Miscellanees.net - blog prolixe pub, marketing & conso, high tech, innovations - Mot-clé - iPhone2023-11-09T22:14:23+00:00urn:md5:e7ec1fbd7729b619d22bab365af406cbDotclearPrêts à quitter Facebook, vraiment ? (De notre dépendance numérique)urn:md5:971c9a96747e113bc933461db18b47c42018-04-02T20:02:00+02:002018-04-04T22:49:53+02:00Capucine CousinVie privée & données personnelles en lignecambridge AnalyticadeletefacebookFacebookFOMOhi5iPhoneMastodonstalking <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/images.png" alt="images.png" title="images.png, avr. 2018" /></p>
<p><strong>#deletefacebook.</strong> En quinze jours, c'est devenu un des
hashtags les plus populaires. Pour beaucoup d'internautes, ça y est, "il est
temps de partir", en suivant le conseil d'une poignée de gourous de la Silicon
Valley, tel Brian Acton, le co-fondateur de WhatsApp, qui publiait la semaine
drnière sur Twitter "Il est temps. #deletefacebook."</p>
<p>Pourtant, l'automne dernier, la Silicon Valley bruissait de mille rumeurs
quant à une possible candidature de Mark Zuckerberg à la présidence des
Etats-Unis en 2020. Rien de moins. Aujourd'hui, le fondateur de Facebook
bataille pour prouver qu'il est capable de diriger une des plus importantes
sociétés cotées en Bourse - ou que ses 2,1 milliards d'utilisateurs dans le
monde doivent continuer à faire confiance à son entreprise. Avec l'affaire
Cambridge Analytica, selon laquelle une société britannique ayant activement
participé à la campagne électorale de Donald Trump a tranquillement récupéré
les données de 50 millions d'utilisateurs de Facebook (voire 87 millions, aux
dernières nouvelles, à voir la fin <a href="https://newsroom.fb.com/news/2018/04/restricting-data-access/">de ce
billet</a> publié par Facebook)) par des moyens suspects, le réseau social est
plongé dans une crise de confiance sans précédent. Y compris chez les
investisseurs: en quelques jours, il a perdu près de 10% de sa valeur en
bourse</p>
<p><strong>Abandonnistes</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.10471613_m.jpg" alt="Path" title="Path, avr. 2018" /></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.10471409-2_m.jpg" alt="10471409-2.jpg" title="10471409-2.jpg, avr. 2018" /></p>
<p>Alors, ce n'est pas la première fois: il y a eu des précédents, comme en
2010, lorsque la création du service de géolocalisation par Facebook, Places, a
fait polémique. Certes, il y avait eu un mouvement d'abandonnistes de Facebook
qui avait émergé. et des sites alternatifs, tels <strong>Diaspora</strong> (ce
site "anti-Facebook, "plus respectueux de la vie privée" lancé <a href="http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/diaspora-l-anti-facebook-arrive-le-15-septembre-27-08-2010-1229543_47.php">
en 2010</a>), <strong>Places</strong> (oui, il <a href="https://path.com/login">existe toujours</a>), <strong>Ello</strong>, ou
<strong>Mastodon</strong>, <a href="https://www.challenges.fr/high-tech/mastodon-alternative-open-source-a-twitter-en-500-signes_465014">
né l'an dernier)</a>, vite oubliés depuis.</p>
<p>Cette fois-ci, la flambée serait-elle assez importante pour en amener
certains à quitter totalement Facebook ? Déjà ces derniers mois, il y a eu
les débats sur la propagande et les fake news, face auxquels facebook semblait
bien silencieux. Maintenant, les consommateurs prennent conscience des risques
qu'il y a à livrer leurs données à un géant du numérique OU une controverse de
plus qui montre que leur réseau social préféré laisse d'autres recueillir leurs
données personnelles, et viole - peut-etre - leur vie privée.</p>
<p>Non non, bon nombre d'entre eux, d'entre nous se réconcilieront avec
Facebook, et y retourneront, comme nous l'avons fait lors des flambées
précédentes. Même si, c'est promis, il prendra toutes les précautions. En dix
ans - une éternité - depuis la popularisation de Facebook dans l'Hexagone, à
l'automne 2007 - nous avons développé une étrange relation avec ce réseau
social, tiraillés entre une dépendance (affective) absolue et un rejet, qui
nous rend accros. Tout en sachant que ce n'est pas bon pour nous, comme la
clope, le chocolat ou d'autres sources d'addictions.</p>
<p>Comme d'autres médias, tels la télévision ou la radio, le média Facebook
s'attache notre dépendance par les gratifications qu'il apporte - illusion
d'une compagnie, multiplicité d'informations à picorer, relaxation.... Mais
Facebook a été le premier média "social", à fournir des outils et méthodes clés
en main d'une efficacité diabolique, pour développer notre "sociabilité" (ou
popularité) numérique. Et donc nous rendre inéluctablement accros. En
reproduisant des schémas psychologiques classiques.</p>
<p><strong>Maintenir son réseau</strong></p>
<p>De façon plus informelle que Linkedin, plus interactive que feu hi5,
lorsqu'il est apparu en France en 2007, Facebook était une des premières
plateformes qui permettait de se créer un réseau social informel, où des petits
outils créaient des interactions, pour renforcer nos liens (virtuels) avec nos
"amis" numériques. Le fait de cliquer sur le bouton "J'aime" (un pouce en
l'air, comme dans les arènes de gladiateurs jadis), de commenter des photos
d'amis (ah, l'époque où le moindre contact sur Facebook postait ses photos de
famille ou d'enfants), de les identifier (les "tagger") dans des photos de
soirées, ou envoyer des "pokes" (une de ces pratiques sociales propres à
Facebook tombée en désuétude) permettait d'amplifier ce fragile "lien social"
virtuel créé. Des contacts bien éphémères, de minuscules marques d'intérêt
envers des "contacts" Facebook que l'on connaissait parfois à peine dans la
vraie vie (IRL).</p>
<p>Et plus incroyable encore, il offrait enfin l'opportunité de tisser une
multitude de liens, d'avoir des brassées de nouveaux "amis" virtuels jamais
rencontrés dans la raie vie). Comment se résoudre à perdre cette multitude de
contacts accumulés virtuellement ces années, en effaçant son profil
Facebook ?</p>
<p><strong>Et son "capital social"</strong></p>
<p>Plus vous êtes actifs sur les réseaux sociaux, vous vous géolocalisez (dans
les aéroports par exemple), ou postez des photos ou statuts flatteurs, plus
votre valeur sociale (pour paraphraser Bourdieu) augmente. Vous êtes
disponible, ouvert, pour un nouveau job sur Linkedin, renouer avec des amis
d'enfance sur Copains d'avant. Mécaniquement, au fil des années, on a développé
une dépendance à cette popularité numérique, la nécessité de façonner cette
e-réputation (comme on disait il y a quelques années ;), qui dope l'estime de
soi.</p>
<p>Certes, au fil des années et de leur apprentissage aux réseaux sociaux,
chacun a appris à partager avec prudence des infos personnelles sur Facebook.
La plupart ont banni les photos d'enfants ou réflexions trop personnelles. Mais
il est devenu irrésistible de façonner son soi idéalisé: en affichant à quel
concert ou quelle expo nous sommes allés, dans quelle destinations idyllique de
vacances (avec une multitude de photos à l'appui), quelle cause nous soutenons,
à quelle manifestation nous soutenons, ou quelle injustice nous révolte. De
cette manière, nous "gérons" notre image numérique.</p>
<p>Laquelle est approuvée, notée par les autres, au fil des Likes, smileys,
commentaires et partages.</p>
<p><strong>Validations sociales</strong></p>
<p>Car on ne peut plus passer de ces multiples signaux de notre existence - et
popularité - numérique, la même popularité que l'on recherchait dans la cour de
récré à l'école. C'était la grande nouveauté des réseaux sociaux et des blogs,
dans la lignée des forums de discussions (rappelez-vous les Yahoo! Groups) au
début des années 2000: chacun pouvait prendre la parole en direct dans
d'immenses agoras virtuelles, au fil de tweets, de statuts ou d’un billet de
blog détaillé, participe aux débats du moment. Au fil des années, nous sommes
devenus dépendants de ces interactions virtuelles, ces petits signaux qui
traduisent des validations externes - notre besoin fondamental de nous sentir
aimés.</p>
<p><strong>Stalking et Fear of missing out</strong></p>
<p>Facebook nous a aussi confortés dans un autre comportement universel, plus
pervers: l'art d'épier les autres, dissimulés derrière des rideaux numériques,
l'écran de nos ordinateurs. Bienvenue dans le stalking, la possibilité
d'espionner les autres (son meilleur ennemi, son ex...) en regardant les bouts
de vie numérique qu'ils livrent sur leurs walls Facebook.</p>
<p>Ce besoin trivial, primaire, de surveiller les autres, quitte à perdre du
temps en cherchant leurs traces numériques sur Google; a été savamment
entretenu par les réseaux sociaux.</p>
<p>Ce même besoin psychologiques nous soumet au FOMO (fear of missing out), la
peur de manquer quelque chose, entretenue par la réseaux sociaux, dont je
parlais déjà dans <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/06/09/%22Stop-phubbing%22%2C-nouvelle-r%C3%A8gle-de-vie-sociale-avec-son-smartphone-%28en-particulier-dans-les-bars%29">
ce billet en 2014</a> (qui m'avait alors valu d'être plagiée par <em>Le Nouvel
Obs</em>, la gloire ;) Une nouvelle peur qui est née avec les premiers
smartphones (remember, le premier iPhone a été lancé en novembre 2017), où l'on
a pris l'habitude de consulter plusieurs fois par jour Twitter et Facebook -
comme de véritables fils d’informations, nourris en contenu par les
commentaires, photos, et autres contenus, postés au fil du temps. Il y a
quelques années, un ami, Stan, me disait avec angoisse qu'il avait "peur de
louper quelques chose sur Twitter". Et que, "comme allumer la radio", il y
jetait un oeil durant quelques minutes, de temps en temps.</p>
<p>Twitter et Facebook sont devenus des sortes de fils d'infos en continu, où
nous pouvons surveiller le déroulé de la vie de nos contacts, et de la vie tout
court.</p>
<p>Alors, serions-nous prêts à renoncer à tout cela ? Nombre d'articles
ont listé ces derniers jours la masse de données que Facebook a amassées sur
nous en quelques années, archivage géant de notre mémoire privée et publique.
