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dimanche 3 janvier 2010

Huit tendances tech prometteuses (et so sexy) pour 2010

C'est le début de l'année, et mieux encore, une nouvelle décennie s'ouvre, la seconde de ce nouveau millénaire : alors du coup, on n'échappe pas aux diverses prédictions et inventaires à la Prévert des "tendances à suivre" pour 2010. Bonne année, d'ailleurs, à vous chers lecteurs, réguliers ou de passage ! Qu'elle vous soit pleine de surprises :)

2010 devrait voir se confirmer plusieurs innovations prometteuses, et excitantes tant en termes d'usages, de nouveaux services, que de produits tech. Je me plie donc à mon tour à l'exercice du petit passage en revue...

1/ Apple sanctifie la "tablet" avec son iSlate

iSlate Source : iSlate.eu

Le petit bubuzz de rigueur (à vrai dire habituel pour tout lancement chez Apple...) se confirme : la firme à la pomme va bien lancer, peut-être dès ce mois de janvier, sa propre tablette ! Wired ironise déjà sur la ferveur qui pointe, qui relève presque de l'adoooration chez les fans californiens d'Apple, pour reprendre le champ lexical de mon confrère sur son écran radar... Ce qui, au passage, consacre l'iDecade d'Apple, pour Business Week. Indice relevé par les amateurs, Apple a déjà déposé le nom de son iSlate. Reste à attendre la démo-surprise, annoncée pour MacWord 2010, qui se déroulera courant février à San Francisco.

La "tablette électronique", une sorte de mini ordinateur portable à écran tactile, va consacrer les outils nomades en 2010 : plus compacte que les netbooks (pas assez nomades pour être glissés dans la poche), plus maniable que les smartphones (où il reste difficile de lire aisément des pages web), elle est plus compacte qu'un netbook classique, puisqu'elle ne dispose pas d'un clavier, l'écran tactile permettant d'en faire l'économie. On y surfe sur le Net via le wi-fi ou une clé 3G, et on peut y ajouter un lecteur DVD par la prise USB. Bref, les "tablets" devraient cartonner : déjà Archos tâte le terrain avec son Archos 9 PC Tablet, tout comme Dell (avec son Latitude XT2 XFR), Asus (EeePC T91). Outre Apple, Sagemcom annonce la sienne pour 2010 (son Home Screen), dédiée à un usage plus sédentaire : sa connexion wi-fi permettra de se connecter au réseau familial. Aux dernières nouvelles, même Google et HTC prépareraient une tablette.

2 - Tiens, après Android, Google veut sortir son propre phone ?

Nexus One

Jusqu'à présent, c'était promis-juré, Google ne se lancerait pas dans la vente de produits tech. Pas question d'affronter les grands constructeurs et opérateurs mobiles. Il s'en tiendrait juste à la vente de services et plateformes - comme, tiens, Android, son... système d'exploitation pour téléphones mobiles.

Pourtant, fin 2009, c'était une des rumeurs les plus nourries sur la Toile techie : un Google phone était en préparation ! Au pont que l'info faisait la Une du site du Wall Street Journal le 12 décembre dernier. Le Nexus One (c'est son nom) sera donc un téléphone à écran tactile, sans doute construit par le taïwanais HTC (qui avait été un des premiers à sortir des smartphones tournant sous Android). Il sera commercialisé nu ou via un abonnement avec T-Mobile, d'après Gizmodo. Forcément, l'avantage pour Google set qu'il a une pléiade d'applis maison toutes prêtes, et déjà utlisée par nombre d'utilisateurs... sur leur ordinateur : avec Gmail, Google Docs, Google Calendar, YouTube (pour mémoire, le site de partage vidéos a été racheté par Google en 2006)...

3/ Twitter s'impose... aussi en entreprises

Consacré comme plateforme de communication - voire comme média - dont lors du conflit iranien et des élections US, Twitter va devenir, en quelque sorte, une entreprise comme les autres : c'est le NY Times qui le dit. D'ailleurs, ses fondateurs commencent à se dire qu'il faudrait bien trouver de nouvelles ressources : ils concoctent une version payante pour entreprises.

4/ La révolution de la réalité augmentée

Cette nouvelle technologie pourrait révolutionner l'édition, la téléphonie, le tourisme... Concrètement, la réalité augmentée permet de passer d'une image imprimée (ou une photo prise avec son mobile, ou encore une image saisie avec sa webcam) à une image animée en trois dimensions (3D), grâce à un logiciel. Associée au téléphone portable via des applis idoines, la réalité augmentée va entrer dans le quotidien des Français à toute vitesse.

