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mercredi 20 novembre 2019

Comment les deepfakes débarquent en politique

Matteo Renzi, ancien ministre de l'Intérieur italien, et fondateur du nouveau parti Italia Viva, est assis dans un bureau luxueux, face caméra, entre une peinture et un buste style Renaissance, juste avant le tournage d'une interview en duplex. Un technicien vérifie si le son fonctionne, puis sur ces images tournées à son insu, il insulte plusieurs personnalités politiques du pays dont le président du Conseil Giuseppe Conte et le ministre des Affaires étrangères Luigi di Maio, bras d'honneur à l'appui.

Réalité? Trucage? La performance a choqué des téléspectateurs Italiens, qui ont vivement réagi sur les réseaux sociaux face à la diatribe de l'ancien premier ministre. Mais ce n'était pas Matteo Renzi qui paraît. En y regardant de plus près, la voix et les gestes sont différents. Même le visage semble déformé.

La séquence a été diffusée le 23 septembre dernier à la télévision italienne, dans l'émission satirique "Striscia la notizia", à mi-chemin entre "Quotidien" et feu "Les Guignols de l'info". L'émission a tourné les images avec un imitateur reprenant la voix et la gestuelle de Renzi, et a appliqué sur son visage, en utilisant une technologie d'intelligence artificielle, le visage de l'ancien ministre. Sur son site web, la production de l'émission explique que ce résultat est "pour le moment unique au monde". Les publications sur les réseaux sociaux ont souligné immédiatement, qu'il s'agissait d'une parodie, mais ce n'était pas le cas de la version diffusée à la télévision.

Plus inquiétant : le principal intéressé, Matteo Renzi, s'est amusé de cette parodie. "L'imitation est parfaite, mais c'est une imitation", écrivait-il sur son compte Instagram, en omettant la portée dangereuse de montages d'un tel réalisme. Avant de faire son mea culpa, plus tard, sur sa page Facebook : "Effectivement, j'ai sous-évalué la portée potentiellement dévastatrice du deepfake, la nouvelle technique de pointe des fake news", dit-il.

Les deepfakes: ces vidéos, où l'on injecte une dose d'intelligence artificielle, à des fins parodiques - ou de désinformation - c'est peut-être un des prochains outils de manipulation politique, en particulier pour la prochaine campagne des élections présidentielles américaines de 2020, qui est déjà engagée. Il y a quelques années, ces deepfakes étaient une nouveauté, créées par des codeurs amateurs. Aujourd'hui, leur conception est facilitée par des services et start-ups qui les proposent à prix réduit.

L'application mobile DeepNude, tout Comme l'appli chinoise Zao sortie en août, permettent de coller des visages facilement sur des images existantes. Pour l'heure, on peut seulement sélectionner une banque de séquences vidéo prédéfinie, mais l'application, simple à l'usage, a suscité de nombreuses inquiétudes. L'outil Zao a par exemple permis en février dernier à l'émission "Complément d'Enquête" de France 2 de faire dire à Emmanuel Macron qu'il se lançait dans la télévision.

On imagine les dérives possibles. "Des clips frauduleux de dirigeants d'entreprises pourraient faire couler des sociétés. Des vidéos ou bandes son audios de dirigeants de banques centrales pourraient faire osciller les marchés financiers", s'inquiétait récemment le Wall Street Journal, dans une longue enquête.

D'autres cas de duperie par des deepfakes vidéos se sont déjà déroulés ces derniers mois : en mai dernier, le parti socialiste flamand, en Belgique, a publié une fausse vidéo de Donald Trump appelant la Belgique à quitter l'accord de Paris sur le climat. La révélation de la supercherie ("Tout le monde sait bien que le changement climatique c'est faux... comme cette vidéo") n'étant pas sous-titrée, elle a été prise comme telle par une partie des internautes.