Et tous ces souvenirs virtuels de notre "nouvelle vie" numérique qui risquent
de s'évaporer.</p>"Men, women & children", liaisons dangereuses par écrans interposésurn:md5:eb3ba42508ca10725036f68b88fef9752014-12-10T22:51:00+01:002014-12-11T08:38:47+01:00Capucine CousinCulture numériqueFacebookiPhoneMMORPGSpike JonzeTwitterwomen childrenYouPorn <div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/lR_lKig3toQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/lR_lKig3toQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p><strong>C</strong>ela commence par ces plans de foules, dans le métro, dans
la rue, dans un centre commercial, dans une cantine de lycée, où se superposent
des images d'écrans - des extraits de tweets, de chats, puis plus tard, de
pages Facebook. Ces enchevêtrements de mots parfois très intimes des
personnages du film qui tweetent, textotent, hésitent en écrivant des des
messages sur Facebook. C'est le cœur du film, une de ses originalités. Ces
images frappent déjà dans la bande annonce, il faut y voir <strong>une manière
nouvelle, qui casse les codes du cinéma classique, de mettre en scène notre
société numérique</strong>. Au passage, on notera <a href="http://www.slate.fr/culture/79106/gravity-affiche-twitter">cette mode</a>, sur
les affiches de films - dont du nôtre, évidemment - de citer des tweets en lieu
et place des extraits de critiques de films classiques.</p>
<p>Dans <strong><em>Men, women & children</em></strong>, sorti en salles
mercredi 10 décembre, Jason Reifman esquisse un état de lieu désenchanté des
effets de la culture Internet sur la société d'aujourd'hui. On y voit des
extraits de la vie - trop - numérique sur des habitants d'une banlieue
pavillonnaire américaine. Un brin moralisateur, Jason Reifman est tenté de
laisser entendre que ses personnages sont en partie malheureux à cause de cette
vie numérique. Un peu facile, certes. Le pitch donc: un ado accro au porno en
ligne, ce que son père (lui aussi adepte des Youporn cheap ;), découvre en se
connectant à son ordinateur dans sa chambre, un autre ado accro aux MMORPG, ces
jeux vidéo multijoueurs en ligne, une jeune fille qui suit de trop près les
conseils de sites "pro-ana", une mère parano adepte du cyber-espionnage de sa
fille, une autre mère qui, elle, met en ligne des images aguichantes de sa
fille adolescente...</p>
<p>Le réalisateur illustre ces faits de manière très concrète: la mère qui
flique littéralement sa fille (avec son consentement) en la géolocalisant sur
son smartphone, en parcourant régulièrement sa page Facebook et son profil
MySpace, et même les tréfonds de son ordinateur, l'ado anorexique qui se fait
conseiller sur un forum pro-ana lorsqu'elle est tentée de manger...</p>
<p><strong>Ultra moderne solitude "sociale"</strong></p>
<p><strong>De</strong> manière assez classique au cinéma (un peu à la manière
de l'excellent <em>Short cuts</em> de Robert Altmann), on y voit donc une
multitude de vies, d'histoires, qui s'entrecroisent. Avec un point commun, le
sujet du moment, <strong>le <em>Zeitgeist</em></strong> dont Jason Reifman
tente de s'emparer: les conséquences du tout-numérique, où comment les réseaux
sociaux multiples (Twitter, Facebook, les réseaux de gamers adeptes des MMORPG,
les sites de rencontres...) son devenus omniprésents dans nos vies. Au point de
créer de <strong>nouvelles formes d'ultra moderne solitude</strong> que
dénonçait Alain Souchon, et nos difficultés à communiquer avec ces réseaux
sociaux qui nous isolent autant qu'ils nous connectent partout dans le
monde.</p>
<p>On avait déjà vu Jason Reifman faire dans la satire féroce (super <em>Thank
you for smoking</em>) ou l'analyse sociologique un peu gnangnan (l’ambigu
<em>Juno</em>, ou le désir de maternité d'un adolescente), il fait de nouveau
dans l'analyse sociétale. Un peu simpliste et cliché. Avec, pèle-mêle, l'ado en
proie à se fantasmes à la sauce Youporn, un autre ado isolé par son jeu
vidéo... Sans compter les parents quadras las qui trouvent de nouveaux moyens -
sur ce maudit Web, toujours ;) - pour contourner leurs frustrations de couple,
soit ces nouveaux sites de rencontres extraconjugales - on note au passage le
<strong>placement de produit sur mesure</strong> qu'offre Jason Reifman au site
<em>Ashley Madison</em>, qui <a href="http://www.strategies.fr/actualites/marques/198163W/ashley-madison-ou-l-extra-pub.html">
a tenté son lancement</a> en France avec un coup de pub provoc'.</p>
<p><strong>Si</strong> l'ironie des débuts du film cède ensuite le pas à une
romance plus sage, ce qui m'intéresse ici est la manière innovante dont Reifman
tente de narrer les affres de notre nouvelle société numérique, rythmée par les
Twitter, Instagram, Facebook, YouPorn, et autres Tinder. <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/235009W/robots-series-tv-human-trop-human.html">
De rares fictions</a> ont mis en scène jusqu'à présent ce tournant : cela
a surtout été le cas de films d'anticipation, comme le remarquable <em>Her</em>
de Spike Jonze (que <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/03/19/%22Her%22%2C-quelle-voix-%28d%C3%A9sincarn%C3%A9e%29%2C-%C3%A8re-de-l-ultra-moderne-solitude">
je chroniquais ici)</a>, ou, dans une certaine mesure, <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2013/04/03/Des-%22hubots%22-plus-vrais-que-nature">la série</a> <em>Real
Humans</em>.</p>
<p><strong>Texto sur grand écran</strong></p>
<p><strong>Alors,</strong> comment représenter en images ces nouvelles manières
qu'ont les êtres humains de communiquer entre eux?__ Que faire du texto à
l’écran ? Comment l'intégrer le texto dans une fiction ? Après tout,
rien qu'en France, on envoie en moyenne 8 sms ou mms par jour, et même jusque
80 pour un adolescent. Le classique champ-contrechamp ne suffit plus. Pour
représenter cette société où l'on a nos regards fixés sur les écrans de nos
téléphones, tablettes et ordinateurs, Reifman ouvre donc <em>Men, Women &
Children</em> avec cette superbe scène de foule avec en "nuage" ces mini-écrans
de textos et messages sur Facebook que s'envoient les personnages. Un gadget
visuel qu'il abandonne au bout d'une bonne demi-heure, mais qu'il a donc été un
des premiers à tenter dans une fiction.</p>
<p>Le texto en surimpression, on l'a déjà vu, notamment, dans le film politique
<em>L’exercice de l’Etat</em> (Pierre Schoeller, 2011), ou encore la série
politique <em>Les hommes de l'ombre</em> (France 2, 2013/2014). On le vit
ensuite dans la série <em>House of cards</em> de Netflix, ainsi que la série
britannique <em>Sherlock</em> (2010) de la BBC. Au passage, une fois de plus,
la surimpression du texto permet de faire du placement de produit: non plus
simplement la pomme d’Apple, mais une interface, celle de l'iPhone, désormais
familier à tous, décidément entré dans notre quotidien.</p>7 ans avec mon iPhoneurn:md5:d71f26bb258785f595b79cc9aa1219dc2014-10-20T22:00:00+02:002014-10-23T08:12:02+02:00Capucine CousinCulture numériqueAssistant vocaliPhoneNicholas CarrPhubbingSiriSpike JonzeTwitter <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.iphone-addiction_m.jpg" alt="iphone-addiction.jpg" title="iphone-addiction.jpg, oct. 2014" /></p>
<p><strong>C</strong>'était le 27 novembre 2007: les premiers iPhone étaient
mis en vente en France. J'ai eu la chance de pouvoir tester, ces premiers
jours, un de ces étranges appareils "<em>combinant un téléphone, un baladeur
iPod et un terminal internet"</em> (comme on disait à l'époque), sous Edge, et
où on pouvait accéder à des contenus et services en effleurant du doigt des
applications mobiles.</p>
<p>Quelques mois avant, Steve Jobs présentait l’iPhone à un parterre de
journalistes médusés, laissant entendre qu’il allait présenter trois produits
différents, un pour naviguer sur le web, un autre pour lire de la musique et un
autre pour téléphoner, avant de préciser qu’il parlait bien d'un seul et même
appareil : l’iPhone.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/vN4U5FqrOdQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/vN4U5FqrOdQ?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Bien sûr, en l'absence d'AppStore, cet iPhone "1" ne pouvait pas encore
profiter des jeux ou des applications tierces, et arrivait juste avec les
applications que Apple avait pré-installées dessus. Au fil des années, Apple a
intégré à ses appareils la 3G, un GPS, une caméra, l'écran Rétina, un programme
d'assistance à reconnaissance vocale (Siri), un lecteur d'empreintes
digitales...</p>
<p>Mais ce qui est fascinant est que avec ce premier iPhone, il y a (seulement)
7 ans, j'ai découvert peu à peu des nouveaux usages, qui sont déjà entrés dans
notre quotidien. Au point qu'on a du mal à se rappeler comment était notre vie
"avant". Ca faisait quoi de pouvoir lire ses mails uniquement sur son PC ?