Un exemple ? Vous placez votre smartphone devant un immeuble, vous vous géolocalisez et le prenez en photo. En quelques secondes, via une appli immobilière (comme celles de SoLoger.com ou LogicImmo), les apparts à vendre dans le quartier, le prix de l'immobilier au m² s'affichent. C'est un des premiers exemples d'usages de la réalité augmentée, prometteuse pour permettre aux prospects ou clients d'une marque de localiser sur sur leur mobile les points de vente d'une marque. C'est la start-up Lyar qui propose cette appli en marque blanche, dont se sont emparés plusieurs acteurs de l'immobilier.

Mais la réalité augmentée débarquera dans de nombreux autres secteurs : comme les secteurs touristiques et culturels (cf l'appli mobile CultureClic, prometteuse). On pourra bientôt cadrer avec son iPhone (ou un smartphone sous Android) un site touristique ou historique, ou encore la vitrine d'un resto, pour avoir des infos complémentaires affichées sur son mobile.

cultureclic

Ou l'éducation : un des premiers livres interactifs (Comprendre comment ça marche !, Joël et Clément Lebeaume, éd. Nathan), permet d'afficher des illustrations animées (comme un hélicoptère décoller) sur l'écran de son ordinateur simplement en approchant des inventions répertoriées dans le livre de la webcam.

On voit aussi cela débarquer en pub, ou sur des vitrines interactives, comme celle d'Hugo Boss à Londres (voir mon billet sur le sujet),conçue par la start-up Total Immersion.

5/ Le cinéma en 3 D

Dans la lignée de la réalité augmentée, la 3D, qui permet d'afficher des images en relief sur un écran, pourrait faire connaître un certain renouveau au cinéma, une fois cette technologie consacrée par Avatar, film de science-fiction à grand spectacle, comme j'en parlais dans ce billet.

6/ Les applications mobiles

Même le dernier numéro du féminin Elle l'évoque dans son édito, "l'iFemme est arrivée !" (I'm just quotiing...). L'éditorialiste évoquant (avec une certaine hardiesse, certes) les iFemmes de 2010 "bourrées d'astuces", à l'image "de l'iPhone et de toutes ses applications rigolotes".

C'est un fait, ces services accessibles en un clic sur un drôle de widget sont devenues des pépites pour Apple, qui a ainsi monétisé son iPhone, avec son "application store". Au point que les autres constructeurs y vont de leurs propres AppStores, et que toutes les marques cherchent quelle appli iPhone elles pourraient lancer, comme j'en parle dans cet article (et ce dossier) pour L'Entreprise.

MobiKoop Billetterie en ligne, fonctionnalités doublées de réalité augmentée évoquée ci-dessous, appli dédiée à un nouveau produit, appli-coaching (cf l'appli iPhone "9 mois" de Nestlé dédiée aux futures mamans), e-couponing (comme MobiKoop, une plate-forme de coupons de réduction co-développée par les start-up toulousaines Adelya et Goojet)... les services induits sont multiples.

7 - L'e-book, les "MP3" écrits...

Foxit

Evoqué à plusieurs reprises dans ce blog dernièrement (ici, , ...), le livre électronique pourrait devenir grand public cette année. Parce que des mastodontes comme Sony et Amazon ont lancé leurs readers en Europe, et que les librairies tentent, parfois dans la précipitation, de monter des plateformes de contenus idoines. Reste à voir si l'objet va entrer dans les usages dès cette année, alors que les tablets évoquées plus haut pourraient elles aussi, faire office de lecteurs numériques.

Et la question de la protection des contenus (par exemple via des DRM, comme cela s'esquisse chez Amazon) risque fort de soulever des problématiques similaires à celles du MP3.

8 - Webdocumentaires, co-financement d'enquêtes par des internautes... De nouvelles formes de journalisme multimédia

Lecorpsincarcere.JPG

Cette dernière thématique peut sembler un peu éloignée des précédentes... Mais pas tant que cela : à l'heure où les plans sociaux se multiplient dans les titres de presse écrite "classiques", de nouvelles formes d'écriture journalistique émergent sur Internet, avec notamment les webdocumentaires, qui mêlent vidéos, sons et écrits. Certains ont même été primés en 2009 (comme à Perpignan) et les premières "superproductions" sont attendues pour 2010. Certains travaux d'investigation de journalistes indépendants à la sauce 2.0 bénéficient même de crowdraising (co-financement en ligne par des internautes), comme avec ces initiatives.

