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vendredi 4 décembre 2015

Avons-nous vraiment besoin de l'internet illimité ?

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Déjà, cela m'avait fait tiquer : depuis quelques jours, les opérateurs télécoms se livrent cette bataille de prix un peu folle à coup de prix givrés (oui, j'assume le jeux de mots assez moyen ;). Free Mobile, qui adore décidément jouer les trublions depuis son lancement début 2012, a lancé il y a quelques jours sur le site de ventes événementielles Vente-privee.com (un canal de distribution dont il est devenu coutumier) une vente privée sur son forfait illimité à... 3,99 euros par mois pendant un an ! Au menu, SMS et MMS illimités, et internet mobile 4G avec 50 gigaoctets de datas (bien plus, soit dit en passant, que les 20 Go proposés par la plupart des opérateurs mobiles).

La riposte ne s'est pas faite attendre : SFR lançait à son tour une offre *événementielle* à 3,99 euros par mois pendant 12 mois (à condition d'y souscrire avant le lundi 6 décembre !), intégrant 20Go d’internet mobile ainsi les appels, SMS et MMS illimités. Virgin Mobile a suivi le mouvement, avec une offre similaire à celle de SFR, soit 3,99 euros par mois pendant 12 mois et sans engagement, avec SMS et MMS illimités, ainsi qu’internet 4G avec 20 Go de volume data.

La connexion internet, un bien commun

Cette surenchère low-cost survient dans un contexte où l'accès à internet s'est presque totalement généralisé dans les foyers français. Cela est devenu un service, presque un bien commun, au même titre que l'eau courante ou l'électricité. Imaginez: 83% des Français ont accès à internet à domicile (donc "seuls" 17% des foyers français ne sont toujours pas couverts), révélait vendredi dernier un rapport commandé par l'Arcep (le gendarme des télécoms) au Credoc, dont je parlais ici. Avec les smartphones (58% des français en possèdent) et les tablettes (35%), les Français sont devenus coutumiers de nouveaux usages : naviguer sur internet depuis leur mobile (52%, +12 points), télécharger des applis, géolocaliser un lieu (35%), ou utiliser des services de messagerie instantanée (25%), comme WhatsApp ou Snapchat.

Que ce soit sur son smartphone, avec son ordinateur, ou son téléviseur connecté, le quidam - et plus seulement le geek - a pris l'habitude de télécharger des contenus, de regarder des films en streaming... Des usages qui sont tous gourmands en données. C'est un cercle vicieux : au fil des années, alors que la qualité - et le débit - du Réseau s'améliore et grossit constamment, on a pris l'habitude de consommer de plus en plus de gigaoctets, de débit. L’internet fixe et l'internet mobile sont de plus en plus sollicités, pour connecter des appareils toujours plus nombreux.

Cet article d'InternetActu m'a aussi fait tiquer. Pourrait-on bientôt atteindre les limites du réseau, en terme de capacité de stockage ou de vitesse de transmission? Internet, le Réseau, semble propre, non-polluant, parce qu'il n'émet pas de déchets, et parce qu'il est totalement immatériel, abstrait. Mais est-il vraiment "environnementalement correct" (oui ceci est alambiqué ;), à l'heure des bilans post-COP21? Le réseau consommerait actuellement 2% de l’électricité produite dans le monde, et ce chiffre devrait doubler tous les 4 ans, avertit Rue89, citant une étude du chercheur Andrew Ellis.

Il estime carrément que notre niveau de consommation électrique lié au numérique serait de 8% de la production d’électricité total pour 2012 (en cumulant à la louche consommation des serveurs et centres de données qui stockent et distribuent l’information, consommation générée par les utilisateurs finaux, etc).

Connectés en permanence

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La faute, surtout, à la multiplication (appelée à s’accélérer) des appareils mobiles qu'utilise désormais (presque) chaque Français mobinaute. Cercle vicieux, chacun consomme de plus en plus de gigaoctets, de données distantes, et donc augmente la consommation énergétique globale. Pire: les nouveaux standards de connexion sont eux-même de plus en plus gourmands en énergie: “Le trafic sans fil via la 3G utilise 15 fois plus d’énergie que le Wifi, et la 4G consomme 23 fois plus”, pointent des chercheurs de la Columbia University dans cette étude, cités par InternetActu.