C'est devenu tellement naturel. L'iPhone a façonné une multitude de nouveaux
comportements. Lui, puis tous les smartphones suivants, ont rendu notre vie
réellement numérique, à portée de main, dans notre poche, et plus seulement sur
l'ordinateur posé sur le bureau.</p>
<p><strong>Ecran tactile, apps, réseaux sociaux mobiles</strong></p>
<p>L'iPhone était le premier appareil de geeks pour le quidam. Plus besoin de
manuel, autant pour la phase de démarrage que pour son utilisation, tant il
était intuitif, avec un design d'interface facile à utiliser et rassurant, et
joli. L'Apple touch, comme sur les Mac.</p>
<p>Déjà, il y a eu l'<strong>écran tactile</strong>, grand, tout lisse, sans
clavier, où on adresse des commandes non plus en appuyant sur des touches
physiques, mais en l'effleurant. Plus de touches pour taper des SMS ou composer
un numéro - touches que j'avais connues toute ma vie, du Minitel au PC - mais
un "clavier virtuel" qui s'affichait en bas de mon écran. La révolution: en
2007, il n'y avait que quelques start-ups et Microsoft avec sa table tactile
Surface qui testaient déjà ce nouveau mode d'interaction avec une machine. La
commande tacite, prémisse à la commande gestuelle, puis vocale...</p>
<p>L'iPhone c'était aussi la <strong>naissance des applis mobiles</strong>, ces
petites icônes qui permettaient d'accéder à un contenu ou un service en
effleurant l'écran. C'est grâce à elles que l'iPhone est devenu un couteau
suisse, avec une multitude de fonctions. Des applis bien plus ergonomiques et
légères (y compris en consommation de datas) que les sites web pour mobiles:
une aubaine pour tous les médias et marques qui se sont tous mis à créer
furieusement leurs "apps" à partir de 2007. Et bien sûr, la pépite pour Apple,
c'est son Appstore, et son diabolique système où il prélève une commission de
30% sur les apps payantes vendues.</p>
<p>Mais attention, on est peut-être cool mais (très) prudes chez Apple: pas
question d'accepter des <strong><em>apps "pour adultes"</em></strong> dans son
univers, comme <a href="http://www.20minutes.fr/web/399647-20100422-applis-mobiles-coquines-pornos-android-versus-iphone">
l'a rappelé Steve Jobs</a> en son temps...</p>
<p>Des applis, par ailleurs, à partir desquelles le mobinaute a pu, peu à peu,
faire des <strong>m-paiements</strong> en ligne, donc directement depuis son
smartphone, depuis ses billets de train sur Voyage-Sncf à des vêtements sur
Vente-Privée.com.</p>
<p>Avec cet Appstore, la marque à la pomme a pu populariser son autre pépite:
i<strong>Tunes</strong>, et un mode d'achat dématérialisé de musique à l'unité,
au morceau: des singles numériques en quelques sorte, facturés 99 centimes
d'euro par morceau. Car si 'iPod l'avait lancé, c'est bien avec mon iPhone et
son iPod intégré que j'ai encore plus pris l'habitude d'écouter - et d'acheter
- de la musique directement depuis mon smartphone. Une facilité - là encore
sans devoir allumer mon PC - qui m'encourageait à des achats compulsifs de
titres et d'albums.</p>
<p><strong>B</strong>ien avant les objets connectés, Apple a aussi inventé,
avec ces apps, des <strong>trackers d'activité</strong> qui permettent de
récolter une multitude de données sur nos comportements - et nous suivre à la
trace. Les marques adorent. Au passage, <em>"Ces apps sont une part de la gamme
des trackers d'activité destinés à aider les gens à collecter des datas et
informations sur leurs goûts et leurs vies, les analyser, et théoriquement, les
changer"</em>, rappelle <a href="http://bits.blogs.nytimes.com/2014/10/18/trying-to-live-in-the-moment-and-not-on-the-phone/?_php=true&_type=blogs&smid=tw-share&_r=0">
dans cet article</a> le <em>New York Times</em>.</p>
<p>L'autre révolution de l'iPhone, c'est qu'il a rendu les <strong>réseaux
sociaux mobiles</strong>. C'est lorsque Twitter est apparu en version mobile,
et surtout avec des "clients" (des apps dédiées), tel Echofon, que
l'utilisation de Twitter a explosé. Logique: on pouvait enfin tweeter,
retweeter, lire son "fil" de tweets en temps réel - et en permanence. Facebook
aussi a connu une seconde vie lorsqu'il a été transposé sur mobile.</p>
<p><strong>Culture du zapping, déconcentration et phubbing</strong></p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.621876__blenderss-banksy-s-latest-sketch-is-a-terrifying-reminder-of-your-iphone-addiction_m.jpg" alt="621876__blenderss-banksy-s-latest-sketch-is-a-terrifying-reminder-of-your-iphone-addiction.jpg" title="621876__blenderss-banksy-s-latest-sketch-is-a-terrifying-reminder-of-your-iphone-addiction.jpg, oct. 2014" /></p>
<p><strong>D</strong>onc, l'iPhone a façonné une multitude de <strong>nouveaux
usages</strong>, de nouveaux comportements dans notre quotidien. Il a créé le
marché du smartphone, <strong>cet appareil sur lequel téléphoner est devenu
secondaire</strong>: avant tout, on a pris l'habitude de surfer sur Internet,
de meubler chaque temps d'attente. On s'occupe les mains et l'esprit, on se
donne une attitude, comme avec la clope naguère. Regarder ses mails, surfer sur
les sites d'actualités, jouer les stalkers à propos de ses connaissances sur
Facebook, prendre le pouls de la vie sur Twitter, jouer bêtement au 2048...
