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lundi 11 juin 2012

L'open data, nouveau bien commun

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Sources of open data, September 2010 (CC-BY-SA) - View fullsize image

L'open data, nouveau bien commun ou point de départ de nouveaux services ? Car elles reposent sur les datas, ces nouvelles données brutes open source, lointain héritage des logiciels open source... Le sujet était abordé ce soir lors de la dernière édition de la Mobile Monday, une des grand-messe pour les start-ups mobiles. L'open data, ce sont ces données publiques en accès libre et ouvert, que tout citoyen peut consulter à tout moment  : des chiffres, statistiques, et des informations brutes rendues accessibles par obligation légale , qui le sont désormais sur la Toile. Avant Internet, il fallait demander ces données (aux collectivités locales, etc). et attendre leur bon vouloir. Désormais, elles sont accessibles en quelques clics et à toute heure, mises en formes en tableaux, graphiques...

Retour aux sources : chez Wikipedia, l'open data est définie comme une information publique brute qui a vocation à être librement accessible et réutilisable (comme les logiciels libres...). Avec une libre disponibilité pour tous et chacun, sans restriction de copyright, de brevet ou d'autres mécanismes de contrôle. Yves Gravier, de la start-up Neosesame, y préférait une définition d'informaticien: "une information structurée publique ou privée et généralement non utilisable par un humain mais interprétable par une machine".

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Si l'open data a été consacré comme un outil démocratique aux Etats-Unis par Barak Obama, les débuts de l'open data à la française sont encore frileux. Certes, on plusieurs secteurs tentent timidement de s'en emparer, des pouvoirs publics - avec le programme Data Connexions d'Etalab, programme de soutien aux données ouvertes - aux médias, avec les débuts du datajournalism, par exemple chez Owni, comme j'en parlais il y a quelques temps dans cet article, ou encore ce billet. Ce qui a d'ailleurs donné une seconde vie ausx infographies - même Le Monde n'hésite pas en publier en Une...

En attendant, ce sont les créateurs d'applications mobiles qui exploitent les données ouvertes, en les transformant en services… souvent payants. De l'idéal des données ouvertes accessibles à tous à de nouveaux services qui y sont greffés, il n'y a qu'un pas. Car le business est prometteur: "l'impact économique de l'open data serait de 140 milliards d'euros par an d'après l'Union européenne", cite Marc Ribes, futurologue dans le secteur publique chez Orange. Avant de nuancer aussitôt : "il y a des apps sympathiques, qui ont souvent une forte valeur sociales, comme celle de la Ville de Paris. Mais il y a souvent un décalage entre les partisans d'un écosystème ouvert, et les open data qui sont insuffisantes pour les développeurs", poursuit-il.

Il faut tout de même citer des initiatives de collectivités locales avant-gardistes, comme la ville de Rennes, dont le portail Open Data a par exemple abouti à l'ouverture de l'application pour téléphones mobiles Transports Renne, qui offre elle en temps réel l'intégralité des horaires des transports publics, ou encore Montpellier, en tête des collectivités françaises pour son site de données publiques, ouvert en février. Car l'ouverture des données de Montpellier Agglomération, prévue pour septembre, inclut notamment celles concernant les transports. Avec à la clé là encore le lancement d'une application mobile rendant compte du trafic en temps réel.

Précisément, ce marché naissant de la donnée, des start-ups le développent et y greffent des services innovants. Un marché naissant dont s'est emparée Data Publica, la cinquième (!) start-up de François Bancilhon, que j'avais déjà eu l'occasion de croiser il y a quelques années autour de Mandrake.

Pour cela, elles se basent sur des secteurs où les données brute en accès libre foisonnent, ou sont faciles à mettre en forme - un peu dans la même logique que dans le robot journalism. C'est par exemple le cas dans le secteur immobilier, où des données - adresses, prix au m2 par quartiers, appartements ou maisons à vendre, points d'intérêt à proximité... - greffées à de la géolocalisation peuvent aboutir à une multitude de nouveaux services. "Une quarantaine de start-ups parisiennes sont en train de développer des services autour de ces data. Elles ont bien compris qu'elles pouvaient lancer un business innovants, à partir des mêmes données dont elles disposent", explique François Bancilhon.

Et de citer Smoovup, Sensopia, SeLoger, LogicImmo, GeoImmo, Emulis, Home'n go, CocoonHome, Moobz, KelQuartier....

Yves Gravier, fondateur de Neosesame, qui propose des solutions pour publier des contenus sur n'importe quel support mobile, cite pour sa part l'exemple de Bay Area Rapide Transport (l'équivalent de la RATP du côté de la Silicon Valley - ça sonne tout de suite plus sexy... ;) : "depuis 10 ans, ils ont mis en accès ouvert les statistiques sur les accidents, horaires etc, en temps réel", explique-t-il. Tout développeur est ainsi libre de développer des apps à partir de celles-ci...

Des premiers sites référençant toutes les bases et sources open data existent, heureusement. La référence étant Programmable Web ("beaucoup de données américaines, quelques-unes d'Allemagne, très peu de France", regrette Yves Gravier), suivie par Alcatel Lucent US, Mashape, ou encore The easy API.

Côté infographies, j'y ajouterais Knoema.com, un nouveau moteur de recherche d'infographies et de cartes, qui permet de découvrir et exporter sur son site ou blog des représentations graphiques sur n'importe quel sujet, en effectuant des recherches par catégorie ou par mot-clé.