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mercredi 12 septembre 2012

Appareil Photo Facebook, Instagram: comment la photo (vintage) devient centrale sur les media sociaux

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Mosaïque Instagram

L'image devient-elle centrale dans les médias sociaux ? Non seulement le partage de photos est en train de devenir un business important dans les médias sociaux, mais l'image devient le type de contenu central, autour duquel s'organisent l'ensemble des contenus. Notamment dans Facebook. Cela faisait un certain temps que je voulais revenir sur ce sujet, alors que la consécration d'Instagram et le retour de Polaroid, cette année, ont marqué ce paradoxe, du grand retour de la photo vintage, à l'ancienne, à l'ère de la photo numérique et dématérialisée, comme je le soulignais déjà dans ce billet. Et la semaine dernière, justement, on m'assurait chez Facebook France que le réseau social souhaitait se renforcer sur la photo et le mobile. C'est donc chose faite.

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Souriez, vous êtes sur Facebook... Jeudi 6 septembre, Instagram est devenu très officiellement une filiale de Facebook, et l'application Appareil Photo Facebook, disponible aux Etats-Unis depuis fin mai, a fait son apparition dans l'AppStore Apple français. C'est donc la première fois que Facebook se dote d'une appli destinée uniquement à des usages mobiles, qui esquisse un réseau social mobile (et photo).

Une application qui est donc à la fois un réseau social exclusivement autour des photos, et un ensemble de services, outils et filtres de retouches photo. Une fois l'application téléchargée, en toute logique, on s'y connecte à partir de ses identifiants Facebook - manière de prouver que l'on reste bien dans l'univers du "méta-réseau" Facebook. Première étrange surprise, à l'ouverture, l'application vous demande (et même exige) d'activer la géolocalisation pour accoler un lieu aux photos que vous publierez... Impossible d'intégrer des photos si on ne souhaite pas se géolocaliser - CQFD.

Ensuite, on accède à un newsfeed où défilent uniquement les photos de nos friends Facebook. Avec une ergonomie minimaliste : plus de statuts, liens et vidéos, on voit juste des photos, avec les commentaires et likes. Assurément, l'affichage est optimisé : les photos s'affichetn en plein écran sur notre smartphone (et sans doute sur iPad), on peut parcourir de haut en bas les photos et abums de nos amis sans ouvrir chaque photo en grand format. Par ailleurs, on peut faire défiler les albums à l'horizontale.

Côté outils, on trouve donc quelques services de retouche, auxquels on accède en éditant une photo de notre "pellicule" (les photosdéjà stockées dans notre téléphone), ou sur l'onglet "appareil photo" après avoir pris notre cliché. On peut ainsi augmenter le contraste de l'image, et choisir entre les 13 filtres proposés, pour un résultat qui s'approche de celui des 17 filtres d'Instagram. Autres fonctions de retouche, innovantes puisque l'on ne les trouve pas chez Instagram : la possibilité de recadrer et rogner une photo, et un outil pour faire pivoter les photos jusque 360°.

Prime au cliché sur les media sociaux

Assurément, le visuel, le cliché, la photo "sociale" - et sur smartphone - devient un business en soi. Le rachat hallucinant d'Instagram par Facebook pour 1 milliard de dollars ce printemps a sans doute servi de révélateur à cette fameuse bulle "sociale", mais cela prouve surtout que le partage de photos est devenu sur les mediasociaux est devenu un "big business". Une étude publiée par l'école d'Harvard ce printemps affirmait que 70% des activités de Facebook tournaient autour des images : téléchargées, vues, commentées, likées... Instagram vient de passer le cap des 100 millions d'utilisateurs, a annoncé hier Mark Zuckerberg hier au TechCrunch Disrupt event, à San Francisco. Autre réseau social à succès de cette année : Pinterest, 10 millions de visiteurs uniques par mois, où l'on "épingle" ses instants de vie en images.

Mais l'image s'impose aussi pour le marketing et le personal branding sur les media sociaux. Parce que les images sont faciles à partager, à faire tourner, à commenter. Elle attire l’œil, suscite l'émotion immédiate - et les réactions - bien plus qu'un status écrit. Sur Facebook, Instagram, et plus encore sur Twitter, elle peut résumer une émotion. Ce n'est pas un mystère si, dans sa nouvelle ergonomie - le fameux "journal" individuel, devenu obligatoire pour tous les utilisateurs en France le 2 septembre - Facebook a imposé cette mise en page très visuelle, avec une grande photo ("couverture") qui ouvre notre page perso, et les photos et vidéos qui s'affichent de manière bien plus importante que les textes...