tout en écoutant de la musique. L'iPhone a généré <strong>une foule de
micro-activités</strong>, qui permet à chacun de se créer sa bulle perso aussi
bien dans la file d'attente de la Sécu que dans le métro.</p>
<p>Il a changé mon quotidien. Quand je me réveille - au son du réveil de mon
iPhone, bien sûr - premier réflexe, avant de me lever, je regarde machinalement
mes derniers mails, et je prends "un shoot de tweets", comme se moquait mon
mec. De fait, comme le révélait une <a href="http://fr.slideshare.net/smobile/etude-deloitte-sur-les-usages-mobile-des-franais-en-2014">
récente étude</a> de l'institut Deloitte, 17% des mobinautes utilisent leur
téléphone dès leur réveil, et même 27% dans les 15 minutes qui suivent.</p>
<p>Il a changé ma vie (pour le meilleur?) avec une multitude de petits services
révolutionnaires, au gré des apps que j'ai téléchargées, depuis mes débuts avec
lui: Google Maps pour me repérer dans la rue avant mes rendez-vous, Shazam pour
"shazamer" (identifier) un titre de musique en cours de lecture... J'ai pris
l'habitude d'être joignable en permanence par appels vocaux, SMS, mails, tweets
et notifications diverses.</p>
<p><strong>M</strong>ais depuis que j'ai vu, en début d'année, le <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/03/19/%22Her%22%2C-quelle-voix-%28d%C3%A9sincarn%C3%A9e%29%2C-%C3%A8re-de-l-ultra-moderne-solitude">
brillant exercice d'anticipation</a> de Spike Jonze, "Her", où un écrivain
esseulé tombe amoureux de son assistant vocal intelligent, je me rends
davantage compte de la manière dont j'utilise mon téléphone.</p>
<p>En petit-déjeunant, en regardant la télé, et même en discutant, ou en
prenant un verre, j'en viens à le sortir machinalement, et caresser ce nouveau
doudou, au risque de faire preuve d'une nouvelle impolitesse de notre ère
numérique, le "phubbing", comme <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2014/06/09/%22Stop-phubbing%22%2C-nouvelle-r%C3%A8gle-de-vie-sociale-avec-son-smartphone-%28en-particulier-dans-les-bars%29">
j'en parlais ici</a> (je suis d'ailleurs ravie d'avoir <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140722.OBS4357/le-phubbing-ou-l-impolitesse-des-accros-au-smartphone.html">
inspiré ma consœur</a> du <em>Nouvel Obs</em> ;). Je suis aussi souvent
distraite par les multiples vibrations et pings venus de mon iPhone : la
faute aux apps dont j'ai activé les systèmes d'alertes: alertes médias, "pings"
de notifications de mon nom dans des posts Facebook ou tweets, sans compter les
SMS.</p>
<p><strong>P</strong>arfois, je sature. Je sens le besoin urgent de
déconnecter, alors qu'être injoignable est devenu un luxe, dont pour <a href="http://www.strategies.fr/etudes-tendances/etudes/194587W/branchez-vous-sur-la-france-des-deconnectes.html">
la nouvelle caste</a> des <strong>"déconnectés volontaires"</strong>. Le
smartphone a créé une nouvelle forme de zapping, où on lit des articles plutôt
court (adaptés à l'écran du smartphone), et on passe d'appli en sites
différents. Encore plus au gré des liens que l'on butine sur les réseaux
sociaux. Depuis que je suis utilisatrice (très) régulière de mon smartphone,
spontanément, je ferais moins l'"effort" de lire des articles longs ou des
livres d'une traite. La concentration sur un temps long n'est plus habituelle,
déjà à cause de Google, comme le soulignait déjà en 2008 <strong>Nicholas
Carr</strong> <a href="http://www.theatlantic.com/magazine/archive/2008/07/is-google-making-us-stupid/306868/">
dans son article</a> Is Google Making Us Stupid?</p>
<p>Comme dans "Her", dans les transports en commun, je vois une multitude de
gens seuls avec leur smartphone, dont ils fixent l'écran en le "scrollant" (le
faisant défiler) à toute vitesse, ou semblent parler tous seuls d'un ton
enjoué: souvent parce qu'ils téléphonent avec le mini-casque audio intégré,
parfois parce qu'ils utilisent l'assistant vocal Siri. Comme le démontre le
<em>New York Times</em>, le smartphone (et les réseaux sociaux), des outils de
communication, ont accentué la solitude de leurs utilisateurs.</p>"Sexe entre amis", "comédie romantique" version 2011 avec néo-yuppiesurn:md5:e8d4b203d26e9f40fddb47f9c4cdd39f2011-09-18T10:38:00+02:002011-09-18T20:02:09+02:00Capucine CousinCulture numériqueComédie romantiqueiPhonePlacement de produitsSex friendsSonyYuppies <div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/z-IKkexLVn0?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/z-IKkexLVn0?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Une "comédie romantique" en version 2011 avec des néo-yuppies qui baignent
dans la technologie - et l'omniprésence des marques : ce pitch de
<strong><em>Sexe entre amis</em></strong>, sur les écrans depuis 10 jours,
justifiait en soi que je parle ici de ce film, un des succès attendus au
box-office.</p>
<p>Au premier degré, il reflète la conception qu'a désormais Hollywood des
comédies romantiques. Plus de prince charmant classique ici, ni même de mari
rêvé ou d'amant, il est remplacé par le "sex friend" ou "fuck buddie", le bon
pote - amant occasionnel dans une situation réaliste assumée et encadrée par
les deux parties.</p>
<p><strong>Le prince charmant remplacé par le "sex friend"</strong></p>
<p><strong>P</strong>lus tôt dans cette année, <em>Sex Friends</em> mettait en
scène Natalie Portman et Ashton Kutcher dans une intrigue similaire, tout comme
dans <em>Love & autres drogues</em> ou encore <em>Mes meilleures
amies</em>. La question qui taraude le spectateur n'est plus "Vont-il coucher
ensemble?", mais "Vont-ils se mettre en couple?". En clair, <em>"Hollywood
semble avoir troqué le mythe du prince charmant contre le cliché du “sex
friend"</em>, comme le résume Diane Lisarelli dans <em>Les Inrocks</em>,
<a href="http://www.lesinrocks.com/cine/cinema-article/t/70319/date/2011-09-17/article/amis-amants-ou-maris-le-sex-friend-detrone-le-prince-charmant/">
qui m'a devancée avec ce papier</a>.</p>
<p>En tous cas, ce film emprunte à outrance certains codes des blockbusters:
esprit de compétition des protagonistes, mère de l'héroïne déjantée tendance
cougar, patriotisme à peine voilé, sans compter des placements de produits à
outrance (j'y reviendrai).</p>
<p><strong>Comédies sentimentales ringardisées</strong></p>
<p><strong>Ce</strong> qui est amusant est que ce film bat joyeusement en
brèche les "anciennes" comédies sentimentales, reléguées au rang d'antiquités.
Au début, à quelques secondes avant sa scène de rupture, un des personnages
cite <em>Pretty Woman</em> comme son film-culte: la référence en comédie
romantique hollywoodienne des année 90, où une Cendrillon prostituée sera
sauvée par un prince charmant milliardaire - ça tombe bien.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.youtube.com/v/-r8N6I4ENL4?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" width="425" height="350"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/-r8N6I4ENL4?version=3&hl=fr_FR&feature=player_embedded&version=3" />
<param name="wmode" value="transparent" /></object></div>
<p>Dans <em>Sexe entre amis</em>, Mila Kunis l'affirme, <em>“Je ne crois pas au
cliché hollywoodien du grand amour”</em>. Dans une séquence - assez cliché -
des deux potes qui regardent une vieille comédie romantique en buvant une
bière, Justin Timberlake se moque de la musique de fin de film, "vouée à nous
satisfaire avec une happy end censée rattraper la médiocrité du film". Le genre
de scène que l'on retrouve souvent dans les séries TV américaines, comme dans
"Beverly Hills 90210", où Kelly et Brandon visionnent (en bons potes)
<em>Casablanca</em> - la quintessence du drame romantique avec une femme fatale
pour héroïne.</p>
<p><strong>Néo-yuppies surconnectés</strong></p>
<p>Autre aspect que j'ai trouvé passionnant, la <strong>photographie de notre
génération</strong> (génération Y ?) qu'il offre, forcément en version plus
glamour. Nos deux "sex friends" sont des <strong>néo-yuppies des années
2010</strong>: ils ont des jobs branchés (lui devient directeur artistique pour
le magazine <em>GQ</em> - magnifique placement de produit dans le film au
passage ;), des apparts immenses (la crise immobilière ne semble pas exister à
New York)...</p>
<p>Surtout, ils sont <strong>surconnectés</strong>, et donnent l'impression de
passer d'écran en écran, entre smartphones, téléviseur, écran de PC et
tablette. Ce que reflète le montage du film, très rapide, où l'on a
l'impression de zapper d'une séquence à une autre. Justin Timberlake visualise
les pages du prochain numéro de <em>GQ</em> sur écran (Sony) ou sur iPad
(Apple), réserve expressément des billets d'avions pour son amis (sur
smartphone Sony Xperia), elle assure son job de chasseuse de tête en négociant
avec ses clients par visioconférences... Sans compter les échanges de SMS sur
