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mercredi 19 mars 2008

publicité, messages sanitaires et prévention de l'obésité : le flou règne toujours

Entre autorégulation des annonceurs et encadrement strict de leur manière de faire de la publicité pour des aliments gras ou sucrés auprès des enfants, les pouvoirs publics ne semblent toujours pas avoir trouvé le bon curseur.

Ainsi, on apprend aujourd'hui que le collectif d'associations (AFD, ANDRM, CCC, FCPE, PEEP, UFC-Que Choisir) "Obésité : protégeons nos enfants" a adressé une lettre ouverte aux 4 premiers annonceurs au sein des programmes pour enfants (Nestlé, Kellogg's, Danone, Yoplait), et à 4 enseignes de la grande distribution (Auchan, Carrefour, Casino, Cora).

Le collectif dénonce ainsi l'absence de représentants de ces marques aux réunions de concertation organisées par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé. Une absence organisée, selon le collectif, en réaction aux demandes de rendez-vous à huis clos qui n'auraient pas abouti. La lettre invite fermement ces représentants à participer aux réunions afin de marquer leur capacité à s'autoréguler, faute de quoi s'imposerait "la nécessité de recourir sans plus attendre à la deuxième phase de mesures de protection réglementaire".

Ces réunions portent sur la suppression de la publicité pour certains produits, puisque notre ministre, sollicitée par les associations de consommateurs, a eu cette "bonne idée" - à l'américaine ? - d'annoncer en grande pompe la suppression rapide (d'ici avril espère-t-elle) de certaines publicités pour des aliments "incorrects" à la télévision pendant le goûter du petit. Fini la pub de Nutella ou de Chocapic. Fini les sodas ou les barres spécial enfants... Le collectif "Obésité" s'était d'ailleurs félicité de cette décision. Mmm, ça a du bon, l'autocongratulation... Petit souci, : si l'enfant voit autre part ou à un autre moment des publicités pour ses saloperies préférées, il ne sera pas plus avancé... La "bonne idée" serait peut-être d'enseigner à l'enfant comment "lire" ces publicités - bref, instruire plutôt qu'interdire.

Il faut dire que les initiatives sur le thème délicat pub TV versus obésité infantile des pouvoirs publics sont un peu... dispersées. Roselyne Bachelot, le 4 février, lors d'une conférence de presse sur « Nutrition et obésité », a ainsi appelé les enseignes de la grande distribution à ...ne plus proposer de sucreries près des caisses. La ministre étayait ainsi sa demande : "la capacité des jeunes et des enfants à mémoriser les publicités pour les produits sucrés, en particulier les confiseries, les amènent à solliciter leurs parents avec insistance lorsque leur sont présentés ces produits, tout particulièrement lors de l'attente en caisse ". Une mesure volontiers démago, où la forme, l'effet d'annonce, l'emporte sur le fond - tout le monde sait que ce ne sont ces sucreries qui sont le plus à l'origine de l'obésité infantile.

Est-ce que notre ministre ne chercherait pas un peu à... se faire valoir politiquement ?

mardi 8 janvier 2008

Pub pour enfants : les industriels vont encore plus loin dans l'autorégulation avec l'EU Pledge (Les Echos)

Encadrement par voie législative ou autorégulation ? Depuis quelques années, le débat s'amplifie sur la manière dont il faut encadrer la publicité, et la manière de communiquer des industriels. Dont sur la publicité pour enfants : plusieurs pays - la Suède, le Guébec, et depuis ce 1er janvier le Royaume-Uni - ont choisi d'interdire purement et simplement la diffusion de publicités pendant les plages horaires de programmes pour enfants, pour des aliments et boissons gras et sucrés, perçus comme directement responsables du problème - de plus en plus préoccupant - du surpoids et de l'obésité chez les enfants.

Au grand dam des annonceurs, qui préfèrent de loin opter pour diverses chartes d'autorégulation. Concrètement, ils vont décider eux-mêmes quelles publicités sont potentiellement nocives pour les enfants ;). Ils ont remporté une petite victoire ces derniers jours, au nez et à la barbe des assocaitions de consommateurs, avec l'EU Pledge (site officiel ), sorte de méga-charte européenne par laquelle 11 géants de l'agroalimentaire ont décidé de fixer eux-mêmes les règles du jeu. Est-ce vraiment une bonne nouvelle ? A suivre...

J'y ai consacré cette enquête dans la rubrique pub des Echos, cet encadré détaille les principales mesures de l'EU Pledge.