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Autre exemple récent, un discours au ralenti de Nancy Pelosi, présidente (démocrate) de la Chambre des Représentants des Etats-Unis depuis 2019: cette vidéo s'est répandue via des médias conservateurs, et les critiques de la femme politique l'ont prise comme preuve d'un supposé problème mental ou d'une maladie- même Rudi Giulany, l'avocat de Donald Trump, l'avait alors retweetée, avant de la supprimer, en défendant son choix. Trump lui-même a posté une autre vidéo déformée de Nancy Pelosi, qui est toujours en ligne - elle compte plus de 30 000 retweets et 90 000 likes.

La réplique ne s'est pas faite attendre: des start-ups proposent maintenant des apps et services de vérifications de vidéos. Comme l'appli américaine Amber, ou encore la start-up Deeptrace.

dimanche 16 décembre 2012

Campagne 2012 de Barack Obama : marketing politique + Big data

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35 millions de "friends" sur Facebook, 24 millions de "followers" sur Twitter, mais aussi, bien sûr, plus de 775 500 retweets de son tweet Four more years, annonçant en direct sur le média social sa réélection...

Pas de doute, la campagne électorale de Barack Obama, cette année, a été plus "digitale" que jamais. Avec une véritable machine de guerre de marketing en ligne. Pour la décrypter, des agences digitales (Spintank, La Netscouade, La Fonderie), et la revue Regards sur le numérique (éditée par Microsoft) avaient invité pour un débat à la Gaïté Lyrique, la semaine dernière, l'équipe digitale de la campagne d'Obama. Un véritable cas d'école, où ces (à peine) trentenaires montraient très sérieusement (certaines) de leurs recettes au fil de leurs slides, tout en jurant qu'il ny a rien de nouveau, "les entreprises ont employé ces méthodes bien avant nous", dixit Ethan Roeder, le Mr Big data de la campagne. Pourtant, il y a bien des communicants de grosses entreprises ou d'agences de pub dans le public de l'auditorium, pour suivre cette leçon...

C'est une lapalissade, la com' politique utilise une sélection d'outils venus du marketing. Il y a bien sûr la très forte présence numérique de Barack Obama sur les médias sociaux: Facebook, Twitter, Tumblr, mais aussi le plus confidentiel site communautaire de social bookmarking Reddit...

Mais le coeur de cette campagne digitale, c'était le fundraising, la levée de fonds, qui aura permis, in fine, de lever 690 millions de dollars, explique Teddy Goff, 27 ans, ex-directeur digital de l'équipe Obama for America. Comment motiver les internautes-militants (ou simples sympathisants) à donner, et inciter leurs amis à donner pour financer la campagne d'Obama?

Il y a bien sûr la classique campagne d'emailings. Mais affutée, avec 26 types de mails, tels qu'affichés sur une des slides, aux argumentaires différents qui étaient envoyés, selon les types de cibles identifiées: "Thankful every day" ; "Michelle time" ; "The most popular Obama"… Là encore, il s'agissait d'inciter les sympathisants d'Obama déjà présents sur la base d'e-mailings de la campagne de 2008 à motiver leurs amis. Chaque mail d'appels aux dons était préalablement testé auprès de 18 groupes, avant son envoi massif. Autre canal testé, les SMS de relance.

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Pour le fundraising, il y avait aussi quelques outils technos bien pensés. Tel le service Obama for America’s Quick Donate, distingué par Mashable dans les innovations techno-politiques de l'année, qui permettait, en un clic, d'effectuer une donation par carte bancaire sur le site dédié, par email ou par SMS, rendant ainsi les donations "sans contact".

Des outils technos que l'on retrouve aussi dans le dispositif prévu pour gérer et impliquer les supporters dans cette campagne très "sociale". Avec une hiérarchisation, des 2,165 millions de bénévoles enregistrés aux "core team members", explique Betsy Hoover, directrice de l'organisation online. Un tableau de bord ("Dashboard") permettait ainsi à chaque volontaire d'afficher dernières activités, équipe, événements, ressources, messages etc. ''Trip Planner'', une sorte de Couchsurfing.com version militante permettait aux militants d'organiser et partager leurs transports et logements dans les 50 Etats. Et de fait, les militants ont effectué plus de 146 millions de porte-à-porte et appels téléphoniques en 2012...