Une étude réalisée par la start-up Pixable en mai 2011, qui a passé au crible les profils de 500 000 utilisateurs Facebook, relevait ainsi que les utilisatrices de Facebook changaient leur photo de profil en moyenne toutes les deux semaines. Au fil du temps, les utilisateurs de Facebook, hommes ou femmes, se sont mis à renouveler leur photo de plus en plus souvent. Depuis 2006, le nombre de photos de profil postées par utilisateur a triplé. Le signe qu'aujourd'hui la présence en ligne, sa représentation virtuelle, représente pour eux une norme à entretenir.

dimanche 18 octobre 2009

Les T-shirts rocks : merchandising + vintage + business

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Vous avez remarqué ? Depuis quelques mois, on assiste au grand retour de T-shirts à l'effigie de groupes de musique, de préférence rock'n roll, vintage labellisés 70's, et parfois bien trash. Cela va de pair, certes, avec le retour de 'vrai' rock alternatif depuis le début des années 2000, initié avec des groupes tels que les Libertines ou les Strokes, et poursuivi avec des 'baby rockers' tels que les Arctic Monkeys. Avec dans la lignée la renaissance de groupes de rock dans les lycées, qui aboutissent parfois à des groupes (comme les Plasticines) - il y a quelques années, Philippe Manoeuvre organisait d'ailleurs des 'rock'n roll Fridays' au Triptyque, pour permettre à ces rockers en herbe de se tester devant un public. Cette vogue rock se traduit par le retour du vinyle dans un marché de niche (j'y reviendrai très bientôt), la bonne santé des concerts (au détriment des ventes de disques, comme on le sait), e, par la grâce du téléchargement musical, les ados se remettent à écouter les mêmes classiques que leurs parents, des Doors aux Beatles.

On voit de plus en plus de trentenaires ou d'ados porter des T-Shirts à l'effigie de groupes tels que les Clash, les Who ou, plus pointu, les New York dolls ou les Ramones. Une manière pour les porteurs de ces T-Shirts de revendiquer, d'afficher ces références culturelles comme étant leurs, et bien sûr un mode de pensée et une culture - le rock'n roll (et la liberté qui va avec). Plus profondément, je trouve cela passionnant de voir des ados afficher des références culturelles à priori anciennes. Même si, certes, cela se rattache à la vogue du look 'rock' qui rejaillit d'autant plus cet automne dans la presse féminine, avec le retour du cuir dans les fringues, du strass etc.

En tous cas, côté business, les marques de textile l'ont bien compris. Je me souviens avoir vu chez H&M, l'année dernière, des T-shirts pour ados à l'effigie de Blondie, et des Ramones. Imaginez : il y a quelques années, ce groupe était quasi-inconnu des ados. D'ailleurs, c'était un des groupes les plus trash des 70', dont certains membres se prostituaient, me racontait il y a quelques jours un ami mélomane averti. Littéralement, sexe, drogue et rock'n roll... Au passage, du point de vue business, je me demande comment H&M, spécialisé dans la fringue low-cost, a pu s'offrir le droit de licence des Ramones (du le prix a, certes, sans doute baissé en quelques décennies).

Les marques bobos (et chères ;) se sont aussi emparées de ce business lucratif de la fringue rock. Tel Zadig&Voltaire, qui a des pulls (en cachemire - so chic !) en hommage aux mythes du rock, arborant en lettres strassées les noms d'Elvis, Mick Jagger ou Patty Smith.

Dans le sens inverse, on voit parfois des marques solliciter des groupes poru qu'ils créent leurs propres T-shirts à leur effigie. Début 2008, Daft Punk créait un tT-shirt pour le concert "Playboy Rock the Rabbit Series", organisé par le magazine Playboy.Déjà Hot Chip, Iggy Pop, Duran Duran, The Shins, Jamie T et Tokyo Police Club avaient fait de même, ces T-shirts étant ensuite vendus aux Etats-Unis chez Bloomingdales et sur Shopthebunny.com. Là, certes, c'était pour la bonne cause, les recettes étant reversées à l’association Rock The Vote, dédiée à l’insertion des jeunes dans la vie politique.

Du coup, les groupes (ou leurs ayants-droits) tentent de se réapproprier ce business juteux, en l'adossant à leur politique de merchandising. Pour des fans ou simple addicts de jolis T-shirts parfois prêts à mettre cher dans un simple T-shirt. La semaine dernière, j'étais à un des concerts parisiens des Pixies, à l'occasion de la tournée qu'il organise pour les 20 ans de son album 'Doolitle'. Le p'tit T-shirt proposé dans la boutique idoine m'a tout de même coûté 25 €...

En butinant sur la Toile, je me suis aperçue que le T-shirt des Ramones (dudit groupe un temps sur des T-shirts H&M, donc...) était proposé jusque 45€ sur le site de la boutique officielle... et tout juste quelques euros ou £ sur des sites de ventes aux enchères. Preuve que la contrefaçon doit sévir assez largement dans ce secteur aussi.