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lundi 31 décembre 2012

Smartphones à écrans flexibles, imprimantes 3D, interfaces hommes-machines, lunettes "augmentées", robots... Huit tendances tech / innovations pour 2013

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Lointain ancêtre du casque électroencéphalographe dans "Orange mécanique"

Une sorte de marronnier de début d'année sur ce blog, auquel je m'étais déjà livrée l'an dernier, il y a deux ans... Je vous laisse vérifier si mes prédictions étaient bonnes ;) Quelles sont les innovations de rupture les plus attendues pour cette année 2013, les services et produits les plus prometteurs, susceptibles de bouleverser le quotidien des utilisateurs ? Il y a aussi le très bon Hype Cycle de Gartner, qui sert chaque année de baromètre des innovations. Autres indicateurs, les projets de R&D du moment, ou encore la grand-message high-tech qui se tient à Las Vegas début janvier, le Consumer Electronic Show...

Je précise tout de suite que cette liste de tendances est non-exhaustive ;) (mais vos compléments en commentaires sont tout-à-fait bienvenus). J'ai par ailleurs choisi d'en exclure le big data (même s'il promet de révolutionner le marketing, comme j'en parlais dans cette enquête), le BYOD, les QR codes, ou encore la gamification (version 2012 des serious games), des tendances à éviter pour 2013, estimait carrément la CNBC !

Les smartphones à écrans souples

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C'est un mythe, j'en parlais par exemple déjà dans ce billet : cette fois grâce à la technologie Oled, on y est (peut-être) ! La rumeur veut que Samsung soit sur le point de dévoiler, lors du CES, son premier smartphone à écran souple, d'après le Wall Street Journal.

Google plancherait lui aussi sur un tel projet. Nom de code: X Phone, qui pourrait être lancé courant 2013, suivi par une tablette. Avec pour objectif d'en faire un concurrent aux appareils conçus par Apple et Samsung, d'après le Wall Street Journal. Pour cela, Google utilisera Motorola, qu’il a acquis mi-2012 pour 12,5 milliards de dollars (10 milliards d’euros). Sur la forme, le X Phone comporterait un écran flexible, des formes différentes de ce qui existe grâce à une base en céramique, donc très résistante. Sur le fond, le quotidien rappelle que Motorola a acheté il y a deux mois Viewdle, une société qui a développé une technologie qui allie reconnaissance des images et des mouvements. Google devenant ainsi constructeur (stratégie certes amorcée avec la série Nexus), il se retrouverait directement concurrent de Samsung et d'Apple. Oups. Ce qui pourrait bouleverser le paysage des télécoms, largement contrôlé par le duo Apple - Samsung, où Google a, certes, déjà avancé ses pions avec son OS Android.

Main artificielle commandée par la pensée, corps humain robotisé...

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Et si les interfaces hommes-machines (IHM) entraient dans les usages ? Cela fait longtemps que la recherche s’intéresse à l'interface cerveau-machine (ICM) , qui, par l’intermédiaire d’implants de fines électrodes, permet de détecter les signaux électriques émis par la partie du cerveau associée aux mouvements. Ces signaux sont transcrits en langage ou code informatique, pour actionner la prothèse artificielle.

C'était un des grands espoirs en cette fin d'année 2012 : des chercheurs ont mis au point un nouveau type de "bras-robot" commandé par la pensée, qui a permis à une femme paralysée d’avoir un degré de contrôle et de liberté de mouvements de la main artificielle jamais inégalé jusque-là avec cette sorte de prothèses, révélait la revue médicale britannique The Lancet. Une avancée de taille dans le développement des prothèses de membre contrôlées par la pensée, qui pourraient un jour équiper des patients paralysés (accidents, attaque cérébrale…) ou amputés.

En février dernier, l’équipe de l'Université de Pittsburgh a implanté deux réseaux de microélectrodes dans le cortex moteur gauche d’une femme de 52 ans devenue tétraplégique à cause d’une maladie neurodégénérative. Deux semaines après l’opération, la prothèse a été connectée et la patiente s’est lancée dans plus de 3 mois d’entraînement (saisir des objets, etc), mais dès le deuxième jour, elle a pu bouger la main artificielle par la pensée. À la fin, elle a pu accomplir des tâches avec un taux de succès de 91,6 %. Prochaines étapes : intégrer des capteurs permettant par exemple de déceler le froid et le chaud, et recourir à une connexion sans fil, type Wi-Fi, pour relier le cerveau à la prothèse.

