Alors que la RATP se fait fort de bien faire savoir à ses usagers que la classique carte Orange avec ses coupons en carton n'a plus droit de cité, son passe Navigo à puce intégrée, qui la remplacera définitivement au 1er février, est déjà très contesté. Il était temps. Car ce pass doté d'une puce intégrée (au passage lisible "sans contact" - les informations contenues sur la puce peuvent donc être lues à distance par un agent de la RATP muni d'un lecteur ad hoc), avait déjà pour immense inconvénient de pouvoir stocker, outre les données de l'utilisateur (nom, prénom, adresse...) durant 48 heures, les date, heure et lieu de passage dans un fichier. Une ficelle assez énorme, dénoncée - en vain - par les associations et la CNIL depuis ses débuts.
Du coup, la Commission nationale informatique et libertés avait exigé que la RATP propose à ses clients un passe Navigo découverte, qui combine carte nominative de transport et carte à puce anonyme, lancé en 2007. Or, comme l'a révélé Le Parisien d'hier, la RATP n'a "jamais vraiment lancé" ce fameux Graal, le pass Navigo version anonyme. En fait, non seulement il coûte 5 € (je trouve le fait de devoir payer pour circuler de façon anonyme énorme et révoltant, mais passons...). Mais surtout, la CNIL a mené une opération inédite de testing, qui a démontré l'extrême mauvaise volonté de la RATP de proposer ce pass, entre "ruptures de stocks"et agents RATP ignorant les demandes... comme elle en fait part dans ce communiqué=416&tx_ttnewsbackPid=1&cHash=cdc6eba400].
Pire : la CNIL a reçu des plaintes récentes de bénéficiaires du RMI ou de l'ASS qui doivent obligatoirement souscrire au pass Navigo non-anonyme pour obtenir un titre de transport gratuit ou à tarif réduit auquel ils ont droit. Affolant. Bref, la possibilité de l'anonymat est déniée aux plus modestes. Voilà qui fait de la RATP une très bonne candidate à la prochaine session des Big brother awards...