dimanche 28 juin 2009

Leçon vidéo de marketing sur le 'personal branding'

J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, la question de la gestion de son identité numérique s'impose maintenant à tout internaute, et à toute entreprise... Olivier Zara y a consacré un bouquin, "Réussir sa Carrière grâce au Personal Branding" (ed. Eyrolles), Darplanneur l'a reçu pour le troisième opus de son Darketing, leçon en vidéo de marketing réalisée avec l'ISG et Stratégies. On appréciera le format 2.0 qui mêle vidéo et simili-Powerpoint. En avant-première, cet entretien, diffusé à partir de demain sur Wat.tv. Enjoy...

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Après la Loppsi, Périclès... Un pas de plus vers l'interconnexion des fichiers

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Après le projet de loi Loppsi, que je passais en revue dans ce billet, un autre projet de loi, cette fois qui implique plus directe la centralisation de données, risque de faire du bruit à la rentrée 2009. Le Figaro vantait il y a quelques jours le logiciel Périclès, qui '"sera mis en œuvre dans le cadre d'enquêtes judiciaires par des agents habilités"', pour"tous les crimes et délits passibles d'au moins cinq ans de prison".

Ce logiciel, qui sera géré depuis la gendarmerie de Rosny-sous-Bois, ne sera pas utilisable par n'importe qui : seuls les gendarmes ou policiers exerçant dans une unité de recherche, ainsi que les magistrats, pourront y accéder, après s'être identifiés.

Un peu comme sur un moteur de recherche, ils pourront ouvrir un dossier de traitement, et mener une requête, en cochant "les fichiers policiers à croiser : ceux des antécédents judiciaires, tout d'abord, mais aussi ceux des permis, des cartes grises. Le ministère de l'Intérieur en gère une quarantaine à lui seul ", précise le Fig'. "Alors qu'avant l'enquêteur devait éplucher chaque fichier, chaque dossier, quasiment manuellement. Nous n'aurons plus à attendre deux semaines qu'un opérateur de téléphonie daigne nous transmettre les éléments", approuve un commissaire de police

Une des infos essentielles qui en ressort est que, si le projet Périclès voit le jour (le quotidien emploie le conditionnel), il induira une autorisation de ''croiser les fichiers policiers''. Il croisera les traditionnels outils de police, comme les fichiers d'antécédents judiciaires Stic et Judex (bientôt refondus dans Ariane), avec des éléments complémentaires d'abord puisés dans les procédures judiciaires. Et même, d'autres administrations, qui restent à préciser (le fisc, les Douanes, la Sécurité Sociale), pourraient devoir ouvrir leurs bases sur requête. Les opérateurs de téléphonie pourront aussi être sollicités.

Périclès consacrerait donc l'interconnexion des fichiers . Ce qui ouvre, à mon sens, une inquiétante boîte de Pandore. Car cela s'ajouterait à "e que les individus révèlent de leur vie spontanément sur Internet", lâche ingénument Le Figaro.

De fait, dans cet autre papier, le quotidien révèle que Périclès permettra aussi de mener des recherches dans Google... et Facebook, soit des "sources ouvertes au public". Reste à voir s'il pourra aussi accéder aux zones grises (comme les pages Facebook protégées par leurs utilisateurs), et au Web invisible.

Est-ce que Périclès verra le jour ? Et quand ? Pour l'instant, la CNIL ne s'est pas prononcée sur l'ex-AJDRCDS (Application judiciaire dédiée à la révélation des crimes et délits en série, qu'évoquait déjà PC Impact en mars). Michèle Alliot-Marie, lorsqu'elle était Place Beauvau, avait prévu de faire voter un article spécial dans sa loi d'orientation pour la sécurité (Loppsi 2), présentée au Parlement cet automne. A suivre...

vendredi 26 juin 2009

La mort de Michael Jackson dans la presse française... et sur Twitter

Comme pour beaucoup (post-ados, trentenaires, mélomanes...), l'annonce de la mort de Michaël Jackson (officiellement mort d'une crise cardiaque), m'a fait un effet de vide. Parce qu'il fait partie de notre culture musicale, parce qu'indféniablement, le moonwalking, ses clips (véritables courts-métrages) et bien sûr sa musique en soi ont révolutionné la pop. La dernière nuit du Roi de la pop, génie, star sulfureuse et controversée, fut assurément rock 'n roll. Pour cet évènement, qui est survenu en pleine en France, assurément, Twitter a été plus réactif que les médias traditionnels (et notamment que la télé et la radio), les fils ont crépité cette nuit.. Meilleur hommage que pouvaient lui rendre les internautes désarçonnés, avec 15% des twitts consacrés cette nuit à son décès ("Michael Jackson Tops the Charts on Twitter", titre le NY Times).

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Même si l'événement va, sans nul doute, déferler dans les quotidiens ce weekend, quelques quotidiens ont eu le temps de bouleverser leur Une, grâce aux retirages et leur bouclage tardif. Le Parisien a eu le temps de remanier sa couv', et d'y consacrer une double page : un long papier factuel de leur correspondant à L. A., une brève nécro, et une page de photos (Le Parisien aurait pu, par respect pour Michael Jackson, épargner les photos glaauques du chanteur à la fin de sa vie, défiguré). Le Figaro, de son côté, a eu le temps d'y consacrer une large place en Une, ainsi qu'une pleine page de nécro (probablement prête depuis un certain temps) avec photos d'archives en noir et blanc de son.début de carrière. Quelques quotidiens régionaux ont aussi décalé leur bouclage, tel La Provence.

