos sont
regroupées en plusieurs "moments" quotidiens : on peut cliquer sur un
moment pour le revivre, ou le partager sur Facebook. Une forme de mémoire
photographique, en somme, censée être constituée au fil d'une vie.</p>
<p>Le moteur de recherche de Memoto permet de chercher une date ou un lieu, et
de revoir les "moments" associés. L'app mobile iOS ou Android permet aussi
d'accéder à ces "moments". Et rassurez-vous, si seule une toute petite partie
des photos est organisée en "moments", aucune photo n'est effacée : elles
sont toutes stockées et accessibles sur les serveurs de Memoto. Toutes les
données sont chiffrées et privées.</p>
<p><strong>Quantified self et "lifelogging"</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.moments-algorithm_m.jpg" alt="moments-algorithm.png" title="moments-algorithm.png, oct. 2012" /></p>
<p><strong>E</strong>lle surfe ainsi en plein sur la tendance du
<strong><em>quantified self</em></strong>, qui consiste à collecter des données
personnelles liées à la santé et à les partager, grâce à des appareils
électroniques basés sur des capteurs, couplés à des applications mobiles ou
services en ligne, comme j'en parlais dans <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/06/28/Le-%22body-hacking%22%2C-les-pr%C3%A9misses-de-l-humain-%22augment%C3%A9%22">
ce billet</a>.</p>
<p><strong>M</strong>ais surtout, sur cette habitude que l'on a prise ce
dernières années sur les réseaux sociaux, de manière presque additive: partager
à tout instant ce que l'on fait, où l'on est, de plus en plus à travers la
photo. La tendance du <strong><em>lifelogging</em></strong>, qui consiste à
enregistrer et archiver le maximum d'informations autour de votre vie — textes,
images, vidéos, interactions sociales</p>
<p>C'est bien pour cela que Facebook, par exemple, a <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2012/09/12/Appareil-Photo-Facebook%2C-Instagram%3A-comment-la-photo-%28vintage%29-devient-centrale-sur-les-media-sociaux">
mis l'accent sur l'image</a>, la photo, dans son univers (allant jusqu'à créer
une appui mobile idoine). Encore <a href="http://www.tuaw.com/2012/10/17/seeing-the-lightt-introducing-a-new-social-medium/">
la semaine dernière</a>, la start-up <a href="http://lightt.com/">Lightt</a> se
lançait avec une promesse similaire : son app mobile "sociale" permet de
capturer des instants de vie, par séries de 10 photos, puis de les partager
avec ses amis.</p>
<p>Alors que les individus n'ont jamais autant pris en photo - et partagé sur
les réseaux sociaux - les instants les plus anodins de leur quotidien. Un
sondage Ipsos, commandé à l'occasion du Salon de la photo, révélait aujourd'hui
que 55% des Français déclarent posséder au sein de leur foyer au moins un
appareil photo numérique. Et parmi les photographes amateurs, 89% possèdent un
appareil numérique et 77% un téléphone portable avec prise de vue intégrée.</p>
<p>Ainsi, avec ces étranges appareils, chacun pourra être filmé, même à son
insu. Même dans des situations voyeuristes. Car l'appareil de Memoto ne peut
jamais s'arrêter, à moins de le masquer.</p>
<p>Le co-fondateur de Memoto, Martin Källström, est conscient comment les
médias sociaux ont changé nos comportements. Sa première start-up, Twingly,
"faisait une veille sur les blogs, tweets et autres pour traquer ce que les
clients disaient de produits de certaines marques", précise Techcrunch.</p>
<p>C'est parce qu'il voulait enregistrer des moments inattendus de sa vie, ces
moments où l'on oublie précisément de dégainer son appareil photo, comme les
premiers pas de ses enfants, qu'il a eu l'idée de lancer ce nouveau service.
Ces moments qui peuvent sembler sans grande importance deviennent bien plus
profonds à posteriori... Memoto permet ainsi de retrouver ces moments. Toute
l’ambiguïté étant que Memoto <strong>ne laisse ainsi plus de place à
l'improvisation, ni à l'oubli, ni au secret</strong>. Tout sera gravé en
images.</p>Le "body hacking", les prémisses de l'humain "augmenté" ?urn:md5:f5e3671c69622423647086a1843b2bac2012-06-28T23:22:00+02:002012-06-29T14:18:02+02:00Capucine CousinR&D, innovationsBody hackingCyril FiévetLepht AnonymQuantified selfTranshumanisme <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.transhu_m.jpg" alt="transhu.jpeg" title="transhu.jpeg, juin 2012" /></p>
<p><strong>U</strong>ne étrange discipline, à la croisée du hacking et du
transhumanisme, qui consiste à transformer le corps humain en faisant appel à
la technologie, en implantant dans le corps des composants artificiels: puce
RFID, puce magnétique, caméra dans l'oeil... Bienvenue dans l'univers du "body
hacking", où une poignée d'individus poussent la logique de liberté
individuelle jusqu'à entreprendre sur leur corps des modifications physiques
parfois radicales. Passant outre, du même coup, l'intermédiaire classique,
l'autorité scientifique, qui cherche depuis quelques années à tirer parti du
numérique, de l'électronique et de la robotique pour améliorer le quotidien de
patients souffrant de pathologies sévères.</p>
<p>Le livre de Cyril Fiévet, journaliste et auteur (li fut entre autres de
l'aventure de l'éphémère revue <em>Pointblog</em> au début des années 2000,
pour ceux qui se souviennent...) , <strong><em>Body hacking</em></strong> (ed.
