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vendredi 6 septembre 2019

Disney+ va-t-il enfermer ses abonnés dans sa bulle ?

C'est la rentrée ! Je réouvre, pour l'instant du moins, ce blog. Peu importe si, parait-il, les blogs sont "démodés", pour moi, un média d'écrits est indémodable. Après une année bien remplie par la promo de mon livre sur Netflix & Cie, il m'a semblé utile de revenir sur la guerre des titans qui se profile dans l'audiovisuel. Et ce qui attend les internautes-téléspectateurs-cinéphiles, de bon et de moins bon...

Disney+ va-t-il enfermer ses abonnés dans sa bulle ? Le 12 novembre prochain, Disney lancera sa machine de guerre, son propre service de streaming vidéo, d'abord aux Etats-Unis, au Canada et aux Pays-bas. Disney voit grand: dès le premier jour, il proposera 7 500 épisodes de séries, 500 films, pour 6,99 dollars par mois. Il vise 90 millions de foyers d'ici fin 2024. Il prévoit déjà un milliard de dollars de pertes, pour acquérir et produire des contenus originaux.

Qui peut s'aligner, avec de tels moyens, et un tel catalogue ? En quelques années, l'empire Disney, déjà fort de ses dessins animés (Le Roi Lion, Toy Story, Cars...), et ses films (comme Pirates des Caraïbes...) n'a fait que grossir. Avec l'acquisition de la 21th Century Fox pour 71 milliards de dollars, finalisée en mars, il a à portée de main des milliers de programmes télévisés estampillés Disney: il a dans son escarcelle la 20th Century Fox - le vénérable studio de cinéma fondé en 1931, qui a produit Cléopâtre, Titanic, et Avatar entre autres; les studios Pixar, rachetése 7,4 milliards de dollars en 2006, Lucas Films (les sagas Star Wars, Indiana Jones), rachetée 4 milliards en 2012, les Simpsons, et la licence de super héros Marvel.

En un clic, l'internaute-abonné aura donc accès à l'empire Mickey. A condition de s'abonner. Ce qui s'esquisse, avec Disney+, c'est une plateforme où des milliers de films et séries seront réservés aux seuls abonnés.

La guerre des titans est bien lancée. Comme je le retrace dans mon livre Netflix & cie, les coulisses d'une révolution, en quelques années, un autre ogre américain, Netflix,"pure player" du streaming vidéo, lui, a déjà une longueur d'avance: il a dépensé 12 milliards de dollars en acquisitions et productions pour la seule année 2018. Ironie, jeudi dernier, où j'étais invitée à débattre dans "Le téléphone sonne" sur France Inter (podcast par ici) de la guerre des titans du streaming, Netflix, au départ simple service de location de DVD sur abonnement, fêtait ses 22 années.

Lors du lancement de Disney+, des séries inédites leur seront proposées - en exclusivité.The Mandalorian, nouveau spin-off de Star Wars, écrit par l'auteur d'Iron Man ; la série Obi Wan Kenobi, où Ewan McGregor a accepté de rempiler dans la peau de son personnage ; trois nouvelles séries Marvel, dont The Eternals avec Kit Harington, qui s'est fait connaître dans Game of Thrones... a botte secrète de Disney+, c’est la possibilité de développer un nombre infinis de contenus exclusifs, à partir de ses marques prestigieuses.

Très attendus aussi, les prochains films Disney en salles: l'épisode 9 de Star Wars, L'Ascension de Skywalker, qui sort le 18 décembre; La Reine des Neiges 2, le 22 décembre, Avengers Endgame en décembre...

Or, après leur sortie en salles, ces films seront réservés aux seuls abonnés de la plateforme Disney+. Qui auront par exemple en exclusivité Captain Marvel. On le sait, Disney est en train de retirer progressivement ses contenus de Netflix - dont il est désormais concurrent . Bob Iger avait commencé à déclarer la guerre à Netflix en été 2017, lorsqu'il a annoncé ne pas reconduire son contrat. Sur Netflix, Jessica Jones (3 saisons), Luke Cage ou encore Daredevil (3 saisons) ont fait des cartons d'audience, tout comme Agent of S.H.I.E.L.D. (6 saisons), diffusé sur ABC, entre autres. Tout ce catalogue sera rapatrié sur Disney+ à son lancement le 12 novembre.

Ce qui s'esquisse, c'est que, peu à peu, Disney va réserver ses films et séries, nouveautés ou archives, à ses seuls abonnés. Il faudra être obligatoirement abonné à sa plateforme pour pouvoir les visionner. Dans cette logique, Disney a même annoncé la semaine dernière son intention de ne plus sortir ses prochains films et séries en DVD ! Une révolution. Et une manière d'enfermer ses abonnés dans ses propres contenus.