A redécouvrir, le clip de Bad, un des meilleurs titres de Michael Jackson, réalisé par Martin Scorsese.

mercredi 24 juin 2009

Clap de fin pour le film argentique Kodachrome, Polaroid pourrait renaître

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Le couperet est tombé, (presque) toute la presse en parlait aujourd'hui : comme l'a annoncé par communiqué Kodak Us le 22 juin, le fameux film 35 mm en argentique pour les diapositives couleur Kodachrome s'interrompra en 2010, face à la montée en puissance des photos numériques, du propre aveu de Kodak.

Une commercialisation qui avait commencé en 1935 (!), les diapos avaient trouvé des usages multiples : photos de vacances (vous avez forcément subi connu la séquence diffusion de diapos de vacances en famille - souvenir eighties...), archivage magazine pour les photographes, autant pour les portraits que les reportages...

Une nouvelle étape qui annoncerait la fin de la photo argentique ? Pas si sûr : cela risque de devenir un produit de luxe, mais j'en connais qui continuent de faire de la photo argentique (j'en suis !), voire d'assurer leurs développements.

Des offres alternatives se développent déjà : l'antique Polaroid (qui tente de ressusciter avec l'appareil PoGo) pourrait bien renaître grâce à une communauté de fans, de l’Impossible Project (qui inclut des scientifiques hollandais). D'après cet article du NY Times, ils auraient loué une usine Polaroid. Et, mieux, ont mis une main sur une pépite, des éléments de technologie propres à Polaroid... parce que l'ancien détenteur des actifs de Polaroid (dont de son nom et ses brevets) a été arrêté aux Etats-Unis, et ses actifs vendus.

Et il y a fort à parier que des passionnés se mobiliseront pour relancer les pellicules photo argentiques et le développement photo. A suivre...

dimanche 21 juin 2009

Visite guidée dans les bureaux de Facebook

Vu chez les camarades de Techcrunch, qui ont eu la chance de faire partie d'un pool de journalistes et de blogueurs ayant visité les nouveaux locaux de Facebook à Palo Alto...

Des locaux spacieux, d'immenses plateaux, et les inévitables espaces-détente, terrain de basket te table de ping pong... Ça me rappelle les bureaux des start-ups au début des années 2000 qui fascinaient les médias. Même feu Transfert avait sa table de ping-pong autour de laquelle étaient organisés des débriefings...

Ambiance musicale du dimanche / Fête de la musique : Dangerous Pets

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Bon, il ne s'agit pas ici de reprendre la rubrique dominicale régulière de Greg ;), mais je voulais profiter de la Fête de la musique (allez butiner, à cette occasion, sur la playlist des amis de l'Express.fr) pour vous proposer une découverte musicale. Vous ne connaissez sûrement pas ce groupe lillois, Dangerous Pets, lancé en 2007, composé de Dr Borracho et Dr No, "deux jeunes blanc-becs qui cumulent les fonctions de musiciens/arrangeurs/chanteurs/producteurs", comme ils se définissent eux-mêmes. Le duo s’est adjoint les services d’un Dj afin d’assurer cet été leur première prestation live, dont la date est encore tenue secrète… L'un des deux comparses étant mon petit frère (sa face cachée, à côté de son parcours de futur avocat ;).

Cela vous donnera l'occasion d'apprécier cette musique pêchue, électro / hip hop, qui revendique des influences telles que les Beastie boys ou De la Soul, et les bricolages sonores electro popularisés par Jean Jacques Perrey.

Deux opus sont parus à ce jour Wasted ! en 2008 et Don’t feed the animals en 2009, à retrouver sur Facebook et Myspace. Enjoy... Le tout étant en libre écoute et libre téléchargement sur leur page Myspace (je ne peux pas importer de fichiers MP3 ici - les asspects délicieusement obsolètes de Dotclear...). Enfin, si vous connaissez une petite appli me permettant de parer à cet aléa technique, je suis preneuse :)

Orange annonce une série de nouveaux services communautaires... et ferme sa plateforme de blogs

Les deux annonces s'entrechoquent d'une manière qui n'est pas forcément très bienvenue pour Orange.

Emmanuel Paquette révélait dans ''Les Echos'' du 18 juin que Orange Vallée (une émanation plus ou moins R & D d'Orange, dirigée par Jean-Louis Constanza, ex-créateur du MVNO Ten, racheté par Orange... mais qui a fermé ses portes très discrètement) va lancer un site de diffusion de vidéos à la demande, du nom de code Welles.

Mise à jour 15h00 : le 'scoop' d'Emmanuel Paquette sur le lancement de ce service de VoD, avait en fait été divulgué par Capital trois semaines avant donc dans le n° daté de juin), dans le cadre d'une enquête sur Dailymotion, me précise un collaborateur du mensuel. Dont acte...

