J'ai toujours pensé que la question journalistes versus blogueurs était un
faux problème, mais il m'a semblé intéressant d'aborder ici le sujet, alors que
le début de la professionnalisation des blogueurs soulève
beaucoup de questions. Pour aller vite, les blogueurs, grâce à la notoriété de
leur blog, voire à leur "expertise" dans un certain domaine, sont de plus en
plus sollicités par les marques, avec les débordements, et la
complaisance que cela implique parfois....
Autre point intéressant, ils ont de plus en plus un accès privilégié
à l'information : on l'a vu lors de la campagne électorale des
élections présidentielles l'année dernière, nombre de blogueurs politiques
accédaient aux conférences de presse.
Voire, les marques leur proposent de plus en plus des tests en
avant-première de leurs derniers produits... avec pour condition
implicite un retour sous forme de billets sur leurs blogs - de préférence
élogieux. Du coup, il est assez amusant de constater que les marques ayant un
billet défavorable sur un blog connu seront d'autant plus intransigeantes
qu'elles ne le seraient avec un journaliste. Comme ici :
la société Appartement 217 aurait demandé un droit de réponse
à un journaliste, mais là, elle a carrément demandé à la blogueuse Laurence
Thurion de retirer son billet (sic).
En fait, le blogging en France doit encore mûrir, alors que pour l'instant,
les blogueurs, parfois abreuvés de produits (surtout en high tech et en
cosmétiques) gèrent leur propre déontologie... Malgré quelques amorces
intéressantes, comme l'agence Heaven, qui a publié en février
une (très légère) Charte de
bonne conduite à l'intention des blogueurs. Initiative notable aux
Etats-Unis, les lecteurs appréciant le professionnalisme et l'honnêteté d'un
blog peuvent y faire un don en ligne : des sortes de
chartes sont apparues, comme celle-ci.
Photo by
Mindful One
J'ai été confrontée il y a un mois à la question de l'accès à
l'information qu'ont les blogueurs versus les journalistes à propos de
Bonne Maman, comme j'en parlais dans ce billet. Dans les faits, des blogueurs (pas forcément
spécialistes du secteur – ici alimentation & grande distribution) ont eu
accès à des informations non-communiquées à la presse spécialisée. Vaste
débat... Sur lequel j'aurai l'occasion de revenir ;)
Dans l'immédiat, j'ai donné un coup de main à un pote journaliste pour
décortiquer quelques exemples de campagnes de buzz marketing,
pour montrer comment elles ont fonctionné (bien ou mal), et comment un
journaliste se fait ou non le ""relais" de ces campagnes, et quels sont les
ressorts qui le décident. Outre le cas de Bonne Maman, il m'a semblé
intéressant de vous faire partager ici deux exemples de campagnes
récentes : un bad buzz absolu (lancement du Samsung Solid), et
une campagne habile (lancement de la machine à expresso Dolce Gusto de Nestlé).
A lire dans les deux billets ci-dessous...