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dimanche 19 septembre 2010

TV connectée: c'est (bientôt) parti

C'est un sujet récurrent depuis le début des années 2000. Je me souviens avoir écrit mes premiers papiers sur la "télévision interactive" (comme on disait alors) en 2002 pour ''Les Echos'', puis de nouveau en septembre 2008, où étaient dévoilés les premiers projets de télévision connectée à l'IFA, le salon électronique grand public qui se tient chaque année à Berlin.

Mais cette année, la télé connectée était LE nouveau service qui fait rêver les constructeurs, à côté de la TV 3D. Car la télé hyper-connectée à Internet est une des formes les plus probables - et prometteuses - que revêtira la télévision de demain.

Tous les constructeurs ont leurs TV "connectées"

Le projet de TV connectée de France Télévisions, dévoilé à l'IFA - Photo C. C.

La plupart des constructeurs (LG, Samsung, Sony, Loewe, Philips, Panasonic...) ont dévoilé leurs télés connectées, qui seront commercialisées cet automne, d'ici les fêtes de fin d'année. Du côté des diffuseurs, comme j'en parlais dans mon papier, France Télévisions est lancée à fond sur cette télé du futur. Une équipe dédiée, avec à sa tête Arthur Mayrand, directeur des technologies des nouveaux services, planche dessus à plein temps. D'ailleurs, Arthur Mayrand présentait à l'IFA, sur le stand de LG, une version bêta des services de télévision connectée. Des services basés sur ce qui sera peut-être LA norme de la TV connectée, le standard HbbTV (Hybrid Broadcast Broadband TV), qui vient d’être approuvé par le CSA.

"Hyper-TV" de France 24 sur Google TV au premier trimestre 2011

Cette semaine, c'est France 24 qui dévoilait son projet. Il me l'avait annoncé via Twitter, Michel Levy-Provençal (@mikiane), responsable Internet à France 24, présentait cette semaine au Gartner PPC 2010 à Londres un projet web d’hyper-TV, qui sera d'abord disponible sur Google TV l’an prochain. Le prototype du service sera lancé début 2011, annonce Michel Levy-Provençal, avec une version alpha du service (hâte de pouvoir la tester ^^). Un projet qu'il détaille dans un billet publié ce matin, comme l'a signalé Benoît Raphaël.

Voilà 2 ans que Michel Levy-Provençal planchait avec son équipe chez France 24 sur ce projet, ainsi qu'avec plusieurs sociétés du consortium Quaero - avec notamment les sociétés françaises Exalead et Yakast. D'après ce qu'il décrit sur son blog, leur hyperTV - si le prototype se transforme bien en une version industrialisable - proposera des fonctionnalités telles que vidéo à la demande, indexation sémantique, chapitrage, géolocalisation, sous-titrage, hyperliens vidéos, contrôle du direct…

Ce qui colle parfaitement avec la TV connectée, et les services que l'on a pu voir dans les premières démos à l'IFA.

Dans sa démo telle que présentée à Londres (allez un jeter un oeil à la vidéo ci-dessous, c'est passionnant), Michel Levy-Provencal rappelle que France 24 a d'abord été diffusée sur le web dès 2006, et s'est dotée d'un portail collaboratif dès 2007, The Observers.

La démo est assez bluffante : le JT s'accompagne d'une transcription synchronisée, et d'une timeline horizontale, qui comporte mots-clés (tags), noms cités... par séquences. A la clé également, de la VoD, qui donnera accès à l'ensemble du catalogue de programmes de France 24 en 3 langues. Il sera aussi possible d'accéder à des contenus via une recherche pas mots-clés (les débuts du web sémantique...).

Source: Gartner PPC 2010 / Michel Levy-Provencal (FRANCE 24) / Exalead

jeudi 9 septembre 2010

Y a-t-il (déjà) overdose de 3D ?

if_you_cant_make_it.JPG

Les films en 3D seraient-ils déjà condamnés ? Ou plutôt, n'y aurait-il pas overdose de productions de films exploitant ce nouveau format ? On en parle plus que jamais, à tel point qu'il commence à envahir les écrans télé, potentiellement les joujoux high-tech qui pourraient cartonner en ces fêtes de fin d'année. En tous cas c'est ce qu'espèrent les constructeurs, qui se démènent pour imposer leurs tous jeunes écrans télés 3D, les stars de la dernière édition de l'IFA, le salon de l'électronique de Berlin, qui fermait ses portes mercredi. Comme j'en parle longuement dans cette enquête parue dans ''Mediapart'' (en accès réservé aux abonnés, sorry).

"If you can't make it good, make it 3D"...

La 3D était aussi une des stars du dernier Comic-Con de San Diego (une convention spéciale pour fans de BD), outre-Atlantique. Mais pas tout à fait de la manière attendue: elle semble bien avoir provoqué un début de polémique à Hollywood, relayée lors de ce dernier Comic-Con.

Il y a cette image, qui circule en ce moment sur le Net, un photomontage où l'on voit des lunettes bicolores pour voir en relief, et, au-dessus en flou, ce slogan qui s'affiche: "Votre film n'est vraiment pas bon ? Faites-le en 3D". Une image parodique qui ressemble furieusement à une contre-campagne...

