Premier bilan mitigé pour les messages sanitaires apposés sur les pubs

J'en ai fait l'écho à plusieurs reprises l'année dernière, notamment dans ce billet, l'entrée en application du décret instaurant les messages sanitaires, ces conseils du genre "mangez au moins 5 fruits et légumes par jour" insérés en bas des pages de publicité pour des produits gras ou sucrés, avait fait beaucoup de bruit, notamment - on s'en doute - chez les annonceurs.

Mais aussi chez les professionnels de la nutrition, qui mettaient en doute l'efficacité de ce genre de mesures. Et malheureusement, un sondage récent de BVA semble confirmer leurs dires. Cette enquête, commandée par le ministère de la Santé et de l'INPES, et publiée le 4 février (étude et dossier de presse consultables , révèle que 74 % des personnes interrogées se disent favorables à la suppression des publicités alimentaires pendant les programmes télévisés pour enfants. Bien, bonne nouvelle. En revanche, les messages de prévention de type "évitez de grignoter entre les repas" sont compris à l'envers par près de la moitié de l'échantillon (1 063 personnes). Par exemple, 44 % d'entre eux pensent qu'une pub pour un yaourt aux fruits accompagnée du message "manger cinq fruits et légumes par jour " signifie que ce yaourt fournit une portion de fruit. Cette mauvaise interprétation est encore plus forte chez les moins de 15 ans. Et le message "ne mangez pas trop gras" à la fin de la pub pour les frites est compris comme "les autres marques de frites sont très grasses, mais pas celles-ci " - CQFD.

De façon générale, l'idée de donner des conseils de bon sens sous forme de repères nutritionnels est bien perçue (87 % d'opinions favorables). " Manger cinq fruits et légumes par jour " arrive largement en tête des slogans les mieux mémorisés. Près de 43 % des personnes interrogées considèrent que ces messages incitent à la réflexion, et 21 % assurent même avoir changé leurs habitudes alimentaires après cette campagne.

Ils disent manger plus de fruits et légumes et boire moins de sodas. En outre, 17 % des sondés déclarent avoir modifié leurs habitudes d'achat suite à la diffusion de ces messages. Certains disent acheter moins de produits gras et sucrés qu'avant. C'est déjà un premier pas, peut-être... Mais cela prouve que c'est l'éducation nutritionnelle qui aurait un réel impact.