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dimanche 16 février 2014

Star Wars identities: pour découvrir le chevalier Jedi qui est en nous

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Qu'est-ce qui fait notre identité ? Qu'est-ce qui détermine notre espèce, celle des humains, quelle part d'inné, d'acquis, des gènes... dans la détermination de notre personnalité ? Des sujets vertigineux, mais un angle surprenant qu'esquisse l'exposition Star Wars identities, qui a ouvert ses portes à la Cité du cinéma (ce lieu dédié au cinéma rêvé par Luc Besson), à Saint-Denis. Une expo "en tournée" mondiale, dont Saint Denis est le premier point d'étape en Europe, et conçue par Lucasfilm Ltd., la société de production de George Lucas - rachetée par The Walt Disney Company en octobre 2012 pour quelques 4,05 milliards de dollars.

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Vous le reconnaissez ?

D'ailleurs, plus de 200 pièces inédites issues de la collections personnelle de George Lucas, créateur de la saga intergalactique, y figurent: maquettes de vaisseaux, costumes, robots (les vrais !), storyboards, dessins originaux... Une mine absolue. Ils sont exposés sur près de 2 000 m2, soit deux plateaux de tournage. L'expo rêvée pour tous les geeks - fans qui ont grandi avec la saga, née en 1977 - une époque où les ordinateurs et téléphones portables n'existaient pas, et qui est pourtant restée emblématique d'une certaine science-fiction d'antan. Et le point de départ d'une machine marketing, alors que le septième volet de Star Wars (première prod' chapeautée par Disney - ce qui suscite déjà quelques frayeurs chez les fans) doit sortir fin 2015.

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Citons la marionnette de Yoda, Jabba Le Hutt (et ses yeux...), une des toutes premières illustrations de 1975, signée Ralph McQuarrie, commandée par George Lucas, le visage de Dark Vador démasqué dans Star Wars : Episode VI...

"La ligne qui sépare les robots des humains n'est pas toujours facile à tracer"

"Il était une fois dans un galaxie lointaine, très lointaine...". Quand on entre dans l'expo, parmi ces multiples droïdes et robots, des éléments nous annoncent la couleur. Dans l'univers de Star Wars, "une multitude d'espèces extraterrestres cohabitent. Elles ont une conscience de soi, vivent en société organisées", nous rappelle-t-on d'emblée. Au fil de l'expo, munie de mon bracelet équipés de puce RFID distribué au début de l’exposition, je vais pouvoir m'essayer à ce rite initiatique, dans un parcours interactif : passer dix étapes, allant du choix de la race - humaine ou extraterrestre - à laquelle j'appartiens, à celui, ultime, de quel côté de la force je me situe.

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Pelucheux Wookies, ewoks ou humains, je peux choisir quel type de personnage de la saga de la Guerre des étoiles je veux devenir. Je peux donc choisir parmi 15 races présentées sur un mur intégrant des capteurs, celle que je veux incarner. Je me prénomme donc pour l'occasion Thulia Krow, et je prends l'apparence de cette étrange extraterrestre.

Au fil de l'expo, à chaque étape, avec des tablettes tactiles et interactives créées pour l’occasion, le bracelet enregistre mes choix. Pour cette quête interactive, la société canadienne X3 Productions a planché avec des experts du centre des sciences de Montréal, des psychologues, des neuropsychologues, et un biochimiste, pour élaborer ces tests, toujours immergés dans l'univers Star Wars (un rien psychologisants parfois ;).

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J'aperçois le droïde doré C-3PO, présenté sur un écran interactif comme ayant peu d'"ouverture à l'expérience", une "forte extraversion (sociable et énergique)", moyennement aimable (""provoque souvent des conflits, pense d'abord à lui"), un certain contrôle ("bien organisé, préfère planifier ses affaires"), et un certain "névrotisme (anxieux ou déprimé, la plupart du temps)". Et cette citation révélatrice, "Je suis programmé pour le protocole, pas la guerre !". Etrange et intéressant de lui voir attribués des traits de caractère tellement humains...

De fait, "dans cette galaxie lointaine, très lointaine, la ligne qui sépare les robots des humains n'est pas toujours facile à tracer. C'est George Lucas qui aurait inventé le terme droïde provenant du mot androïde, de la racine grecque andros (homme) et du suffixe -oïde (aspect, forme). Ces droïdes fabriqués d'écrous et de boulons sont pour bon nombre dotés de caractéristiques bien humaines, comme une personnalité, une conscience de soi", souligne un panneau dans l'expo. Troublant, non ?

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Plusieurs panneaux prenant pour miroir des personnages de Star Wars nous incitent à nous interroger sur nos origines, nos expériences qui nous ont imbibés, comme "le style parental dans lequel vous avez été élevés", ou encore le "type d'habiletés" que l'on souhaite développer : prudent, prévoyant, prise de risques... Je suis là encore invitée à choisir un personnage auquel je m'identifie, et y apposer mon bracelet.

Il faut avouer que les séquences psycho perso prennent parfois un tour "jeu dont vous êtes le héros" ;)

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Et voici l’ultime question, à la fin de mon parcours initiatique, après avoir croisé Dark Vador, une offre d'emploi : acceptons-nous de rejoindre l’Empereur du côté obscur de la force ? Puis mon avatar apparaît sur un écran géant. Quelques minutes après, je reçois par email le profil de mon héros: mon histoire, l'influence parentale, mes traits de caractère, ma maîtrise de la Force... A partir des dizaines de fois où j'étais invitée à apposer mon bracelet pour renseigner davantage mes points de vues et mon identité (couleur de peau, la manière dont mes parents m'ont élevée...). Expérience troublante, mais un rien décevante: en guise de profil personnalisé, je reçois par mail une compilation de ces renseignements relevés le long de mon parcours sur l'expo.