mobiles. Sony a lui aussi droit à de maaagnifiques placements de produits
(toute une galerie). Même le générique de fin se veut un clin d'œil à notre
génération surconnectée: il défile de gauche à droite, par glissement des
écrans, que des doigts font glisser ou agrandissent, comme sur un iPhone ou un
iPad...</p>"Le chemin qui menait vers vous", premier roman-feuilleton pour iPhoneurn:md5:c3b41004c5b497737465f845b4aecd5b2010-02-28T17:50:00+01:002010-03-05T09:59:33+01:00Capucine CousinR&D, innovationsBDBD numériqueBlüpanCrowdsourcingiPadiPhoneWilliam Rejault <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.fevr10_Buro_eBay_010_m.jpg" alt="fevr10_Buro_eBay_010.jpg" title="fevr10_Buro_eBay_010.jpg, fév. 2010" /></p>
<p>(Les deux co-auteurs dudit roman... Eh oui, je leur ai fait prendre la pause
;) Crédit photo : C. C.</p>
<p>Un roman diffusé exclusivement sur l'iPhone, sous forme de feuilleton, par
épisodes téléchargeables, interactif (donc ouvert aux commentaires), qui plus
est écrit à 4 mains : il fallait oser. Dans une période où l'on est en
plein <strong>bouillonnement créatif</strong>, avec de nouveaux contenus, de
nouveaux formats qui émergent à l'heure de l'iPhone, des Readers, tablettes (et
bientôt l'iPad....) et autres supports nomades, cette initiative ne pouvait pas
passer inaperçue.</p>
<p>Il y a certes quelques précédents : des applis iPhone, comme Reader ou
S<a href="http://www.lexcycle.com/download">tanza</a>, permettent déjà de
télécharger et lire des eBooks sur iPhone. Des start-ups s'essaient aussi au
jeu du récit-feuilleton pour iPhone, que ce soit en <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/02/28/BD%20num%C3%A9riques%20lisibles%20sur%20iPhone%20(et%20bient%C3%B4t%20sur%20iPad)%20%C3%A0%20Angoul%C3%AAme">
BD</a> (comme je l'évoquais dans <strong><a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/02/28/BD%20num%C3%A9riques%20lisibles%20sur%20iPhone%20(et%20bient%C3%B4t%20sur%20iPad)%20%C3%A0%20Angoul%C3%AAme">
ce billet</a></strong>), ou en diffusant des romans initialement "papier" sur
iPhone, comme le propose <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2009/10/14/Livres-num%C3%A9riques-et-Readers-%3A-bient%C3%B4t-mainstream-ou-r%C3%A9serv%C3%A9s-aux-early-adopters">
SmartNovel</a> avec des auteurs tels que Marie Darrieusecq.</p>
<p>William Rejault vient de publier avec Laurent Lattore, <em>"Le chemin qui
menait vers vous"</em>, un roman-feuilleton, donc, diffusé exclusivement par
iPhone, via <a href="http://itunes.apple.com/fr/app/le-chemin-qui-menait-vers-vous/id352576374?mt=8">
cette application</a>. La story : un récit d'anticipation, situé en 2017,
où la France vis un semi-chaos, alors que Nicolas Sarkozy vient de décéder, et
que la pénurie d'essence et d'électricité (et donc de transports,
d'Internet...) a contraint les populations à s'adapter. En fait, les co-auteurs
ont été démarchés par la start-up <a href="http://www.blupan.com/">Blüpan</a>,
un éditeur d'application pour iPhone, qui voulait, du même coup, lancer son
appli idoine(et s'offre un joli coup de pub à cette occasion ;). Si William
Rejault, initialement blogueur (initialement infirmier, il est auteur du blog
Ron l'infirmier), qui vient de rejoindre LeFigaro.fr, a surtout une expérience
d'auteur "classique" (<em>"La chambre d'Albert Camus"</em>, ed. Privé,
<em>"Quel beau métier vous faites"</em>, documentaire <em>"Maman est-ce que la
chambre te plaît"</em>, et un <em>"roman de gare"</em> à paraître en
septembre), l'exercice n'était pas pour lui déplaire.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.lechemin__s.jpg" alt="lechemin_.jpg" title="lechemin_.jpg, fév. 2010" /></p>
<p>A la différence des manuscrits classiques, rendus intégralement à l'éditeur
avant publication, là, les auteurs <strong>écrivent au fur et à
mesure</strong>. <em>"Nous avons le début et la fin du roman, deux/trois
épisodes, et la trame générale. Nous nous retrouvons chaque démanche pour
préparer un des épisodes à paraître"</em>, m'expliquait cette semaine William
Rejault.</p>
<p><strong>Roman-feuilleton pour iPhone... et pour iPad (et plus si
affinités...)</strong></p>
<p>La lecture de ce <em>roman-feuilleton</em> particulier (avec au compteur 20
000 téléchargements, d'après les auteurs) est une expérience en soi : pour
ma part, j'ai trouvé un peu déstabilisant de lire les chapitres sur le petit
écran d'iPhone. Le récit (passionnant et accrocheur, on se laisse facilement
prendre par l'histoire) perd un peu en fluidité avec cette lecture hachée
induite par le petit format de l'écran. Il faut souvent faire défiler les pages
(l'aime bien le bruit de la page "papier" tournée, à chaque page), chaque
épisode représentant environ 10 minutes de lecture. Ce qui est passionnant est
que cela induit de nouvelles formes de lecture : dans le métro, les
transports en commun, durant des temps d'attente...</p>
<p>Une autre des grandes nouveautés : les auteurs revendiquent une
<strong>écriture interactive</strong> ! Dans une véritable logique de
<em>crowdsourcing</em> / <strong>co-création</strong>, ils se nourrissent des
commentaires des lecteurs, tant sur le fond que sur la forme. Avec parfois un
esprit critique impitoyable, que ce soit pour pointer les erreurs factuelles du
roman ou le style (comme sur les "<em>cliffangers</em>", concept issu des
séries télé, avec des chutes à suspense de fins d'épisodes censés servir
d'accroche pour l'épisode suivant).</p>
<p>De fait, en testant l'appli iPhone, outre les chapitres, une fonctionnalité
"Partage" permet de laisser son avis, que l'on envoie par mail vers <a href="http://www.lecheminquimenaitversvous.fr/">le site</a>, ou que l'on laisse sur
la page Facebook dédiée, ou sur le fil Twitter.</p>
<p>Une autre innovation me semble intéressante : le concept de
<strong>roman co-écrit à 4 mains</strong>, inhabituel dans les romans.
Indéniablement, le format d'épisodes interactifs facilite l'exercice. Mais
comment empêcher que le style d'un des auteurs n'empiète sur l'autre, et éviter
toute guerre des égos (j'ai connu cela moi-même avec un co-auteur potentiel
;) ? <em>"Parfois, le style de William ressort, à d'autres moments; il
s'efface derrière nous. Car le principal, pour nous deux, reste de porter le
livre, l'histoire. Souvent, l'un écrit un épisode, le deuxième rajoute, réécrit
avec ses propres éléments par-dessus"</em>, estime Laurent Lattore.</p>
<p>Le <em>business-model</em> est simple : un nouvel épisode est publié en
moyenne une fois par semaine sur l'AppStore d'Apple.Les 6 premiers sont
gratuits,puis le lecteur paiera 0,79 centime d'euro par pack de 3 épisodes.
Avec un total de 30 épisodes, "cela reviendra à 7,90 €au lecteur", précise
William Rejault. Le prix d'un livre de poche, l'interactivité et la
"portabilité" en plus, pour résumer...</p>
<p>Le vrai enjeu derrière tout cela, bien sûr - les co-auteurs l'avaient en
tête dès le début du projet - sera la <strong>déclinaison de ce
roman-feuilleton sur d'autres supports mobiles</strong>. Avec au premier chef,
bien sûr, la tablette iPad d'Apple (sur laquelle les applications iPhone sont
parfaitement compatibles). Parce que le format, plus grand, se prête davantage
à la lecture numérique. Et du coup, la mise en page va gagner en
esthétique : ils prévoient déjà d'insérer des illustrations, des photos,
pour la version iPad de leur roman.</p>
<p>Autre aspect, qui est loin d'être accessoire : <em>"c'est notamment la
technologie qui nous a permis d'être publiés"</em>,estiment les deux auteurs.
En clair, ces nouveaux supports, émancipés des circuits classiques des maisons
d'édition, pourraient constituer un nouveau circuit pour des auteurs d'un
nouveau genre.</p>
<p>Màj : merci à <strong><a href="http://owni.fr/2010/03/01/le-chemin-qui-menait-vers-vous-premier-roman-feuilleton-pour-iphone/">
Owni</a></strong>, <strong><a href="http://electronlibre.info/spip.php?page=article-syndic&id_syndic_article=2850">
ElectronLibre</a></strong>, et <strong><a href="http://www.lsdi.it/2010/03/04/anche-il-feuilleton-abbandona-la-carta-e-sbarca-sull%E2%80%99-iphone/">
Lsdi</a></strong> (Italie) pour les reprises :)</p>Les ados américains dopés à l'Internet non-stopurn:md5:19ccd3ad27e624d23342e36a812a12202010-02-24T14:01:00+01:002010-02-25T10:14:36+01:00Capucine CousinWeb2025 ex machinaDigital nativesFondation KaiseriPhoneSerious games <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.vasescommcts_m.jpg" alt="vasescommcts.jpg" title="vasescommcts.jpg, fév. 2010" /></p>
<p>Source image : Flickr/<a href="http://www.flickr.com/photos/28519648@N00/3356695149/">Louise Merzeau</a>
(sélection officielle du Mois de la Photo, Paris, 2008)</p>
<p>Les ados d'aujourd'hui seraient-ils des (futurs) drogués aux écrans ?
