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dimanche 10 octobre 2010

David Bowie forever, bébés facebookés, niche fiscale, crowdsourcing...

journaux

Quels liens pour cette semaine ? Repérages high-tech, actu musicale, réseaux sociaux, pratiques journalistiques...

  • D'abord, côté musique, ce billet de Jean-Christophe Féraud, à cause duquel je suis toujours amoureuse de David Bowie (well, Mr David Robert Jones). Tiens, et toujours côté musique, même si ça n'a rien à voir, mais Pascal Nègre débarque sur Twitter, il compte déjà 718 followers...
  • Un profil Facebook pour votre nouveau-né ? Près de 5 % des bébés de moins de deux ans auraient leur propre profil social, d'après cet article. Flippant... Alors que Télérama consacrait (enfin) sa couv' au droit à l'oubli sur le Net.
  • Cela en fait rire certains, mais Archos s'apprête à lancer 5 tablettes, et rêve toujours de rivaliser avec Apple.
  • Sur le sujet pour le moins polémique de l'abattement fiscal des journalistes, dont je parlais , @cyceron s'en empare à son tour.
  • "Ami", "partager", "liker" "j'aime"... Toute une nouvelle terminologie autour des univers de Facebook et Twitter sur laquelle revient ce papier publié chez Owni.
  • Chez Owni toujours, d'ailleurs je suis revenue dans ce papier sur la notion de crowdsourcing dans le marketing. Je me souviens avoir écrit sur cela pour la première fois pour Les Echos en octobre 2007.

lundi 17 novembre 2008

Ushahidi, plateforme open-source de journalisme citoyen en Afrique

Vu sur le blog d'Alain Joannes (auteur de l'excellent Le journalisme à l'ère électronique, mon livre de chevet du moment), cette fascinante utilisation de la plateforme open-source Ushahidi, plateforme de crowdsourcing de l'info de crise ("a platform that crowdsources crisis information").

Sur cette plateforme participative open source, de partage de l'information donc, toute personne sur place qui assiste à un évènement peut raconter ce qu'elle a vu par téléphone, SMS ou mail via un ordinateur connecté, en spécifiant la nature des faits auxquels elle assiste. Quatorze catégories de faits ( incidents, batailles, pillages, viols, déplacements de populations, épidémies, etc...) permettent à la base de données d'affecter un code de couleurs à chaque type de tragédie. Les récits font l'objet d'un classement chronologique et ils sont localisés sur une application Google Maps.

Créé début 2008, cet outil open source d'ailleurs été classé parmi les plus prometteurs de l'année par la Technology Review du MIT. De plus en plus sophistiquée, Ushahidi a collecté les témoignages sur les évènements du Kenya, puis elle a fonctionné sur les violences contre les immigrants en Afrique du Sud. La voici maintenant en action au Congo.

Plus loin, Alain Joannes explique qu'Ushahidi aurait aussi "le mérite de situer enfin et concrètement le rôle du 'citizen journalism' dans l'information à l'ère des réseaux", et que "cette salutaire distinction entre "témoins" et "journalistes" signifie que les citoyens peuvent voir des choses que les journalistes ne voient pas".

appli Ushaidi

mardi 30 septembre 2008

Buzz the Brand : 4 questions à propos du buzz marketing

Gregory Pouy de l'agence Buzz Paradise a posé 4 questions sur le buzz marketing à plusieurs blogueurs, dans le cadre du salon Buzzthebrand (programme ), consacré au marketing viral, organisé par Stratégies et Vanksen, qui aura lieu du 20 au 24 octobre à Paris.

Dans la foulée, on notera le lancement conjoint du Festival du Film Viral le 21 octobre au soir, qui récompensera les meilleurs films viraux de l’année.

Comme les quelques autres blogueurs sollicités pour l’occasion, je me suis pliée au jeu du questions-réponses…

1/En quoi une communauté peut elle renforcer une marque ?

Une communauté en ligne constitue une base de clients bien informés, et/ou qui ont une expertise sur le sujet, la marque. Donc ils apportent une certaine crédibilité à la marque. Etant à la fois consommateurs et experts, ils rassureront le client.