Disney ne fait que renforcer cette tendance que Netflix a créée. J'ai déjà abordé ici et dans mon livre la polémique qui a opposé à plusieurs reprises Netflix aux organisateurs de festivals de cinéma, dont Cannes: pour Netflix, il est normal de réserver ses productions originales - films, ET séries - à ses seuls abonnés. Et donc de ne pas les sortir en salles (ou très peu).

Roma d'Alfonso Cuaron, le film aux cinq Oscars? Il est sorti dans une poignée de salles à Londres, New York et Los Angeles. Mais seuls les abonnés à Netflix ont pu le voir (directement sur leur téléviseur). LA prochaine superproduction de 3h30 du maître Martin Scorsese, The Irishman? Elle sera proposés directement sur Netflix le 27 novembre. Et peut-être dans quelques salles . Netflix a déboursé au moins 170 millions de dollars pour le produire, il lui semble donc "normal" de le réserver aux abonnés. The Landromat, prochain film de Steven Soderbergh, lui aussi produit par Netflix, présenté il y a quelques jours au festival de Venise, connaîtra le même sort.

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Vous voulez revoir l'intégrale de Friends, série-culte des années 90 qui connaît un retour en grâce inattendu? Elle a effectué son come back sur Netflix, dont elle représentait une bonne part de l'audience. Le 9 juillet, Netflix a annoncé qu'elle disparaîtrait de son catalogue - aux Etats-Unis - dès 2020. Elle a été rachetée par la Warner pour son futur service de streaming vidéo HBO Max. Selon le Hollywood Reporter, Warner a déboursé 85 millions de dollars par an pendant cinq ans pour en obtenir les droits; En clair, à moins de trouver des DVD (ou des cassettes vidéo sur eBay, soyons vintage jusqu'au bout), les Américains devront s'abonner à HBO Max pour (re)voir la série. Pour la France, rien n'est sûr pour l'heure. Pourtant, en décembre dernier, Netflix avait mis 100 millions de dollars sur la table pour garder la sitcom culte - pour un deal non-exclusif, de surcroit.

Et ce n'est que le début. Netflix, Disney, et bientôt Apple avec son propre service de streaming vidéo Apple+, attendu outre-Atlantique en novembre, AT&T-WarnerMedia avec HBO Max, Comcast avec NBCUniversal... Tous ces géants de la tech, pour lancer leurs plateformes concurrents à Netflix, ont eux aussi préparé leurs munitions: tous investissent des milliards de dollars (au moins 12 milliards cette année pour Netflix 7 milliards pour Apple) pour acquérir ou produire des contenus *exclusifs* pour leurs plateformes. L'internaute n'aura d'autre choix de s'abonner à tel ou tel service pour les voir. Sauf à passer par un service de téléchargement ou streaming pirate.

dimanche 3 janvier 2016

Rey (Star Wars) et Imperator Furiosa (Mad Max), deux badass girls dans le cinéma mainstream de 2015

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Jill dans La trilogie Nikopol (Enki Bilal, ed. Les humanoïdes associés)

2016, ça y est, nous y sommes... J'aurais pu, comme beaucoup, tels Titiou Lecocq ou Bigbrowser, écrire un bilan de l'année 2015. Une année particulière, dure (j'avais l'impression de regarder le zapping annuel de Canal+ sous Xanax ces derniers jours..), "poisseuse" me disait-on encore hier, où on a été secoués par les attentats, où le vivre-ensemble de manière sereine est devenu essentiel. Dans l'après-13 novembre, les questionnements (légitimes) se sont multipliés. Pour ma part je me suis sentie sûre de ma chance, d'être toujours là (en clair, en vie), à ma place, avec pour 2016 de nouveaux projets professionnels bien kiffants (cela, vous en saurez plus ces prochains jours ;) et personnels, plein d'envies, de nouvelles choses à accomplir. Alors je vis sans doute plus dans le présent et l'avenir à préparer que le bilan du passé...

Quoi qu'il en soit, j'en profite pour vous remercier pour cette nouvelle année où vous avez continué à me lire, pour ce blog qui fêtera en février ses 9 ans (9 ans !) d'existence, et où vous avez été en moyenne 35 000 lecteurs par mois à me lire ! Alors merci pour votre intérêt, vos réactions et votre bienveillance. Et tous mes vœux de bonne année 2016, lectrices et lecteurs chéris !

Pour bien attaquer 2016, outre le bilan de l'année 2015, j'ai envisagé le traditionnel billet-marronnier sur les innovations et tendances tech les plus attendues 2016 (donc comme vous pouvez l'imaginer, l'an I de la réalité virtuelle, le nouveau chapitre des objets connectés, la multiplication des écrans, l'après-4G, etc etc). Nooon pitié, m'a supplié un ami-lecteur hier. Ou encore le 135ème billet sur Star Wars et la folie commerciale des produits dérivés: sujet déjà traité à l'envi, dont par votre dévouée dans cette enquête...