Je ne parle pas des écrans télés, qui était la drogue des ados de ma génération
- et qui serait en passe de devenir has-been aujourd'hui. Non, je parle des
écrans d'ordinateurs, laptops, netbooks et autres smartphones.</p>
<p>Encore la semaine dernière, <a href="http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iWzlIX-RduL9M92KEnNc0C3JjoNw">
cette étude</a> de Pew Internet and American Life Project a beaucoup fait jaser
(et gazouiller ;) sur le sujet. D'après celle-ci, les ados américains
délaisseraient les blogs au profit des réseaux sociaux tels que Facebook et
Twitter : seulement 14% déclarent avoir blogué en 2009, alors qu'ils
étaient 28% en 2006.</p>
<p><em>"Si vos enfants sont réveillés, ils sont probablement en ligne"</em>,
titrait le 20 février, avec un humour grinçant, le <strong><a href="http://www.nytimes.com/2010/01/20/education/20wired.html">New York
Times</a></strong>. Et de citer une étude de la Fondation Kaiser, d'après
laquelle les ados sont de véritables <em>nerds</em> en puissance. D'après cette
étude, réalisée auprès de 2 000 collégiens et lycéens (entre octobre 2008 et
mai 2009), les 8-18 ans consacrent en moyenne 7 heures et demie à leur écran
d'ordinateur, netbook ou smartphone - au-dehors des heures d'école. Soit une
heure de plus qu'il y a 5 ans, année de l'étude précédente. Il faut dire qu'ils
sont assez (sur)équipés : parmi les ados sondés, 7 sur 10 avaient une télé
dans leur chambre, et à peu près un tiers un ordinateur doté d'une coeexion
Internet dans leur chambre. Et encore, cette étude a été réalisée un peu avant
que les smartphones ne se développent chez les ados.</p>
<p>En clair, ils passent plus de temps sur leurs écrans que leurs parents sur
leur lieu de travail ! Qui plus est - mais cela a déjà été dit, dont par
mon confrère <a href="http://monecranradar.blogspot.com/2010/01/nos-cheres-tetes-blondes-sont-daffreux.html">
Jean-Christophe Féraud</a> - cette génération de <em>digital natives</em> a
pris l'habitude à 'être multitâches en quelque sorte : envoyer des SMS
tout en étant sur Facebook, et/ou le chat Facebook, MSN, son blog, consulter
ses mails sur Gmail, tout en regardant un clip sur son iPod... Et encore :
l'étude de Kaiser a été menée avait l'incursion de Twitter...</p>
<p>La fonction qu'utilisent le moins les jeunes sur leur téléphone
portable ? La voix ! Tellement plus simple d'envoyer des SMS ou de
chater, comme le montrait le film <em>"LOL"</em> - so bobo ;), mais assez
réaliste sur l'usage des technos par les ados. Et le seul moyen de
communication dont l'usage n'a pas augmenté est... le papier imprimé.</p>
<p>En fait, ils se serviraient davantage de leur portable multifonctions comme
réveil, comme radio, comme sorte de méga-clé USB pour stocker notamment des
fichiers MP3 (et donc pour écouter de la musique)... Il faut dire que les
nouvelles générations de smartphones sont d'une facilité d'utilisation assez
diabolique, grâce à des interfaces de plus en plus intuitives. Les dernières
générations des Blackberry sont des modèles plus simples à utiliser qu'avant -
du coup, ils commencent à envahir les cours de récré des collèges et lycées
huppés - car souvent, papa et maman refilent leurs Bberry à leurs rejetons
lorsque leur entreprise en reçoit un nouveau parc, comme l'expliquait
<em><a href="http://www.lesechos.fr/info/hightec/020242020190.htm">ce
papier</a></em> des <em>Echos</em>.</p>
<p>Mais les autres modèles de smartphones de chez LG et autres Samsung,
relativement bon marché et à l'interface - de plus en plus souvent tactile -
bien agréable, ont aussi les faveurs des ados. Je mettrais le cas de la tornade
iPhone un peu à part, encore trop cher pour nombre de djeuns. Mais clairement,
mettez un iPhone entre les mains d'une petite tête blonde : c'est
édifiant. Ma nièce de 4 ans 1/2 sait déjà ouvrir les applis comme une grande,
et joue sur l'iPhone de son papa avec les jeux (pour enfants) qu'il y a
installés. Ma soeur me racontait que sa fille avait déjà le réflexe de toucher
l'écran d'ordinateur, le croyant lui aussi tactile.</p>
<p><strong>Contrôle de la durée d'utilisation (à défaut du contenu ?) par les
parents</strong></p>
<p>Le contrôle du contenu par les parents ? Certes, il y a eu plusieurs
initiatives des pouvoirs publics. J'aime bien celle-ci, qui vient d'être
annoncée, avec <strong><a href="http://www.2025exmachina.net/jeu">2025 ex
machina</a></strong> , un <em>serious game</em> destiné à sensibiliser les
adolescents. Dans son premier épisode, ""Fred et le Chat démoniaque", qui se
déroule en 2025, on voit un certain Fred, un jeune trentenaire sur le point de
décrocher un contrat publicitaire important, qui voit son contrat compromis par
l'apparition d'une vieille photo de lycée compromettante sur le réseau social
<a href="http://www.amidami.net/">Amidami.net</a>. A l'internaute de l'aider à
effacer cette erreur de jeunesse. Dévoilé la semaine dernière, ce serious game
pédago a été produit par l'éditeur Tralalere, avec le soutien de la Commission
européenne et la participation du CNC, dans le cadre du programme <a href="http://www.internetsanscrainte.fr/">Internet sans crainte</a>. Les épisodes
suivants, qui paraîtront progressivement d'ici à l'automne 2010, auront chacun
pour thème un usage particulier du Net.</p>
<p>A côté de cela, clairement, c'est aux parents d'apprendre à leurs enfants à
"bien" surfer sur Internet. Un ami me racontait récemment qu'il a accepté que
sa fille pré-ado s'inscrive sur Facebook... A condition qu'il figure parmi ses
"friends" et puisse contrôler ce qu'elle y fait.</p>
<p>Mais encore dernièrement, une étude du Pew Internet Project en avait alarmé
bon nombre. D'après celle-ci, un ado sur sept muni d'un téléphoné portable
déclarait avoir déjà reçu des photos plus que suggestives par SMS. Les mêmes
chercheurs admettent que le "sexting" - que l'on voit aussi subrepticement dans
le film "LOL" - fait désormais partie de leur culture. Car chez les ados, la
photo dénudée peut être envoyée comme invitation, comme gage, ou... lors d'une
rupture.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.2025_m.jpg" alt="2025.JPG" title="2025.JPG, fév. 2010" /></p>
<p>Dans les faits, les parents peuvent difficilement contrôler ce que font
leurs enfants sur leur ordi, qui plus est s'ils en ont un dans leur chambre.
