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jeudi 14 novembre 2013

"Aujourd'hui, un Libé sans photo"...

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Déjà, il y a ce surtitre de Libération de ce jour, presque un épitaphe. Puis une longue explication en forme d'édito, qui trouve sa suite avec deux pages dans le journal, mais aussi des tribunes signées par les photographes Sébastien Calvet, Caroline Delmotte, et une interview de Raymond Depardon.

Et surtout, en le feuilletant, il y a ces pages marquées de gros carrés blancs, trous béants au milieu des articles, où apparaissent juste les légendes et les crédits photos : quelques signatures de photographes et de collectifs (Léa Crespi, Bruno Charoy, Sébastien Calvet, Mat Jacob / Tendance Floue) et beaucoup d'agences (AFP, Joe Raedle / Getty, AFP, Marion Ruszniewski / AFP). Avec ces blancs, le quotidien semble étrangement muet. Aujourd'hui, Libération a donc fait le choix de publier une édition amputée de ses photos, néanmoins publiées sur une double page en fin de journal, un peu comme un chemin de fer. Un coup éditorial, une grève de l'image en quelque sorte.

La veille, cet ultime chemin de fer, lors du bouclage, avec ces trous béants, avait déjà filtré sur Twitter, via le compte de Jérôme Balazard.

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Libération a donc traité à sa manière l'actu photo du moment, l'ouverture, ce matin, du salon Paris Photo au Grand Palais. A contrepied. "Choisir l'ouverture du salon Paris Photo pour "installer" des images blanches dans toutes nos pages comporte, bien sûr, un engagement de notre part", insiste l'édito. Car le contraste est saisissant : on a rarement autant parlé de l'omniprésence de l'image dans nos vies numériques, où l'on partage sur les réseaux sociaux, à longueur de journée, des photos sur notre quotidien, comme j'en parlais dans ce billet. Comme le montrait le Salon de la photo en fin de semaine dernière, les appareils photo numériques connectés à Internet, et la nouvelle génération de smartphones intégrant des appareils photo perfectionnés accentue aussi cette tendance.

Paradoxe, dans les travées du très chic salon Paris Photo, des galeries photo de Russie, de Chine, de New York, de Londres et de Paris, exposent en ce moment des tirages photos à vendre - parfois très cher, sur un marché de la collection de photos qui s'enflamme. La galerie français Polka, lancée par Alain Genestar, vend ainsi une cinquantaine de tirages photo de Sebastiao Salgado. Mise à prix: de 8 000 à 50 000 €. Un "art bicentenaire auréolé par le marché", avec des chiffres de vente fous ("5,5 millions d'euros pour des tirages de Richard Avedon"), où il y a pourtant une large zone de flou, entretenue par une bulle naissante: "Désormais, quand on ne trouve plus une œuvre, on la crée. Des descendants multiplient les tirages", souligne Libération. Et cite, à ce titre, Richard Avedon, qui a multiplié les tirages à la fin de ses jours...

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Libération défend par ces blancs dans ses pages la liberté de la presse, et dénonce la situation plus que préoccupante des photographes de presse. Et de démontrer l'importance de la photo dans l'information - la photo, plus qu'une simple illustration, est une info en elle-même, avec un angle, elle "a l'oeil sur les mœurs et usages de notre monde". "C'est un Libération où la photo a été volontairement escamotée. Du blanc en hauteur ou en largeur, comme le négatif d'images invisibles et pourtant bel et bien là. (...) Nul n'ignore la situation calamiteuse où se trouvent les photographes de presse, en particulier, les reporters de guerre, qui mettent leur vie en danger pour à peine la gagner", souligne le quotidien dans un édito au ton ferme. Une radicalité qui s'affiche donc littéralement. De fait, une récente enquête de la Société civile des auteurs multimédias (Scam) soulignait qu'un photographe de guerre sur deux perçoit des revenus inférieurs ou égaux au Smic et n'est pas assuré.

Le lien paradoxal avec Paris Photo ? Dans la galerie Magnum, hier soir, j'ai vu à vendre quelques tirages de Raymond Depardon - que l'on ne présente plus - ainsi que de Jérôme Sessini, un des photojournalistes-stars français, débauché par Magnum à l'AFP. Les reporters de guerre "exposés pour quatre jours au Grand Palais par des galeries avisés, leur sort apparemment plus enviable est en réalité un miroir aux alouettes", tranche le quotidien.

Ce qu'il faut restituer dans un contexte de crise aggravée pour les agences photo : disparition progressive des agences photo historiques, telles Sygma et Rapho, face aux défis du numérique, raréfaction des photographes salariés par les rédactions - Le Monde, L'Express, Libération font partie des journaux qui ont peut-être encore une poignée de photographes et correspondants salariés fixes (et non à la pige)...

dimanche 8 juillet 2012

Magnum, résistante de 65 ans, Getty à vendre... Quel avenir pour les agences photo ?