Autre exemple, révélé par le New York Times il y a quelques semaines, des marines amputés testent actuellement un bras artificiel qui déchiffre les ordres du cerveau, développé par des ergothérapeutes avec le Center for thé intrépide du Brook army Medical Center à San Antonio. Le dispositif robotisé (110 000 dollars, soit 85 000 euros) comporte un moteur électrique, et des capteurs pouvant déchiffrer les signaux de son cerveau.

Les prémisses du corps humain robotisé, "augmenté", dont j'ai déjà parlé ici, ...

Premiers casques électroencéphalographes (EEG) grand public

Mais les IHM pourraient aussi, bientôt, avoir des usages ludiques. On voit apparaître les premiers casques électroencéphalographes (EEG) grand public, et les sites de téléchargement de jeux adaptés à cette nouvelle interface (allez jeter un œil sur cette excellente enquête publiée par Le Monde). Les sociétés américaines NeuroSky et Epoc commercialisent déjà des casques EEG, pour environ 150 dollars. Pour développer ce marché prometteur, elles publient même des outils logiciels permettant aux développer des nouvelles applications, qui seront proposées dans de futurs AppStores.

Pour jouer au jeu vidéo SpaceRace, édité par WayForward, en lieu et place d'un joystick et d'un clavier, vous devez ainsi vous munir d'un bonnet doté de fines électrodes, lesquelles captent les signaux cérébraux sur une zone précise du cerveau. Le vaisseau spacial du jeu est ainsi piloté par votre cerveau - plus précisément au gré des ondes cérébrales alpha émises par vos neurones. Vertigineux...

Et ce n'est pas fini : le labo de recherche qui travaille à partir de ce jeu imagine déjà des usages thérapeutiques de cette technologies, pour soigner certaines maladies mentales : les chercheurs pourraient ainsi rééduquer certaines zones du cerveau grâce à des exercices ludiques sur ordinateur.

Les projets de recherches de consortiums associant labos, universités et start-up autour de cet Eldorado potentiel que représentent les IHM et ICM se développent déjà, de gros budgets à la clé. Je ne les citerai pas ici ;) mais il y a entre autres un projet européen qui planche sur des robots contrôlés par un cerveau humain, ou encore un consortium de 10 partenaires consacré au Interfaces Cerveau-Ordinateur (ICO) et jeux vidéo.

Lentilles de contact et lunettes "augmentées"

Autre déclinaison de ce corps humain "augmenté", des interfaces qui pourraient améliorer les capacités de notre œil. Il y a pile un an sortait Mission Impossible 4, où l'on voyait des personnages dotés de lentilles de contact à réalité augmentée, qui leur permettaient de voir superposés, à une image du monde réel, des éléments virtuels (un plan, une photo, etc). Un peu comme Terminator voyait déjà en réalité augmentée.

C'est en train de devenir réalité ! Les chercheurs de l’Université de Gand viennent de sortir un prototype de lentille de contact intelligente. Elle comporte un écran LCD capable d’afficher des images (principalement du texte) directement sur votre œil. Les précédents essais ne permettaient d'avoir qu'un écran de... deux pixels.

Les géants Google et Microsoft, eux, conçoivent carrément des lunettes "augmentées". En juin 2012, Google dévoilait son "Projet Glass", des lunettes Google à réalité augmentée. Elles permettraient de prendre des photos, lancer une visioconférence, trouver son chemin... grâce à des microphones et des caméras intégrés aux branches et contrôlables à la voix. Google a promis de les commercialiser en 2013 aux Etats-Unis, pour 1 500 dollars. Je vous laisse le plaisir de mater la vidéo de la keynote, très hollywoodienne...

Le 23 novembre, on apprenait que Microsoft avait déposé un brevet pour des lunettes à réalité augmentée. Le brevet, déposé en mai 2011, décrit un dispositif capable d’amener devant les yeux de l’utilisateur des informations pertinentes et/ou complémentaires à ce qu’il regarde déjà. Bien que l’on puisse imaginer facilement que les jeux puissent faire partie du projet, le brevet ne parle que d’évènements "live" et donc réels. Les lunettes seraient reliées à un mini-ordinateur qui pourrait prendre la forme d’un bracelet. Ce dernier s’occuperait des traitements tels que l’identification des objets, des personnes, ou le calcul des informations à afficher. Les lunettes, elles embarqueraient une caméra, un microphone, un gyroscope, un magnétomètre, un capteur de position des pupilles de l’utilisateur ainsi qu’un capteur infrarouge. La connexion avec le bracelet se ferait par Wi-Fi ou Bluetooth.

