(teasing: promis, le billet suivant sera plus funky :)
Un petit désagrément administratif sans importance, mais quelque peu ubuesque, assez révélateur. J'ai reçu cet étrange courrier cette semaine, m'annonçant dans un style administratif inimitable que :
1/ ils n'avaient pas pu envoyer un courrier que j'avais posté une dizaine de jours avant car
2/ celui-ci avait été malencontreusement bousillé déchiré (en
novlangue cela donne "Correspondance détériorée
accidentellement dans le Service Postal par notre matériel
d'oblitération")
3/ Et de fait, ils m'ont gentiment retourné ledit courrier déchiré, avec une petite lettre d'excuses ("Nous vous présentons nos excuses pour cet incident", etc etc)
4/ Avec aucun semblant de solution ou de réparation, même pas un timbre joint. Juste une demi-solution, une invitation à joindre le "service consommateurs" au 36 31. Lequel service s'est avéré (bien sûr) injoignable, tout comme le numéro du centre de tri de Bercy indiqué en en-tête de courrier. CQFD.
Bilan: j'y ai perdu un simple timbre certes... Et du temps. En plus, il s'agissait d'un chèque, dont le destinataire est heureusement compréhensif :) Mais quels auraient été mes recours s'il s'agissait d'un règlement de facture urgente, de loyer, ou d'impôts ? La Poste n'a-t-elle pas une sorte d'"obligation de service public" à honorer - en l'occurrence que les courriers qui lui sont confiés arrivent à bon port ?
La question mérite d'être posée d'autant que, d'ici quelques jours, La Poste va connaître une petite révolution, avec l'ouverture à la concurrence du service courrier (pour les courriers de moins de 50 g). Une conversion imminente qui semble s'effectuer dans la douleur pour La Poste, pour la gestion de ses équipes, comme le raconte cet article très documenté publié par Médiapart.