Un labo pharmaceutique épinglé pour avoir testé le prototype d'un de ses médicaments sur une population africaine, à laquelle elle administrait ce "médicament" à titre "humanitaire" : ça ne vous rappelle rien ? C'était la trame de l'excellent film The constant gardener.
Or la réalité vient de rattraper la fiction. Déjà "The constant gardener" , adapté d'un roman de John Le Carré, était basé sur des faits réels, comme il souvent de mise avec Le Carré, connu pour ses thrillers extrêmement documentés.
Or, le Nigéria attaque le labo US Pfizer pour avoir testé en 1996 un antibiotique... sur des enfants nigériens, alors atteints par une épidémie de méningite, qui sévissait alors en Afrique. 5 malades sont décédés après avoir reçu du Trovan, l'antibiotique alors testé par Pfizer. Révélée par cet article du Washington Post, l'affaire vient de rebondir suite à une plainte déposée par l'Etat du Nigéria - une plainte antérieure, déposée par les familles nigériennes avec un cabinet d'avocats new-yorkais, s'était enlisée.
Le procès, qui devra trancher sur des questions d'ordre éthique, mais aussi sur le rôle du Trovan dans les décès - dans un autre groupe de jeunes malades, suivant un traitement classique, 6 personnes étaient décédées - alors que Pfizer n'a pas obtenu son agrément en Europe, et ne l'a eue que de façon très restrictive aux US, pour lancer le Trovan.