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Les 89 photographes en activité et ayants droit, tous patrons de Magnum, à Arles.

Deux actualités qui se télescopent, alors que la ville d'Arles est l'épicentre de la photo mondiale pour quelques semaines, avec les Rencontres photo qui ouvraient lundi dernier. D'un côté, l'agence Magnum Photos qui, à 65 ans, fait de la résistance. De l'autre, la prestigieuse agence Getty Images qui est officiellement à vendre pour 4 milliards de dollars.

Dans la petite ville d'Arles, qui a encore des airs d'antique cité romaine baignée de soleil, l'agence photo Magnum tenait pour la première fois son assemblée générale annuelle, mercredi dernier, qui se greffait ainsi aux premiers jours des Rencontres d'Arles - on peut d'ailleurs y voir la patte de François Hébel (voir son interview), directeur des Rencontres depuis 2001, qui fut lui-même directeur de l'agence Magnum pendant 10 ans, qu'il a contribué à redresser...

La prestigieuse agence Magnum Photos, qui fête ses 65 ans, est ainsi une des dernières survivantes de ces agences porteuses du photojournalisme à l'ancienne, qui montre sa capacité à survivre en dépit de la crise du photojournalisme dans un monde abreuvé d'images. Mieux, depuis sa création en 1947 par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson entre autres, basée à Paris, New York, Londres et Tokyo, elle est restée indépendante, et a un statut à part de coopérative détenue par ses 60 photographes. Le photographe touche en moyenne 50% des revenus générés par son travail, l'autre moitié allant à la coopérative. Outre le passage en revue des comptes annuels, l'AG de Magnum a aussi sélectionné les postulants qui pourront l'intégrer (Magnum a des nommés, associés et membres).

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Josej Koudelka, lors du festival de musique gypsy.

Cette année, elle a ainsi intégré le photographe français Jérôme Sessini. Qui rejoint des membres aussi prestigieux que Elliott Erwitt, Raymond Depardon (qui a réalisé dernièrement la photo officielle de François Hollande) Martin Parr, et Josef Koudelka, dont le magnifique travail sur les Roumains est exposé pour la première fois cette année.

Mais quel avenir pour une telle agence au XXIe siècle, alors que le métier de photojournaliste même évolue à l'ère du numérique ? Le sujet faisait débat au Festival de Perpignan en septembre dernier, comme je l'évoquais dans cette enquête. "Magnum est tellement anachronique que cela devient sa chance", indiquait à l'AFP Lorenza Bravetta, directrice pour l'Europe continentale chez Magnum Photos. Déjà, sa structure de coopérative permet aux photographes de garder le contrôle sur les droits de leurs photos. Par ailleurs, elle est une des dernières à privilégier le reportage au long court, alors que les agences (surtout filaires) privilégient la photo d'actu immédiate ou la photo d'illustration. Le photographe de Magnum est rarement sur place le jour où survient un événement. Il arrive le lendemain ou quelques mois après pour saisir les incidences sur le pays. Ou bien il anticipe comme le Belge Carl De Keyser qui travaille sur les zones à risque d'inondation en Europe.

Les archives numérisées, trésor de guerre

Mais comme pour beaucoup d'agences, son trésor de guerre du futur repose sur se archives numérisées. Lorsqu'elle a connu des difficultés à la fin des années 90, l'agence a vendu près de 200000 clichés originaux au fonds d'investissement privé de Michael Dell, fondateur du groupe Dell.

Le nerf de la guerre. Autre prestigieuse agence photo sous les feux de l'actualité, Getty Images, de facto valorisée en tant que plus importante banque d'images au monde. Elle ainsi officiellement à vendre depuis quelques jours par son propriétaire, le fonds Hellman & Friedman, pour 4 milliards de dollars, d'après le ''Wall Street Journal''. S'il se concrétise, le montant du rachat serait un un des plus importants de l'année pour une société non cotée. E Plusieurs fonds, dont KKR et TPG, seraient candidats au rachat de Getty Images.

Fondée en 1995 à Seattle, initialement banque d'images pour agences publicitaires, Getty s'est diversifiée dans la photo d'actualité et la banque d'images à coups d'acquisitions, devenant premier fournisseur d'images (photos et vidéos) pour les agences publicitaires et groupes média. Pour contrer la concurrence d'Internet, elle acquiert en 2006 le site de vente de photos à bas prix iStockphoto, banque d'images bon marché mais de moins bonne qualité. L'agence a aussi revu ses tarifs à la baisse et proposé des ristournes sur ses photos en offrant par exemple ses photos basse résolution à seulement 49 dollars. De fait, Getty Images ou Corbis sont concurrencées par des platesformes d'images en ligne comme Fotolia ou Shutterstock, qui mettent directement en lien les photographes avec les professionnels et proposent des images à bas prix, contournant ainsi le modèle de Getty Images. Des modèles qui ont le vent en poupe : en mai, Fotolia, créé par des Français et basé à New York, a levé 150 millions de dollars auprès du fonds d'investissement américain KKR.

dimanche 3 juillet 2011

L'agence Sipa en difficulté, dernier fleuron d'un photojournalisme qui périclite ?