Une des bases du Web 2.0 consiste en la co-création de contenus et d’idées (ou crowdsourcing): en gros, des marques ont bien compris l’intérêt de faire travailler les internautes pour elles ;). Les outils permettant ce partage de contenus sont légions : je pense aux blogs de marques bien sûr, mais aussi aux plateformes de blogs, ouvertes par une marque, sur un thème précis. Cela permet de fédérer une communauté d’internautes sur un thème précis – communauté qui deviendra idéalement une communauté d’early adopters, faisant référence. Je pense notamment à la plateforme de photoblogs MyPhotos.fr, dont je parlais  : ouverte par Samsung, les internautes y commentent eux-mêmes l’usage qu’ils font de leur matériel photo Samsung… Autre outil très en vogue, les plateformes Digg-like, ou les internautes-clients proposent carrément leurs idées pour améliorer les services de l’entreprise. Les autres internautes peuvent commenter ces idées, ou voter pour elles. Un système de plébiscite faire ainsi remonter en tête de classement les idées les plus populaires. A ce titre, la tentative de la Sncf avec Debats-Sncf.com est particulièrement réussie, tout comme celle de Starbucks, avec Starbucks Ideas. Ce dernier exemple (que j’analyse dans cet article pour Les Echos) est révélateur, alors que Starbucks connaît une chute de fréquentation depuis le début de l’année… Autres outils, les wikis, ou encore une page / un groupe / une rubrique « fan de » dans Facebook… qu’un administrateur devra veiller à entretenir régulièrement.

Attention, laisser la libre parole à une communauté entraîne plusieurs contraintes pour une marque :

- accepter de déléguer, avec les risques que cela implique : ce n’est plus le service marketing ou pub qui prend la parole, mais les consommateurs. Vous essuierez peut-être des critiques, mais gagnerez en terme d’image de marque par votre transparence affichée Bref, vous ne contrôlerez pas autant votre communication que lors que vous la blindez en interne.

- la nécessité d’assurer un suivi des propositions émises par votre communauté. Par exemple sur une plateforme Digg-like, les contributeurs attendent de savoir ce que sont devenues concrètement leurs propositions. Starbucks Idea distingue ainsi les idées under review par son équipe de recherche.

- ne pas en faire trop dans la gadgétisation : inutile de vous doter du dernier « outil social » à la mode ou de les multiplier si vous ne savez pas les utiliser. Surtout, il faut savoir clairement dès le début pourquoi on se dote de tel outil, et à quoi va nous servir une communauté : relayer un message ? Tester des idées de futurs services ?...

2/ Le marketing viral nouvel eldorado ?

Peut-être… Probablement parce que des agences de pub spécialisées cherchent à vendre cela comme un nouveau format publicitaire indispensable. Il y a eu ces précédents où l’on a vu des marques se lancer dans une campagne de buzz sans y être préparées (comme cette marque qui a lancé ses produits laitiers frais ce printemps auprès des blogueurs… mais a paniqué face aux premières questions de la presse économique ;). Probablement parce que des marques habitués à communiquer de façon classique, convaincues de se lancer par leur agence de pub, ont plongé dans le bain sans se préparer. On m’a souvent évoqué ces derniers mois, ces marques qui cèdent à cette mode de prêter des produits à quelques blogueurs, en estimant que cela constituera un bon buzz préalable à leur campagne de pub.

Or, la campagne de marketing virale (= envoi d’un buzz-kit auprès de quelques blogueurs « influents » + organisation d’un event avec ces blogueurs + diffusion d’une vidéo virale sur YouTube et Dailymotion…) commence à devenir un format publicitaire qui perd en originalité. Du fait que trop de marques ont voulu y recourir.

En cas d’école de bad buzz, je citerais celui autour du téléphone mobile Samsung M110 Solid, en février 2008, que je décrivais dans ce billet. En résumé, l’envoi de morceaux de viande ( !) a résumé la campagne à un effet de provoc’ de mauvais goût. La campagne a été de facto "détruite" par les blogueurs eux-mêmes.

3/ Pourriez-vous donner 3 conseils pour bien utiliser les nouveaux outils du marketing alternatif ?

- Réfléchir d’abord à l’objectif de cette campagne : recruter de nouveaux clients, se faire connaître auprès de certaines catégories (early adopters ou consommateurs lambda) ? Tester de nouvelles idées ? Imposer un nouveau produit ?... Et accessoirement, au budget que l’on y mettra.

- Réfléchir à quels outils « alternatifs » on recourt, et pourquoi. Car il y a une multitude de nouveaux supports marketing : street marketing, supports hors-médias (des agences spécialisées comme Tapage Media proposent même des emplacements publicitaires sur des tables de bistrots, des cartons à pizzas…), vidéo virale, blog temporaire, page Facebook ou MySpace (comme celle de Cartier)…

- Utiliser ces outils de marketing alternatif dans une campagne marketing globale. La campagne doit être cohérente, idéalement doublée d’une campagne de pub classique (affichage publicitaire, print, etc).

4/ En qualité de blogueurs qu'attendez vous d'une marque qui souhaite vous approcher ?