Autre preuve de ce foisonnement journalistique sur la Toile, on a vu cette année émerger plusieurs jeunes médias en ligne, montés par des journalistes confirmés, comme Electron Libre, ou par des tous jeunes journalistes, comme le portail Jeunes journalistes web, ou Le Courant.

Il faut l'espérer, 2010 sera foisonnante.

mardi 29 décembre 2009

Les e-books et leurs menaces (potentielles) pour la vie privée

ebook

Les e-books pourraient-ils potentiellement porter atteinte à la vie privée de leurs utilisateurs? Car ces livres électroniques peuvent être chargés en contenus via diverses librairies en ligne, comme je l'évoquais dans ce billet. Problème : cela permettrait aux éditeurs de suivre littéralement à la trace les goûts de leurs lecteurs, puisqu'ils peuvent suivre quels ouvrages sont téléchargés, et même quel temps de lecture y est consacré.

MP3, e-books, DRM : même débat

C'est l’Electronic Frontier Foundation (EFF, ONG qui protège la liberté d'expression sur Internet) qui a tiré la sonnette d'alarme il y a quelques jours, en publiant un tableau très instructif, signalé et traduit par PC INpact, récapitulant à quelles informations peuvent accéder les constructeurs et éditeurs selon les différents lecteurs numériques disponibles sur le marché.

De fait, comme le pointe l'EFF, le livre numérique soulève des questions nouvelles, finalement assez proches de celles soulevées par le format MP3 à ses débuts - en termes de protection des données personnelles, de propriété intellectuelle, de droits d'auteurs, de partage de biens communs... "Les livres numériques commencent à transformer notre manière d’acheter et lire les livres de la même façon que les mp3 ont modifié la façon dont nous achetons et écoutons de la musique", constate l'EFF. Mais "la technologie présente de nouvelles et significatives menaces pour la vie privée".

L’EFF montre d'ailleurs les liens étroits qui lient les e-readers et les plateformes de contenus (soit les librairies en ligne telles que Google Books) pour les tenir informées des habitudes des utilisateurs, du circuit commercial, de leur localisation... Ne faut-il pas y voir une manière potentiellement dangereuse de cerner l’environnement culturel d’une personne, à un degré jamais atteint jusqu'à présent ?

Et dénonce le manque de transparence dans l’utilisation de ces données. Premier visé : le moteur de Google Book, qui enregistre chacune de vos recherches, les pages lues, combien de temps vous êtes restés sur tel document, les documents que vous lus par la suite… des données accompagnées de l’adresse IP. Un nouvel outil de suivi de l'internaute à la trace inespéré pour Google, en somme.

Amazon est aussi pointé avec son Kindle, qui repose sur un régime de licences couplées à des DRM. Ces DRM sont utilisées par Amazon pour empêcher de lire sur d'autres terminaux les livres électroniques conçus pour son Kindle. Mais elles lui permettent aussi de suivre au plus près les usages de ses lecteurs...

Mise à jour du 31décembre : j'ai consacré un article à ce thème, dans la lignée de ce billet, publié sur L'Express.fr : à consulter , avec un article complémentaire sur les eBooks au banc d'essai.

dimanche 8 novembre 2009

E-books : les principaux sortis, et ceux à venir

J'en ai beaucoup parlé dernièrement (je vous laisse remonter le fil dans les billets précédents...), notamment dans ce billet, cette émission radio et via cette itw vidéo, mais il m'a semblé intéressant de revenir sur les principaux modèles d'ebooks qui viennent de sortir, ou qui sont annoncés...

Car outre les principaux lancés (le Kindle d'Amazon, l'e-book de Bookeen, ou encore le Reader de Sony), et les quelques autres annoncés aux US (voir le papier que j'y ai consacré pour l'Express.fr), j'avais eu l'occasion de voir, en mars dernier, quelques prototypes présentés au Salon du Livre de Paris. Ce sont des protos, donc forcément, tous ne seront pas forcément commercialisés. Mais beaucoup sont intéressant, donc je vous les dévoile, en petite exclu ;)

Nous avons donc :

iRex Photo C. C.

Le proto du prochain eBook d'iRex, spin-off de Philips

Foxit Photo C. C.

l'eSlick de Foxit, un eBook de 6'' reposant sur la techno e-ink. Il est déjà commercialisé aux US pour 229 $, et accepte les formats PDF et ePub.

Readius Photo C. C.

Le Polymer Vision de Readius, un lecteur e-book qui me semble assez incroyable : repliable, e-ink, c'est un lecteur e-book, mais aussi lecteur mp3 et téléphone mobile. Joli projet, pourtant avorté, à cause de coûts de développement trop importants, et de la mise en faillite de Polymer Vision cet été, comme le révélait eBouquins.

papierelectroniq C. C.