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Goksin Sipahioglu – Paris, France – 10 et 11 Mai 1968

Tout un symbole. L'annonce a été officialisée cette semaine: l'agence photo Sipa Press est sur le point d'être vendue à une agence allemande, DAPD, au prix de 34 licenciements sur les 92 salariés, dont 16 des 24 photographes, d'après Le Monde. Une véritable saignée à blanc, où l'activité de photojournalisme d'une des dernières prestigieuses agences survivantes est sacrifiée. A terme, toujours d'après le quotidien, l'agence DAPD (deuxième agence de presse outre-Rhin), contrôlée par un fonds d'investissement, vise à transformer Sipa en agence filaire généraliste, donc en concurrence directe avec l'AFP et autres Reuters.

L'annonce est loin d'être anecdotique, et révèle une fois encore l'évolution (la disparition annoncée ?) dans la douleur des fleurons du photojournalisme, en déconfiture depuis une dizaine d'années, pêle-mêle face au média Internet, la montée en puissance des agences filaires, la crise de la presse, et la dégringolade des prix de la photo. Alors que la plupart des titres de presse magazine mettent fin peu à peu à leurs services photo internes.

Une annonce de mauvais augure, à la veille de l'ouverture de deux des rendez-vous photo les plus cotés pou la profession, les Rencontres de la photo d'Arles - ouvertes demain le 4 juillet, elles porteront sur la photo au Mexique et la guerre d'Espagne vue par Robert Capa- et le Festival Visa pour l'image de Perpignan, qui ouvrira fin août.

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La dégringolade pour Sipa Presse avait commencé en 2001. Son légendaire fondateur, le volcanique photographe Gökşin Sipahioğlu, qui l'avait fondée en 1973 (allez lire cet entretien de folie réalisé en 2005 par Frédéric Joignot sur son blog), s'est alors résolu à la revendre à Sud Communications (groupe Pierre Fabre). Malgré ses 25 photographes, ses 600 correspondants, ses 500 reportages photo vendus chaque mois dans plus de 40 pays, elle affiche 2 millions d'euros de pertes en 2010.

Les 3 "A" rachetées, le photojournalisme périclite

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Concurrencées par les agences d’informations généralistes (dites agences filaires) comme l’AFP et AP, lâchées par une presse mag qui consacre davantage de couv' vendeuses aux people (ou politiques peopolisés) qu’au photoreportage, les trois "A" ont toutes perdu leur indépendance, avant de déposer les objectifs photo. Quant au photojournalisme, il périclite.

Les autres agences-stars des années 70, Sygma et Gamma, se sont en voie d'extinction. Sygma, fondée en 1973 par Hubert Henrotte après un conflit avec l'agence Gamma, rachetée en 1999 par le groupe américain Corbis (propriété personnelle de Bill Gates), était en cours de reconversion en avril 2001. En agence qui ne produirait plus de reportages photos, pour se concentrer sur la diffusion de ses fonds numériques.

Comme je l'écrivais alors dans cette enquête pour Les Echos: forte des fonds de 65 millions d'images issus des collections Bettmann ( photos historiques, dont celles de l'agence United Press International), de la National Gallery de Londres, du photographe Yann Arthus Bertrand, et des agences Sygma (actualité),TempSport (sport) ou Stopmarket (photos d'illustration), elle ambitionnait alors de vendre sur Internet ses prestigieuses archives une fois numérisées. Avec une facture déjà douloureuse: 90 personnes, dont 42 photographes, avaient été licenciés dans le cadre d'un plan social. Las, elle a déposé le bilan en 2010, suite à un contentieux avec un de ses ex-photographes.

Gamma-Rapho sera elle aussi emportée dans le sillage de la mise en liquidation du groupe Eyedea Presse, en 2010. Créée en 1966 par des photographes dont Raymond Depardon et Jean Lattès.où le groupe de presse Hachette Filipacchi Médias (HFM) prenait 75% de participation en 1999, en misant sur la vente de ses fonds numérisés, et sur un e-commerce BtoB, elle était rachetée par le photographe François Lochon en avril 2010, et concentrée sur la seule vente d'archives.

