Rentrée chargée du côté des médias, où les nouveautés, nouvelles formules et innovations affluent dans les kiosques. Un petit focus d'abord sur cette opération marketing du magazine Gala (groupe Prisma) , qui a sorti son édition du 15 septembre (presque) entièrement en 3D.
Philippe Labi, éditeur du pôle actualité-people-télévision du groupe Prisma, annonçait ainsi le 6 septembre que des lunettes 3D Gala seraient offertes avec le magazine, et toutes les rubriques publiées en 3D.
Première dans l'histoire de la presse
, vraiment
?
Cela ne pouvait que m'encourager à acheter Gala en kiosque pour la première fois (oui, j'assume on snobisme ;). Effectivement, avec le magazine à son prix habituel (2,20 €), on a droit à une paire de lunettes "3D" de plus basiques (en carton avec des verres en plastique rouge et bleu). L'opération ne concerne que le mag grand format, le format mini étant vendu, lui, en version classique.
Une première dans l'histoire de la presse
, annonce en toute
modestie ;) Philippe Labi dans son édito, qui prête à la 3D la capacité de
rendre les images vivantes
. Pour cette opé, Prisma a fait appel
à Philippe Belvezet (société Disc).
L'opé est sans doute une première dans l'histoire de la presse people... Rappelons tout de même au passage que Prisma est loin d'être le premier à mener une opé "magazine 3D": en son temps, Pif Gadget a déjà été vendu avec des lunettes similaires, ou, plus récemment, le magazine L'Ecran fantastique de Juillet/Août 2009 (numéro 300). D'autres exemples sont légion dans la presse féminine: le dernier numéro de ''Vogue'' Italie, le magazine néo-zélandais Remix en juin dernier
Une opé (aussi) pour les annonceurs
La promesse marketing: le lecteur profitera de son numéro sans aucune
de perte de qualité de l'image
. Bon, j'ai un petit doute : sans
les lunettes, il y a un flou, une irrégularité dans la plupart des photos
couleurs "adaptées" à la 3D. Avec les lunettes, de nombreux détails et
bonus visuels vous sauteront aux yeux, une fois mis en relief
,
promet-il encore. Là encore, suis dubitative: l'effet 3D est loin d'être
toujours parfait.
Qu'est-ce que cela donne au feuilletage ? Alors effectivement, toutes les pages de pub sont en 3D, un pictogramme le signale d'ailleurs. On imagine l'effort d'adaptation que cela a nécessité pour les annonceurs... Je me demande si cela a représenté un surcoût important pour eux, ou si c'est Prisma qui a pris en charge l'ensemble des frais. Mais cette opération au vernis innovant, alors que l'on ne parle que d'écrans 3D, a sûrement eu les faveurs des annonceurs, et permis à Gala de vendre facilement ses espaces publicitaires (voire plus cher)... De fait, ce numéro est quelque peu blindé de pub: une cinquantaine de pages de pub (en 3D donc) sur 190 pages au total...
Pub, Michel Polnareff, mode, beauté... en 3D
Au fil des pages, les rubriques news, shopping, mode, beauté, people sont elles aussi toutes imprimées en 3D. L'effet est d'ailleurs plus bluffant sur les pubs que les pages magazine, les publicités étant en pleine page, voire en page double.
Mais cela a quelque chose d'un peu surprenant de voir Michel Polnareff (qui
a lui-même chaussé ses éternelles lunettes noires) annoncer qu'il va
être papa
sur 6 pages, qui s'ouvrent par une double 3D. Je ne suis pas
une habituée de Gala, mais je me demande s'ils n'ont pas privilégié les photos
de people en pleine page pour miser à plein, là aussi, sur l'effet 3D.
Logique, l'effet 3D est invisible sur les photos en noir et blanc, comme celles qui illustrent le sujet sur Simone Signoret et Marilyn Monroe. Enfin, l'effet est spectaculaire sur les sujets qui s'y prêtent, qui permettent une certaine profondeur de champ (les photos de tournage du prochain film de Jacques Malaterre sur l'Homme de Néandertal, des photos de mode dans Londres), mais moins à mon sens sur les shootings de mode.
Simple ficelle marketing, ou nouvelle forme d'édition qui offre une lecteur une expérience différente sur les images? A suivre...