Inspiré du site américain Hulu, ce projet se veut une alternative à YouTube. Les vidéos seront accessibles gratuitement avec un financement publicitaire a confirmé aux Echos Jean-Louis Constanza. Il espère pouvoir proposer plus 500.000 émissions, films ou épisodes de séries télé... Sur la question-clé des droits de diffusion sur Internet, d'après Les Echos, Orange "mène apparemment des discussions avec tous les studios" en vue d'acheter ces droits, et a déjà acquis près de 1.000 films et séries auprès de la Warner et de HBO pour ses chaînes de télé.

Comme le rappelle dans cet autre papier Les Echos, Jean-Louis Constanza "fait feu de tout bois" et lance diverses initiatives à vocation communautaire - et le fait bien savoir auprès des médias. Quand bien même tous ces projets n'ont pas été développés au sein d'Orange Valley ;), avec ceux-ci, censés se concrétiser cette année (WorMee, RadioMe, Kadégo, Friendize...), Orange tente de se doter de services communautaires, voire d'ébauches de réseaux sociaux... Rejoignant ainsi l'annonce faite par son patron, Didier Lombard, il y a quelques semaines, sur les ondes de BFM.

A la fin, il faudra qu'on ait quelque part un réseau social, car c'est là qu'il y a de la valeur", a-t-il déclaré, précisant que le choix n'avait pas été fait entre "investir dans un réseau qui existe" et "en créer un à partir de chez nous", déclarait-il le 27 mai.

A ce sujet, je vous renvoie aussi aux 5 suggestions de mon confrère Benjamin Ferran en la matière ;).

Bref, le PDG d'Orange Valley a beaucoup d'ambitions en nouveaux services pour l'opérateur. Bien que son service soit une entité parmi d'autres, chargées de travailler sur des projets innovants. J'y ajouterais aussi, pour reprendre ce listing très complet de Fred Cavazza, Orange Labs, en charge de la R & D, L’Explocentre, l’incubateur du groupe (comme le projet de site de rencontres Come In My world, dont je parlais dans ce billet), et le Technocentre qui intervient dans la phase de finalisation des projets.

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Pourtant, étonnamment, cette autre annonce a été beaucoup plus discrète : mon confrère Gilles Klein précisait ainsi sur son blog qu'Orange fermera, le 20 juillet, sa plateforme de blogs Orange Blog. Au grand dam des blogueurs - Orange va proposer à ses utilisateurs de récupérer une sauvegarde de leur blog, mais sans préciser quelle forme prendra cette sauvegarde...

jeudi 18 juin 2009

Des 'génomes métissés" chez les Mexicains, des enjeux autour de leur identité ethnique

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Photo C. C.

Le projet de "carte génomique" HapMap est passionnant, car il soulève autant des questions d'ordre ethnique, moral, de santé, que de (géo)politique. Le Monde daté de samedi dernier aborde le sujet dans ce long papier, à dévorer. (Trop) influencé par la culture US, le Mexique, pays que j'adore (je l'ai parcouru durant l'été 208), est confronté à une hausse inquiétante de l'obésité et du surpoids au sein de sa population, comme j'en parlais dans ce billet.

Or, comme le révèle une étude parue le 11 mai dans Proceedings of the national academy science (NCAS), des chercheurs en sciences médicales et en nutrition de Salvador ont mis en évidence le rôle-clé d'un gène, le R320C, dans le métabolisme du cholestérol et l'obésité. Un gène qui sera caractéristique des Améridiens du Mexique, étant présent dans un tiers des groupes étudiés, notamment les Mayas et les Taharumaras.

C'est là que le sujet devient passionnant. La bonne nouvelle, bien sûr, est que cette étude sur ce gène permettra de mettre au point des médicaments ciblés. Surtout, ces recherches soulèvent des questions inédites sur la volonté des scientifiques de mieux cerner l'identité ethnique du Mexique. En retraçant une "carte génomique", ils remettent sur le tapis un problème d'identité ethnique et géopolitique propre au Mexique (pays qui compte une population d'origines multiples, dont beaucoup revendiquent leurs racines). Derrière apparaît aussi un enjeu de "souveraineté génomique" face aux pays du Nord. Car si la carte génomique du Mexique recouvre à 96% HapMap, est-elle pertinente pour l'Amérique du Sud ? Autre point, qui n'est pas moindre également, certains craignent aussi une exploitation abusive des données sur l'hérédité, par exemple par les compagnies d'assurance. Il faut donc espérer que ce champ d'étude (le patrimoine génétique des Indiens et des "métis mexicains" - expression qui me semble d'ailleurs contestable) restera bien circonscrit au domaine scientifique. Et ne sera pas investi par le business, comme celui de l'analyse du patrimoine génétique, que proposent des start-ups comme 23AndMe (à lire, la très bonne interview de sa fondatrice - tiens, c'est l'épouse de l'un des dirigeants de Google...) sur L'Expansion.com.

dimanche 7 juin 2009

OVH met ses employés à poil dans un lipdub

Non, je ne suis pas (trop) obsédée :) Mais j'ai l'impression que la nudité dans les spots tv, pubs et clips musicaux s'affirme comme une tendance de fond. Je ne reviendrai pas le buzz autour des 3 jeunes chanteuses tendance anorexiques qui, dans un clip de 4 minutes, se relayaient pour chanter en marchant nues (couvertes de rectangles noirs, tout comme les passants, ainsi anonymisés) Rue Montorgueil. C'est sûr, ce clip de lancement du single d'un ancien animateur de M6 Pierre Mathieu, et le DJ Greg Kozo, a eu beaucoup d'audience - mais je doute que c'eût été pour la musique en elle-même.