Next, Apple ?

Pour vous donner une idée de ce que sera notre quotidien demain avec ce type d'interface visuelle, regardez ce court-métrage conçu par deux étudiants israéliens...

...Et développement des robots "de services"

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Nao, le robot humanoïde d'Aldebaran Robotics

La presse l'a évoqué courant 2012 (comme ici et là), une poignée de grosses start-ups (dont françaises) croient dur comme fer à l'avenir des robots "de services", ces robots humanoïdes qui entreront dans le quotidien des familles, des personnages âgées ou handicapées, des hôpitaux...

Robots-jouets, robots ménagers, robots dans les hôpitaux... Il y a le distributeur de robots Robopolis, et son charismatique patron Bruno Bonnell qui fait acte d'évangélisation sur le sujet depuis plusieurs années... Peut-être que les "robots ménagers", tel le Roomba d'iRobot, sont une première étape dans la banalisation des robots. Le fait que le magazine Challenges inclue dans sa sélection de fin d'année de produits high-tech Nao, le so cute robot humanoïde d'Aldebaran est, aussi, loin d'être anodin. Sans compter la multiplication des expos et animations grand public sur le sujet.

Preuve de l’industrialisation du secteur, l'impressionnante entrée au capital du Français Aldebaran Robotics à hauteur de 80% par la banque japonaise Softbank, en mars dernier, lequel rachetait ensuite son confrère Gostai... Dernière annonce en date, en décembre dernier, l'investissement par Grishin Robotics de 250 millions de dollars dans RobotAppStore, premier Appstore dédié aux apps pour robots, des aspirateurs Roomba d'iRobot aux robots Nao d'Aldebaran, en passant par l'hélicoptère AR Drone de Parrot. Comme dans l'Appstore d'Apple, les développeurs indépendants sont invités à y commercialiser les apps et services pour robots qu'ils ont conçues... Et comme chez Apple, ils devront reverser une commission de 30%. Demain, aura-t-on un robot tout comme un a un smartphone et une tablette, avec une série d'apps ?

Impression 3D, DIY

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Fabriquer en quelques heures un objet à partir d’un modèle numérique, de la science-fiction ? Ça ne vous aura pas échappé, cette expression aussi étrange que prometteuse annonce peut-être une révolution de demain. Exit l'imprimante à encre, demain, chacun devrait avoir avec son ordinateur une imprimante 3D, qui permet donc d'"imprimer", ou plutôt de concevoir, des objets en plastique (voire en métal...) en trois dimensions, en venant déposer des fines couches de matière les unes au-dessus des autres. Chris Anderson, un des maîtres de l'innovation, ex-rédacteur en chef du magazine Wired, théoricien de la "long tail" (la "longue traîne", il y a dix ans, déjà...) annonce même une nouvelle révolution, celle des "makers". Ils pourront réaliser des objets chez eux grâce à ces imprimantes bon marché (comptez tout de même environ 1 500 $). Le DIY (Do it yourself - Faites-le vous-même), nouvelle révolution industrielle ?

Même une poignée de start-ups commercialisent des imprimantes 3D, telle la Française Sculpteo, qui propose sur son app iPhone à chacun de customiser, sur l'écran de son mobile ou de sa tablette, toute une galerie d'objets (tasse, vase...). D'ailleurs, Bercy commence à s'intéresser de très près au sujet, et aux premiers espaces de coworking dédiés, les Fab Labs...

Parmi les applications promises: coques de smartphones customisées,chocolats, pièces pour la Nasa, voiture de course, flingues pour les obsédés de la NRA, ou même, peut-être, presser ses disques vinyles chez soi, ou, plus enivrant encore, des organes tels qu'un cœur humain...

