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dimanche 8 juillet 2012

Magnum, résistante de 65 ans, Getty à vendre... Quel avenir pour les agences photo ?

Magnum owners

Les 89 photographes en activité et ayants droit, tous patrons de Magnum, à Arles.

Deux actualités qui se télescopent, alors que la ville d'Arles est l'épicentre de la photo mondiale pour quelques semaines, avec les Rencontres photo qui ouvraient lundi dernier. D'un côté, l'agence Magnum Photos qui, à 65 ans, fait de la résistance. De l'autre, la prestigieuse agence Getty Images qui est officiellement à vendre pour 4 milliards de dollars.

Dans la petite ville d'Arles, qui a encore des airs d'antique cité romaine baignée de soleil, l'agence photo Magnum tenait pour la première fois son assemblée générale annuelle, mercredi dernier, qui se greffait ainsi aux premiers jours des Rencontres d'Arles - on peut d'ailleurs y voir la patte de François Hébel (voir son interview), directeur des Rencontres depuis 2001, qui fut lui-même directeur de l'agence Magnum pendant 10 ans, qu'il a contribué à redresser...

La prestigieuse agence Magnum Photos, qui fête ses 65 ans, est ainsi une des dernières survivantes de ces agences porteuses du photojournalisme à l'ancienne, qui montre sa capacité à survivre en dépit de la crise du photojournalisme dans un monde abreuvé d'images. Mieux, depuis sa création en 1947 par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson entre autres, basée à Paris, New York, Londres et Tokyo, elle est restée indépendante, et a un statut à part de coopérative détenue par ses 60 photographes. Le photographe touche en moyenne 50% des revenus générés par son travail, l'autre moitié allant à la coopérative. Outre le passage en revue des comptes annuels, l'AG de Magnum a aussi sélectionné les postulants qui pourront l'intégrer (Magnum a des nommés, associés et membres).

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Josej Koudelka, lors du festival de musique gypsy.

Cette année, elle a ainsi intégré le photographe français Jérôme Sessini. Qui rejoint des membres aussi prestigieux que Elliott Erwitt, Raymond Depardon (qui a réalisé dernièrement la photo officielle de François Hollande) Martin Parr, et Josef Koudelka, dont le magnifique travail sur les Roumains est exposé pour la première fois cette année.

Mais quel avenir pour une telle agence au XXIe siècle, alors que le métier de photojournaliste même évolue à l'ère du numérique ? Le sujet faisait débat au Festival de Perpignan en septembre dernier, comme je l'évoquais dans cette enquête. "Magnum est tellement anachronique que cela devient sa chance", indiquait à l'AFP Lorenza Bravetta, directrice pour l'Europe continentale chez Magnum Photos. Déjà, sa structure de coopérative permet aux photographes de garder le contrôle sur les droits de leurs photos. Par ailleurs, elle est une des dernières à privilégier le reportage au long court, alors que les agences (surtout filaires) privilégient la photo d'actu immédiate ou la photo d'illustration. Le photographe de Magnum est rarement sur place le jour où survient un événement. Il arrive le lendemain ou quelques mois après pour saisir les incidences sur le pays. Ou bien il anticipe comme le Belge Carl De Keyser qui travaille sur les zones à risque d'inondation en Europe.

Les archives numérisées, trésor de guerre

Mais comme pour beaucoup d'agences, son trésor de guerre du futur repose sur se archives numérisées. Lorsqu'elle a connu des difficultés à la fin des années 90, l'agence a vendu près de 200000 clichés originaux au fonds d'investissement privé de Michael Dell, fondateur du groupe Dell.

Le nerf de la guerre. Autre prestigieuse agence photo sous les feux de l'actualité, Getty Images, de facto valorisée en tant que plus importante banque d'images au monde. Elle ainsi officiellement à vendre depuis quelques jours par son propriétaire, le fonds Hellman & Friedman, pour 4 milliards de dollars, d'après le ''Wall Street Journal''. S'il se concrétise, le montant du rachat serait un un des plus importants de l'année pour une société non cotée. E Plusieurs fonds, dont KKR et TPG, seraient candidats au rachat de Getty Images.