Est-ce une nouvelle tendance de pub à part entière ? Est-ce l'avenir de l'Internet ? Recourir à la radicalité (la nudité) pour susciter un maximum de buzz marketing ?

Romain Mesnil, vice champion du monde 2007 de saut à la perche, courait nu dans Paris, perche de saut à la main, fin mars 2009, pour trouver des sponsors, comme j'en parlais dans ce billet. Or voilà que son nouveau sponsor, OVH (qui propose des solutions d'hébergement Internet), a récupéré le concept en dévêtant carrément ses employés dans une sorte de lipdub (assez rock-n'roll). Pour vous donner une idée, voici la vidéo teaser, ci-dessous...

Twitter en Une de Time magazine

Time twitter

Simple phénomène de mode Twitter ? Peut-être...

Alors qu'Eric Lecluyse est assez pessimiste quant à son utilité réelle, je reste persuadée qu'il s'impose déjà dans la communication d'entreprise (comme j'en parlais dans ce billet et cet article). Peut-être pour donner naissance, par la suite, à d'autres formes de réseaux sociaux encore plus élaborés.

LG lançerait (bientôt...) le 1er e-paper flexible de 11,5 pouces

epaper flexible LG

Lu chez Tom's Guide, LG aurait finalisé un e-paper flexible de 11,5 pouces, destiné aux e-books de type Kindle ou Sony e-Reader. Sa couche tactile permet d'interagir avec la surface par les doigts, et c'est là que se situe l'innovation, alors que "l'ajout d'une couche tactile sur un e-papier est particulièrement difficile en raison de l'incidence de cette couche additionnelle sur la visibilité de l'écran, surtout en plein soleil", précise Tom's Guide.

Comme l'ont montré plusieurs expérimentations de versions e-papers de journaux (dont Les Echos, dont je parlais ici - qui ne semblerait pas être tout à fait achevée, ou encore De Tijd), l'avantage de l'e-papier est de pouvoir être lu facilement, quelles que soient les conditions, en fatiguant bien moins les yeux qu'un LCD traditionnel. Comment LG est-il parvenu à ce résultat et quel est l'impact de la couche tactile sur cet écran ? Quand est-ce que l'e-papier de LG sera commercialisée ? LG a présenté ce modèle lors du SID, au Texas. A suivre...

mardi 2 juin 2009

Geek le mag, geek is beautiful

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Grande trouvaille Gare du Nord vendredi dernier, ce magazine à la couverture explicite, qui n'hésite pas à faire dans l'auto-parodie : celle du geek, ou nerd, ou... Déjà la couverture m'avait accroché l'oeil : vintage, couleur jeune vif, maquette (faussement) hasardeuse, accroches vaseuses assumées... Pour un bimensuel plus sérieux qu'il n'y paraît. Il aborde tous les deux mois les aspects de la génération geek sur 100 pages vendues au prix de 4,90 €.

Le contenu est très sympa, à la hauteur de ce que pouvait laisser préfigurer la couv', en mélangeant références 80's vintage, parodies, mais sur le fond, de nombreux articles fouillés. Mais contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas d'us simple magazine de nouveautés high tech pour mecs, mais d'un magazine qui assume et pose la culture geek :

"Le geek, ce n'est pas juste une nouvelle tendance, c'est tout simplement l'évolution. Pourquoi faire un magazine geek ? N'en avons-nous pas déjà assez parlé ? (...) Geek le Magazine veut tout simplement traduire cette effervescence du moment", annonce Christian Ung dans son édito.

Et de fait, même moi, je m'y suis largement retrouvée, dans ce canard qui balaie l'actualité culturelle et sociologique et touche, de près ou de loin, la culture geek. Peut-être parce que j'appartiens à cette génération qui a grandi avec le Web et ses contours culturels. Geek le mag passe ainsi du blockbuster du moment, Star Trek, à la BD avec J.D Morvan, en passant par un article très fouillé sur l'intelligence artificielle, un autre sur l'histoire des loups-garous (!) à travers la llittérature... Et seulement 2 pages de shopping high-tech (ouf). J'ai aussi beaucoup aimé la liste "Rop of the geek", qui répertorie une trentaine de gimmicks / références culturelles geeks... Qui là encore, concerne la génération des trentenaires, avec parmi les références-cultes "Blade runner", le Tetris, le club Dorothée (!), Dune, X-Files, Isaac Asimov, Matrix, Indiana Jones...

Dans ses grandes lignes, ce magazine m'a rappelé feu Transfert et Future(s), qui ont tenté à leur manière, au début des années 2000, par une approche plus sociétale, de traité les nouvelles questions qui émergeaient avec Internet. Donc à lire absolument. Pour en savoir plus, guettez le site Geeklemag.com.

mercredi 27 mai 2009

Plongée dans la Loppsi 2 (de la mise sous surveillance d'Internet)

Le projet de loi, qui répond au doux acronyme de Loppsi 2 ( Loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) était en stand-by depuis novembre 2007, il est brutalement réapparu : comme l'annonçait Le Monde d'hier, il était présenté par Michèle Alliot-Marie en Conseil des ministres ce matin. Le déclencheur pour qu'il réapparaisse aussi brutalement ? Deux faits divers retentissants : l'agression d'une enseignante en Haute-Garonne, et le guet-apens de policiers à La Courneuve. Mais aussi l'approche des élections européennes, au vu desquelles Nicolas Sarkozy, déjà trèèès attiré par ce sujet lorsqu'il était Place Bauveau, a décidé de remettre le sujet - la sécurité - sous les feux des projecteurs.

