De quoi se sentir plus anti-vidéosurveillance que jamais... J'en parle dans Les Echos d'aujourd'hui (article là, accès libre pour les non-abonnés à partir de demain), le président de la CNIL Alex Türk s’inquiète des projets européens de vidéosurveillance, pour le moins préoccupants en termes de respect de la vie privée et de conservation des données personnelles d'individus par des sociétés privées...
Avec notamment le projet OpTag, doté d’un budget de 20 millions d'euros, carrément financé par la Commission européenne : il vise à pister les passagers aériens avant leur embarquement, par la vidéosurveillance et des puces RFID insérées dans les billets. Officiellement, il s’agirait de « repérer les 5 % de flâneurs qui retardent le départ des avions en traînant dans l'aérogare » - sic. Une justification absurde, qui montre que les initiateurs d'un tel projet cherchent à peine à masquer son caractère liberticide... C'est finalement cela qui est le plus flippant : leur certitude que ce projet verra de toute manière le jour.
En France, le thème de la vidéosurveillance est pour le moins épineux, alors que le ministère de l’Intérieur veut tripler, en deux ans, le nombre de caméras sur la voie publique, pour passer de 20 000 à 60 000. Et que la Place Beauvau vient de lancer la Commission nationale de la vidéosurveillance (voilà pour la présentation officielle) - contestée par la CNIL - participent des élus, des juristes, des représentants de la police, de la gendarmerie et des transports publics... mais pas de représentants d'associations, telles que Souriez vous êtes filmés.