Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - Start-up2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearConquête de l'espace: pourquoi les entrepreneurs (américains) prennent le relais de l'Etaturn:md5:2584a8d0cc4fb491e508013a4ff411952018-02-13T16:49:00+01:002018-02-13T21:37:18+01:00Capucine CousinR&D, innovationsBien communElon MuskEspaceExplorationMojaveSilicon ValleySpaceXStart-up <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.zuma-spacex-770x515_m.jpg" alt="zuma-spacex-770x515.jpg" title="zuma-spacex-770x515.jpg, fév. 2018" /></p>
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<p><strong>L</strong>e 6 février à 15h45 heure locale (21h45 en France), la
fusée la Falcon Heavy d’Elon Musk s'est propulsée dans l'espace pour la
première fois, devenant la fusée la plus puissante depuis la Saturn V qui
envoya des Américains sur la Lune. Cap sur une orbite héliocentrique (autour du
soleil) proche de Mars. Et, à terme, Mars, la Planète rouge.</p>
<p>Le dernier rêve d'Elon Musk, entrepreneur-ingénieur-milliardaire d'origine
africaine, fondateur de Tesla et de SpaceX, est ainsi devenu réalité. Dans un
art consommé de la com', il avait soigné la mise en scène, prenant soin de
charger dans la Falcon Heavy sa voiture personnelle, une Tesla rouge (sa propre
marque de voiture électrique. "Conduite" par un mannequin en combinaison
spatiale baptisé Starman, au son de la chanson <em>Space Oddity</em> de David
Bowie, il devrait graviter autour de Mars pour... quelques millions d’années.
Grand prince, ce communicant-né a pris soin de retransmettre en direct <del>le
show</del> le décollage sur YouTube, et de fournir gracieusement les images aux
médias.</p>
<p>Mission accomplie, à priori. Et un (nouveau) grand pas pour l'humanité. Fort
du support technologique (et financier) de la Nasa, "Elon Musk veut faire de
Falcon Heavy un véritable taxi de l’espace à destination de la Station spatiale
internationale, de la Lune et de Mars", <a href="http://www.liberation.fr/futurs/2018/02/06/spacex-un-lancement-sans-faute-pour-la-falcon-heavy_1627891">
rappelait</a> <em>Libération</em>. Le tout avec un tarif annoncé record, 90
millions de dollars pour ses futurs lancements commerciaux, soit bien moins que
les 100 millions pour Ariane 5. Et que les tirs à 350 millions de dollars du
Delta IV Heavy d’United Launch Alliance… Donc, le nouveau conquistador de
l'Espace casse les prix. Tout comme un autre gourou de la tech, Jeff Bezos,
fondateur d'Amazon, qui s'apprête à lui aussi dégoupiller son lanceur, la fusée
New Glenn, via sa firme ad hoc, Blue Origin.</p>
<p><strong>La Silicon Valley de l'exploration de l'espace</strong></p>
<p>Des entrepreneurs de la tech un peu déjantés, à la conquête de l'espace,
pour des prix record... Bienvenue dans la nouvelle course à la conquête de
l'espace. Et ce n'est plus un Etat qui a la main-mise sur cela, comme, naguère,
durant la Guerre Froide, mais des milliardaires. Bienvenue dans la nouvelle
course à la conquête de l'espace. Dans <a href="https://video-cdg2-1.xx.fbcdn.net/v/t42.1790-2/22074047_284373248714704_5828907710350884864_n.mp4?efg=eyJ2ZW5jb2RlX3RhZyI6InN2ZV9zZCJ9&oh=356d1711a52fb04067bf2351b644e9e5&oe=5A832963#_=_">
cette vidéo</a> qui résume bien la chose, <em>The Economist</em> va droit aux
faits: puisque les gouvernements les plus puissants n'en n'ont plus les moyens,
ayant réduit au fil des années leurs budgets consacrés à l'exploration
spatiale, ce sont des entrepreneurs qui se battent maintenant pour conquérir et
exploiter la nouvelle frontière finale: l'espace.</p>
<p>Va-t-on vers une privatisation de l'espace? La question est vertigineuse,
comme la pose déjà <a href="http://www.slate.fr/story/157561/espace-spacex-falcon-heavy-privatisation-entreprises">
ce billet</a>. Par un curieux concours de circonstances, quelques jours après
le décollage réussi de la fusée d'Elon Musk, ce 11 février, le <em>Washington