Petite immersion dans ce texte, enfin rendu public, qui tient sur 48 pages. Un peu fourre-tout (il faut bien le dire, hein), il aborde la captation de données numériques à distance, les fichiers d’analyse sérielle, le filtrage des contenus à caractère pédo-pornographique par les fournisseurs d’accès Interne, la vidéosurveillance, le délit d'usurpation d'identité...

L'argumentaire dans l'exposé des motifs, d'abord : "La sécurité demeure l'une des préoccupations majeures de nos concitoyens" malgré des chiffres de délits à la baisse. Bon. Premier point qui me fait tiquer, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale aurait "mis en exergue la nécessité d'une politique d'anticipation constamment actualisée pour renforcer la lutte contre les menaces".

- Création d'"incrimination d'utilisation frauduleuse des données à caractère personnel de tiers sur un réseau de télécoms" (article 2) Donc là, il s'agit de la création du délit d'usurpation d'identité sur Internet (sujet qui avait déjà fait l'objet d'une proposition de loi), condamnable (un an de prison et 15 000 € d'amende) dès lors qu'il vise' à "troubler sa tranquillité ou porter atteinte à son honneur ou à sa considération". Donc les fake comptes Twitter ou profils Facebook s à caractère parodiques de personnalités sont-ils susceptibles d'être concernés ?

- Filtrage des contenus jugés pédo-pornographiques (article 4) Autre dispositif déjà annoncé (qui doit encore faire l'objet d'un décret d'application), la police, sur simple autorisation du juge des libertés, pourrait mettre sur "écoute" des ordinateurs dans le cadre d'affaires de pédophilie, mais aussi de meurtre, de trafic d'armes et de stupéfiants, de blanchiment d'argent. Des mesures prises sans le consentement des propriétaires des PC en question… De fait, dans le cadre du projet Cospol Internet Related Child Abuse Material Project, auquel la France est adhérente, elle s'est engagée à convaincre les FAI de "mettre en place, sur leur réseau, un logiciel visant à empêcher tout connexion à des sites à caractère pédophiles répertoriés par la police", liste noire qui sera communiquée par arrêté.Les FAI pourront "choisir les technologies de blocage". Ainsi le risque est de voir la mise en place de logiciels mouchards (spywares) directement dans une machine suspectée.

- Fichiers d'antécédents et d'analyse sérielle (articles 10 et 11) Il s'agit des fichiers de police judiciaire, point important, dans la lignée de l'article 21 de la Loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, qui autorise le traitement automatisée de données à caractère personnel "sur les auteurs, complices et victimes d'une infraction pénale" pour des crimes et délits punis de plus de 5 ans d'emprisonnement" (soit des délits aggravés), la loi Loppsi propose d'élargir le recueil de ces données (et l'utilisation des fichiers de police judiciaire) à "la lutte contre la délinquance la plus nombreuse" (soit la "petite et moyenne délinquance"). Ce système "d'analyse sérielle" aboutira à la création d'un fichier informatique appelé Périclès. Il permettra d'effectuer des rapprochements entre les différents fichiers judiciaires (Stic, Judex, etc.) et de croiser tous les renseignements disponibles pour lutter contre tous les types de délinquance, et notamment la pédo-pornographie. Mais ce fichier contiendra de nombreuses données liées à la vie du citoyen avec tous les dangers de dérives possibles : numéros de cartes grises, de permis de conduire, de puces de téléphones portables (IMEI), factures diverses

- Vidéosurveillance (articles 17 et 18) Il s'agit d' "aménager le régime juridique" en la matière, mais surtout, ces articles sont un prétexte rêve, pour le gouvernement, pour s'auto-justifier quant à son "plan de triplement des caméras installées sur le territoire". Jusqu'à présent réservée aux lieux potentiellement exposés aux actes de terrorisme, la vidéosurveillance pourra être utilisée aux abords de toute entreprise (personne morale) « dans des lieux particulièrement exposés à des risques d'agression ou de vol » Le délai de conservation des images, jusque là fixé à un mois, "pourra faire l'objet d'une durée minimale fixée par le préfet". On notera que si le texte évoque des compétences élargies pour la "commission nationale compétente en matière de vidéoprotection", (celle-ci), créée par le décret du 15 mai 2007, aucune allusion n'est faite à la CNIL, qui réclame pourtant depuis longtemps la possibilité d'avoir un droit de regard sur la vidéosurveillance, comme j'en parlais .