Finalement, en y réfléchissant, dans les événements de la culture mainstream de 2015, un point commun positif s'est dégagé: enfin des femmes fortes, des nouvelles super-héroïnes s'imposent comme personnages principaux ! Je pense à deux films, deux des blockbusters les plus attendus de 2015, Mad Max : Fury road (sorti en mai 2015), et Star Wars : Le réveil de la Force (décembre 2015).

Deux wonder women dans deux blockbusters

Deux films qui ont plusieurs points communs : ils s'inscrivent dans des sagas à gros budgets, avaient suscité une certaine attente, pour l'un parce que c'était la première production par le géant Disney (et non plus par le - soit-disant - petit poucet LucasFilms) ; pour l'autre parce que ce quatrième opus était attendue depuis la sortie en 1985 de Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre, avec plusieurs tentatives avortées de George Miller. Tous deux sont des sagas-cultes de science-fiction, inaugurées à l'aube des années 80 : le premier est une saga intergalactique, dans le genre de space opera, le second une série de courses-poursuites dans un monde post-apocalyptique, où les survivants tentent d'organiser un monde nouveau.

Enfin et surtout, ces deux sagas ont longtemps été connotées plutôt "masculines", en tous cas visant initialement un public plutôt masculin : vous noterez que je prends beaucoup de pincettes ;) car à titre personnel, j'ai beaucoup baigné dans la culture Star Wars (grâce à mon cher papa), mais en sondant mes collègues et amies femmes, je me suis aperçue que cela était loin d'être un film de chevet pour petites filles dans les années 80 ;) Quant à Mad Max (que je connais beaucoup moins j'avoue), il montre une dystopie, un univers sombre, assez violent, où l'on a beaucoup de scènes d'action (comprenez de bastons, de courses-poursuites, d'explosions spectaculaires).

Et donc, ça y est : reflet de l'époque, pour la première fois cette année, Star Wars et Mad Max mettaient (enfin) en scène des vraies femmes fortes, le pendant des super-héros. Des vraies badass girls, "qui en ont". Un petit point vocabulaire s'impose quant à la définition de Badass: le terme (appliqué initialement aux mecs) désignait initialement un mauvais garçon dans l'argot US, avant de dériver de façon positive vers un dur à cuire, qui a la classe, une sorte de héros en somme. Comme Clint Eastwood dans Le bon, la brute et le truand : tout le monde s'interrompt, même le pianiste, lorsqu'il pousse les portes battantes du bar, et commande son double scotch. Il a ses dignes successeurs, comme Jules Winnfield dans Pulp fiction.

Certes, on a vu quelques badass girls apparaître dans la culture mainstream en sci-fi, telle Lara Croft, devenue l'icône de la franchise de jeux vidéos Tomb Raider, Sarah Connor dans Terminator 2: Le soulèvement des machines, ou Trinity dans Matrix (Et vous en trouverez sûrement d'autres...).

Rey dans Star Wars : Le Réveil de la Force, "scavenger" habitée par la Force

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Star Wars : Le réveil de la Force, d'abord (6,8 millions d'entrées en France à ce jour). Attention spoilers dans ce paragrap.... Son personnage principal est une nouvelle-venue dans la saga, Rey (jouée, comme souvent dans Star Wars, par une actrice méconnue, Daisy Ridley, 23 ans), sans nom de famille connu : la jeune femme survit seule sur la planète Jakku, une planète déserte rude, en revendant des pièces détachées de machines et de robots ("scavenger" en VO, pilleuse d'épaves). Comme naguère un certain Luke, elle s'accroche à l'espoir de retrouver sa famille, Lorsqu'un robot droïde fugitif, le BB-8, l'appelle à l'aide, elle se retrouve mêlée à un conflit d'envergure intergalactique, du côté des Rebelles...

Ce qui est intéressant est qu'elle se revendique elle-même comme une "no-one". Et pourtant, dès les premières séquences du film, c'est une jeune femme émancipée et débrouillarde (en sommes très contemporaine) qui se révèle : elle sait se battre seule pour éviter que l'on lui dérobe le BB-8. Lorsque Finn veut lui porter secours, elle lui intime à plusieurs reprises "Lâche-moi la main !". Elle sait démonter, réparer un robot en un clin d’œil, ou décrire ses caractéristiques techniques de façon détaillée (lorsqu’elle décrit le BB-8 à Kylo Ren). Loin de la robe virginale de princesse Leia, elle est vêtue de manière minimaliste, de la même manière que Luke Skywalker dans La guerre des étoiles (1977).

Elle sait piloter un vaisseau, dont le fameux Faucon Millennium, de manière totalement instinctive ("Je ne sais pas où j'ai appris à le piloter", avoue-t-elle à Finn). Surtout, elle possède la Force, et apprend progressivement à la manier. Ce qui n'en fait pas (encore) une Jedi puisqu'elle n'a pas suivi l'enseignement. On ne sais pas (encore) si elle a des liens de parenté avec des Jedi, comme Luke Skywalker. Mais elle apprend à la manier, et se situe dans le camp des Rebelles. Et surtout, elle manie le sabre laser, enfin ! Dans toute la saga Star Wars, Rey est la première femme (il a fallu attendre 2015 tout de même...) à recourir à la Force pour se battre, et à manier le sabre. Face à des hommes.