Banalisation du décryptage ADN pour les particuliers

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Il est toujours illégal dans la plupart des pays européens, dont la France, mais insensiblement, le décryptage d'ADN pour les particuliers qui se généralise, pour la recherche de paternité, de prédispositions face à des maladies... 23AndMe (start-up fondée il y a quelques années par Anne Wojcicki, la femme de Sergey Brin, un des cofondateurs de Google) qui propose désormais le décryptage d'ADN pour le même prix qu'un smartphone (99 $), a ainsi levé en décembre 50 millions de dollars - elle en avait déjà levé 68 millions depuis son lancement en 2006. Parmi les investisseurs, le Russe Yuri Mulner, et... Sergey Brin, ainsi que Google Ventures, le fonds d’investissement de la firme californienne. Les deux sociétés ont des locaux voisin. Et on imagine facilement l'intérêt que Google, qui possède les données propres à notre identité numériques, ait un certain intérêt pour l'activité de 23AndMe...

Objets connectés

Cela fait 10 ans que l'on en parle, mais à la faveur du développement du wifi notamment, ils semblent réellement entrer dans les usages, comme l'ont montré les services innovants d'une kyrielle de start-up lors du Web'12. Tout comme les lunettes connectées, des milliers d'objets connectés déparquent : la serrure Lockitron commandée à distance par une appli iPhone (dévoilée au Web'12), les ampoules connectées par Wifi de Philips, le frigo connecté imaginé par Evian... Ou encore, côté santé, l'Eldorado des services du "quantified self" (l'automesure, qui consiste à mesurer les données du quotidien perso), tels le capteur One de la start-up Fitbit, qui qui mesure en temps réel plusieurs paramètres physiques (nombre de pas faits dans une journée, de calories brûlées), et Withings, qui a développé balance connectée, tensiomètre, babyphone, et apps mobiles dédiées .

jeudi 19 août 2010

Hype Cycle 2010 de Gartner: réalité augmentée et interfaces tangibles, c'est pour demain

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Source: Gartner

Étonnamment, le traditionnel Hype Cycle de Gartner, publié comme chaque année début août, est passé inaperçu cette année. Dont par moi-même, alors que j'étais très loooooin, y compris de la planète geek :) Mais il n'est pas trop tard pour y revenir, car le "Hype Cycle des technologies émergentes" 2010 est une bonne synthèse des innovations de rupture d'aujourd'hui et de demain - et celles qui sont déjà out.

Il synthétise ainsi un ensemble de 68 "hype cycles" par secteurs, comme il l'a fait l'an dernier et en 2008.

Vous trouverez sur le site de Gartner, cette très bonne description (en anglais) de la notion de "hype cycle", et depuis cette page, la présentation en différé.

Tablettes tactiles,

Du côté des appareils, d'abord, les tablettes à stylet ont atteint le "plateau de productivité" en entreprises, tout comme les télévisions en 3D (je soupçonne Gartner d'un excès d'optimisme, là...), alors que les lecteurs de livres électroniques (e-readers) sont presque dans le "puits des désillusions". En revanche, pour Gartner, les tablettes tactiles (l'iPad, mais aussi les autres à venir) sont au "pic des attentes excessives", mais sur un cycle rapide (deux ans)...

Interfaces tangibles et réalité augmentée

Côté usages, les manières d'interagir les plus prometteuses sont les interfaces tactiles d'aujourd'hui, auxquelles s'ajouteront des interfaces tangibles, qui reposent sur l'utilisation d'objets physiques pour interagir avec les systèmes. Certes, il faudra encore attendre pour que cela décolle (plus de 10 ans), mais cela existe déjà avec la reconnaissance d'objet, qui permet de créer des applications originales sur la table Surface de Microsoft. Plusieurs labos de recherches y travaillent, comme le MIT, qui a un groupe de travail dédié.

Autre tendance de demain décelée par Gartner, la réalité augmentée, à laquelle s'ajoutera demain une tendance plus générale, l'informatique contextuelle. La promesse de cet ensemble de technologies est de remplacer l'approche d'une recherche d'information pilotée par l'utilisateur par une offre d'informations proposée automatiquement en fonction de son contexte. Comme par exemple les applications basées sur la géolocalisation de l'utilisateur (ce que proposent déjà Plyce, Foursquare, et depuis aujourd'hui Facebook Places.

Prometteuse, placée sur le "pic des attentes excessives", la réalité augmentée, actuellement surtout mobile, enrichit son approche par la localisation et l'orientation de l'utilisateur, avec des applications mobiles . Les plates-formes de réalité augmentée (comme Layar, pour Android et iPhone), et des applis mobiles telles que CultureClic, devraient favoriser une explosion rapide d'applications innovantes, comme j'en parlais il y a quelques mois dans cet article.