FYP, 20 €), qui tient en 158 pages, est un <strong>condensé de cette tendance
(culture?) naissante</strong>, où des individus <strong><em>"pirates du corps
humain"</em></strong> mènent des expérimentations radicales (parfois
dangereuses), dans une nouvelle forme de déclinaison du hacking et de
transhumanisme, sur lequel j'ai écrit à plusieurs reprises ici (comme <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/02/27/%22Nous-sommes-tous-des-cannibales%22">dans ce billet</a>).
Les divers témoignages de "body hackers" recueillis par l'auteur à travers
leurs blogs et forums de discussion donnent un ensemble passionnant, sur
plusieurs types d'expérimentations menées.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/Couv-BodyHacking-201x300.gif" alt="Couv-BodyHacking-201x300.gif" title="Couv-BodyHacking-201x300.gif, juin 2012" /></p>
<p><strong>I</strong>l ne s'agit nullement, ici, de présenter un récit de
science-fiction : le livre nous laisse juste entrevoir des pratiques
futures, de manières dont des individus pourront "augmenter" leurs corps de
nouvelles fonctionnalités, avec des implants artificiels. Pour développer de
nouveaux sens, augmenter les capacités humaines, parer à des handicaps ou
déficiences (de la vue par exemple).... Et donc <strong>améliorer l'homme en en
dépassant les limites fixées par la nature</strong>. Avec le spectre, pour les
plus radicaux (ie les transhumanistes) de prolonger la durée de la vie.
Vertigineux.... Le tout à l'aide rarement de la recherche scientifique
traditionnelle ou des médecins, mais - c'est là une des ruptures induites par
Internet - souvent par des "bidouillages" par des individus ayant eux-mêmes une
expertise technologique plus ou moins importante, mais qui échangent avec
d'autres individus qui ont le même centre d'intérêt.</p>
<p>Bien vu, Cyril Fiévet commence son ouvrage en citant les formes les plus
répandues de "body hacking" - que beaucoup pratiquent ainsi déjà sans le savoir
- le tatouage, le piercing, les scarifications, voire la chirurgie esthétique,
qui ont pour point commun de s'être popularisées ces dernières années. Où l'on
apprend que 40% des Américains de 26 à 40 ans sont tatoués, et 20% des Français
sur la même tranche d'âge...Cette <em>"génération Y"</em> (l'auteur les
qualifie de "Millennials") qui a grandi avec les ordinateurs, les jeux vidéos,
les réseaux sociaux et Internet, où <em>"tatouages et piercings feraient partie
de leur culture décomplexée, où chacun affiche et revendique des signes
distinctifs"</em>. Précisément, une génération "fin de siècle" qui a baigné
dans les comics de super héros, la littérature cyberpunk et manga, les jeux
vidéos, les films de science-fiction peuplés de cyborgs... Et n'est donc pas
totalement insensible à cette idée d'"augmentation" par la technologie.</p>
<p>LA nouveauté, c'est donc que le <strong><em>hacking</em></strong> - cet art
du bidouillage et du partage d'expériences né chez des informaticiens
débrouillards et rebelles, comme évoqué <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/03/25/Pirat%40ge%3A-du-hacking-%C3%A0-l-ouverture-des-fronti%C3%A8res-num%C3%A9riques-%28bof%29">
dans ce billet</a> - se transpose dans le domaine des sciences et de la
biologie. Avec les débuts du DIY Biology ou body hacking , avec ses premières
communautés, comme DIYbio.org, l'espace libre et non-lucratif Genspace, ou
encore Biocurious, un "hackerspace dédié aux biotechnologies".</p>
<p><strong>V</strong>oilà pour les initiatives "officielles". Mais l'auteur se
penche surtout sur des <strong>initiatives individuelles</strong>, nées de
chercheurs ou de particuliers (très) radicaux. Il revient ainsi sur les
premiers exemples - souvent assez connus - d'<strong>implants corporels de
puces RFID</strong>, comme par Kevin Warvick, professeur de cybernétique (avec
des visées scientifiques), ou encore un entrepreneur américain, Amal Graafstra,
avec des visées plus pratiques (ie être reconnu par la porte de son domicile,
sa moto ou sa voiture !).</p>
<p>Mais il y a des démarches de <em>body hacking</em> plus radicales. Comme les