Autre outil malin, GottaRegistrer, l’appli mobile d’Obama pour inscrire les électeurs - aux Etats-Unis, les partis s’occupent de les inscrire. Map Maker, permettait aux internautes de voir quels projets près de chez eux avaient été financés avec le controversé Recovery Act.

Mais cette année, c'est le data management qui a été une des nouvelles armes du staff (et de la victoire) d'Obama, chargé de faire le tri, dans des tableaux Excel, des données récoltées sur les votants, mais aussi dans les quelques 24,1 millions de conversations sur les médias sociaux. Et voici les données récoltées par l'équipe d'Obama sur les électeurs américains, nous livre Ethan Roeder, en toute transparence, sur ce slide. Nom, adresse, âge, ethnie, revenu probable, propriétaire ou pas... Rien que cela.

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Que savait l'équipe d'Obama sur les électeurs américains? via @RSLNMag

jeudi 23 février 2012

Quand les candidats dévoilent leurs playlists

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Comment montrer que l'on est branché, familier avec les technologies, les réseaux sociaux et les nouvelles formes de consommation culturelle, tout en donnant l'impression de livrer - un peu - sa culture musicale ? Barack Obama a inauguré cette nouvelle tendance au début du mois, en dévoilant le 8 février sur son profil Twitter sa playlist musicale sur Spotify. Un coup de pub inespéré au passage, pour la start-up suédoise de streaming musical, qui ne boudait pas son plaisir le jour-même, et se fendait d'un communiqué de presse.

Une playlist d'une trentaine de titres, très... politique, avec un équilibre entre les groupes pour teenagers (No Doubt), indépendants (Arcade Fire, Sugarland), pop-rock 80s (U2, Bruce Springsteen)... Très majoritairement US, pas de world music ou de musique classique. Et une symbolique aussi très politique de certains titres ("Raise Up", "Stand Up", "No nostalgia", "Everyday America", "Home", "My town")...

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En tous cas, les deux principaux candidats français ont tôt fait de reprendre le concept. Après tout, Barack Obama a été à la pointe de la communication politique sur Internet en 2007, autant reprendre ses recettes... Nicolas Sarkozy annonçait ce matin sur son fil Twitter que ses "classiques sur Deezer" (on remarque ici le recours à une boîte française de streaming musical), dévoilés sur sa page Facebook. Au programme, 9 titres, tous français, excepté le classique du rock'n roll "Love Me Tender" d'Elvis Presley. Sinon, du Brassens, Enrico Marcias, Julian Clerc, Aznavour, et - seule femme - Carla Bruni (forcément). Mention spéciale pour les titres très France profonde ("Chanson pour l'Auvergnat", "Les gens du Nord").

Au passage, l’internaute curieux découvrira les goûts cinématographiques du locataire actuel de l'Elysée, qui ne prend guère trop de risques: il est (forcément) fan des films à succès Une séparation, Intouchables, l'oscarisable The Artist, Des hommes et des dieux...

Quant au candidat François Hollande, comme l'a relevé Vincent Glad sur Twitter aujourd'hui, il a été amené à dévoiler sa propre playlist, sollicité par le blog skeudsleblog. Au programme ici, 10 titres, eux aussi presque tous français (à la seule exception du tube "Rolling in the deep" d'Adele - fédérateur et sans risques...). La moyenne d'âge des chanteurs est bien plus jeunes que la playlist précédentes, et on admirera l'effort d'avoir une palette variée, entre classique 80s (Jean Louis Aubert, "Temps à Nouveau"), voire très classique (Léo Ferré, "Jolie Môme"), plus contemporain mainstream (Olivia Ruiz, "Elle panique", Nolwenn Leroy, "Ohwo"), avec forcément une dose de titres engagés (le fameux "Chant des partisans" repris par Les Motivés en 2007, ou émouvants - terriblement bobo ("Pourquoi battait mon cœur" d'Alex Beaupain, issu de la B.O. des Chansons d'amour du très parisien Christophe Honoré).