Cloud computing

Inclus dans le hype cycle depuis 2 ans, le cloud computing est toujours en évolution et il devient de plus en plus important pour les entreprises. Mais il approche de la phase de descente dans le "puits des désillusions" d'après Gartner. A voir, car les déclinaisons grand public du cloud sont déjà légion, entre les webmails (comme Gmail de Google), les services de stockage et partage de photos (Flickr)...

Côté plates-formes, logique, Gartner distingue les AppStores mobiles: depuis qu'Apple a lancé sa pépite d'applis mobiles pour iPhone, les autres constructeurs cherchent à créer leurs propres "supermarchés d'applis". Et les marques à être présentes à tout prix dans l'AppStore d'Apple...

Prometteurs aussi, les systèmes de micro-paiement sur Internet, les systèmes d'identification par biométrie, la télévision interactive (dont on parlait déjà en 2002)...

En périphérie

Certaines technologies en phase d'émergence, sont rassemblées dans cette catégorie un peu fourre-tout. Comme l'impression 3D, les robots mobiles (pour des applications ciblées, par exemple de visioconférence), ou encore la télévision sur internet.

mardi 30 mars 2010

Télé 7 Jours teste le plus-produit en réalité augmentée

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C'est une première, et Télé 7 Jours a sans doute eu du flair en choisissant de tester, à l'occasion de ses 50 ans, une des technologies les plus prometteuses et les plus excitantes pour cette année : la réalité augmentée. Concrètement, celle-ci permet de passer d'une image imprimée (ou une photo prise avec son mobile, ou encore une image saisie avec sa webcam) à une image animée en trois dimensions (3D), grâce à un logiciel. Du coup, elle fournit des informations complémentaires en surimpression d’un écran, voire de lunettes. Sur les écrans d’ordinateur, la réalité augmentée donne l’illusion d’interagir avec des objets virtuels.

Et justement, le magazine de télé propose à ses lecteurs une expérience assez particulière, et du même coup teste ce nouveau "format". Cela m'a donné suffisamment envie pour que je l'achète, pour la première fois... Avec cette édition spéciale, en kiosques depuis hier et pour une durée de 15 jours, Télé 7 jours propose une couv' un peu particulière avec Johnny Hallyday.

Le lecteur-internaute peut en effet faire vivre sa Une du mag en la plaçant devant sa webcam. J'ai testé, c'est assez simple : après avoir téléchargé une application (relativement lourde tout de même), et m'être connectée sur le site dédié aux 50 ans de Télé 7 Jours, en ciblant Johnny devant ma webcam, je vois subitement celui-ci s'afficher et s'animer, en surimpression du magazine, sur mon écran d'ordinateur ! Et on le voit jouer un morceau de sa dernière tournée.

Avènement de la réalité augmentée ?

Le résultat est assez bluffant, et surtout, c'est un très joli coup de Télé 7 jours, réalisé avec Total Immersion, LA start-up française spécialisée dans la réalité augmentée. Pour la première fois, un média grand public (qui tire tout de même, en moyenne, à 1,7 million d'exemplaires), expérimente de manière assez avant-gardiste cette techno. Pas sûr que cela convertisse du jour au lendemain le commun des lecteurs de Télé 7 Jours à cette techno - il faut avoir la curiosité - et le courage d'installer le logiciel, sa webcam, et se planter devant son ordi avec sa couv' dans les mains pour avoir la petite surprise virtuelle s'afficher sur son écran. Mais au moins, le magazine aura fait parler de lui comme étant LE premier à tester cela. Effet retour sur image garanti, donc.

Voici la p'tite démo vidéo réalisée par Thierry Moreau (directeur de la rédac de Télé 7 jours) himself :

Bon, j'avais eu le plaisir de croiser des passionnés de chez Total Immersion il y a une quinzaine de jours, qui m'avaient parlé de cette expérience média (mais je n'avais pas le droit d'en parler - grrr). Ce qui me semble vraiment intéressant est de voir que des secteurs d'activités classiques s'approprient la réalité augmentée, laquelle leur permet de glisser une dose de technologie dans leur industrie - et donc de se moderniser, me disait en substance un des responsables marketing de Total Immersion.

