Le CNC autorise (temporairement) la sortie des films directement sur petit écran

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Wonder Woman 1984, sorti directement sur petits écrans

C'est un blockbuster de plus de 4 heures, un déluge d'effets spéciaux et de péripéties, où l'on en prend plein les yeux. spéciaux. La Warner a finalement accepté de divulguer en ligne le montage original, signé Zack Snyder, du blockbuster Justice League, sorti initialement en 2017. Ce film de super-héros estampillé «DC Comics» est disponible depuis quelques jours exclusivement sur Amazon Prime Video. En temps normal, les fans seraient allés en salles voir ce film qui en fait des caisses. En temps normal...

Autre exemple: la Warner Bros, encore elle, s'est résolue à «sortir» en ligne le 31 mars, sur toutes les plateformes de VOD Wonder Woman 1984, les nouvelles aventures de Diana Prince mises en scène par Patty Jenkis, après le premier opus Wonder Woman, carton en salles de 2017. Ce nouvel opus gargantuesque de 2 heures 30, coloré, pop (et un peu indigeste) était déjà sorti aux Etats-Unis le 25 décembre 2020 - simultanément sur grand écran et sur HBO Max, conformément au «modèle économique» de sorties de films qu'a adopté la Warner face au flou entourant les réouvertures de salles de cinéma, comme je l'écrivais fin 2020. Dans l'Hexagone, c'est bien faute de mieux, alors que la réouverture des salles de cinéma a été repoussée plusieurs fois du fait de la crise sanitaire, que la Warner a opté pour cette sortie sur petits écrans, pour un de ses films qui était censé remplir les salles...

Faut-il s'y faire, à ces blockbusters que l'on regarde chez soi, faute de salles ouvertes? Alors que ces films à plusieurs centaines de millions de dollars de budgets sont calibrés pour être vus sur grand écran,

Cette logique commence en tous cas à s'ancrer dans les faits et les usages, pour tous les films, alors que les cinémas sont fermés dans l'Hexagone depuis la fin octobre. Et rouvriront, au mieux, vers mi-mai ou mi-juin.

Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a annoncé, jeudi 1er avril, une dérogation pour permettre exceptionnellement aux nouveaux films destinés aux salles obscures de sortir directement sur petit écran. Objectif : éviter un trop-plein de films lors de la réouverture des salles. Avec près de 400 films français et étrangers qui sont prêts à sortir, les professionnels redoutent un énorme embouteillage lorsque les salles rouvriront.

Concrètement, entre la mi-mai et la mi-juin, les films qui le souhaitent pourront demander, à titre exceptionnel, une diffusion sur les plateformes en ligne comme Netflix, Amazon Prime Video, en DVD ou encore à la télévision sur Canal+, OCS, TF1, M6… Et ce jusqu’à un mois après la réouverture des salles, «tout en conservant les aides reçues» par le CNC lors de leur production.

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Lors du premier confinement il y a un an , le CNC avait déjà accordé des dérogations pour une petite poignée de films - douzaine, comme Bronx d'Olivier Marchal, produit par Gaumont et sorti directement sur Netflix - et ce seulement pour une sortie en vidéo à la demande. Là, l’autorisation est donc élargie à la SVOD et la télé gratuite et payante. Et devrait profiter à bien plus de films.

Certes, le CNC prend soin de préciser que cette mesure «ne remet en cause en aucune manière la chronologie des médias ni son évolution prochaine». Mais alors que ces sacro-saintes règles, qui régissent la sortie des films en France depuis leur sortie en salles jusqu’à leur diffusion à la télévision sont actuellement renégociées, cela risque bien d'ouvrir une brèche plus importante. Et de créer une jurisprudence.