Une nouvelle arme de com' politique assez habile: rien de tel que des titres ou groupes connus pour fédérer, des internautes-électeurs sensibles à ce côté "je livre mes goûts perso, ce que j'écoute sur mon lecteur MP3". Mais peut-être et surtout le gadget politique absolu, et finalement très secondaire. Affligeant, très léger, simple accessoire séduisant. A prendre donc au second degré...

dimanche 6 septembre 2009

Quand Nicolas Sarkozy bidonne sa visite d'usine Faurecia à l'aide de figurants

C'est le bad buzz de la semaine, la faute grave de communication politique, un joli scoop (de l'ordre du devoir citoyen) réalisé par nos confrères belges de la RTBF, que n'aurait pas dénié l'émission Arrêts sur images.

Le JT diffusé hier dévoilait donc cette visite dans une usine, très préparée à l'avance... à l'aide de figurants. Lors de son premier déplacement en cette rentrée (dans l'Orne), pour "éviter les dérapages", les communicants de l'Elysée ont "choisi une usine flambant-neuve, mais dans un secteur en difficulté" , Faurecia. Echanges de mots rapides avec des apprentis, présentation du PDG... Rien de tel qu'une usine à accès unique, bien contrôlé, en pleine campagne normande", pour éviter les débordements, explique d'emblée le journaliste Jean-Philippe challer. Mieux, "on fait venir des employés d'autres sites", pour gonfler les équipes, précise aussi le journaliste : des figurants, "qui sont, paraît-il, tous volontaires".

On avait déjà vu ce même phénomène, encore cet été avec Luc Chatel, lors de sa visite d'un Intermarché pour constater la "baisse" des prix des fournitures scolaires. Une visite préparée à l'aide, visiblement, de militants UMP locaux, comme en parlait notamment cet article du Monde.

Un vrai bon boulot de journaliste donc : un sujet de JT, mais dont les images sont décryptée dans le JT même. Le sujet circule à toute vitesse sur le Toile via YouTube. Enjoy...


Sarkozy bidonne sa visite d'usine à l'aide de figurants Faurecia Orne Flers Caligny RTBF

mardi 7 avril 2009

Dîner de blogueuses (et de journalistes !) avec NKM sur l'économie numérique

dîner NKM

Bon alors voilà. Un peu plus de deux mois après son arrivée au secrétariat d'Etat à la Prospective et du Développement de l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet organisait hier soir un dîner avec une quarantaine de blogueuses et 5 hommes qui y étaient admis :). A l'ordre du jour, Internet, et les relations de "nous, les filles" ;) avec la Toile. Soirée sympathique, intéressante, à laquelle participaient des blogueuses d'horizons très divers, et des membres du cabinet de NKM.

L'occasion de croiser des blogueuses et journalistes-blogueuses, entre que je connaissais déjà, de visu (Géraldine Dormoy de Café Mode, Isabelle Germain) ou par leur signature (Corinne Dillsenger, Elodie Jacquemond, Natacha Quester-Séméon, de Mémoire vive). Ce fut surtout (c'est l'intérêt de ce genre de soirées, qui relèvent aussi du networking), d'en croiser des nouvelles, comme Anna Sam, ancienne caissière lettrée (titulaire d'un DEA, rien que ça) auteure de ce blog (dont elle a tiré un livre), Bénédicte Desforges, qui tient ce très bon blog de flic (le second tome de son livre est en préparation), ma voisine de table Isabelle Cantarero (avec son blog de maman)...

L'occasion d'échanger, sur les pratiques de blogueuses, leur besoin de bloguer (et s'évader ainsi), et les polémiques (comme les blogueuses rémunérées "à la pige" par des marques pour leurs billets ?...) - sans compter les polémiques pichrocolines du moment (cf ces blogueuses qui se seraient linkées les unes les autres pour remonter en tête du dernier classement Wikio - 'en bloguant à propos de tricot', me lâchait une blogueuse effondrée). Elles se seraient "backlinkées" entre elles pour monter dans le classement, précisait Mry hier dans ce billet.