Qu’elle sache cibler ses blogueurs, et leur parler de façon personnalisée. Le tout consiste à effectuer un mix blogueurs « influents » + blogueurs « généralistes » (à grosse audience) + blogs spécialisés, qui ont une expertise sur un sujet donné (et sont lus pour cela). Mieux vaut sélectionner quelques blogueurs. Ensuite, elle devra leur exposer le projet de marque de manière personnalisée : rien de pire qu’envoyer un mail-type à tous les blogueurs, sans tenir compte des sujets qu’il traite et de la nature de son audience.

5/ Pourquoi les annonceurs doivent-ils participer aux conférences Buzzthebrand ?

Pour acquérir les compétences nécessaires à ce type de campagne, qui doit être tout aussi structurée et professionnelle qu’un autre type de campagne. Et pour avoir de bons contacts, connaître les spécialistes du marché, assister à des études de cas...

mercredi 7 mai 2008

Web 2.0, Internet participatif, Facebook : les dernières publications

livres Web 2.0

Deux publications récentes à signaler, que j'ai parcourues :

D'abord Bienvenue sur Facebook ! Le mode d'emploi, petit guide pratique grand public co-écrit par trois journalistes, Jérôme Bouteiller, Karine Papillaud et Claire Germouty. Maquette très claire, facile et agréable à parcourir, ce petit bouquin est truffé de conseils sur comment utiliser Facebook à bon escient. Il balaie différents aspects (faire du e-commerce sur Facebook, l'utiliser comme réseau social professionnel...). Même s'il passe peut-être un peu vite sur les questions de protection des données privées des internautes, que soulève Facebook.

Ensuite, Comment le web change le monde, coécrit par le journaliste Francis Pisani, connu pour son blog dédié aux nouvelles technologies Transnets.net, et Dominique Piotet, de l'Atelier, vitrine "cellule de veille technologique" de la BNP Paribas. Tous deux sont basés à San Francisco. Là, le sous-titre, « L’alchimie des multitudes », peut laisser craindre un essai un peu abscons. En fait, ils nous font bien percevoir comment les évolutions de l’Internet, depuis quelques années, transforment les internautes en webacteurs. Car dans cette ère de l’Internet participatif (aussi appelée « Web 2.0 », terme contesté par les auteurs), les utilisateurs sont passés « du statut de voyageurs de l’Internet (internautes) à celui d’acteurs du web, façonnant les sites à leur manière, proposant services et contenus qui leur sont propres, commentant et discutant les informations disponibles ». L’ouvrage décrit le web d’aujourd’hui, soit les utilisations actuelles de l’Internet, dont par les jeunes, pour lesquels il est devenu « le lieu social de l’adolescence ». Autre point essentiel abordé dans cet ouvrage, et propre au Web 2.0, comment les webacteurs créent désormais de la valeur. L’ouvrage effleure aussi (un peu légèrement) les questions-clé de protection des données personnelles des internautes qu’induisent ces nouveaux usages, et leur capacité à se rebeller, comme contre l’outil publicitaire Beacon qu’avait envisagé de déployer Facebook... J'ai chroniqué ce livre pour les Echos, et aussi pour NonFiction, .

Enfin, j'en profite pour effectuer ce petit disclaimer : je publie moi-même en juin un livre intitulé Tout sur le web 2.0 chez Dunod, collection "Comment ça marche". J'y balaie les outils et applications-clés du Web 2.0, avec des astuces , et j'y aborde des notions apparues plus récemment (comme le crowdsourcing), et les nouvelles problématiques (juridiques par exemple) qui émergent. A suivre...

mardi 30 octobre 2007

Le crowdsourcing, pour fédérer l'"intelligence collective" sur le Net

Utiliser et rétribuer les compétences d'internautes experts dans un domaine pour créer du contenu, voire résoudre des problèmes : c'était déjà une des clés de l'Internet participatif (ou web 2.0, pour rester dans le jargon en vigueur ;-), avec des projets tels que iStockPhoto, place de marché en ligne de photos, où des photographes amateurs acceptent de vendre leurs photos pour des tarifs (très) modestes.

Même le monde des affaires commence à étudier cela. Après avoir cherché des travailleurs bon marché, avec la sous-traitance d'activités (outsourcing), la nouvelle tendance serait de trouver ces compétences partout dans le monde, via Internet. Le crowdsourcing (littéralement l'approvisionnement par la foule) serait une nouvelle source pour les entreprises, décryptait Wired, l, dans un article élogieux cet été. Outre-Atlantique, des start-ups apparaissent comme ces nouveaux intermédiaires entre entreprises en mal de nouvelles idées innovantes et internautes-experts. Ce qui soulève des questions inédites, telles que le mode de rétribution des internautes, et la question du respect de leurs droits de propriété intellectuelle. Pour le pire et le meilleur ? J'y ai consacré une enquête pour les Echos, consultable .