Et voilà, depuis le 1er octobre, les entreprises peuvent apposer leur nom
sur les cartes de paiement. Le co-branding ouvre de nouvelles perspectives aux
marques, pour s’imposer dans le quotidien de leurs clients, en les fidélisant,
et en leur vendant des crédits.
Bref, payer un achat d’électroménager avec une carte bancaire dotée du logo
Nouvelles frontières, son billet SNCF avec une carte siglée Orange, ou encore
son essence avec une carte Fiat n'a plus rien d':absurde. La fin d’une
exception française donc, imposée par le Groupement des cartes bancaires, alors
que les autres pays européens et les Etats-Unis sont déjà familiers depuis
longtemps du co-marquage de leurs cartes de paiement.
Cette nouveauté est énorme pour les établissements financiers, mais aussi
pour les marques non-bancaires, qui s’y préparaient fiévreusement depuis
plusieurs mois. A la clé, pour les marques, l’opportunité d’être
présentes dans le quotidien des Français, à la fois en étant
dans leur portefeuille, et en leur proposant des services
quotidiens, qui vont bien au-delà de leur activité de base. Des cartes
bancaires dont le coût annuel sera moins cher qu’une cotisation classique
moyenne. Egalement, « elles proposent au client un programme de fidélité
payant et durable, et elles lui donnent du pouvoir d’achat.
De coup, certaines marques dans les secteurs les plus divers, se sont
empressées de dégainer leurs offres, parfois inattendues, pour mettre en avant
leur caractère innovant. Première en lice, Fiat a annoncé dès
mi-août sa carte co-brandée avec l’établissement financier Sofinco. Depuis le
1er octobre, les acheteurs de la nouvelle Fiat 500 peuvent donc acquérir cette
carte bancaire sur laquelle figure leur voiture préférée. Une carte de débit,
mais aussi de crédit qui leur donne des avantages au sein du réseau Fiat (pour
les accessoires par exemple), Preuve que Fiat veut élargir l'univers de
sa marque les clients auront des remises, et des extensions de
garanties (sur de l’électroménager notamment) sur des produits acquis auprès
des marques partenaires (Darty, Total…) « apportées » par la Sofinco.
Sur le créneau automobile, Renault a aussi annoncé pour fin
2007 sa carte Visa co-brandée avec RCI Banques.
Nouvelles Frontières joue sur le même registre :
étendre l’univers de sa marque au quotidien des clients. Le voyagiste sort une
carte co-brandée avec Franfinance (Société Générale). Une carte pour… se
constituer un "compte épargne-vacances" à côté de con épargne-logement.. Plus
surprenant, Nouvelles Fronrtières va même ouvrir une « galerie
marchande » de 250 000 produits fédérés par FranFinance, où ses clients
bénéficieront de réductions.
Les enseignes de la grande distribution ne sont pas en reste. D’autant
qu’elles disposent déjà d’une base de clients avec leurs cartes privatives. En
fait, plusieurs enseignes vont se co-brander avec elles-mêmes, en lançant des
cartes avec leurs filiales bancaires. C’est le cas des Galeries Lafayette, qui
vont lancer une carte co-brandées avec LaSer-Cofinoga, leur filiale détenue à
parité avec la BNP Paribas. Auchan, pour sa part, va tester dans le Nord
« Auchan Mastercard paypass », sa carte co-brandée avec sa filiale
bancaire, le groupe Accord.
Autre annonce de taille, celle de deux cartes de paiement sans contact,
lancées par l’opérateur Orange et la BNP Paribas, via une société commune créée
pour l’occcasion. Enfin, des structures autres que des entreprises préparent
déjà leurs cartes « affinitaires », qui apparaîtront
forcément dans l’univers du sport, ou celui des ONG. A l’image de
l’Unicef qui va ressortir sa carte co-brandée avec la Banque
Postale, testée fin 2006. Elle prévoit un reversement d’argent à l’association
par la banque sur chaque carte bancaire achetée.
Reste à voir si le consommateur accrochera à ces nombreuses offres de cartes
bancaires co-marquées, sans avoir l’impression d’être transformé en
homme-sandwich, comme le dénonce l’Association
française des utilisateurs de banques (Afub)...