Fondée en 1995 à Seattle, initialement banque d'images pour agences publicitaires, Getty s'est diversifiée dans la photo d'actualité et la banque d'images à coups d'acquisitions, devenant premier fournisseur d'images (photos et vidéos) pour les agences publicitaires et groupes média. Pour contrer la concurrence d'Internet, elle acquiert en 2006 le site de vente de photos à bas prix iStockphoto, banque d'images bon marché mais de moins bonne qualité. L'agence a aussi revu ses tarifs à la baisse et proposé des ristournes sur ses photos en offrant par exemple ses photos basse résolution à seulement 49 dollars. De fait, Getty Images ou Corbis sont concurrencées par des platesformes d'images en ligne comme Fotolia ou Shutterstock, qui mettent directement en lien les photographes avec les professionnels et proposent des images à bas prix, contournant ainsi le modèle de Getty Images. Des modèles qui ont le vent en poupe : en mai, Fotolia, créé par des Français et basé à New York, a levé 150 millions de dollars auprès du fonds d'investissement américain KKR.

mercredi 16 juillet 2008

Photojournalisme + site de partage de photos = partenariat entre Getty Images et Flickr

Le titre résume en lui-même l'importance de cette info... Et montre le rapprochement entre l'univers - professionnel - des agences photos, et celui - amateur - des sites de partage de photos.

Getty Images, créateur et distributeur de contenus visuels et de supports numériques, et Flickr, site de partage de photos du groupe Yahoo ! viennent de signer un partenariat qui vise à associer les photos de la communauté Flickr aux collections d'images de Getty Images dans la gestion de licences d'utilisation de supports numériques. Ce partenariat exclusif permet à Getty Images d'inviter les membres de Flickr à participer à la collection Flickr qui dans les mois à venir, sera proposée sous licence d'utilisation sur le site aux clients de Getty Images issus des secteurs de l'édition, du commerce et de la création.

vendredi 7 septembre 2007

Boycott par les agences de presse de la Coupe du monde de rugby ?

Avec le coup d'envoi du Mondial de rugby ce soir, qui opposera le Quinze de France à l'Argentine pour le match d'ouverture, la rumeur enfle, relayée depuis quelques semaines déjà par les médias, car tous - médias, annonceurs, industriels, politiques - espèrent un remake de 1998, et la ferveur populaire qui va avec.

Mais, grosse surprise hier, les principales agences de presse, Reuters, l'Agence France-Presse, Associated Press et Getty Images, ont suspendu leur couverture de la Coupe du monde de rugby en raison de leur différend avec les organisateurs de l'évènement. Et pour cause : l'International Rugby Board (IRB), organisme de tutelle du rugby mondial et organisateur de la Coupe du monde, a voulu poser ses conditions notamment sur les droits d'exploitation des photos sur internet, sur l'accès des caméras de télévision sur les différents sites de la Coupe du monde et sur les conditions d'accréditation. Un des points du confilt porte notamment sur la limitation du nombre d'images que l'IRB veut imposer : les agences n'auraient le droit de diffuser que 50 photos par heure via Internet. Or l'évènement est vital pour le budget de cette année des agences de presse, comme l'agence de presse économique Reuters, qui a déjà prévu de fournir aux médias du monde entier - qui ne pourront tous couvrir l'évènement eux-mêmes - une couverture en temps réel en texte, photographie et télévision.

Est-ce que les choses vont se dénouer d'ici ce soir ? Des titres de presse écrite manifestent déjà leur solidarité vis-à-vis dse agences de presse... alors qu'ils pa^tissent déjà des conséquences de ce boycott. L'Equipe a publié un supplément spécial rugby aujourd'hui... Sans photos : il explique pourquoi dans un encadré. Mais un quotidien sportif sans photos, c'est un peu embêtant. A suivre, donc.