Photo C. C.
La couv' de la semaine sera un peu moins légère et estivale que celle de la semaine dernière, mais permet d'illustrer de nouvelles pratiques au seil des illustrations. Et qui ne sont pas forcément bon signe.
Jacques Rosselin le signalait sur son fil Twitter tout à l'heure, pour sa Une du jour, l'International Herald Tribune de mettre en avant la "JPEG revolution" de la guerre en Iran, en publiant une sélection de photos d'amateurs sur l'Iran. Des photos réduites en petits carrés, recadrées, parfois violentes visuellement, parfois d'un intérêt limité.
Une manière pour l'IHT de mettre en avant l'importance des photos amateurs dans le conflit iranien, qui ont abondamment circulé ces dernières semaines via les réseaux sociaux (notamment Twitter). Mais aussi, en filigrame, le quotidien new-yorkais consacre une pratique que l'on craint de voir se répandre : exploiter des photos d'amateurs (de facto libres de droits, les crédits photos éventuels n'étant même pas publiés pour illustrer sa Une. Plutôt que de publier des photos de photographes professionnels. J'ai d'ailleurs entendu dire qu'un grand quotidien français sollicitait les internautes pour qu'ils envoient leurs propres photos, susceptibles d'être publiées sur le site web dudit quotidien (sans que les amateurs touchent quoi que ce soit, cela va sans dire !).
Un choix éditorial peut-être pervers, qui prend ici une teneur particulière, à l'heure où Gamma, une des plus grandes agences photos, est en très grande difficulté...