- Enregistrement à distance de données informatiques (article 23) Après les logiciels mouchards antipiratage de la loi Hadopi, voici les logiciels espions de la Loppsi. Le texte vise à autoriser la « captation de données informatiques à distance » à l'insu de l'utilisateur, pour les besoins d'une enquête. En clair, il s'agit de transposer l'écoute téléphonique à l'informatique. Si la Loppsi est adoptée, les enquêteurs pourront voir et enregistrer en temps réel, à distance, "les données informatique telles qu'elles s'affichent" sur un ordinateur, même lorsque les données ne sont pas stockées sur le disque dur (lecture d'un CD-Rom, saisie de texte en live sur Internet…). Les logiciels « d'écoute » seront installés à distance ou physiquement, là où se trouve l'ordinateur. Le recours à ces mouchards se fera sous l'autorité du juge d'instruction, dans les cas de criminalité les plus graves, comme le terrorisme. Mais il peut bien ouvrir une brèche. Comme dans l'article 4, le risque est de voir la mise en place de logiciels mouchards (spywares) directement dans une machine suspectée. Une interception des données qui se doit d’être strictement encadrée et qui démontre combien le gouvernement, après la polémique Edvige, tient à contrôler certaines pratiques sur le Web.

dimanche 24 mai 2009

Le Web 2.0 en 2009

Le constat est cruel : vu sur ce billet de Techcrunch, voici comment se présente le paysage du Web 2.0 (notion déjà dépassée ? A laquelle j'avais consacré ce livre, ''Tout sur le Web 2.0'', l'année dernière), avec entourées en vert les sociétés rachetées (ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose)...

Web 2.0 1

Et comment il se configure aujourd'hui, avec les (nombreuses) sociétés enterrées.

Web 2.0 2

La crise est passée par là, nombre de start-ups trop fragiles, ou au modèle trop peu cohérent, n'y ont pas survécu.

Europa Film Treasures, plate-forme de diffusion cinématographique... Un archivage en ligne du 7e art européen

Très jolie initiative de Europa Film Treasures, qui collect(ionn)e des trésors de bobines et les numérise. Cette plate-forme de diffusion cinématographique, lancée en juillet 2008, mais dont je viens seulement d'apprendre l'existence, via LeMonde.fr. Basé sur un partenariat avec les plus prestigieux fonds d'archives et de cinémathèques en Europe, le site ressort des joyaux oubliés ou jadis perdus du 7e art européen, des vidéos à voir gratuitement en streaming. Des années 1890 à nos jours, on y trouve longs ou courts-métrages, documentaires, films d'animation, de science-fiction... Je trouve cette initiative très juste, à l'heure l'archivage en ligne - et donc le partage de ces ressources vers tous les internautes - est de mise.

Depuis le début de l'année, l'EFT s'est enrichi des archives de la cinémathèque croate de Zagreb ainsi que d'une vingtaine de nouvelles œuvres. Par exemple le premier film d'épouvante croate, Nocturno (1935), le film burlesque italien Robinet aviateur (1911) ou encore les péripéties d'une cascadeuse danoise, Le Film d'une casse-cou (1923).

vendredi 22 mai 2009

La Poste innove : marketing olfactif avec des timbres au chocolat

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C'est une des meilleurs innovations du moment en marketing, à mon sens (c'est pourquoi je préfère mettre l'accent sur la démarche innovante plutôt que l'aspect purement market) : à partir du 25 mai , la Poste commercialisera des timbres... à l’odeur de cacao. Cette série de timbres inédite célèbre les 400 ans de l’arrivée à Bayonne du chocolat. Et marque en même temps un joli coup de pub pour les Journées du chocolat de Bayonne, qu ont lancé cette sorte de produit co-brandé avec La Poste.

Le carnet de 10 timbres aura la forme d’une tablette de chocolat , chaque timbre sera doté d'un dessin différent, comme des fèves ou une tasse de chocolat chaud.

L'innovation ? Comme le précise La Poste dans son communiqué, grâce à des microcapsules parfumées et incorporées à l’encre, les timbres dégagent un parfum délicieux qui perdure... pendant 2 ans. Trois mois de recherche ont été nécessaires pour mettre au point ce processus de fabrication, breveté je suppose. Je serai curieuse de voir si cette odeur tiendra le coup lors du circuit de transport du courrier.

Je pense que c'est une des premières initiatives grand public de marketing olfactif, où on sollicite un des sens les plus aigus (et littéralement les plus sensuels) du consommateur : son odorat... Déjà plusieurs agences s'essaient à cette forme de marketing avant-gardiste, comme Scentys ou Exhalia.

Plus de 2,5 millions d’exemplaires seront mis en vente au prix de 5,60€ le carnet de 10 timbres dans les bureaux de poste et sur internet. Ces timbres, créés par Pierre-André Cousin (aucun lien...) sont disponibles aujourd'hui (23 mai) en avant-première à Bayonne (à la Maison des associations) et à Paris (Exposition du club philatélique de l’Elysée au Pavillon Gabriel). Dès demain, dans tous les bureaux de postes. Je vais tester évidemment, et vous ferai un petit retour. A vos marques...

mardi 19 mai 2009

Pourra-t-on enfin protéger ses contenus sur Facebook ? Apposer une licence Creative Commons sur sa page FaceB

C'est ReadWriteWeb qui l'annonce dans ce billet, maintenant, vous pouvez protéger vos photos, vidéos, mises à jour de status par une licence Creative Commons, ce système similaire à une protection de droits d'auteurs en version plus souple et personnalisable.

Une nouvelle application lancée aujourd'hui par Creative Commons permet aux utilisateurs de Facebook de placer sur leur page Facebook le fameux widget licence Creative Commons. Et de protéger ainsi leurs contenus, comme nombre d'internautes (dont moi-même) le font déjà pour protéger les contenus de leur blog, site... sans passer par le système plus contraignant du copyright.