<strong>implants magnétiques</strong>, ces pièces de métal introduites sous la
chair relayée par le magazine <a href="http://www.bme.com">BMEZine</a>, dont
l'implantation vise clairement à acquérir de nouvelles sensations, un "sixième
sens", du fait que l'implant magnétique (qui est un aimant) réagit aux ondes et
aux champs électromagnétiques, émises par divers objets (réveil, téléphone
portable, chargeur électrique...). Et permet donc de percevoir physiquement des
ondes invisibles, même au toucher, comme le montrent les témoignages assez
fascinants. Certains imaginent même des dispositifs permettant de faire
ressentir à celui qui le porte la direction du nord électromagnétique, comme
dans le projet North Paw.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/aimee.jpeg" alt="aimee.jpeg" title="aimee.jpeg, juin 2012" /></p>
<p><strong>O</strong>n est bien là dans cette perspective de l'<strong>humain
"augmenté"</strong>, qui acquiert de nouveaux sens, de nouvelles capacités, par
des composants artificiels. Ce qui passe aussi par des projets impliquant des
caméras ou webcams ajoutées au corps humain, parois avec des visées
scientifiques (comme dans le projet <a href="http://www.3rdi.com">3rdi</a>), ou
encore l'ajout de ^prothèses, souvent pour combler un handicap physique, mais
qui devient très bien assumé par son porteur (comme pour la top model / égérie
de L'Oréal / sportive <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2011/06/09/Un-homme-presque-%28trop%29-parfait">Aimee Mullins</a>).</p>
<p>Pour les fans de <em>Terminator</em> et de <em>Mission impossible 3</em>
(avec la fameuse lentille de contact qui offre une vision "augmentée"...), la
société Innovega a dévoilé le prototype de iOptic, où un projecteur associé à
des lentilles de contact offre un effet de vision en "réalité augmentée" à son
porteur.</p>
<p><strong>E</strong>xpérimentations de quelques doux dingues? Oui, mais cette
idée d'interfaces hommes-machines, de <strong>produits destinés au grand
public</strong> qui visent à interagir étroitement avec le corps humain,
apparaissent déjà. Et l'auteur d'évoquer le casque audio MindWave de Neurosky,
qui lit les "états mentaux" de son porteur, un appareil commercialisé par la
société Emotiv, qui , porté sur la tête, permet de décoder les influx
électriques du cerveau,et même des applications qui permettent de déchiffrer
l'état émotionnel de l'utilisateur ! Ou encore iBrain de NeuroVirgil, qui
réalise un encéphalogramme complet durant le sommeil...</p>
<p>Ce sont là les prémisses du <strong><em>quantified self</em></strong> (voir
<a href="http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/06/26/18499-internet-nouveau-coach-pour-bien-etre-sante">
ce papier</a> du <em>Figaro</em>), un business naissant porté par des
<del>joujoux</del> appareils électroniques ((basés sur des capteurs) destinés à
mesurer et influer sur le fonctionnement du corps humain, couplés à des
applications mobiles ou services en ligne. Une forme de <em>body hacking</em>
donc, là encore sans les intermédiaires traditionnels (médecins, cliniques,
etc), même s'il n'y a pas l'idée ici de modification corporelle.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.feature-81-Prsthetics-1_m.jpg" alt="feature-81-Prsthetics-1.jpg" title="feature-81-Prsthetics-1.jpg, juin 2012" /></p>
<p>Car pour les <em>body hackers</em>, l'idée-clé est bien celle de modifier
son corps pour dépasser les limites de l'humain, comme Cyril Fievet l'a relevé
à longueur de témoignages sur le forum <a href="http://discuss.biohack.me/">Biohack.me</a>, qui rassemble <em>"une bonne part
de la branche "dure" des body hackers"</em>, ou encore avec le témoignage de la
transhumaniste Lepht Anonym sur <a href="http://sapiensanonym.blogspot.fr/">son
blog</a>. Reste une question vertigineuse esquissée <a href="http://www.fastcompany.com/magazine/142/super-human.html">dans cet article</a>
de <em>Fast Company</em>, et à la fin de livre : et si, à l'avenir,
certains étaient tentés d’abandonner leurs membres et organes biologiques au
profit de machines sophistiquées, plus performantes ?</p>