C'est là la grande nouveauté, la grande émancipation, qui en fait la première héroïne réelle de Star Wars. Lors de mon enquête pour Stratégies, l'historien Thomas Snégaroff (auteur de l'excellent Je suis ton père, ed. Naive) me disait à raison que "la princesse Leïa était modelée par une vision assez conservatrice : elle a la Force mais ne l'utilise pas, et se bat peu, à part pour utiliser parfois des fusils et pistolets". D'ailleurs, dans ce dernier opus, on voit à plusieurs reprises que Rey est en quelque sorte l'Elue, nouvelle dépositaire de la Force. Alors que Leia en a hérité naturellement par son père, Dark Vador, mais ne l'utilise pas.

Imperator Furiosa dans Mad Max : Fury Road

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Imperator Furiosa dans le dernier opus de Mad Max, ensuite. Un des autres blockbusters incontestables (2,3 millions d'entrées en France), et mythiques de 2015. C'est Charlize Theron (40 ans), à l'image jusqu'alors plutôt glamour, qui incarne ce personnage, crâne rasé et peinture de guerre noire sur le front. A milles lieues de la jeune femme vêtue d'une robe lamé or dans les pubs pour la parfum J'adore de Dior...

Dans un désert dévasté où survivent des humains, clans de cannibales, sectes et gangs de motards, suite à une guerre nucléaire, l'"Imperator" Furiosa, c'est donc la fidèle partisane de "Immortan Joe" (Hugh Keays-Byrne), un ancien militaire devenu leader tyrannique. Elle le trahit et s'enfuit avec un bien d'une importance capitale pour le chef de guerre: ses "épouses", un groupe de jeunes femmes lui servant d'esclaves et de "pondeuses".

Au fil du film, on découvre une Furiosa qui a donc monté cette fuite, avec une cause militante, assurer un autre avenir à ces jeunes femmes, et fuir elle-même ce régime despotique pour un paradis rêvé, un territoire utopique où elle est née. Preuve qu'elle a longuement préparé cette fuite, elle a même conclu un accord pour pouvoir traverser un canyon contrôlé par un gang de motards.

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Cette femme munie d'un bras robotisé (son bras manquant est représenté sur sa portière de camion), conduit et entretient son immense camion, doté d'un antidémarrage qu'elle seule peut déverrouiller. Elle peut même le réparer en s'agrippant en-dessous à son moteur, alors qu'il roule. Comme Rey, elle sourit peu, sait se battre, manier les armes... Elle aussi est vêtue comme une guerrière, avec un treillis kaki. A défaut d'une romance, une amitié s'esquissera avec Max, qui la sauve en lui transfusant du sang. Dans cette course-poursuite littéralement infernale, elle traversera une tempête, des canyons, perdra un œil, et manquera de perdre la vie, avant de revenir victorieuse la Citadelle avec sa prise - le cadavre de Immortan Joe - auquel elle va succéder en toute probabilité. Une femme devenue personnage principal d'un film de guerre, et s'apprête à prendre le pouvoir - la boucle est bouclée...

lundi 19 octobre 2015

"Retour vers le futur", Nom de Zeus! (30 ans après. Mais est-ce une saga culte ?)

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Nom de Zeus, ils sont de retour ! Le 21 octobre, vous n'échapperez pas au raz-de-marée: soirées spéciales sur des chaînes de télé, ressorties dans des cinémas, coffrets collectors, kyrielle de produits dérivés et d'objets de collection...

Pourquoi le 21 octobre 2015 ? "Ca marche ! ha ha ha ha ha ha ! ça marche ! j'ai enfin réussi à inventer quelque chose qui marche !" (vous aurez reconnu cette citation..) C'est La date fatidique, celle qu’affiche l’écran de contrôle de la voiture DeLorean quand Marty McFly accompagne le Docteur Emmet Brown dans le futur, dans le deuxième volet de la trilogie sortie en 1989. En 1985 sortait le premier volet de Retour vers le futur, une de ces sagas cinématographiques marquantes dans la culture geek et pop à la sauce US des années 80. Au même titre que, évidemment, Star Wars, Tron, ou encore ''SOS fantômes''. Des sagas reflets d'une certaine époque, mais que les boîtes de production hollywoodiennes prennent plaisir à ressusciter : imaginez, un SOS Fantômes 3 est prévu pour 2016. Un dernier épisode de Tron était sorti en 2010. Et évidemment, le prochain opus de Star Wars est attendu pour le 10 décembre prochain. Logique : rien de tel que la nostalgie (le marketing de la nostalgie), d'une époque cotonneuse et idéalisée, en période de crise. Et les ados qui ont adoré ces films sont maintenant des trentenaires, cible privilégiées pour ces licences transgénérationnelles (pour parler marketing ;)

