Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - The Take2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclear"Kingsman": placement de produits sur mesureurn:md5:45720ddc5654d15e3fa9e64c2144635d2015-02-17T22:42:00+01:002015-02-18T09:12:19+01:00Capucine CousinMarketing & consoKingsmanMr Porterplacement de produitsShazamsourcing modeThe Take <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.movies-kingsman-the-secret-service-poster_m.jpg" alt="movies-kingsman-the-secret-service-poster.jpg" title="movies-kingsman-the-secret-service-poster.jpg, fév. 2015" /></p>
<p><strong>C</strong>'est une parodie de James Bond menée tambour battant
pendant 2 heures, entre mise en scène exagérée de la lutte des classes,
dialogues savoureux, (quelques) explosions incontournables, "méchants"
mégalomanes... Un blockbuster à la sauce British, qui joue volontiers sur les
codes des films d'espions, avec loufoquerie, au point que la grande agence
d'espions, en façade, n’est qu’un tailleur très chic situé à Londres.</p>
<p>Surtout, c'est le premier film de l'histoire du cinéma <strong>qui aille
aussi loin dans l'intégration de la logique du placement de produits</strong>.
A croire que le film a été pensé pour mettre en scène les vêtements, bijoux et
gadgets. Car <strong><em>Kingsman : services secrets</em></strong>, film
de Matthew Vaughn, en salles ce 18 janvier, a pour particularité de voir
presque tous les vêtements ou objets arborés par les acteurs vendus en ligne.
On avait jamais poussé le placement de produits aussi loin.</p>
<p>Depuis des lustres, d'autres films ont initié ce placement de produits, en
premier lieu James Bond, qui est <a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/196079W/james-bond-une-marque-une-vraie.html">
en soi devenu une marque</a>.</p>
<p><strong>Le vêtement, marqueur social</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.Screenshot35_m.jpg" alt="Screenshot35.png" title="Screenshot35.png, fév. 2015" /></p>
<p>Mais dans <strong><em>Kingsman</em></strong>, <strong>les vêtements sont les
principaux personnages</strong> de l'intrigue. Il narre l'histoire d'espions
britanniques hors du commun en costumes trois pièces, les Kingsmen, lointains
héritiers de James Bond tant dans leurs manières, leurs gadgets hallucinants,
que leur mission - tout simplement sauver le monde. Leur planque : une
boutique de tailleurs de Savile Rowe Habillés chez les tailleurs et bottiers de
Savile Rowe, rue londonienne bien connue des élégants, ces agents hors du
commun (avec pour personnage principal Colin Firth, qui a toujours ce flegme
sexy) mettent donc en scène le vestiaire du gentleman anglais.</p>
<p>Tout au long du film, le vêtement, dont les marques apparaissent à l'envi,
fait office de marqueur social. Point que le film exagère volontairement. Les
"prolos" des quartiers popus de Londres (dont le jeune héros qui va
s'émanciper) sont sapés en sweats, survets et baskets Adidas Heritage, polos
Fred Perry (marque notoire des anciens mods anglais, j'en ai raconté <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/189475W/fred-perry-culture-mods.html">
la story ici</a>), jeans Levi's. Tandis que les Kingsmen, incarnation des
gentlemen de l'upper class britannique, arborent une multitude de marques de
luxe : costumes Mr Porter, montres Bremont, costumes sur mesure Turnbull
& Asser, accessoires Drake's, lunettes Cutler and Gross, stylos plume
Conway Stewart, parapluies (dont on appréciera le détournement très
Jamesbondien ;) Swaine Adeney Brigg... Là encore, cette surabondance de marques
de luxe est censée incarner le positionnement post-aristocratique des
Kingsmen.</p>
<p>La nouveauté, c'est que l'intégralité des vêtements portés par les acteurs,
et nombre d'accessoires et bijoux, sont <strong>en vente en ligne</strong>. La
production a même pensé le film en fonction de cela. Chacune des pièces du film
est ainsi en vente <a href="http://www.mrporter.com/en-fr/mens/designers/kingsman?sortBy=price-desc&viewall=on">
sur le site de mode masculine</a> haut de gamme, MR. PORTER. De fait, la marque
a été associée au projet de Matthew Vaughn dès l'écriture du scénario. Ils ont
conçu ensemble une collection de 60 pièces, des chemises blanches aux costumes
sur mesure à rayures par Turnbull & Asser, ou encore les chaussures Oxford
(qui sont même citées dans le film) signées George Cleverley. Toutes sont
brandées Kingsman. Même les professionnels du product placement, tels
Casablanca, n'auraient imaginé une telle intégration des marques dans un film
au cinéma. Le film <strong><em>Kingsmen</em></strong> serait-il <strong>un
défilé de mode</strong>, le scénario n'étant qu'un prétexte pour mettre en
scène une multitude de produits en vente en ligne ? On ne peut s'empêcher
d'y penser.</p>
<p>En tous cas, cela préfigure une tendance certaine: bientôt, il deviendra
ordinaire de scanner puis acheter avec son mobile des vêtements ou objets
apparaissent dans un film. On voit apparaitre des premières <strong>applis
mobiles de "sourcing mode"</strong>, qui permettent d’acheter en un clic une
robe repérée sur une actrice ou les chaussures portées par une inconnue</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.image_m.jpg" alt="image.jpg" title="image.jpg, fév. 2015" /></p>
<p>Exemple: l'appli <strong>The Take</strong>, qui permet de se saper
entièrement comme ses héros de cinéma (américains, toujours). une sorte de
<strong>Shazam de la fringue</strong> : grâce à la reconnaissance sonore,
The Take identifie le film qu’est en train de regarder l’utilisateur pour lui
proposer ensuite une sélection de modèles portées par les comédiens dans
certaines scènes. Alors, je n'ai as pu tester cela au cinéma : normal, les
portables y étaient interdits durant la séance. Et je ne serais pas (encore)
capable de dégainer mon mobile en pleine séance et prendre des photos de
l'écran.</p>
<p>On y trouve le blouson de Ryan Gosling dans <em>Drive</em>, floqué d’un
dragon dans le dos (pièce unique fabriqué spécialement par un tailleur de Los
Angeles - dommage) ; les bottes de combat de Jennifer Lawrence dans
<em>Hunger Games</em> griffées Tory Burch. Car The Take nous informe de la
provenance des objets utilisés dans une scène, comme un téléphone portable ou
un couteau.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.image_1_m.jpg" alt="image_1.jpg" title="image_1.jpg, fév. 2015" /> <img src="https://blog.miscellanees.net/public/.image_2_m.jpg" alt="image_2.jpg" title="image_2.jpg, fév. 2015" /> <img src="https://blog.miscellanees.net/public/.image_3_m.jpg" alt="image_3.jpg" title="image_3.jpg, fév. 2015" /> <img src="https://blog.miscellanees.net/public/.image_4_m.jpg" alt="image_4.jpg" title="image_4.jpg, fév. 2015" /></p>
<p>L'appli The Take, que j'ai testée, qui répertorie des centaines de films,
référence déjà tous les produits mis en scène dans
<strong><em>Kingsman</em></strong>. Il y en a au bas mot une centaine. Cela va
de la veste Adidas Originals du jeune acteur à la montre Bremont, en passant
par les ordinateurs portables Samsung, les verres (sic) Villeroy & Boch, et
même une voiture électrique Tesla (là, vous devrez aligner 64 000 $). On y voit
des captures d'images du film où les acteurs arborent les vêtements, et parfois
même semblent prendre la pose. L'avenir du financement du cinéma? Brrr.</p>