Les annonces de NKM ? Je m'attendais à une soirée où elle consulterait les blogueuses, dans un objectif de remontées d'infos, pour lui donner des idées dans une logique prospective. Finalement, cela fut plutôt une soirée prise de contacts. Affable, simple, elle a ouvert la soirée par un petit discours improvisé, sans notes. Où elle s'est notamment étonnée de la "peur" qui règne actuellement autour de l'Internet (petite anecdote qu'elle nous a raconté au passage - "des députés m'ont fait part de leur proposition de créer une commission sur les 'dangers de l'Internet'. Je leur ai plutôt proposé de créer une commission sur les 'atouts et les risques de l'Internet'") ; a annoncé vouloir travailler sur le "numérique" de façon très large, de la prospective, l'économie, jusqu'à l'art numérique...

Point de programme précis. Ni de soirée-débat ou quoi que ce soit de ce genre.

Nous étions réparties sur 4 tables, où NKM avait son couvert, elle rejoignait une table pour chaque étape (entrée, plat..) du dîner. Et faisait la conversation, s'enquérant de nos blogs et professions respectifs. Esquisses d'infos, toutefois, sur les dossiers qu'elle compte faire avancer, notamment sur le télétravail (une proposition de loi à l'ordre du jour, en discussion à l'Assemblée la dernière semaine de mai - voilà pour l'info). Et sur sa présence numérique sur la Toile, puisqu'elle a sa page Facebook depuis peu, et son fil Twitter depuis hier, où elle compte déjà 400 followers. Cela sera intéressant de voir l'usage qu'elle en fera : va-t-elle y égrener ses déplacements et remarques, ou s'en servira-t-elle pour veiller, ou véhiculer ses messages politiques ?

mercredi 19 mars 2008

Un conseiller pour surveiller l'image du président sur le Web

Je me devais d'aborder cet aspect institutionnel / communication politique : en plus de son très attendu secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, maroquin récupéré par l'ancien socialiste Eric Besson, l'Elysée s'est aussi doté d'un... conseiller pour la stratégie de buzz du Président sur le web ;)

Plus sérieusement, lors du remaniement ministériel annoncé hier, le pôle Internet de l'Elysée vient d'être enrichi d'un nouveau conseiller qui surveillera le buzz fait autour du président sur le Web. L'heureux élu est Nicolas Princen, 24 ans, diplômé de Normale Sup et de HEC. Il avait déjà travaillé sur NSTV, la web-TV de campagne de Nicolas Sarkozy. Il aura donc pour charge suivre l'opinion publique sur le Web, la jauger, et évaluer ses conséquences sur l'image du chef de l'Etat.

Bref, il y a du boulot, au vu des précédents un peu ennuyeux de l'image de marque de Nicolas Sarkozy, entre le "casse toi pauvre con" au Salon de l'Agriculture, un stylo plaqué or glissé discrètement dans la poche, un regard appuyé dans le décolleté de la petite amie de Leonardo di Caprio… Toutes des images captées par des webcams, et rediffusées illico sur Dailymotion et autres YouTube.

Alors, Nicolas Princen, LA Nouvelle star ? ;) En tous cas, le nouveau conseiller de notre président s’est déjà vu consacrer deux groupes sur Facebook, "Nicolas Princen et sexy" et le "groupe des gens qui pensent que Nicolas Princen, l’Oeil de Paris, devrait surveiller le monde entier". Alors que se multiplient déjà les articles, les vidéos, les forums, cela ne semble pas prêt de s’arrêter.

La "mission Oeil" de Sarkozy, un aperçu là...


Surveiller le Net "Mission Oeil de Sarkozy" Nicolas Princen

vendredi 28 décembre 2007

La campagne électorale américaine sur le Net cartographiée

Le RTGI est une start-up prometteuse qui cherche à cartographier le web social - elle s'était déjà ilustrée en la matière lors de la dernière campagne électorale française - voir cette interview que son cofondateur, Guilhem Fouetillou, m'avait alors accordée.