Evidemment, la multiplication des appareils portables et l'accès sans fil toujours plus simples augmente sans fin le temps que nous passons connectés, en ligne. Nous commençons à prendre l'habitude d'être connectés en mobilité de façon quasi-permanente. Qui n'a pas pesté dès qu'il perdait "sa" précieuse connexion 4G dans le métro ? Tout comme nous prenons l'habitude de "consommer" des "contenus" culturels de manière illimitée. Je vous épargne le sujet tarte à la crème du Fear of missing out (le FOMO, dont je parlais ici), et de la déconnexion volontaire comme nouveau luxe ;)

C'est bien pour cela que les marques, distributeurs, agences de pub, collectivités... multiplient les services de connexion wifi gratuit, souvent sponsorisés par des marques (vous avez le droit de vous connecter gratuitement une heure, à condition de visionner cette pub durant 15 secondes - un peu comme les pré-rolls à visionner avant votre documentaire en catch-up TV, in fine. La semaine dernière, le géant de l'affichage JCDecaux annonçait ainsi qu'il proposera le wifi gratuit (sans doute sponsorisé) sur les Champs-Elysées durant l'Euro 2016.

Limiter le débit ou la vitesse de l'internet ?

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Bref, nos usages nous entraînent vers une certaine "goinfrerie", où on consomme toujours plus de débits. Et ce n'est pas fini, avec ce que permettront la 3D à domicile, les casques de réalité virtuelle, bientôt l'holographie et les projecteurs holographiques...

Tabou: un rien radical, de Decker propose de limiter le débit, la vitesse ou les volumes. Il imagine ainsi "limiter la vitesse de connexion de l’internet sans fil, interdire ou limiter l’utilisation de la vidéo et promouvoir un internet de textes et d’images… Ou augmenter le prix de l’énergie pour rendre les alternatives hors ligne plus compétitives", précise InternetActu.

En tous cas, les opérateurs l'ont bien compris : la connexion, les SMS... en quantité "illimitée" sont devenus un argument marketing (cf le début de mon billet), Sans compter les opérations "4G illimitée" qu'instaurent certains pendant le weekend, comme Bouygues Telecom. Tout comme les uns et les autres commencement à monter des offres premium, voire haut de gamme, avec des débits personnalisés selon les usages des clients, estimait le cabinet de consulting Bain & Company, dans une étude parue il y a quelques mois. Dans le futur, on pourrait avoir des offres ultra-premium avec plus de débit à certains moments de la journée - ce qui annihilerait joyeusement le principe de la neutralité du Net, au passage.

Autre conséquence, les opérateurs surenchérissent dans des standards de connexion aux débits toujours plus rapides. Les "telcos" testent déjà la 4G+, et préparent la 5G. Tous tentent de convertir des immeubles entiers aux délices de la fibre optique, appelée à remplacer l'ADSL, déjà ringarde.

dimanche 11 octobre 2015

Un abonnement télécoms = un abonnement presse gratuit (Convergence, le retour)

Faut-il y voir les premiers effets de la "convergence entre 'contenus' et 'tuyaux', que prônait un certain Jean-Marie Messier, alors patron de Vivendi, il y a (déjà) 15 ans ?

Vendredi dernier, SFR-Numericable, maison-mère de SFR, lâchait une petite bombe: les clients de SFR se verront proposer un an d'abonnement gratuit à L'Express. Plus précisément, les abonnés aux formules les plus haut de gamme de l'opérateur, les clients mobile 4G "à partir d'un forfait Power 5 giga-octets", pourront bénéficier d'un an d'abonnement à l'hebdomadaire l'Express en format numérique, via le service de kiosque numérique proposé sur mobiles et tablettes par la start-up Le Kiosk.

On ne sait pas combien d'abonnés SFR sont concernés par cette offre. Du moins, vendredi, le service de presse de SFR n'a pas été en mesure de me préciser combien de ses abonnés avaient un forfait Power de 5 Go ou Premium. Un sacré cadeau pour les abonnés SFR, en tous cas, "d’une valeur de 90 euros", souligne le site de l’opérateur.

On notera au passage que maintenant, la presse est un "service" comme un autre, proposé par un opérateur. "Lancés en 2013, les Extras de SFR (LeKiosk, Napster, iCoyote, CanalPlay, SFR Jeux et l'Equipe) sont valorisés comme des services intégrés, au même titre que SFR Cloud 100Go ou MultiSurf", évoque d'ailleurs négligemment l'opérateur dans son communiqué.