Pour cela, il suffit d'installer l'application puis de choisir une licence CC. On choisit un type de licence CC, qui s'applique à l'ensemble de ses contenus, mais il n'est pas possible de choisir des licences différentes (donc plus ou moins restrictives) par types de contenus... tant que Facebook n'aura pas implémenté de lui-même une solution CC, comme le précise Fred Benenson,, de Creative Commons, dans le communiqué.

appli FaceB

Concrètement, la visibilité du widget est discrète. Voilà ce que ça donne sur ma page perso, sur mon compte Facebook. Pas sûr que mes contacts la voient immédiatement. Et je ne pense pas que cela s'affiche sous chacun de mes textes ou photos.

Mais à l'évidence, cela constitue une petite révolution : l'internaute devient enfin propriétaire des contenus qu'il édite, écrit, met en ligne ! Ce qui, pour le moins, va de soi... quand bien même les concepteurs de Facebook ne l'entendent ainsi. Pour mémoire, le (très controversé) règlement - Statement of Rights and Responsibilities - de Facebook précise que "les utilisateurs sont propriétaires de tous les contenus et les infromations qu'ils postent sur Facebook, mais les utilisateurs de Facebook lui cèdent aussi une licence mondiale, non-exclusive, transférable, sans licences ni royalties, pour utiliser tout contenu IP posté via Facebook ("IP Licence")". Rien que cela... Autre point très préoccupant, même lorsqu'un ancien inscrit se désinscrit et supprime son compte Facebook, l'admininstrateur de Facebook se donne le droit de garder les contenus que cet ex-abonnés a mis en ligne sur Facebook !

Autre fait important que réaffirme cette appli CC, cela signifie que les contenus publiés / diffusés / partagés par l'internaute via son compte Facebook sont bien ses propres contenus, Facebook était un simple ''interface technique"... Quand bien même Facebook voudrait que l'internaute cède ses droits (similaires à des droits d'auteurs) par sa licence (Statement of rights & responsabilities, citée ci-dessus), parfaitement léonine par rapport au droit français.

Seulement, il n'est pas certain que la propre licence de Facebook (qui a généré nombre de controverses, à raison) "sera compatible avec certaines des licences les plus restrictives du système Creative commons", souligne ReadWriteWeb.

Autre problème, les licences CC ne sont connues que par un cercle restreint d'internautes, technophiles et autres pros du Web, qui y naviguent depuis quelques années... Mais sûrement pas par l'internaute lambda, encore moins par les jeunes utilisateurs de la Toile.

Il faut espérer que les personnes à l'origine de l'implémentation de cette appli CC sur Facebook auront l'idée d'expliciter les différentes licences (car le canevas est un peu complexe... malgré les FAQ que l'on trouve ici, ou encore cette vidéo.

Autre actu importante à propos de Facebook, qui pose question en terme de gestion des données personnelles des inscrits, Facebook rejoint la plateforme OpenID. Concrètement, elle permet "d'utiliser des données de connexion communes à différents sites et services web. L'un d'entre eux, dépositaire de ces données, assure l'identification de l'utilisateur auprès d'autres sites compatibles avec ce standard. (...) es utilisateurs du réseau social vont pouvoir lier leur compte avec d'autres sites ayant adopté le standard, dont Gmail de Google. Ainsi, lorsque l'internaute s'identifie depuis son compte de messagerie Gmail, cette unique identification doit lui permettre, s'il le souhaite, de surfer en parallèle sur Facebook.", explique NetEco dans cet article.

mercredi 13 mai 2009

Photojournalisme + BD + grands reportages + vente en librairies = XXI (et son prix Albert Londres)

XXI

Le projet, ambitieux, avait été lancé début 2008 par Laurent Beccaria, un jeune éditeur à l’origine de la fondation des édition des Arènes, avec plusieurs journalistes, dont des plumes venues du Monde et du Figaro (avec notamment Patrick de Saint Exupéry), et des plumes moins connues. Bonne nouvelle, un an et demi après son lancement, il vient de décrocher un prix Albert Londres pour un reportage exigeant consacré au Zimbabwe de Robert Mugabe, sous la plume de la journaliste pigiste Sophie Bouillon.

Au passage, autre bonne nouvelle, le prix Albert Londres consacre de plus en plus des journalistes indépendants : Alexandre Dereims, récompensé pour son film de 52 minutes "Han, le prix de la liberté", est lui aussi journaliste indépendant, et réalisateur, souligne l'AFP.

L'occasion pour moi de revenir sur XXI, que je n'avais pas encore présenté ici : c'est un magazine pour le moins atypique : ce magazine de reportages, sans publicité, a misé sur le haut de gamme : en papier glacé et à couverture cartonnée, il profite d'une maquette très élégante, et est vendu 15 € exclusivement en librairies. D'un genre inédit, il comporte grands reportages sur plusieurs pages, reportages photo, récits sous forme de BD... Il privilégie le journalisme de récit, qui implique parfois pour le lecteur de s'accrocher - ce qui devient inhabituel, alors que le Net entraîne de plus en plus des habitudes de lecture-zapping. Avec pour prolongement ce blog, qui vient de s'associer à Arte Radio pour proposer des contenus radios. Sa ligne éditoriale ? Exigeant, il revient sur des conflits trop souvent ignorés, notamment en Afrique noire. Les concepteurs de ce journal trimestriel, édité quatre fois par an, le définissent ainsi : « les lignes de frontière ont explosé entre le roman, la bande dessinée, le polar, la photographie, le documentaire et le journalisme ».