Paradoxe récursif et comédie

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Robert Zemeckis avait eu ce coup de génie de jouer sur les codes du film de science-fiction sans se prendre aux sérieux : alors que Star Wars revêtait les habits du space opéra, de la saga intergalactique, dans Retour vers le futur, avec un duo formé par un professeur Nimbus et un ado, la saga imaginait le futur dans 30 ans - aujourd'hui ! Sans avoir l'air d'y toucher, le film a imaginé plusieurs innovations très réalistes, concrétisées depuis pour certaines. Il a tout de même attiré 3 million de spectateurs dans les salles en France, et 30 millions outre-Atlantique. Même si, personnellement, je pense qu'il a une identité, des valeurs, moins marquées que la saga Star Wars (qui part de mythes chevaleresques, parle de princes et de princesses, du complexe d'Oedipe...). Retour vers le futur, c'est une certaine image plutôt lisse de l'Amérique des années 50 puis 80.

Mais il n'est pas si superficiel: inspiré d'un livre de René Barjavel (Le voyageur imprudent), il met en scène de façon comique un concept propre à la science-fiction, le paradoxe récursif ( si le héros tue un de ses aïeux, le héros ne peut pas naître...), que l'on retrouve par exemple dans Terminator. Par exemple, Marty, retourné vers le passé, doit absolument provoquer un flirt entre ses parents pour être sûr d'exister (vous suivez ? ;) "Mais Doc, tous ces risques de modifier le futur? Le continuum espace-temps?..." "Bah, on s'en balance!"

Films d'anticipation ?

Et si certaines des innovations de la saga se concrétisaient ? J'ai regardé en avant-première un documentaire "Retour vers le présent" coproduit par D8. Son réalisateur, Gilles Ganzmann, et son producteur Billy (Allo Houston Production) ont eu La bonne idée toute simple : confronter le monde imaginé par Robert Zemeckis il y a 30 ans à notre présent. Quelles innovations scénaristes dans le film ont vu le jour ?

Le docu de 90 minutes, diffusé sur D8 le 21 octobre ;), a déjà été vendu dans 40 pays en format 50 minutes, du Japon (Nippon TV) aux Etats-Unis, en passant par le Brésil (Glezz). "Nous avons voulu concevoir un docu international, qui aurait vocation à voyager", soulignent d'ailleurs le producteur et le réalisateur. "Ce qu'on aimait est que c'était le premier film de science-fiction où tout était positif". Une exception en effet, dans un genre narratif où la dystopie est plutôt la norme...

Alors, le documentaire a un ton entertainement (à la sauce D8) parfaitement assumé. Mais pour chaque innovation-star du film, il a tenté de trouver sa concrétisation, une start-up qui l'a conçue. Il a rencontré évidemment Robert Zemeckis, mais aussi Google, Microsoft, Hitachi, le patron de l'innovation chez PSA, des start-up dans la Silicon Valley... "Notre plus grand regret, c'est de ne pas avoir su anticiper sur l'apparition du téléphone portable", lâche, réaliste, Robert Zemeckis dans le docu.

Sans surprise, ils sont allés chercher quels objets-cultes du film se sont concrétisés. Il y'a eu bien sûr, pour l'HoverBoard, ce skateboard volant (dûment sponsorisé par Mattel dans le film), des communautés de fans-geeks, qui y sont allés de leurs inventions postées sur YouTube (des milliers de vidéos...). Mais ils ont déniché une start-up californienne (allez, je vous lâche le nom), Hendo. Des objets qui seront bientôt vendus (comptez 10 000 dollars pièce), pour des parcs d'attractions, et un futur X-Games est déjà prévu.

Autre objet-culte, les chaussures autolaçantes Nike, (magnifique placement de produit...), où la marque s'affichait en néons. Culte chez les fans, elles ont même été conçues en série limitée, à des fins humanitaires, révèle le docu : Michael J.Fox en a vendu une série limitée sur eBay USA pour financer son association de lutte contre la maladie de Parkinson.

Les voitures qui carburent à la bière grâce à Mr Fusion ? Une start-up californienne a imaginé des pompes qui convertissent bière ou coca cola en bioethanol.

La pizza déshydratée ? Si elle n'existe pas (heureusement), le docu nous montre les premiers Pizza Hut aux US dotés de tables tactiles qui permettent de commander sa pizza personnalisée. Il évoque aussi les premiers pizzas imprimées en 3D, qui pourront même être conçue dans l'espace : la Nasa avait organisé un concours d'inventeurs sur ce sujet précis en 2013.