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Surtout, un verrou a sauté : la maison-mère de SFR-Numéricable, le groupe Altice, profite désormais d'avoir un pied dans les télécoms et un autre pied dans la presse pour lancer ce type d'offres, où les "tuyaux" (ici son réseau mobile, SFR) permettent de proposer du "contenu" (ici un hebdomadaire en version numérique), et ce grâce à une de ses dernières "prises", L'Express, navire amiral du groupe Express-Roularta, qui a donc été racheté par le groupe Altice en début d'année. Bref, de monter des offres marketing emboîtant ses différentes activités... Le groupe crée un précédent. Et il ne va sans doute pas s'arrêter là. Fin août, il a envoyé ce mailing à se clients SFR, leur proposant 2 mois d'abonnement "gratuit et sans engagement" au magazine 01net en format numérique: le magazine est arrivé dans le giron d'Alice Media Group France. Par ailleurs, des clients Numericable ont reçu en septembre un accès gratuit d'un mois à Libération, qu'a également racheté Patrick Drahi cette année.

Ce qui s'inscrit dans une tendance plus globale: depuis quelques années, les opérateurs américains rachètent des médias ou l’inverse quand Vivendi rachète Dailymotion. Déjà en 2001, la tête du groupe Vivendi, Jean-Marie Messier voulait rapprocher la gestion des tuyaux de l’information (Téléphonie, Internet) avec la production de contenus (label de musique, production cinéma, chaine de télévision…). Pour atteindre son but, il a multiplié les acquisitions, pour des montants parfois colossaux. La fusion en 2000 avec Seagram lui permet d'acquérir les studios de cinéma Universal. Son groupe, rebaptisé Vivendi Universal, était en 2001 numéro deux mondial des médias. Avant la chute que l'on connaît...

Plus-produits abonnements

Il y a encore quelques années, l'abonné potentiel à la presse (papier) mag' ou quotidienne était appâté par quelques goodies (remember, les livres, hors-séries, DVD, ou gadgets tels qu'une lampe-torche...). Puis sont venues les tablettes low cost offertes en sus d'un abonnement au média (versions papier et numérique), comme Rossel, en 2012, qui proposait une tablette Samsung avec un abonnement. Je me souviens aussi de la tentative des Echos, précurseur, en 2009, de se lance sur ce que l'on appelait alors l'ePayer (bien avant en fait un an avant - l'iPad et les tablettes !). Maintenant, la presse devient un "cadeau" proposé au client qui s'abonne au "tuyau", l'opérateur.

dimanche 2 octobre 2011

Ces publireportages qui ne disent pas leur nom

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Quatre semaines d'affilée que le news féminin Grazia publie cet étrange exercice publicitaire: une double page qui met en avant les vertus de la dernière tablette Samsung Galaxy, dans une maquette qui ressemble à celle de pages d'actus. Une discrète mention "Grazia promotion" dans le coin droit nous signale que nous sommes dans un objet rédactionnel un peu particulier. Cette semaine, on voit donc Sarah, journaliste culture au sein de l'hebdo, prendre la pause et vanter les vertus de ladite tablette, dans un "témoignage", un texte trèèès premier degré à l'appui. Côté boulot, explique-t-elle, "Pour commencer du bon pied, je prends un thé vert dès que j'arrive au journal, tout en chattant avec le correspondant à l'étranger du magazine grâce à l'appli Google vidéo chat. C'est pratique, maniable, un vrai plus !. Parce qu'elle est fine et que l'on ne sent pas son poids, à chaque interview, j'emporte ma Galaxy Tab". Une véritable prose publicitaire, où la journaliste explique donc les usages côté boulot et perso qu'elle fait de la tablette.

Màj du 9 octobre: cette semaine, la série publis Samsung se poursuit dans l'hebdo, avec cette fois-ci le témoignage... d'une lectrice.

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La semaine dernière, c'était une rédactrice mode, et il y a 15 jours quelqu'un du service marketing qui se prêtait au jeu. Et pour la première de l'opé, la responsable éditoriale de Grazia.fr. Trois cartes de presse qui font de la pub pour un produit high-tech, pour un annonceur, cela pose tout de même question...

"Opés spéciales" et publis très intégrés

Cela a de quoi faire bondir, ou on peut que considérer cela comme inévitable pour la presse écrite, en quête de ressources publicitaires. Nul doute que ces "opérations spéciales", des pubs conçues sur mesure, pour un annonceur et un magazine, pour un one shot, rapportent bien plus au média qui les publie qu'une pub classique. Et les agences média et régies pub conçoivent de plus en plus des plan média très personnalisés pour leurs clients...