La maison d'édition un brin old school Nathan l'a bien compris : en novembre dernier, elle dégainait le "premier livre augmenté", Dokéo - Comprendre comment ça marche ! (Joël et Clément Lebeaume, éd. Nathan, 24,90 €). Une encyclopédie pour enfants classique de cet éditeur, qu'il a doublé d'images "augmentées". Leur cible : les enfants. J'en parlais récemment dans cet article, la démo vidéo est d'ailleurs assez bluffante.

L'opération est aussi tout bénéf' pour les annonceurs. Ici, notre Johnny national bénéficie d'une exposition inespérée, avec la reprise d'une vidéo de sa tournée, dont les références et l'adresse du site sont dûment indiquée sur la page d'accueil de Télé 7 jours 50 ans. Dans le même numéro, deux autres annonceurs, McDonald's et Disney, utilisent le même procédé de réalité augmentée.

Expériences innovantes pour le print

En fait, à l'heure où elle est échaudée' par le bouillonnement que connaît le média Internet, la presse écrite expérimente de nouveaux formats susceptibles d'attiser la curiosité des lecteurs - et des annonceurs ;). Quitte à faire bondir ses coûts de tirage.

Comme j'en parlais dans ce billet, en septembre 2009, le magazine people américain Entertainment Weekly a ainsi inséré une publicité vidéo dans son édition papier. Un petit écran TFT (6 cm de diagonale et 2,7 mm d'épaisseur) encarté dans le journal (voir la démo vidéo diffusée sur YouTube) permettait ainsi de diffuser 40 minutes d'extraits des programmes et de promo de CBS.

Plusieurs groupes de presse ont aussi testé, avec un succès mitigé, les tags 2D, qui permettent d'accéder à du contenu en ligne avec son téléphone, en photographiant un pictogramme. Le groupe Tests l'avait testé en juillet 2009 avec L'Ordinateur individuel, en partenariat avec la start-up Mobiletag, éditrice d'une application embarquée permettant aux mobiles de lire des codes barres 2D. Le groupe ne prenait pas trop de risques, ciblant un lectorat à priori sensible à ce genre d'innovations.

Des magazines people, tels comme Closer, Voici et Public, l'avaient testé dès 2007. Et cette année, en janvier dernier, 4 quotidiens du groupe Hersant (Paris-Normandie, Le Havre presse, Havre libre et Le Progrès de Fécamp), ont sauté le pas à leur tour.

Pas sûr que le tag 2D va décoller dans la presse (même si des applications mobiles et l'avènement des smartphones peut aider). Mais pour ma part, je mise beaucoup sur la réalité augmentée, qui promet de conquérir divers secteurs, de l'édition au tourisme. A suivre, donc...

MàJ du 1er avril : autre preuve que la presse papier teste par ce biais de nouveaux formats publicitaires, le mensuel Enjeux Les Echos en kiosques demain comportera à son tour une pub vidéo, comme Entertainment Weekly. Eux ont qualifié cela de "video in print". Entre deux feuilles de papier, on trouvera un écran LCD de 2,4 pouces de diagonale et 3 mm d'épaisseur contenant une puce qui peut diffuser jusqu'à 45 minutes de vidéo. Comme le procédé coûte cher, cependant, seuls 10 000 exemplaires du mensuel (sur les 160 000 ex en diffusion payante) en comporteront.

Un joli coup de pub, en tous cas, pour la régie LesEchosmédias, qui inaugure le procédé en France avec 5 spots pour la nouvelle Citroën DS3. Même si la récupération de Marilyn Monroe dans cette pub est très discutable - on en reparlera ici plus tard...

dimanche 3 janvier 2010

Huit tendances tech prometteuses (et so sexy) pour 2010

C'est le début de l'année, et mieux encore, une nouvelle décennie s'ouvre, la seconde de ce nouveau millénaire : alors du coup, on n'échappe pas aux diverses prédictions et inventaires à la Prévert des "tendances à suivre" pour 2010. Bonne année, d'ailleurs, à vous chers lecteurs, réguliers ou de passage ! Qu'elle vous soit pleine de surprises :)

2010 devrait voir se confirmer plusieurs innovations prometteuses, et excitantes tant en termes d'usages, de nouveaux services, que de produits tech. Je me plie donc à mon tour à l'exercice du petit passage en revue...