Les plus courageux, certes, installent un système de contrôle parental... Mais
les spécialistes commencent à penser que le véritable contrôle que les parents
peuvent exercer est celui de la durée d'utilisation. "Les parents peuvent
continuer de fixer les règles du jeu, c'est cela qui fait la différence",
explique un des chercheurs dans le papier du <em>NY Times</em>. Certes, c'est
plus difficile de le faire sur l'ordinateur "perso" de leur enfant que sur
l'ordinateur familial, mais ils continuent ainsi à jouer leur rôle de
parents.</p>Foursquare : vers les (vrais) débuts du Web social mobile à la sauce 2.0 ?urn:md5:372cb4fbe64efeb02a5ce04a19ec5b2d2010-02-07T18:50:00+01:002010-02-11T21:29:37+01:00Capucine CousinWebBrightkiteFoursquareiPhoneMetro CanadaMobiluckRéseau social mobileSocial mediaTwitterYuback <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.copiefoursquare_m.jpg" alt="copiefoursquare.JPG" title="copiefoursquare.JPG, fév. 2010" /></p>
<p>Vous en avez sans doute entendu parler, de <strong><a href="http://foursquare.com/">Foursquare</a></strong>, cette sorte de réseau social
mobile, par lequel chaque membre s'auto-géolocalise à partir de son application
iPhone (ou Blackberry, ou Android), pour dire où il est à l'instant T :
pour signaler un lieu qu'il aime bien, pour suggérer à ses contacts membres du
réseau à proximité de le rejoindre, ou... par simple narcissisme ;)</p>
<p>En avertissant de leur présence dans tel ou tel lieu, les internautes
gagnent des points, des <strong>badges</strong>, et ils peuvent même devenir le
Maire virtuel de la ville. Il s’agit en fait d’un réseau social qui permet de
signaler à ses amis où on se trouve, de se créer une nouvelle communauté (plus
axée sur la mobilité), tout en jouant. A noter que ce service a déjà été lancé
dans plusieurs capitales.</p>
<p>En fait, il y a déjà eu quelques tentatives (plus ou moins réussies) de
réseaux sociaux mobiles, parfois avec une dose de géolocalisation : avec
par exemple <strong>Mobiluck</strong>, <strong>Brightkite</strong>, ou encore
le réseau social de rencontres <strong>Yuback</strong>. Mais là, ce qu'il y a
de nouveau, est que l'on y ajoute une "couche" de
<strong>recommandation</strong> (donc de l'info à valeur ajoutée) apportée par
le mobinaute.</p>
<p>Alors, qu'est-ce que ça vaut ? Les premiers retours parmi les
twitterers que j'ai sondés (encore merci à eux :) sont... variés : "faut
laisser un peu de temps" pour voir, estime @ZaraA. <em>"Gadget"</em>, tranche
@ivalerio. A l'inverse, <em>"marrant, potentiel marketing énorme"</em> pour
@Delorme ; <em>"dire où l'on est une forme de signal social correspondant
à une usage déjà répandu"</em> sur d'autres réseaux sociaux (comme Facebook et
Twitter) pour @palpitt...</p>
<p><strong>Nouvel Eldorado pour les marques</strong></p>
<p>Dans quoi réside le vrai potentiel ? Sans doute, déjà, le système de
"<strong>badges</strong>" mais surtout les "<strong>tips</strong>", ces bons
plans signalés par Foursquare, qui vont des autres bonnes adresses du service
similaires (resto japonais, bar...) à celle où s'est localisé l'internaute, aux
réductions et autres <em>happy hours</em> offertes, comme par exemple ceci
-(merci @xmoisant pour le screenshot) :</p>
<p>Forcément, cela <strong>fait déjà saliver les agences de pub et les
marques</strong> : <em>"l'engagement des lieux via de la publicité ou des
tips est puissant (vu beaucoup d'informations) à Chicago"</em>, explique,
toujours sur Twitter, @xmoisant. De fait, en proposant une réduc sur mesure aux
connectés à Foursquare, rien de tel pour cibler une nouvelle clientèle...</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.foursquare__m.jpg" alt="foursquare_.jpg" title="foursquare_.jpg, fév. 2010" /></p>
<p>Source image : @xmoisant</p>
<p>D'ailleurs, comme le signale Kriisiis <a href="http://www.kriisiis.fr/index.php/tag/foursquare-for-business/">sur son
blog</a>, Foursquare permet aux entreprises (siège social, bar, resto...) de se
géolocaliser d'elles-mêmes, pour permettre aux clients (potentiels) de les
retrouver. Du me^me coup, elles se positionnent comme early adopters. Et,
<em>last but not least</em>, elles peuvent y faire du marketing (très) ciblé,
via l'API de Foursquare : <em>"ce qui peut vous permettre de récupérer un
grand nombre d’informations au sujet des « foursquare-users » qui
visitent votre organisme. Quel trajet ont-ils fait avant et après leur passage
chez vous ? Que visitent-ils, et donc, quels sont leurs centres d’intérêt
?..."</em>, précise Kriisiis.</p>
<p><strong>Premières applis Foursquare customisées par des médias</strong></p>
<p>Les médias commencent aussi à s'intéresser à cet outil de socialisation. Ca
tombe bien, alors que tous cherchent à mettre une dose de Web communautaire, en
ce moment, sur leurs sites. Le journal <strong>Metro</strong> du Canada a ainsi
déjà noué, fin janvier, un partenariat avec la start-up new-yorkaise, me
signale @eni_kao, pour ouvrir <a href="http://foursquare.com/metronews">cette
page co-brandée</a>.</p>
<p>D'après <a href="http://www.metronews.ca/toronto/canada/article/430567--metro-and-foursquare-announce-groundbreaking-partnership">
le communiqué</a>, Metro va ainsi ajouter son propre contenu éditorial au
service de Foursquare, et ses services propres, comme un système d'alertes pour
signaler aux membres d'autres membres à proximité. Une bonne manière pour Metro
d'attirer la communauté de Foursquare :)</p>
<p>Mais comment rattacher cela à son activité première - le journalisme et
l'actu ? L'argument est tout trouvé : <em>"Metro has always offered
readers the right information at the right time and place, and Foursquare lets
us take that to the next level"</em> (<em>"Metro a toujours offert la bonne
info au bon endroit, et Foursquare nous permet d'atteindre le niveau
supérieur"</em>), argumente Jodi Brown, directeur marketing et service
Interactif de Metro Canada. mieux, Metro se lance du même coup dans les
articles géolocalisés. Un exemple d'initiative à suivre...</p>
<p>Màj du 11/02 : merci à <a href="http://owni.fr/2010/02/09/foursquare-vers-les-vrais-debuts-du-web-social-mobile/">
Owni</a> et à <a href="http://www.aaaliens.com/6">Aaaliens</a> pour les
reprises / repérages :)</p>Premières applications mobiles frauduleuses : obligation de régulation par les AppStores ?urn:md5:a51037c0365235001e1825e9af7b35d32010-01-17T20:14:00+01:002010-01-17T21:04:20+01:00Capucine CousinPropriété intellectuelleAndroid MarketAppStore AppleiPhoneNew York TimesPhishing <p>Et voilà, il fallait s'y attendre. Tout nouveau service qui suscite
l'engouement est confronté, un jour ou l'autre, à des premiers obstacles, au
premier chef la contrefaçon, les détournements, ou encore des versions
vérolées.</p>
<p>Dans le domaine des <strong>applications mobiles</strong>, vendues sur les
AppStores avec le succès que l'on sait (voir par exemple <strong><a href="http://www.lentreprise.com/3/3/4/une-application-mobile-pour-votre-boite-pourquoi-pas_22087.html">
ici</a></strong>), on pourrait bien voir surgir, un jour, des <a href="https://blog.miscellanees.net/post/2010/01/10/Applis-mobiles-%22pour-adultes%22-%3A-c-est-parti">applis
érotiques</a> (voire plus) 'pour adultes'...</p>
<p><strong>Appli Android de fishing</strong></p>
<p>En attendant, cette semaine, le premier cas d'appli mobile délibérément
destinée à un usage frauduleux est apparu... Il rappelle fortement les cas de
mails de <strong><em>fishing</em></strong> diffusés par e-mails (sous forme de
spams), qui visaient à récupérer les données bancaires d'internautes distraits.
L'application mobile publiée par <strong>Droid09</strong>, proposait aux
utilisateurs de se connecter à leurs comptes de la banque américaine Credit
Union pour les gérer à distance, depuis leur téléphone portable.</p>
<p>Cette application était frauduleuse, et récupérait les données des
utilisateurs pour le compte d'un tiers. Les identifiants et mots de passe de
connexion étaient donc volés, et ce dans le but de se connecter aux comptes,
comme dans les affaires de fishing. L'affaire a été révélée par l'entreprise de
sécurité informatique Sophos.</p>
<p>Mais du coup, une autre question sous-jacente surgit : quid de la
<strong>responsabilité des éditeurs d'applis mobiles</strong> dans ce genre
d'affaires ? Les propriétaires d'AppStores (Apple, Google dans le cas de
l'Android Market...) , ne sont-ils pas censés trier sur le volet leurs futures
applis, et les valider avant leur lancement . Or ici, cette application, qui
était proposée sur l'Android Market, a été approuvée par ses administrateurs...
Avant d'être retirée, une fois la fraude constatée.</p>
<p>En clair, les propriétaires de "magasins" applications mobiles en ligne
seront-ils être garants de leur fiabilité ? Il y avait déjà eu un
précédent, avec le ver Rick Ikee qui circulait sur des iPhones déverrouillés,
utilisant donc des applis non-vérifiées par Apple (un point pour Apple,
donc).</p>
<p><strong>Propriétaire d'AppStore = régulateur ? Le cas des 'fausses'
applis iPhone NY Times</strong></p>
<p>Et c'est sur cela que risquent de pêcher les téléphones sous Android :
autant Apple est très regardant sur les nombreuses applications proposées par
des développeurs sur l'AppleStore (le processus de validation peut prendre
jusqu'à 1 mois), autant le processus de validation des applis est connu pour
être extrêmement léger du côté de l'Android Market. A moins que Google ne
prêche l'<strong>auto-régulation</strong>, et laisse la responsabilité à ses
utilisateurs de choisir à bon escient (autant que possible ;) dans une jungle
d'applis peu triées... Ce qui risque de le discréditer.</p>
<p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/.nytimes_iphone_m.jpg" alt="nytimes_iphone.jpg" title="nytimes_iphone.jpg, janv. 2010" /></p>
<p><a href="http://influx.joueb.com/">Source</a> image</p>
<p>Mais Apple n'est pas forcément prêt à enrôler systématiquement ce rôle de
super-régulateur, notamment face à des "fausses" applis mobiles qui surgissent.