Certes, on connaît depuis longtemps les traditionnels publireportages, que ce soient les insérés dans Le Monde pour vanter certains pays (plus ou moins démocratiques), ou les dossiers spéciaux flotte automobile dans la presse économique. Mais en quelques années, on a franchi un cap supplémentaire. En plus des régies publicitaires, les agences média, ces agences qui jouent les intermédiaires entre les annonceurs et les médias, et conçoivent des "plans médias", se sont prises au jeu. Tout comme les départements "promotion" dont se dotent depuis quelques années les groupes de presse (Lagardère, Mondadori...) entièrement dédiés aux "opérations spéciales".

Là, en mettant en scène des journalistes de Grazia, son département promotion franchit à l'évidence un cap supplémentaire. Qui pose des questions déontologiques. Même si ces dernières années, on a vu des pubs de plus en plus "intégrées" apparaître dans la presse, notamment dans la presse culturelle branchée et la presse féminine. On en parlait dans Stratégies dès 2007, j'ai eu l'occasion d'y revenir le mois dernier dans cette enquête, publiée dans notre dossier de rentrée sur les agences média.

C'était l'occasion de passer en revue quelques exemples de "plans média" parus récemment, qui montre que certains annonceurs poussent un peu plus loin la logique du publi., que nous avons passés en revue pour certains dans Strats.

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Début septembre, Volkswagen publiait dans Elle et Grazia un publi de 4 pages un peu particulier, qui met en scène sa Golf dans une mise en page proche de mages mode. À mi-chemin entre pages de mode et annonce publicitaire, ces pages scénarisent un week-end bucolique avec un mannequin et... la nouvelle Golf Cabriolet en vedette. Le détail de cette association va jusqu'à indiquer les marques des vêtements portés par le mannequin. Pour la dernière campagne de Volkswagen, Lagardère Publicité, via son département opérations spéciales, a donc recouru à un plan médias encore peu usité. Cette série «mode» sponsorisée a été conçue avec les équipes du magazine féminin, qui se sont fait prêter des vêtements par des créateurs (avertis que ces pages étaient réalisées pour un annonceur). Une opération que l'on retrouvait aussi dans Grazia le 16 septembre et Paris Match le 22.

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Libération daté du 24 mai le numéro est toujours consultable ici avait Orange pour annonceur unique, pour ses éditions on-line et papier. Outre une surcouverture et des inserts publicitaires, des pictogrammes aux couleurs de l'annonceur renvoyaient vers des contenus complémentaires en ligne sur www.orange.liberation.fr. Plusieurs pages étaient par ailleurs ornées d'une barre de navigation Web rappelant l'adresse du site. Point intéressant - qui ouvre des perspectives - l'édition du jour était offerte sur Internet (avec une "édition numérique" à feuilleter), ainsi qu'en version Ipad et Iphone. Bientôt des éditions gratuites et préfinancées entièrement par un annonceur ?

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Quelques semaines plus tard, le 29 juin, l'opérateur de télécoms sera le "sponsor" du dossier high-tech des Inrockuptibles. Annoncé "avec Orange" dès la couverture, l'opérateur s'offrant également une page en ouverture et en clôture dudit dossier de 20 pages, ainsi que des encadrés mais aussi des vidéos sur un site ad hoc... Orange n'est plus un simple annonceur mais un "sponso"» à part entière, dans cette opération montée par Havas Media.

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Le 24 juin 2011, pour le lancement de sa campagne publicitaire autour de ses "formules carrées", SFR fait publier l'édition du 24 mai du quotidien gratuit Direct Matin... en format carré. L'espace publicitaire du numéro est exclusivement consacré à SFR. Une opération publicitaire qui a connu peu de précédents, hormis celui du Figaro le 6 février 2009, qui avait réduit son format à l'occasion du lancement d'une campagne pour Citroën conçue par l'agence H.

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J'en avais alors parlé dans ce billet, fin 2010, Levi's s'offrait plusieurs pages dans Les Inrocks, à la mise en page très mag, avec le fils du batteur des Clash qui repnait la pose.

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Et enfin juste pour le fun, ce rapprochement malheureux (mais sûrement involontaire ;) qui m'avait fait sourire dans Elle en avril 2010. Page de gauche, un petit papier nous vante les vertus d'un sac Chloé arboré par plusieurs people... Et page de droite, ô surprise, une page de pub pour le même sac (sic).

