J'avais entendu parler de cela pour la première fois il y a un an et demi,
la rumeur avait fortement enflé en décembre dernier, jusqu'à une pause de
quelques mois, campagne électorale oblige... Cette fois, les présidentielles
étant passées, les choses s'accélèrent : "Les Echos", un des rares titres
de la presse française qui se porte bien, dans lequel je signe depuis un peu
plus de 6 ans, sont à vendre, et c'est pour très bientôt - très probablement
d'ici fin juillet, me confiait hier une de mes rédactrices en
chef.
Même si le groupe Pearson, propriétaire britannique des "Echos" (et du
Financial Times notamment) se refuse à le commenter, il y a bien un mandat de
vente en cours. Parmi les racheteurs en lice, on a surtout cité ces derniers
jours Ouest France, Bolloré (propriétaire de la chaîne Direct
Huit et du quotidien gratuit "Direct soir", et qui a des parts dans le
quotidien gratuit "Matin plus" notamment), mais aussi Bernard
Arnault, propriétaire du groupe LVMH et du quotidien (concurrent
direct des Echos) La Tribune, mais aussi proche de Nicolas
Sarkozy...
Ce papier assez bien documenté de "Challenges" détaille le plan de Bernard
Arnault pour acquérir "Les Echos".
Les journalistes des "Echos", très réservés sur la perspective d'acquisition
par B Arnault, "pour défendre l'indépendance" du journal, ont annoncé la
semaine dernière la création d'une Société des journalistes
(SDJ). Parmi les nombreux articles parus ces derniers jours, cet
article du "Monde" daté d'aujourd'hui revient notamment sur les inquiétudes
de la rédaction des "Echos". Une des raisons les plus fréquemment évoquées pour
la revente de ce journal tient dans la pression des actionnaires et des
analystes financiers, qui veulent inciter Pearson à s'orienter davantage sur
ses activités de publication en éducation.