Post</em> <a href="https://www.washingtonpost.com/news/the-switch/wp/2018/02/11/the-trump-administration-wants-to-turn-the-international-space-station-into-a-commercially-run-venture/?hpid=hp_hp-top-table-main_iss-12pm%3Ahomepage%2Fstory&utm_term=.685562924d60">
révélait que</a> une note de la NASA, selon laquelle l'administration Trump
s'apprête à privatiser d'ici 2025 la Space Station spatiale internationale.</p>
<p><strong>Fin d'un Bien commun ?</strong></p>
<p>D'ailleurs, Scott Pace, directeur exécutif du Conseil national de l'espace,
a tenu ces propos révélateurs devant la presse: "Nous le répétons à nouveau:
l’espace <strong>n’est pas un bien commun global</strong> <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2018/02/13/%E2%80%9Cglobal%20commons%E2%80%9D" title="“global commons”">“global
commons”</a>, ce n’est pas le patrimoine commun de l’humanité (...). Ces
concepts ne figurent pas dans le traité international sur l’espace et les
États-Unis ont constamment répété que ces idées ne correspondent pas au statut
juridique réel de l’espace." Voilà qui a le mérite d'être clair.</p>
<p><strong>D</strong>éjà depuis quelques années, une poignée de firmes
s'intéressent de près à l'espace, qui fut par le passé un des terrains de jeu
privilégiés des gouvernements (cf la Guerre Froide) pour démontrer leur
toute-puissance technologique - et diplomatique. L'espace fut pendant longtemps
considéré comme un Bien commun par excellence, librement exploitable par tous,
mais ce principe est progressivement grignoté. Comme rappelé dans <a href="http://www.slate.fr/story/157561/espace-spacex-falcon-heavy-privatisation-entreprises">
ce billet</a>, il était protégé par le Traité de l'Espace de 1967, qui fixait
des règles de non-revendication de souveraineté nationale sur l’espace.
Aujourd'hui, "Des propositions existent pour mettre en place une structure de
gouvernance similaire pour les ressources spatiales, associant des États, des
universités, des entreprises et des ONG." Déjà trop tard?</p>
<p>Le premier coup de canif conséquent fut apporté par les États-Unis, sous
l'administration Obama, qui ont adopté en 2015 d’un Space Act. Ce qui n'avait
pas manqué d'inquiéter la communauté scientifique. Puisque il donne aux
entreprises capables d’envoyer des engins dans l’espace, comme SpaceX, un titre
juridique de propriété sur les ressources qu’elles pourront en extraire. Dans
la foulée, Les Émirats arabes unis, puis le Luxembourg, ont adopté une
législation permettant d’accorder des permis d’extraction dans l’espace.</p>
<p><strong>D</strong>epuis, des start-ups voient des opportunités dans le
tourisme spatial, les mines d'astéroïdes, et la colonisation de la lune. Déjà
plus de 800 firmes participent à cette ruée vers l'or à l''ère de l'espace.
Telle Axiom Space, détenue par Michael T. Suffredini , un ancien de la NASA,
qui a levé 3 millions de dollars pour créer une station spatiale commerciale.
Ou encore Bigelow Space, société fondée par Robert Bigelow, un milliardaire
excentrique de Las Vegas. Citons aussi, dans la série de pépites du New Space
relevées par <em>Challenges</em>, <a href="https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/made-in-space-la-start-up-qui-veut-placer-des-usines-sur-orbite_563715">
Made in Space</a>, <a href="https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/aerospatial-rocket-lab-le-petit-spacex-qui-monte-et-veut-concurrencer-arianespace_560793">
Rocket Lab</a>, le petit SpaceX, <a href="https://www.challenges.fr/entreprise/aeronautique/planet-la-start-up-californienne-qui-se-reve-en-google-de-l-observation-spatiale_561206">
Planet</a>...</p>
<p>Déjà le désert caillouteux de Mojave, qui s'étend sur les Etats de
Californie, Nevada et Arizona, s'est imposé comme le premier port commercial
américain de l'espace. À l'entrée de la ville, un panneau accueille le
visiteur: "Les portes de l'espace". Son espace aérien restreint est idéal pour
tester des nouveaux produits, étant totalement dédié aux tests. Cette jeune
industrie de l'espace devrait générer 600 milliards de dollars en 2030. Le
nouvel or noir.</p>