Màj 09 octobre deux ajouts, signalés par des lecteurs attentifs, qui m'ont semblé intéressants à évoquer ici :

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D'abord ce publi-communiqué LG (merci Delphine Soulas pour le repérage) publié dans le supplément L'Express Styles du 5 octobre. Le premier d'une série de 4 semaines, où la marque d’électronique & électroménager annonce "décrypter les tendances des podiums", "dégainer des conseils aux modeuses pour entretenir leurs fashion coups de cœur de la saison". Avec donc un passage en revue de quelques pièces vestimentaires (avec marques et prix) et les conseils d'entretien LG. Et un encadré publicitaire sur le lave-linge LG (on notera au passage le tag 2D qui permet d'accéder à des compléments sur son smartphone). Un format de publi très intégré, très proche d'une page de la rubrique mode, avec un renvoi vers la page Fashion Week du site web de L'Express Styles.

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Enfin, ici, certes nul publi, c'est un article paru dans la première édition de M le Magazine du Monde (24 septembre). Mais comme me le faisait remarquer un twittos (dont je ne retrouve pas le nom), on est proche de la limite. Ici donc, 8 pages pour un papier intitulé "Gucci, une belle histoire de cinéma", signé Marie-Pierre Lannelongue. A l'occasion des 90 ans de la marque de luxe, nous avons droit à un portfolio de photos en noir et blanc so chic, qui nous montre "l'histoire d'une marque intimement liée au 7e art", avec donc Alain Delon, Vanessa Regrave, Liz Taylor... arborant des accessoires Gucci. Les photos semblent issues des archives Gucci.

Enfin, merci à Arrêt sur images pour la reprise de mon billet, même si, étonnamment, ils ne me citent pas nommément dans leur papier...

Et vous, avez-vous vu passer d'autres opérations publicitaires qui vous ont fait tilter ? Ce billet aura vocation à être enrichi par vos contributions...

vendredi 22 avril 2011

Les "concerts privés": les concerts sont-ils devenus un loisir de luxe ?

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Il y a quelques semaines, j'ai assisté à un concert de PJ Harvey à La Maroquinerie, une petite salle parisienne de quelques centaines de places, très prisée pour la qualité de son acoustique. Joli concert, j'étais à 4 mètres de PJ, que j'écoute depuis 15 ans et ses débuts avec le très énervé et jouissif Dry. Je n'ai pas boudé mon plaisir, malgré l'auditoire un peu froid...

Nous étions une poignée de privilégiés à voir la grande dame trash british, qui mêlait punk-rock et mélodies folk. D'autant plus privilégiés que la lady n'a donné que deux concerts en France ce printemps, à l'occasion de la sortie de son dernier album, Let England shake: l'un, à l'Olympia - tarifs prohibitifs (60 € la place), et l'autre, à La Maroquinerie, auquel j'ai donc eu la chance d'assister en tant qu'invitée... Comme l'ensemble de l'auditoire. Il s'agissait en effet d'un "concert privé", auquel n'assistaient que des invités, et des gagnants à un jeu-concours organisé par les partenaires, Deezer et Arte Live Web. Eh oui! Car ce concert organisé par la plateforme d'écoute de musique à la demande Deezer était réservé aux heureux internautes membres de sa communauté ayant gagné des places via un jeu-concours en ligne - et bien sûr aux habituels invités de ce genre d'événements.

Loisir de luxe

En résumé, outre un concert à prix prohibitif pour le commun des mortels (non-invités donc ;), bien loin derrière les places à 30 € de sa tournée de 2002 - preuve que la star néo-punk s'est embourgeoisée ? - ce concert très privé était la seule alternative. Les concerts seraient-ils devenus un loisir de luxe ?

Ou tout simplement, ce n'est peut-être plus une activité rentable pour les maisons de production... Une étude menée sur quatre ans par le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), publiée cette semaine, montre en effet la galère pour les jeunes artistes à se produire en tournées. Sur 650 demandes d'aide à la production déposées entre 2006 et 2009 (par de jeunes artistes, mais aussi par des musiciens confirmés comme Thomas Dutronc Jean-Louis Murat), l'étude révèle une baisse de 22% de la durée moyenne par projet et un recul de 21% de la fréquentation. Ouch...

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En fait, les "concerts privés" sont un format, une sorte de package de luxe très marketé en plein développement. Terrible révélateur d'une industrie musicale en pleine déconfiture. En recherche de nouvelles recettes. Depuis quelques années, ce nouveau format de concert se fait discrètement sa place dans les grilles de concerts.

