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mercredi 28 octobre 2009

Librairie en ligne pour e-books + (une dose de) cloud computing = Safari Books online 6.0

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Je sais, ça fait beaucoup dans un titre ;) Il y a une certaine effervescence (du moins dans un certain microcosme) qui entoure la commercialisation en Europe du Kindle d'Amazon, lequel suscite d'ailleurs un accueil parfois critique (je vous renvoie à ce papier de L'Express.fr, suite à un test critique)... Alors que d'autres e-books que le Kindle existent -je les détaille dans ce papier pour L'Express.fr.

Et pour cause : il y a derrière cela tout un débat sur l'avenir du livre, les usages qui découleront autour du livre numérique (s'il s'impose dans le futur), l'archivage des écrits, comment les éditeurs et les libraires devront s'adapter à cette nouvelle donne, comme j'en parlais par exemple ici.

D'ailleurs, les éditeurs commencent à se mettre en ordre de bataille, plus encore depuis que Google a annoncé le lancement de sa propre library numérique, quitte à se rassembler sur des plateformes numériques, telle Numilog, lancée par Hachette.

A côté de cela, il y a bien sûr des plateformes de téléchargements de livres libres de droits. Mais une autre initiative, signalée par Tim O'Reilly sur son Radar, me semble prometteuse, tant dans les usages que la philosophie de libre-accès au savoir qui en découle.

Dans ce billet, il dévoile une initiative innovante, Safari Books Online. Une initiative pourtant pas vraiment récente, puisqu'elle date de 2001. Il s'agit d'un service sur abonnement de livres et vidéos en ligne, lancé en partenariat avec Pearson Technology Group. Concrètement, il permet aux utilisateurs de consulter une "bibliothèque virtuelle" initialement constituée par partenariat entre ProQuest et 3 éditeurs en informatique, O’Reilly, Pearson, et Microsoft Press. Il rassemble "plus de 10 000 livres en économie et technologies, ainsi que de vidéos, de plus de 40 éditeurs". De fait, on y trouve des titres de référence, de guides d'utilisation et de vidéos dans les domaines de la programmation, du développement et de la conception Web, des langages de programmation, de la gestion de projet... Et, cerise sur le gâteau, "il compte plus de 15 millions d'utilisateurs", explique O'Reilly. Lequel est donc partie prenante de cette initiative, et explique que le business model repose sur les téléchargements payants d'e-books. Sur une base d'abonnement mensuel (selon la formule adoptée), les abonnés téléchargent en moyenne de 7 à 12 livres par mois.

Ce service peut être utilisé sur un laptop, un netbook, ou même un téléphone portable.

Une nouvelle version, Safari Books Online 6.0, achevée hier, amène de nouvelles possibilités: plus d'interactivité, avec la possibilité d'annoter son e-book en cours de lecture, la possibilité de le surligner, puis imprimer ces pages ainsi 'personnalisées'. Une dose de collaboratif aussi, avec la possibilité de travailler sur une même oeuvre par groupes de travail. Autre possibilité, celle de regrouper de manière thématique les livres téléchargés.

Initiative innovante, qui préfigure peut-être les librairies numériques du futur...

jeudi 22 octobre 2009

Michaël Dahan de Bookeen : l'interview

Comme promis dans ce billet, voici donc l'interview vidéo du co-fondateur de Bookeen, le petit Français qui tente de se faire une place sur le marché (prometteur ?) des e-books. Vidéo complémentaire de ce papier.

mercredi 14 octobre 2009

Livres numériques et Readers : bientôt mainstream ou réservés aux early adopters ?

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Etonnant : ce ne sont pas Livres hebdo ou Télérama qui en parlaient le plus aujourd'hui, mais la presse économique, qui consacrait des pleines pages à l'ouverture du Salon du livre de Francfort. Car l'édition est en plein bouleversement. Contrairement à ce que l'on croit souvent, le business demeure prolifique (avec une hausse des ventes de 4,2% fin septembre d'après l'institut GfK).