Comme signalé <strong><a href="http://mediamemo.allthingsd.com/20100114/is-that-a-real-new-york-times-app-or-a-fake-apple-doesnt-want-to-know/">
sur le blog Mediamemo</a></strong>, cette autre affaire pourrait faire du
bruit : face à deux applications iPhone du New York Times qui pourraient
s'avérer être des fakes (ou en tous cas des versions non-officielles), Apple
<em>"ne veut pas savoir"</em>. Concrètement, on trouve actuellement sur
l'iTunes Store l'<a href="http://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/browserRedirect?url=itms%253A%252F%252Fitunes.apple.com%252FWebObjects%252FMZStore.woa%252Fwa%252FviewSoftware%253Fid%253D284862083%2526cc%253Dus%2526mt%253D8">application
iPhone officielle</a> du NY Times (gratuite et bien pratique), ainsi que...
deux différentes applis iPhone pour le NY Times, “New York Times Mobile
Reader", proposées pour 0,99 cents chacune. Actuellementl e service juridique
du quotidien planche sur le problème, signalant qu'AUCUNE des deux applis n'est
autorisée.</p>Des BD sur un mobileurn:md5:f6db2ab03e955e5e7a4a0beae919ab052009-07-05T20:28:00+02:002009-07-05T20:28:00+02:00Capucine CousinR&D, innovationsAquafadasAve!ComicsBDiPhone <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/./.avecomics_m.jpg" alt="avecomics.JPG" title="avecomics.JPG, juil 2009" /></p>
<p>J'aime bien cette initiative innovante d'<a href="http://www.ave-comics.com/">Ave!Comics</a>, qui propose aux fans de BD de les
adapter pour qu'ils les lisent... sur leur téléphone mobile ou leur ordinateur.
Le service est proposé pour les principales marques de mobiles (iPhone, iPod
Touch, HTC, Blackberry, Nokia, Sony Ericsson). On peut y lire les BD, et zoomer
si on le souhaite sur les images. La solution a été développée avec la start-up
<a href="http://www.aquafadas.com/fr/">Aquafadas</a>, initialement un éditeur
de logiciels sur Mac. A la clé : la lecture digitale de la BD, et
surtout,une <strong>plateforme de vente et de téléchargement de
BD</strong> : la BD devient un nouveau contenu, qui s'ajoute aux textes,
musiques, vidéos... Le business moddel est imparable : Aquafadas pourra
<strong>faire payer aux éditeurs de BDs la prestation technique (l’”encodage”
!) de conversion au format numérique</strong>.</p>
<p>Pour éviter une lecture de BD case par case, et donc trop
fragmentée,Ave!Comics propose un lecteur qui permet de voir plusieurs cases de
BD d'un coup d'oeil, et de zoomer sur certaines. Mais cette déclinaison est
visiblement disponible seulement pour l'ordinateur.</p>
<p>Du coup, je me demande ce que donne la lecture sur son mobile, où il faut
lire la BD case par case pour que l'affichage soit assez grand. Il faudra que
l'oeil s'habitue à ce mode de lecture particulier : sur le papier, on
passe rapidement de case en case sur une page. Je ne sais pas si, avec ce mode
de lecture sur mobile, le lecteur si laissera aussi facilement porter par le
fil de l'histoire ? A vrai dire, est-ce que tout les formats sont
déclinables sur mobiles ? Aquafadas a trouvé la parade: une technologie
pour transformer une BD papier en film d’animation que l’on regarde sur son
mobile. J'ai testé, en téléchargeant le dernier 'Lucky Luke,' et il vrai que le
passage au mobile n’enlève rien (ou presque...) par rapport au papier, grâce à
la scénarisation de l’album.</p>
<p>En tous cas, pour assurer son lancement, Ave!Comics a noué un partenariat
avec l'éditeur Les Humanoïdes associés pour distribuer vingt de ces séries
phares depuis l'application d'Aquafadas sur téléphones portables, notamment la
saga SF de Moebius, L'Incal. Par ailleurs, avec les éditions Dargaud, ils ont
sorti une version numérique du dernier Lucky Luke, en vente à 4,99 € sur
iTunes.</p>Le nouveau modèle économique qu'incarne l'iPhoneurn:md5:90ef2aaa11d9783bf3c0d600b476a29c2007-12-23T11:38:00+01:002007-12-23T12:00:44+01:00CC3345-GANDIMarketing & consoiPhoneiPodiTunesOrange <p><img src="https://blog.miscellanees.net/public/iphone.jpg" alt="iphone.jpg" /></p>
<p>A la veille de Noël, il m'a semblé utile de consacrer un billet à l'iPhone,
qui sera sans doute un des produits high-tech les plus offerts en cette fin
d'année - déjà 30 000 avaient été vendus en France une semaine après son
lancement mi-novembre, je serais curieuse de connaître les derniers
chiffres...</p>
<p>Je n'aborderai pas la queston d es innovations technologiques et de design
q'incarnent l'iPhone, ne fut-ce que par sa surface tactile et le mode de
navigation assez uniques, que j'ai eu l'occaasion d'apprécier - j'ai la chance
de posséder un iPhone :) puisque je ne suis pas journaliste spécialisée
produits :) d'autres le font beaucoup mieux que moi. Voir notamment <a href="http://audioblog.fr/archives/2007/12/01/quelques-jours-avec-un-iphone/">cet
excellent billet</a> sur le blog de Luc Saint-Elie.</p>
<p>Ce qui m'intéresse ici est le <strong>nouveau modèle économique</strong>
qu'impose Apple en lançant l'iPhone.</p>
<ul>
<li>D'abord, parce que <strong>tout acquéreur d'un iPhone est obligé, pour le
pré-installer, de télécharger iTunes</strong> - logiciel propriétaire, bien que
téléchargeable gratuitement en ligne. Soit dit en passant, l'heureux
propriétaire d'un iPhone se voit obligé d'entrer une multitude de données
personnelles pour activer son compte iTunes - iPhone. Du genre entrer son
adresse decourriel, son adresse postale, son âge... et même son <strong>numéro
de carte bancaire</strong>. Autrement dit, Apple considère que dès que vous
possédez un iPhone, vous êtes potentiellement futur acheteur de produits
payants sur iTunes (du genre sonneries de portable ou morceaux de musique pour
'instant).</li>
</ul>
<ul>
<li>Ensuite, parce que, pour pré-sintaller votre iPhone, vous devez - aussi -
<strong>disposer d'une plateforme récente</strong> : Windows XP SP 2 ou
Windows Vista ou PC, et la dernière version de Mac Eos si vous êtes sous Mac.
Bref, j'imagine que beaucoup, comme moi, qui étaient restés au bon vieux
Windoiws XP ont dû trouver une solution au plus vite pour installer leur
iPhone. Une bonne manière de faire tourner le business des logiciels :) Puisque
le Français lambda renouvelle son ordinateur au mieux tous les 5 ans...</li>
</ul>
<ul>
<li>Autre fait inédit, la manière dont apple entend rendre ses nouveaux abonnés
"rentables". L'opérateur Orange a arraché l'exclusivité de distribution de
l'iPhone en France... en consentant à reverser une part importante du revenu
généré par chacun de ses abonnés. Au point que "avec des abonnements facturés
par Orange de 49 à 119 euros par mois, Apple encaissera au minimum 100 à 240
euros en moyenne par client sur 24 mois, estime le cabinet Sia Conseil, sur la
base d'un reversement de 10 %, et sans compter les dépassements de forfaits et
les autres services utilisés", décrypte <a href="http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39375942,00.htm">ce très
intéressant article</a> de ZDNet.</li>
</ul>
<p>J'ajouterai que Apple entend appliquer le même schéma esquissé avec
l'iPod : <strong>tirer un maximum de revenus de chaque client</strong>, en
proposant progressivement une gamme de <strong>produits dérivés</strong> autour
de son nouveau produit-phare. Comme pour l'iPod, on verra peu à peu apparaître
une kyrielle d'accessoires - pochettes de protection (pourquoi pas signées par
des designers), éventuellement compléments tels qu'un stylet, un clavier...
Viendront aussi des <strong>logiciels</strong> complémentaires (propriétaires
évidemment) à télécharger via iTunes, pour combler les manques actuels de
l'iPhone.</p>
<p>Ce ne sont que des suppositions, bien sûr :). RDV dans quelques mois...</p>Fausse pub iPhone, ou les vertus du buzzurn:md5:6752c8b27693222ca020ae00aac1bac42007-06-07T10:27:00+02:002007-06-07T10:27:00+02:00CC3345-GANDIPubAppleiPhone <p>L'<strong>iPhone</strong> d'Apple n'est pas encore sorti — attendu le 29
juin aux Etats-Unis et en décembre pour l’Europe — mais il fait énormément
parler de lui. Avec notamment <a href="http://fr.techcrunch.com/2007/06/06/fausse-pub-iphone-a-surtout-ne-pas-rater">cette
fausse pub</a> qui circule sur la Toile. Les véritables démos sont <a href="http://www.apple.com/iphone/ads/ad2/">là</a>.</p>
<p>A propos de l'iPhone, à lire dans le mensuel "Management" de juin, un
benchmark très instructif entre l'iPhone et les autres mobiles "multimedias",
qui relativise beaucoup les aspects innovants de l'iPhone, sous la plume
d'Amaury Mestre de Laroque.</p>