Petit scoop, le docu revient sur la fameuse montre connectée mise en scène dans le film - on parle beaucoup des smartwatches depuis un an... Et on apprend qu'une marque de montres de luxe a failli en être sponsor dans le film, puis l'a dédaigné. Et pour le reste, je ne jouerai pas davantage les spoilers... ;)

dimanche 16 février 2014

Star Wars identities: pour découvrir le chevalier Jedi qui est en nous

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Qu'est-ce qui fait notre identité ? Qu'est-ce qui détermine notre espèce, celle des humains, quelle part d'inné, d'acquis, des gènes... dans la détermination de notre personnalité ? Des sujets vertigineux, mais un angle surprenant qu'esquisse l'exposition Star Wars identities, qui a ouvert ses portes à la Cité du cinéma (ce lieu dédié au cinéma rêvé par Luc Besson), à Saint-Denis. Une expo "en tournée" mondiale, dont Saint Denis est le premier point d'étape en Europe, et conçue par Lucasfilm Ltd., la société de production de George Lucas - rachetée par The Walt Disney Company en octobre 2012 pour quelques 4,05 milliards de dollars.

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Vous le reconnaissez ?

D'ailleurs, plus de 200 pièces inédites issues de la collections personnelle de George Lucas, créateur de la saga intergalactique, y figurent: maquettes de vaisseaux, costumes, robots (les vrais !), storyboards, dessins originaux... Une mine absolue. Ils sont exposés sur près de 2 000 m2, soit deux plateaux de tournage. L'expo rêvée pour tous les geeks - fans qui ont grandi avec la saga, née en 1977 - une époque où les ordinateurs et téléphones portables n'existaient pas, et qui est pourtant restée emblématique d'une certaine science-fiction d'antan. Et le point de départ d'une machine marketing, alors que le septième volet de Star Wars (première prod' chapeautée par Disney - ce qui suscite déjà quelques frayeurs chez les fans) doit sortir fin 2015.

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Citons la marionnette de Yoda, Jabba Le Hutt (et ses yeux...), une des toutes premières illustrations de 1975, signée Ralph McQuarrie, commandée par George Lucas, le visage de Dark Vador démasqué dans Star Wars : Episode VI...

"La ligne qui sépare les robots des humains n'est pas toujours facile à tracer"

"Il était une fois dans un galaxie lointaine, très lointaine...". Quand on entre dans l'expo, parmi ces multiples droïdes et robots, des éléments nous annoncent la couleur. Dans l'univers de Star Wars, "une multitude d'espèces extraterrestres cohabitent. Elles ont une conscience de soi, vivent en société organisées", nous rappelle-t-on d'emblée. Au fil de l'expo, munie de mon bracelet équipés de puce RFID distribué au début de l’exposition, je vais pouvoir m'essayer à ce rite initiatique, dans un parcours interactif : passer dix étapes, allant du choix de la race - humaine ou extraterrestre - à laquelle j'appartiens, à celui, ultime, de quel côté de la force je me situe.

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Pelucheux Wookies, ewoks ou humains, je peux choisir quel type de personnage de la saga de la Guerre des étoiles je veux devenir. Je peux donc choisir parmi 15 races présentées sur un mur intégrant des capteurs, celle que je veux incarner. Je me prénomme donc pour l'occasion Thulia Krow, et je prends l'apparence de cette étrange extraterrestre.

Au fil de l'expo, à chaque étape, avec des tablettes tactiles et interactives créées pour l’occasion, le bracelet enregistre mes choix. Pour cette quête interactive, la société canadienne X3 Productions a planché avec des experts du centre des sciences de Montréal, des psychologues, des neuropsychologues, et un biochimiste, pour élaborer ces tests, toujours immergés dans l'univers Star Wars (un rien psychologisants parfois ;).

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J'aperçois le droïde doré C-3PO, présenté sur un écran interactif comme ayant peu d'"ouverture à l'expérience", une "forte extraversion (sociable et énergique)", moyennement aimable (""provoque souvent des conflits, pense d'abord à lui"), un certain contrôle ("bien organisé, préfère planifier ses affaires"), et un certain "névrotisme (anxieux ou déprimé, la plupart du temps)". Et cette citation révélatrice, "Je suis programmé pour le protocole, pas la guerre !". Etrange et intéressant de lui voir attribués des traits de caractère tellement humains...

De fait, "dans cette galaxie lointaine, très lointaine, la ligne qui sépare les robots des humains n'est pas toujours facile à tracer. C'est George Lucas qui aurait inventé le terme droïde provenant du mot androïde, de la racine grecque andros (homme) et du suffixe -oïde (aspect, forme). Ces droïdes fabriqués d'écrous et de boulons sont pour bon nombre dotés de caractéristiques bien humaines, comme une personnalité, une conscience de soi", souligne un panneau dans l'expo. Troublant, non ?

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Plusieurs panneaux prenant pour miroir des personnages de Star Wars nous incitent à nous interroger sur nos origines, nos expériences qui nous ont imbibés, comme "le style parental dans lequel vous avez été élevés", ou encore le "type d'habiletés" que l'on souhaite développer : prudent, prévoyant, prise de risques... Je suis là encore invitée à choisir un personnage auquel je m'identifie, et y apposer mon bracelet.