Belle réussite - le journal affichait déjà sa rentabilité début 2009. Alors que la presse écrite traditionnelle se remet en question actuellement.. Qui montre qu'il y a encore des créneaux pour d'autres types de presse. A vous d'aller jeter un oeil, d'apprécier, d'aimer, de feuilleter, de déguster...

mardi 5 mai 2009

Détecteur de mensonges pointé par les Big Brother Awards : Midot lance son plan com' en France

midot

Ils avaient été remarqués par Privacy International, et retenus dans le dernier palmarès des Big Brother Awards, dont je parlais dans cet article.

Un des projets primés fait froid dans le dos : Midot system a déployé dans près d'une trentaine de pays dans le monde... un détecteur de mensonges pour entretiens d’embauche. Ce « test d’intégrité, d’honnêteté et de fiabilité » proposé aux recruteurs, avait été dévoilé en novembre dernier par la newsletter Gestion sociale. Il s’agit de questionnaires en ligne, dont les modules s’ajustent en fonction des besoins des entreprises. Cela peut aller de l’exploration de l’histoire personnelle du salarié au détecteur de mensonges. « Cela n’est pas encore déployé en France, mais nous espérons attirer l’attention de la CNIL et de la Halde », avertissait en avril Jean-Marc Manach.

Justement, Midot est en train de déployer son plan médias pour lancer son produit en France. Les Echos publiaient aujourd'hui un article évoquant ce nouveau "marché", à partir duquel Midot pousse un peu plus loin, aux frontières du respect de la vie privée du salarié.

Bien au-delà de la simple vérification de la véracité du CV (que proposent déjà certaines sociétés, telle VerifDiploma, par des moyens parfois limites), Midot va plus loin. « Comme il n'est pas possible de passer les salariés au détecteur de mensonge (ce qui est interdit en France, NDLA), nous avons transformé la méthode, selon une formule brevetée, en un test", explique benoîtement au quotidien Amir Lapid, gérant de Midot France.

"Avez-vous déjà été considéré comme suspect dans une enquête policière, mis en examen ou condamné en justice ? Combien de fois vous êtes-vous battu, ou avez-vous pris le volant, ivre, l'année passée ? Accepteriez-vous que nous vérifions les informations que vous nous avez données auprès des autorités compétentes (police, justice, banques, précédent employeur) ?" Voilà quelques-unes des questions listées par Les Echos. Et Midot entretient l'ambiguïté, en comparant sa méthode à celle de "tests de personnalité" - sic.

Quelle attitude de la CNIL et de la Halde, auxquelles le dossier a été signalé par Privacy International ? "Contactée, la CNIL qui prenait connaissance du dossier, assurait qu'il faudrait également se montrer attentif à la manière dont les informations recueillies seraient conservées", précise le quotidien. Rien de plus, donc. Une brèche s'ouvrirait-elle donc ?

dimanche 3 mai 2009

Reuters tente d'imposer (à son tour) les mojo-journalistes

Lu dans ce billet d'AFP Mediawatch, au hasard d'un rattrapage de mes revues de web en retard...), les journalistes de l'agence de presse Reuters (groupe Thomson - Reuters) "vont être équipés d'un kit multimédia portable, surnommé 'la valise-studio". Ce kit, présenté ici en images, inclut une caméra Tandberg Edge 95, un micro, un système d'éclairage, un trépied et un moniteur.

Reuters avait déjà amorcé ce tournant en équipant ses journalistes de Nokia N95 et de caméras de poche Flip. Mais là, on passe au niveau supérieur, ave des journalistes potentiellement "multitâches". Reuters espère d'ailleurs impliquer tous ses 2.700 journalistes dans le monde.

Le mouvement vers le mojo-journaliste, pour reprendre l'expression déjà consacrée (ce journaliste capable de prendre du son, de l'image... sur le terrain, et de redispacher le ton en radio, tv et web) tend à se développer dans tous les groupes de presse. Comme l'évoque le journaliste et blogueur Alain Joannes, auteur de l'excellent Le journalisme à l'ère électronique, livre que je fais circuler parmi les jeunes journalistes de mon équipe.

"La plupart des agences de presse se sont lancées dans la production de vidéo et testent, à plus ou moins grande échelle, des matériels légers pour leurs journalistes dont la vidéo n'est pas la spécialité", rappelle AFP Mediawatch. Et d'autres demandent aux (souvent jeunes) journalistes web ou stagiaires de tourner, mettre en ligne de nombreuses vidéos. De fait, le format se prête à des genres journalistiques jusque là connus en télé (interviews, coulisses, reportages...) et engendre des clics.

Ces journalistes multitâches risquent-ils de déposséder d'autres professions, notamment en agences filaires, comme les journalistes de la section vidéo (je pense à l'AFP, qui a une section dédiée), voire les photographes de presse ? A voir... Le sujet avait déjà fait polémique à propos des "O. S. de l'info" du groupe NextRadio TV, comme je l'évoquais dans ce billet.

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