1/ Apple sanctifie la "tablet" avec son iSlate

iSlate Source : iSlate.eu

Le petit bubuzz de rigueur (à vrai dire habituel pour tout lancement chez Apple...) se confirme : la firme à la pomme va bien lancer, peut-être dès ce mois de janvier, sa propre tablette ! Wired ironise déjà sur la ferveur qui pointe, qui relève presque de l'adoooration chez les fans californiens d'Apple, pour reprendre le champ lexical de mon confrère sur son écran radar... Ce qui, au passage, consacre l'iDecade d'Apple, pour Business Week. Indice relevé par les amateurs, Apple a déjà déposé le nom de son iSlate. Reste à attendre la démo-surprise, annoncée pour MacWord 2010, qui se déroulera courant février à San Francisco.

La "tablette électronique", une sorte de mini ordinateur portable à écran tactile, va consacrer les outils nomades en 2010 : plus compacte que les netbooks (pas assez nomades pour être glissés dans la poche), plus maniable que les smartphones (où il reste difficile de lire aisément des pages web), elle est plus compacte qu'un netbook classique, puisqu'elle ne dispose pas d'un clavier, l'écran tactile permettant d'en faire l'économie. On y surfe sur le Net via le wi-fi ou une clé 3G, et on peut y ajouter un lecteur DVD par la prise USB. Bref, les "tablets" devraient cartonner : déjà Archos tâte le terrain avec son Archos 9 PC Tablet, tout comme Dell (avec son Latitude XT2 XFR), Asus (EeePC T91). Outre Apple, Sagemcom annonce la sienne pour 2010 (son Home Screen), dédiée à un usage plus sédentaire : sa connexion wi-fi permettra de se connecter au réseau familial. Aux dernières nouvelles, même Google et HTC prépareraient une tablette.

2 - Tiens, après Android, Google veut sortir son propre phone ?

Nexus One

Jusqu'à présent, c'était promis-juré, Google ne se lancerait pas dans la vente de produits tech. Pas question d'affronter les grands constructeurs et opérateurs mobiles. Il s'en tiendrait juste à la vente de services et plateformes - comme, tiens, Android, son... système d'exploitation pour téléphones mobiles.

Pourtant, fin 2009, c'était une des rumeurs les plus nourries sur la Toile techie : un Google phone était en préparation ! Au pont que l'info faisait la Une du site du Wall Street Journal le 12 décembre dernier. Le Nexus One (c'est son nom) sera donc un téléphone à écran tactile, sans doute construit par le taïwanais HTC (qui avait été un des premiers à sortir des smartphones tournant sous Android). Il sera commercialisé nu ou via un abonnement avec T-Mobile, d'après Gizmodo. Forcément, l'avantage pour Google set qu'il a une pléiade d'applis maison toutes prêtes, et déjà utlisée par nombre d'utilisateurs... sur leur ordinateur : avec Gmail, Google Docs, Google Calendar, YouTube (pour mémoire, le site de partage vidéos a été racheté par Google en 2006)...

3/ Twitter s'impose... aussi en entreprises

Consacré comme plateforme de communication - voire comme média - dont lors du conflit iranien et des élections US, Twitter va devenir, en quelque sorte, une entreprise comme les autres : c'est le NY Times qui le dit. D'ailleurs, ses fondateurs commencent à se dire qu'il faudrait bien trouver de nouvelles ressources : ils concoctent une version payante pour entreprises.

4/ La révolution de la réalité augmentée

Cette nouvelle technologie pourrait révolutionner l'édition, la téléphonie, le tourisme... Concrètement, la réalité augmentée permet de passer d'une image imprimée (ou une photo prise avec son mobile, ou encore une image saisie avec sa webcam) à une image animée en trois dimensions (3D), grâce à un logiciel. Associée au téléphone portable via des applis idoines, la réalité augmentée va entrer dans le quotidien des Français à toute vitesse.

Un exemple ? Vous placez votre smartphone devant un immeuble, vous vous géolocalisez et le prenez en photo. En quelques secondes, via une appli immobilière (comme celles de SoLoger.com ou LogicImmo), les apparts à vendre dans le quartier, le prix de l'immobilier au m² s'affichent. C'est un des premiers exemples d'usages de la réalité augmentée, prometteuse pour permettre aux prospects ou clients d'une marque de localiser sur sur leur mobile les points de vente d'une marque. C'est la start-up Lyar qui propose cette appli en marque blanche, dont se sont emparés plusieurs acteurs de l'immobilier.