La 3D, pépite pour les studios

Dommage, il y a encore quelques mois, dopé par l'effet ''Avatar'', Hollywood était persuadé que le spectacle des films en 3D relancerait les entrées en salles, freinées par le home cinema et le téléchargement. Entre parenthèses, avec un bon sens du business curieusement, en cette rentrée, James Cameron a ressorti en salles Avatar 3D en une sortie de version reloaded, avec "quelques minutes inédites".

Mieux, pour les studios et les exploitants, cette pépite permettait de majorer les prix des tickets d'entrée. Seulement voilà, au Comic Con, plusieurs cinéastes se sont exprimés contre la 3D, demandant le retour du "plat", approuvés par la foule, comme le relatait le ''New York Times''| (traduction ici) , relayé par Télérama la semaine dernière.

Ce sont pourtant des représentants de la fine fleur Hollywood qui ont mené cette fronde anti-3D, raconte le NY Times: J.J. Abrams, auquel on doit 24 Heures chrono et Star Trek, Jon Favreau (Iron Man), Edgar Wright (qui vient de terminer Scott Pilgrim vs. the world, tiré d'une BD).

Prouesse technique

James Cameron a tourné son film dans les règles de l'art avec une véritable caméra à double objectif, après avoir développé avec l'ingénieur Vince Pace une gamme de caméras 3D dernier cri en haute définition, comme le raconte ce passionnant papier paru dans ''Le Figaro''. Une prouesse technique qui rend les images d'Avatar d'autant plus bluffantes (même si on peut ne pas être fan du scenar, ce qui fut mon cas ;), et préfigure le cinéma à grand spectacle de demain. Du même coup, il a consacré - et industrialisé - la 3D au cinéma.

Au vu de son succès, plusieurs studios hollywoodiens ont choisi d'adapter, dans la précipitation, en phase de post-production, leurs films déjà tournés en 2D pour une diffusion en 3D. Erreur fatale : le rendu était loin d'être le même. Exemples: Alice au pays des merveilles de Tim Burton, Le Dernier Maître de l'air de M. Night Shyamalan, et Le Choc des Titans de Louis Leterrier. A la grande fureur de James Cameron, qui a brocardé ce dernier, un film en "2,5D, voire en 1,8D ".

Certains réalisateurs ont d'ailleurs dû lutter contre leurs producteurs pour ne pas se voir imposer la 3D: ce fut le cas de Christopher Nolan, avec son exigeant film fantastique Inception. Il a d'ailleurs exprimé à plusieurs reprises ses réserves pour tourner en 3D relief. Son film en 2D a (pourtant) cartonné en salles.

Passage trop rapide à la TV 3D ?

Du coup, les spectateurs vont-ils accepter d'adopter ce format encore balbutiant sur leur télé ? Le rendu 3D sur les télés est loin d'être parfait, avait un certain nombre d'imperfections. En vrac, comme me le citait @replikart dans un commentaire très détaillé à mon papier publié dans Mediapart, on a "une purge de la colorimétrie, une purge du contraste, une réduction drastique du piqué, un aplatissement des nuances/teintes, des problèmes de profondeur souvent liés à un mauvais ajustement en post-prod', des angles de vision dérisoires que les dalles TN ne font qu'empirer"... Voilà pour les imperfections techniques.

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Image Philips

Et sur la question des usages (là, c'est davantage mon rayon ;), alors que le consommateur lambda s'habitue à peine à la haute définition (HD) et au Blue-Ray, n'est-ce pas un peu tôt ? Il y a ce chiffre issu du Japon que l'on m'a cité plusieurs fois à l'IFA ("10% des utilisateurs auraient des problèmes oculaires avec la 3D")... Sans compter les nombreux astigmates, ou personnes ayant des problèmes oculaires plus complexes (une bonne part de la population mine de rien), qui ne peuvent regarder plus de 2 heures d'un programme en 3D sans avoir mal à la tête - ou, carrément, ne peuvent voir l'effet de relief inhérent à la 3D.

Un sacré saut technologique, où en plus le cerveau doit s'habituer à ce mode de vision. Il faudra voir si la 3D est entrée dans les foyers d'ici quelques années. Rendez-vous dans dix ans ;)

vendredi 10 octobre 2008

Les cadres télé en moumoute de chez Loewe

IFA Loewe Photo C. C.

Aperçu à l'IFA de Berlin fin août, que j'avais couvert pour les Echos (oui oui je sais... je viens de retomber sur des photos de mon iPhone que j'avais oubliées !), cette initiative très intéressante de Loewe, la marque allemande de TV - vidéo (presque) haut de gamme qui est en train d'empiéter furieusement sur les plate-bandes de Bang & Olufsen. Elle propose des écrans TV personnalisables, dont en partie sur le design : sur demande, vous pouvez avoir une écran plat TV doté d'un contour de votre choix : cuir, matière brillante... ou même de cette magnifique moumoute en haut de la photo ;). Epatant. Et bien vu dans la logique de produits personnalisables et marrants, et qui consacre la télé comme un meuble designé.

D'ailleurs, les autres constructeurs misent aussi sur le design, même les marques grand public : à ce titre, l'écran TV Scarlett de LG fut une première : l'arrière de l'écran y est peint en rouge... autre initiative, chez Samsung, la sorite d'un écran TV co-brandé avec Giorgio Armani - jolie initiative marketing, bien que la qualité technique ne soit pas forcément à la hauteur, d'après les spécialistes...