Là encore, un joli projet, avec ce prototype de papier électronique de 6'' par Nemoptic, start-up française retenue dans le cadre du projet de R&D SYLEN (pôle de compétitivité francilien Cap Digital).

mercredi 28 octobre 2009

Librairie en ligne pour e-books + (une dose de) cloud computing = Safari Books online 6.0

enluminure.jpg

Je sais, ça fait beaucoup dans un titre ;) Il y a une certaine effervescence (du moins dans un certain microcosme) qui entoure la commercialisation en Europe du Kindle d'Amazon, lequel suscite d'ailleurs un accueil parfois critique (je vous renvoie à ce papier de L'Express.fr, suite à un test critique)... Alors que d'autres e-books que le Kindle existent -je les détaille dans ce papier pour L'Express.fr.

Et pour cause : il y a derrière cela tout un débat sur l'avenir du livre, les usages qui découleront autour du livre numérique (s'il s'impose dans le futur), l'archivage des écrits, comment les éditeurs et les libraires devront s'adapter à cette nouvelle donne, comme j'en parlais par exemple ici.

D'ailleurs, les éditeurs commencent à se mettre en ordre de bataille, plus encore depuis que Google a annoncé le lancement de sa propre library numérique, quitte à se rassembler sur des plateformes numériques, telle Numilog, lancée par Hachette.

A côté de cela, il y a bien sûr des plateformes de téléchargements de livres libres de droits. Mais une autre initiative, signalée par Tim O'Reilly sur son Radar, me semble prometteuse, tant dans les usages que la philosophie de libre-accès au savoir qui en découle.

Dans ce billet, il dévoile une initiative innovante, Safari Books Online. Une initiative pourtant pas vraiment récente, puisqu'elle date de 2001. Il s'agit d'un service sur abonnement de livres et vidéos en ligne, lancé en partenariat avec Pearson Technology Group. Concrètement, il permet aux utilisateurs de consulter une "bibliothèque virtuelle" initialement constituée par partenariat entre ProQuest et 3 éditeurs en informatique, O’Reilly, Pearson, et Microsoft Press. Il rassemble "plus de 10 000 livres en économie et technologies, ainsi que de vidéos, de plus de 40 éditeurs". De fait, on y trouve des titres de référence, de guides d'utilisation et de vidéos dans les domaines de la programmation, du développement et de la conception Web, des langages de programmation, de la gestion de projet... Et, cerise sur le gâteau, "il compte plus de 15 millions d'utilisateurs", explique O'Reilly. Lequel est donc partie prenante de cette initiative, et explique que le business model repose sur les téléchargements payants d'e-books. Sur une base d'abonnement mensuel (selon la formule adoptée), les abonnés téléchargent en moyenne de 7 à 12 livres par mois.

Ce service peut être utilisé sur un laptop, un netbook, ou même un téléphone portable.

Une nouvelle version, Safari Books Online 6.0, achevée hier, amène de nouvelles possibilités: plus d'interactivité, avec la possibilité d'annoter son e-book en cours de lecture, la possibilité de le surligner, puis imprimer ces pages ainsi 'personnalisées'. Une dose de collaboratif aussi, avec la possibilité de travailler sur une même oeuvre par groupes de travail. Autre possibilité, celle de regrouper de manière thématique les livres téléchargés.

Initiative innovante, qui préfigure peut-être les librairies numériques du futur...

jeudi 22 octobre 2009

Michaël Dahan de Bookeen : l'interview

Comme promis dans ce billet, voici donc l'interview vidéo du co-fondateur de Bookeen, le petit Français qui tente de se faire une place sur le marché (prometteur ?) des e-books. Vidéo complémentaire de ce papier.

lundi 19 octobre 2009

La French Connection #31 LCI Radio : l'e-book arrive

En audio, la dernière édition de la French Connection de LCI Radio, vendredi dernier, avec Cédric Ingrand, Jean-Bernard Magescas, et David Legrand (PCInpact.com). On y a surtout discuté de l'arrivée en trombe sur le marché européen du Kindle d'Amazon (voir mon billet sur le sujet), alors que le marché de l'édition fait des cauchemars électroniques. David Legrand nous a présenté Windows 7, qui arrive sur nos PC (et constitue un nouvel argument marketing pour les constructeurs autour de leurs nouveautés...), mais AndroId aussi (avec un netbook Acer sous Android)... Enjoy !