Mais la réalité augmentée débarquera dans de nombreux autres secteurs : comme les secteurs touristiques et culturels (cf l'appli mobile CultureClic, prometteuse). On pourra bientôt cadrer avec son iPhone (ou un smartphone sous Android) un site touristique ou historique, ou encore la vitrine d'un resto, pour avoir des infos complémentaires affichées sur son mobile.

cultureclic

Ou l'éducation : un des premiers livres interactifs (Comprendre comment ça marche !, Joël et Clément Lebeaume, éd. Nathan), permet d'afficher des illustrations animées (comme un hélicoptère décoller) sur l'écran de son ordinateur simplement en approchant des inventions répertoriées dans le livre de la webcam.

On voit aussi cela débarquer en pub, ou sur des vitrines interactives, comme celle d'Hugo Boss à Londres (voir mon billet sur le sujet),conçue par la start-up Total Immersion.

5/ Le cinéma en 3 D

Dans la lignée de la réalité augmentée, la 3D, qui permet d'afficher des images en relief sur un écran, pourrait faire connaître un certain renouveau au cinéma, une fois cette technologie consacrée par Avatar, film de science-fiction à grand spectacle, comme j'en parlais dans ce billet.

6/ Les applications mobiles

Même le dernier numéro du féminin Elle l'évoque dans son édito, "l'iFemme est arrivée !" (I'm just quotiing...). L'éditorialiste évoquant (avec une certaine hardiesse, certes) les iFemmes de 2010 "bourrées d'astuces", à l'image "de l'iPhone et de toutes ses applications rigolotes".

C'est un fait, ces services accessibles en un clic sur un drôle de widget sont devenues des pépites pour Apple, qui a ainsi monétisé son iPhone, avec son "application store". Au point que les autres constructeurs y vont de leurs propres AppStores, et que toutes les marques cherchent quelle appli iPhone elles pourraient lancer, comme j'en parle dans cet article (et ce dossier) pour L'Entreprise.

MobiKoop Billetterie en ligne, fonctionnalités doublées de réalité augmentée évoquée ci-dessous, appli dédiée à un nouveau produit, appli-coaching (cf l'appli iPhone "9 mois" de Nestlé dédiée aux futures mamans), e-couponing (comme MobiKoop, une plate-forme de coupons de réduction co-développée par les start-up toulousaines Adelya et Goojet)... les services induits sont multiples.

7 - L'e-book, les "MP3" écrits...

Foxit

Evoqué à plusieurs reprises dans ce blog dernièrement (ici, , ...), le livre électronique pourrait devenir grand public cette année. Parce que des mastodontes comme Sony et Amazon ont lancé leurs readers en Europe, et que les librairies tentent, parfois dans la précipitation, de monter des plateformes de contenus idoines. Reste à voir si l'objet va entrer dans les usages dès cette année, alors que les tablets évoquées plus haut pourraient elles aussi, faire office de lecteurs numériques.

Et la question de la protection des contenus (par exemple via des DRM, comme cela s'esquisse chez Amazon) risque fort de soulever des problématiques similaires à celles du MP3.

8 - Webdocumentaires, co-financement d'enquêtes par des internautes... De nouvelles formes de journalisme multimédia

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Cette dernière thématique peut sembler un peu éloignée des précédentes... Mais pas tant que cela : à l'heure où les plans sociaux se multiplient dans les titres de presse écrite "classiques", de nouvelles formes d'écriture journalistique émergent sur Internet, avec notamment les webdocumentaires, qui mêlent vidéos, sons et écrits. Certains ont même été primés en 2009 (comme à Perpignan) et les premières "superproductions" sont attendues pour 2010. Certains travaux d'investigation de journalistes indépendants à la sauce 2.0 bénéficient même de crowdraising (co-financement en ligne par des internautes), comme avec ces initiatives.

Autre preuve de ce foisonnement journalistique sur la Toile, on a vu cette année émerger plusieurs jeunes médias en ligne, montés par des journalistes confirmés, comme Electron Libre, ou par des tous jeunes journalistes, comme le portail Jeunes journalistes web, ou Le Courant.

Il faut l'espérer, 2010 sera foisonnante.