Nouvelle étape, elle vient de lancer Presidential watch 2008, et on y trouve une carte du web de l'élection présidentielle américaine. Le blog ad hoc vient d'être lancé . le principe reste le même : dresser une carte des sites d'linfluence qui nourissent le débat sur la campagne électorale, et comment sont représentées les communautés politiques sur la Toile.

Voilà ce que cela donne :

RTGI US

lundi 16 avril 2007

Candidat yaourt : les candidats sont-ils un produit marketing comme un autre ?

... C'est en tous cas ce que laisse entendre l'agence de pub Oko, avec ce site parodique Candidat yaourt, où elle demande aux internautes d’associer chacun des candidats à un type de dessert, qui comporte des définitions se rapprochant parfois délicieusement de certains candidats :-), allant du flan caramel ("ça balance à droite, à gauche") au yaourt 0% matière grasse ("un seul partis-pris : le respect de la ligne"). Une manière de dénoncer les sondages qui se multiplient sur le Net... Et derrière le site fun et parodique, il y a bien sûr une critique de fond sur le marketing politique à l'américaine (c'est ma marotte, certains le savent :) : les candidat(e)s à la présidentielles sont-ils des "produits" qu'il faut vendre comme un vulgaire baril de lessive ou... un simple yaourt, avec des recettes marketing éculées ?

vendredi 2 mars 2007

Communication, médias, pub : les propositions des candidats à la présidentielle

Dans son numéro en kiosques à partir du lundi 5 mars, l’hebdo __CB News__ consacre un dossier spécial aux programmes com' - médias - pub des principaux candidats à la présidentielle. Y sont notamment abordées la loi sur TV du futur, leurs positions à propos du rapprochement entre le CSA et l'Arcep, leurs idées pour défendre la presse quotidienne, le rôle des services publics, les messages sanitaires anti-obésité... quelques verbatims :

  • François Bayrou : « La loi sur la TV du futur constitue un incroyable cadeau et menace l’équilibre du paysage télévisuel et son pluralisme. Il faudra la modifier ».
  • Olivier Besancenot : « La télévision doit redevenir un service public. Ce qui suppose, en premier lieu, une renationalisation de TF1. »
  • Nicolas Sarlozy : « Je ne suis pas favorable à une augmentation de la redevance. Il y a déjà trop de prélèvements obligatoires dans notre pays. Je propose l’introduction de pauses publicitaires plus longues. »
  • Marie-Georges Buffet : « Les chaînes publiques de l’audiovisuel seront financées par une augmentation du rendement de la redevance, payée proportionnellement aux revenus du foyer, et par une majoration des taxes sur l’ensemble de la publicité dans l’espace public afin de supprimer, dans une période de trois ans, toute publicité sur les chaînes publiques. »
  • Dominique Voynet : « Les Verts demandent l’arrêt de la publicité sur les chaînes publiques et proposent, pour conserver un niveau de recettes important, de remplacer ce financement par une taxe sur les recettes pub des chaînes privées. »
  • Ségolène Royal : « Une taxation des recettes publicitaires des chaînes privées devra être envisagée. Elle pourrait permettre d’abonder un fonds d’aide à la création audiovisuel et au développement des chaînes locales et associatives ».
  • Jean-Marie Le Pen : « Le financement d’un service public, remplissant ses missions, respectueux de tous les
  • courants d’opinion, doit être exclusivement public ».
  • Nicolas Sarkozy : « Je trouve raisonnable que la publicité soit interdite ou encadrée pour certains produits (alcool, tabac, médicaments, armes à feu). Pour tous les autres produits pouvant faire l’objet d’une publicité, le meilleur système est celui de l’autodiscipline des professionnels concernés. »
  • François Bayrou : « Élu président, je demanderai au gouvernement de présenter un projet de loi qui interdit aux industriels en affaires avec l’Etat de détenir des medias, pour garantir le pluralisme et l’indépendance de la presse. »

(...)