Il y a le cas particulier de concerts privés au premier degré - ces cas caricaturaux de chanteurs qui se produisent lors d'anniversaires de milliardaires, payés rubis sur l'ongle, ou qui font des sortes de gigantesques ménages, assurant l'ambiance musicale lors de défilés de mode ou de soirées corporate, comme le cas récent de Sting lors d'une teuf pour la lancement de l'Audi A8 (hélas... tout se perd).

Mais une autre sorte de "concert privé" commence à avoir les faveurs des majors: organisé par une marque, il est destinés à sa seule communauté, formée des gagnants à un jeu-concours en ligne, tirage au sort ou autre. On est bien loin du modèle de concerts simplement sponsorisés par des marques - radios, majors musicales, marques de produits high-tech..

Des concerts qui relèvent autant de l'offre musicale que d'un nouveau package marketing, organisé - certes toujours par des radios et chaînes musicales, mais aussi des marques qui ont plus ou moins à voir avec cet univers : Deezer (le site de streaming musical) et Arte Live Web pour le concert privé de PJ Harvey, la Fnac pour ses Fnac Live (prochain jeu-concours: Moriarty...).

L'occasion de générer des contenus exclusifs, qui seront accessibles en ligne à sa seule communauté: ce que propose SFR sur son portail SFR Live Concerts. Car l'opérateur téléphonique s'est lui aussi engouffré dans la brèche, en ouvrant son Studio SFR et ses showcases en 2008.

Co-branding Société Générale + Universal Music

Pour d'autres, les concerts privés sont un produit d'appel marketing pour attirer la clientèle prisée des djeuns... Jackpot pour la Société Générale, qui s'est associée à Universal Music pour organiser les concerts So Music. C'est en septembre 2008, lorsqu'ils ont lancé une carte bancaire co-brandée (un "nouvel espace publicitaire", comme j'en parlais alors dans ce billet), "So' Music", destinée aux djeuns (important de les fidéliser.. pour qu'ils restent ensuite dans ladite banque), leur offrant entre autres des places de concerts à tarifs réduits... Concerts privés organisés exclusivement pour eux. Une forme de sponsoring d'un nouveau genre, en somme.

Même le charity business s'empare de ce format de micro-show exclusifs. Depuis le 4 avril, plusieurs chanteurs - Raphaël ouvrait le bal au Grand Palais - se sont succédés à des concerts privés réservés aux bénéficiaires d'un tirage au sort parmi des prêteurs (au minimum 20 euros) de MicroWorld, une plateforme de mircrocrédit qui met en relation prêteurs et entrepreneurs.

vendredi 7 novembre 2008

Quand le présentoir reconnaît et compare les produits (Les Echos)

J'en parle dans cet article publié dans Les Echos d'hier, en utilisant la RFID et l'infrarouge, la jeune PME grenobloise Supertec modernise les points de vente. Prenez un mobile en main et découvrez son image. Prenez deux mobiles en main et comparez-les en images. » Voilà la promesse qui s'affiche sur l'écran d'un présentoir un peu particulier à l'agence SFR de la rue du Commerce, à Paris... Le système de caméra infrarouge ouvre par ailleurs la voie à un marketing personnalisé...

lundi 22 septembre 2008

Moviken : tous les transports en commun sur un seul service mobile (Les Echos)

J'en parle dans cet article des Echos, SFR proposera avec la PME innovante Moviken un service de un service de calcul d'itinéraire sur la France entière. A partir de 2009, les abonnés de SFR pourront calculer leur itinéraire d'un point A à un point B. L'innovation étant que ce service, accessible sur un site dédié, combinera les différents modes de transports en commun (trams et bus, métros, trains...). Le projet me paraît assez énorme. Reste à voir si les autres opérateurs proposeront un service de ce type.

lundi 4 juin 2007

Se former via un jeu vidéo en 3D

Alors que l'e-learning commence à prendre ses marques au sein des entreprises, les salariés apprécieront les jeux vidéos de formation en 3D, souvent assez ludiques, et qui ont pour avantages de les mettre dans des situations - presque - réelles. Cela était connu pour former des chirurgiens, des pilotes d'avions, ou encore des conducteurs de la SNCF... Mais cela débarque aussi dans le champ du management. Et là c'est vraiment prometteur !

J'ai consacré récemment un papier dans "L'Usine nouvelle" à un jeu de simulation des entretiens d'évaluation, conçu par Daesign, qu'utilise SFR pour former ses cadres, je suis revenue dessus dans cet article pour ZDNet.