Un billet un peu fourre-tout aujourd'hui, après une pause de quelques jours,
actualité intense oblige..
Même si j'ai choisi d'aborder (très peu) la poltique dans ce blog - nombre
de blogs politiques couvrent déjà abondamment le sujet , il convient que je
revienne sur la campagne d'avant- premier tour des présidentielles, qui a été
assez intense, avec de nouvelles têtes, de nouveaux candidats, de nouveaux
staffs recourant à des méthodes de marketing à l'américaine campagne
parfois inédites et, fait positif, un vif intérêt de la majorité des Français
pour la chose politique, comme en témoignent le succès des émissions, livres et
journaux dédiés, et bien sûr la fréquentation des nombreux blogs et autres
observatoires politiques (parfois à connotation quasi-scientifique, comme
celui de la
société RTGI).
Campagne inédite, campagne de l'image, ont rétorqué certains, évoquant des
méthodes de marketing politique parfois extrêmement poussées. Plusieurs faits à
relever sur le sujet.
- campagnes et photos Plusieurs articles, comme celui-ci
dans Télérama, ont abordé intelligemment la question du rôle-clé des photos
pour les candidats, comment les photographes embedded, qui
suivent parfois les candidats depuis des années (Elodie Grégoire, chez Gamma,
suit Sarkozy depuis une dizaine d'années), doivent trouver un équilibre entre
proximité et non-complaisance envers le candidat. Campagne de l'image, donc,
plus que jamais. L'UMP est même allée jusqu'à fournir "gracieusement" les
meilleures prises de vue des meetings du ministère de l'Intérieur aux télés via
la société de production ETC, comme l'a révélé "Le Monde"
en novembre dernier. Qui fournissait ainsi les "angles" de photo les
plus adéquats...
- Prestations et marketing politique La plupart des
candidats sont jeunes, et pas toujours très adroits lors de leurs prestations,
malgré les séances de media-training :) Vu lors de son dernier grand meeting
d'avant-premier tour à Bercy le 18 avril, François Bayrou manque encore
cruellement de charisme. Nicolas Sarkozy, malgré une volonté pour adoucir son
image et ses discours (il a même travaillé sa diction et sa voix dans ce sens)
véhicule encore trop une image qui effraie. Le soir des résultats du premier
tour, de passage au QG de campagne de Ségolène Royal rue de Solférino, son
discours était diffusé sur un écran géant devant le QG. Tardif, apparemment
pour le remanier - il était près de 22 heures, alors que Nicolas Sarkozy,
François Bayrou et la plupart de autres canididat(e)s avaient déjà fait leurs
discours - Ségolène Royal, vêtue entièrement de blanc, est apparue extrêmement
tendue, crispée, avec parfois des postures d'institutrice pour calmer les
militants enthousiastes.
- Détails de campagnes Quelques points de détails,
particulièrement bien vus par les candidats. Le choix de la couleur
orange pour porter la campagne de
Bayrou : bien vu, cette couleur a entièrement servi de
relais dans la campagne (affiches, T-shirts officiels, couleur de fond pour les
estrades de meetings...). Le staff du candidat a poussé le sens du détail
jusqu'à diffuser des tubes de Simply Red (vous vous souvenez, ce chanteur
pop-rock roux des années 80...) lors de son meeting du 18 avril. Une couleur
chaleureuse, voire branchée à côté du rouge du PC et du PS, et du bleu de
l'UMP... Les relais sur le net et les stickers dans la rue des petits
candidats. Affichage sauvage, qui a fleuri dans les rues de Paris, mais aussi
stickers multiples ont permis aux "petits" candidats de
pallier le manque de moyens pour financer leur campagne. Mentions spéciales à
Marie-George Buffet.. et José Bové.



José Bové, pour sa part, s'il s'intéresse peu au Net, a trouvé des relais
efficaces de buzz sur la Toile grâce à quelques membres du collectif
desFreemen, très actifs sur la Toile, notamment
François Collet, directeur associé de l’agence de conseil de
communication en ligne Heaven, comme me l'expliquait Guilhem Fouetillou
dans cette interview.
- UMP et spam politique Une des polémiques qui a marqué le
coup d'envoi de la net-campagne en novembre 2005 : l'envoi de spams
politiques par l'UMP pour lancer la campagne de Sarkozy. Arnaud
Dassier, cofondateur de la webagency "L'Enchanteur des nouveaux
médias" (qui a fait ses gammes en politiques aux côtés d'Alain Madelin, et
s'est parfois taillé une réputation controversée sur la Toile - il suffit de
parcourir Google ;-) , un des instigateurs de la campagne en ligne de Sarkozy,
s'est toujours insurgé contre le début de réglementation contre le spam
politique qu'ont lancé la CNIL et le FDI. Pourtant, ce premier cas de spam politique n'a jamais été
tranché, comme le relate mon confrère du "Monde informatique" Bertrand Lemaire
sur son blog, suite à une longue enquête sur le sujet. "Sarkospam : un scandale riche d'enseignements". A lire
absolument, c'est édifiant.