Tentatives de virages numériques

Il y a bien eu des tentatives pour renouveler le photojournalisme indépendant à l'ère du numérique. En 1999, Floris de Bonneville _ un des cofondateurs de Gamma _ lance GlobalPhoto, qui propose alors aux agences et aux photographes indépendants de gérer la vente de leurs images, surtout dans le secteur de la presse magazine. Une manière de trouver la parade pour maintenir l'indépendance des agences, alors que Floris de Bonneville avait proposé _ en vain _ à Gamma, Sygma et Sipa de s'unir sur Internet. Un an après, GlobalPhoto est rachetée par PR Direct, spécialisée dans la photo d'illustration. Le projet ne semble pas avoir survécu.

En décembre 2002, même le National Geographic inaugure une stratégie de commerce en ligne et tente de se placer sur le même créneau que les agences photo, en lançant en partenariat avec IBM, un site Web baptisé Ngsimages.com, dédié à la vente en ligne de son catalogue de photographies.

Alors, quel avenir pour les agences photo, face aux agences filaires géantes, telles l'AFP et Reuters, spécialisées dans la seule photo d'actualité (quitte à tirer vers le people) ? Un des seuls recours semble être la photo d'illustration. Seules les agences de photo d'illustration tirent encore leur épingle du jeu: des banques d'images en ligne gratuites ou à moins d'un dollar telles que Stock.XCHNG, ou encore Shutterstock, les magazines et autres journaux ont à disposition des photos d'amateurs ou de professionnels à des prix défiant toute concurrence.

L'agence Getty Images a tôt choisi ce virage. Fondée en 1995 à Seattle, initialement banque d'images pour agences publicitaires, elle s'est diversifiée dans la photo d'actualité à coup d'acquisitions, devenant premier fournisseur d'images (photos et vidéos) pour les agences publicitaires et groupes média. Pour contrer la concurrence d'Internet, elle acquiert en 2006 le site de vente de photos à bas prix iStockphoto, banque d'images bon marché mais de moins bonne qualité. L'agence a aussi revu ses tarifs à la baisse et proposé des ristournes sur ses photos en offrant par exemple ses photos basse résolution à seulement 49 dollars.

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Je connais quelques photographes qui œuvrent en agence filaire, et s'en tirent plutôt bien (mais se contentent de faire des photos d'actu, sans trop se poser de questions, plus de reportages...), d'autres qui galèrent. Même des signatures, comme Reza, qui semble faire moins de reportages qu'avant faute de budget alloué par les magazines.

Restent quelques initiatives notables, telle l'agence britannique VII (lire " Seven"), lancée en septembre 2001 lors du Festival Visa pour l'image de Perpignan en septembre 2001. Mais un projet porté par sept pointures du photojournalisme, transfuges d'agences traditionnelles _ que ce soit le président de VII Gary Knight (ex-Saba), James Nachtwey (ex-Magnum), ou la Française Alexandra Boulat (ex-Sipa - décédée depuis). Dotée d'une structure légère, l'agence opère uniquement sur Internet et mise sur une valeur ajoutée technologique. Disséminés dans différentes villes du monde, les photographes-fondateurs numérisent les sélections de leurs photos, ce qui permet de réduire les frais de gestion et d'archivage. Sans doute un des derniers vrais projets d'agence à l'ancienne, encore active, menée par des stars du photojournalisme.

On trouve aussi des collectifs désormais installés comme Tendance Floue (L'Oeil Public a fermé l'an dernier me signale un lecteur), et une fédération de pigistes comme Fede Photo. Mais pour tous, le renouveau doit inclure des activités rémunératrices -comme la publicité ou le "corporate“ pour financer les reportages. Et une patte, une personnalité face au ton photographique toujours plus standardisé des grandes agences.

lundi 20 juillet 2009

Expo Martin Parr, ses références culturelles, les produits dérivés US...

C'est une expo photo que je vous recommande : une large rétrospective de la collection du photographe Martin Parr, qui se tient en ce moment au Jeu de Paume à Paris. Elle présente les oeuvres du photographe de l'agence Magnum, avec notamment la série Luxury (les nouveaux riches de Dubaï aux courses de Longchamp), qui prend un tour surprenant dans le contexte actuel... mais aussi celles qui l'ont influencé de près ou de loin d'où des photos de qualités inégales (le piège de ce genre d'extrapolations...), avec parmi mes préférées ces portraits noirs et blancs des prolos et lower classes en Grande-Bretagne.

Intéressants, les nombreux produits dérivés exposés à cette occasion : produits de militantisme pro- Ben Laden, pro Sadam Hussein, mais aussi les nombreux produits dérivés US, reflets d'un certain ultra-consumérisme qui relève de la culture américaine.

Avec notamment ces chocolats Cadburry à l'effigie des ex- Spice Girls (vintage 90s oblige), ou encore ces produits dérivés à l'effigie de Barack Obama, des bouteilles aux tongs - so cute...

Spice girls

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Obama3

Obama2

Photos C. C.