Il faut avouer que les séquences psycho perso prennent parfois un tour "jeu dont vous êtes le héros" ;)

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Et voici l’ultime question, à la fin de mon parcours initiatique, après avoir croisé Dark Vador, une offre d'emploi : acceptons-nous de rejoindre l’Empereur du côté obscur de la force ? Puis mon avatar apparaît sur un écran géant. Quelques minutes après, je reçois par email le profil de mon héros: mon histoire, l'influence parentale, mes traits de caractère, ma maîtrise de la Force... A partir des dizaines de fois où j'étais invitée à apposer mon bracelet pour renseigner davantage mes points de vues et mon identité (couleur de peau, la manière dont mes parents m'ont élevée...). Expérience troublante, mais un rien décevante: en guise de profil personnalisé, je reçois par mail une compilation de ces renseignements relevés le long de mon parcours sur l'expo.

mercredi 5 janvier 2011

Et si la science-fiction était en voie de disparition ?

J'y ai passé près de 3 heures dimanche matin, j'en ai pris plein les yeux; Tous ces personnages, ces images me renvoyaient à mon enfance... ma culture SF en quelque sorte - accumulée dans les bouquins, séries et films. Il faut absolument courir voir l'expo "Sciences & science-fiction", qui se tient en ce moment à la Cité des Sciences. Comme souvent à La Villette, l'expo est d'une richesse inouïe, autant scientifique que culturelle.

La boutique de produits dérivés, à quelques pas de l'expo, vaut aussi le détour: mugs Star Wars, sabre laser grandeur nature (déboursez 150 €), DVD, BD, et même affiche de Star Wars en effet 3D...

C'est assez touchant, car notre culture SF se rejoint forcément avec notre culture culture geek: quel techie n'est pas fan de Star Wars, ne voue pas un culte absolu à Blade Runner, Terminator ou encore Minority Report ?

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Un couloir pédagogique impressionnant, où j'ai de nouveau 12 ans, des étoiles plein les yeux: entre ces exemplaires de livres de Mary Shelley, Edgar Poe et Jules Verne, qui ont été les premiers auteurs à s'emparer de la science comme support à des récits réalistes, les premiers films de science-fiction qui tournent en boucle (Voyage dans la Lune de Méliès en 1902, La femme dans la lune de Fritz Lang, 1919, Métropolis de Fritz Lang, 1929...), la culture SF a été jalonnée de plusieurs œuvres fondatrices... jusqu'aux premiers pas d'Amstrong sur la lune, où tout devenait possible. Pour Isaac Asimov, la SF est la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie. Elle tient autant du divertissement, qui nous permet de nous évader, de rêver, que du récit d'anticipation, avec en creux une réflexion sur l'avenir de l'humanité (rien que cela...).

Une culture SF nourrie, donc, par une pléiade de livres anciens, mais aussi, véritables jalons pour une culture de fan, d'affiches, et des premiers produits dérivés et premières revues - les pulps, dont Science Wonder Stories, revue où apparaît pour la première fois le terme "science-fiction", en 1929.

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Le cinéma hollywoodien s'est emparé à merveille de la culture SF. Au fil des couloirs que l'on parcourt, on prend conscience de ces films et sagas (intergalactiques) qui ont nourri un imaginaire collectif, ont façonné notre univers mental. Les combinaisons et les robots conçus pour le cinéma s'alignent dans les couloirs, alors que des extraits des films-cultes tournent en boucle. Ils sont tous devenus cultes, font partie de la culture SF de l'honnête homme du XXIème siècle: Star Wars, la Planète des singes, Star Trek, Terminator...

Culture SF muséifiée

Est-ce que la culture SF parvient encore se renouveler, alors que ce qu'elle préfigurait - l'ère du numérique, des mondes virtuels, des nanotechnologies, des robots - se concrétise plus vite que l'on aurait pu le croire ? Il semblerait bien que la vraie culture SF soit en train de s'éteindre. Et que cette gigantesque expo, qui présente manuscrits, romans, pulps, storyboards (celui de Star Wars a déjà une valeur historique), extraits de films en pagaille, et vaisseaux grandeur nature retracent une culture SF (déjà) muséifiée, en voie d'extinction.

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Provoc' de ma part, vu le succès gigantesque qu'a rencontré en 2010 Avatar, incarnation d'une nouvelle génération de films de SF en 3D ? Par vraiment. Si on regarde la chronologie des films de science-fiction, la production hollywoodienne de ce genre en devenir connaît un pic dans les années 60-70, grâce à ce bon vieux Neil Armstrong qui en a fait rêver plus d'un en foulant de quelques pas sur la Lune - et surtout à la Guerre Froide, où les extraterrestres et autres petits hommes verts menaçants permettaient de symboliser l'Ennemi, l'hydre communiste...