Mais... il est en pleine révolution technologique, qui débarquera peut-être (tout est dans ce 'peut-être') dans les usages demain. Le livre du futur pourrait être dématérialisé, numérique, en se présentant sous la forme d'une simple tablette. Sony, un des géants mondiaux de l'électronique, dévoilait il y a un an son Reader, un lecteur électronique qui permet de télécharger et lire divers ouvrages. L'Américain Amazon, lui ,va lancer en France son Kindle, le 19 octobre. Le petit poucet français (je sais, l'image est cliché...) Booken, quant à lui, a dévoilé aujourd'hui son nouveau Cybook Opus. Pour en savoir plus sur ce dernier, patience, je vous livrerai une interview vidéo ces prochains jours... Il y en a d'autres, comme l'iRexEt d'autres constructeurs se préparent : Samsung plancherait sur son propre 'Reader', Apple pourrait y venir en embuscade (les blogs en frémissent déjà), et il y en a sûrement d'autres...

Bataille des contenus

Pour les contenus, on le sait, la bataille (électronique) est engagée : Google s'est lancé, à marche forcée, parfois au grand dam des acteurs classiques du secteur : je me souviens d'interviews mémorables de Jacques Attali et de Jean-Noël Jeanneney à ce sujet en 2003. Kindle a déjà sa propre "bibliothèque virtuelle", et d'autres, comme Sony, nouent déjà des partenariats avec des éditeurs, qui ont trop peur de rester en reste sur cette bataille naissante. Les Echos d'aujourd'hui aborde d'ailleurs cette préparation des éditeurs dans un long papier, qui pose de nombreuses questions : quel modèle économique ? Le prix de la création éditoriale risque-t-il de chuter, si elle est numérisée ? Est-ce que cela va donner le coup d'envoi massif de l'autoédition, autre micro-business prometteur (auquel j'avais consacré ce papier pour ZDNet) ?... De nombreuses craintes surgissent déjà : la quasi-hégémonie de Google et d'Amazon (lequel commercialise ces nouveautés en format numérique à 9,99$, d'après Les Echos) pourrait aboutir à un commerce d'e-books en low-cost. Les éditeurs français ont refusé de traiter avec eux pour maîtriser leur prix de vente, mais jusque quand ?

Mainstream ou pour early adopters ?

Surtout, la question est de savoir si cela sera adopté par le grand public, et quand ? 3% des livres se vendraient en édition numérique aux US (en volume). Mais...Le Reader de Sony, en un an, ne s'est écoulé qu'à 10 000 exemplaires. Chiffre à pondérer, certes, alors que le Reader V2 attendu pour cet automne, que j'ai testé, est déjà très amélioré, avec une interface tactile... La prochaine version pourrait même être wifi.

Pour ces Readers, vendus en moyenne 200 $, on ne compte en France que 0,1% des livres vendus en format e-book. Alors certes, cela pourra décoller au gré de l'élargissement de l'offre de livres à télécharger, voire à d'autre contenus, y compris adaptés à l'univers professionnel : pourquoi pas des abonnements à des journaux en version électronique (Les Echos a testé cela,même s'il ne semble pas avoir tt-à-fait abandonné, ce que j'écrivais alors , tout comme, naguère, Orange). Autre contenu intéressant, les nombreux livres et articles déjà disponibles sous le format Scribd. Parailleurs, certains lisent les formats Word et PDF.

Autre point qui joue en leur faveur, je crois que l'énorme popularité de l'iPhone habitue les utilisateurs à lire sur ce genre de supports : smartphones, bientôt tablettes, et donc readers. Des start-ups y testent d'ailleurs des livres téléchargeables, comme la BD, ou des romans-feuilletons, ce que propose la start-up SmartNovel (voir interview et démo vidéo par là).

Autre question de fond, sur les usages, mais aussi sous un angle plus historique, on peut espérer qu'avec le numérique, chaque livre aura sa chance. Dans un monde idéal, chaque livre pourra être publié sous format numérique. Voire, l'auteur pourra s'autopublier en mettant lui-me^me en ligne son ouvrage, et n'ayant plus besoin d'un intermédiaire (donc d'un éditeur). La bibliothèque numérique, accessible à tout endroit de la planète et 24 heures sur 24, en ce sens, est une "utopie séduisante", écrivait récemment Télérama.

Mais gardera-t-on l'usage de l'archivage à l'ère du numérique ? Saura-t-on faire le tri dans ce qui est archivable ? Le numérique pousse à tout archiver, de manière disparate, sans faire le tri, ce que souligne Emmanuel Hoog, PDG de l'INA, dans un essai sur le sujet, "Mémoire année zéro" (Seuil).