Années 80-90 : sortie de sagas comme Star Wars, Terminator, Star Trek, Alien... Des films d'actions hollywoodiens certes, mais où s'entremêlent récits d'anticipation, une réelle réflexion sur notre avenir, les enjeux environnementaux et humains,

Philip K. Dick, génial inspirateur de scénarios hollywoodiens

Dans cette même période sortent trois films cultes pour moi (mais pas que ;): Blade Runner de Ridley Scott, sombre film où Harisson Ford incarne un flic face à des androides / répliquants qui semblent de plus en plus humains... Et qui sait, peuvent mîmer manifester des émotions.

Mais aussi Total Recall de Paul Verhoeven, et Minority Report de Steven Spielberg (en 2002, certes). Leur point commun: tous trois sont tirés de romans de Philip K. Dick. Seulement voilà, le maître des récits d'anticipation est décédé en 1982 - une source d'inspiration non négligeable pour l'industrie du cinéma s'est alors tarie.

Les films qui s'ensuivent sont plutôt des dérivés de SF : des space operas tirés de Star Wars. Mais aussi des récits d'heroic fantasy, films à grand spectacle pour enfants qui sortent souvent lors des fêtes de fin d'année - tels Le seigneur des anneaux ou Les contes de Narnia.

La culture SF condamnée ?

Les derniers films dans le sillage de la culture SF d'anticipation: Minority Report donc, qui anticipait plusieurs innovations technologiques qui commencent à s'inscrire dans notre quotidien - Steven Spielberg s'était d'ailleurs entouré de scientifiques du MIT entre autres.

Mais aussi le très sous-estimé Starship Troopers de Paul Verhoeven (1997): il y dénonce avec une ironie subtile une société dirigée par des militaires, et une diffusion en masse de la propagande par les médias: le film, d'avant-garde, qui sort à peine quelques années après la Guerre du Golfe, et coïncide avec l'arrivée du phénomène de l'internet dans les foyers, et injustement décrié par la presse US.

Ou encore la trilogie Matrix, entamée par les frères Washowski en 1999 - alors que le grand public commençait à s'emparer de l'univers du Net et des réseaux virtuels.

Les derniers en date ? 2012, qui tient plutôt du film-catastrophe (et blockbuster, avec plus de 225 millions de dollars de recettes), carrément épinglé par la Nasa comme "pire film de science-fiction" d'un point de vue scientifique... Laquelle a dû ouvrir un site pour contrebalancer les contre-vérités qu'il véhiculait !

Inception, certes gros succès outre-Atlantique, relevait plutôt du film complexe que du film qui nous projetait vers le futur. Avatar a avant tout installé la 3D sur le grand écran... Mais repose avant tout sur un scénario gentillet et écolo.

Comme me le signale @tiot en commentaire, il y a eu aussi le surprenant District 9 (qui avait pour particularité de se dérouler en Afrique du Sud), et surtout Moon, un Ovni cinématographique hommage à 2001, L'Odyssée de l'espace (réalisé par le fils de David Bowie, pour la petite histoire), que j'avais beaucoup aimé. Le pitch: Sam Bell vit depuis plus de trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère l’extraction de l’hélium 32, seule solution à la pénurie d’énergie sur Terre. Implanté dans sa «ferme lunaire», ce fermier du futur souffre en silence de son isolement et de la distance le séparant de sa femme, avec laquelle il communique par web-conférences. Il a pour seul compagnon un robot futé et (trop) protecteur... Jusqu’à ce que, à quelques semaines de l’échéance de son contrat, il se découvre un clone. Un film peut-être trop strangfe pour l'industrie du cinéma... Malgré deux ans de buzz sur la toile, le film est sorti au printemps 2010... directement en DVD!

Les sorties de films SF prévues ces prochains mois ? Pour l'essentiel des remakes ou suites des chefs d'œuvres passés... Preuve que l'industrie du cinéma a du mal à se renouveler dans ce registre. Il y a bien sûr Tron : Legacy, suite du cultissime Tron de... 1980. Et, pour 2012 est annoncé une réadaptation par Pierre Morel de Dune... En attendant Avatar 2 et Avatar 3...

Merci à Owni pour la reprise super bien maquettée de ce billet

lundi 9 juillet 2007

L'opéra de Kusturica, l'opéra Bastille (réussite ?) high tech

Petite incursion culturelle, assez rare dans ce blog... Vu vendredi dernier, l'opéra punk d'Emir Kusturica, adaptation de son film "Le temps des gitans" : son univers baroque et vivant est bien restitué sur scène (avec même des oies sur scène !).

Mais ce qui m'a aussi intéressée est le bâtiment et l'architecture mêmes de l'opéra Bastille, régulièrement décrié depuis sa construction : coûts faramineux, instabilité de la structure.. N'empêche, c'est une petite réussite architecturale: avec ses parois transparentes, et surtout l'intérieur ultra moderne, qui m'a fait penser à certaines scènes de Star Wars (notamment celle où Palatine veut prendre le pouvoir au cours d'une séance du Parlement - les connaisseurs se souviendront de cette scène...).