mercredi 12 décembre 2007

Vers une reprise d'Associated Press France avec la participation de Bolloré ?

L'ancien patron de l'AFP, Bertrand Eveno, a déclaré hier s'être associé avec Vincent Bolloré pour présenter une offre de reprise du service français de l'agence de presse américaine Associated Press (AP). Il doit encore consulter le personnel de l'entreprise lors d'un comité d'entreprise ce vendredi 14 décembre. Il confirme ainsi des informations du "Canard Enchaîné" de ce mercredi. Selon ce projet, AP France serait repris par une société créée ex nihilo, détenue à 60% par Bertrand Eveno et à 40% par Vincent Bolloré. Je suis curieuse de voire cela... Pour mémoire, Vincent Bolloré, un "nouveau" magnat des médias assez inattendu, réputé pour ses méthodes pour le moins autoritaires en rédaction, détient la chaîne Direct8 ainsi que les quotidiens gratuits «Direct Soir» et «Matin Plus».

11 géants de l'alimentaire renoncent à la pub pour les moins de 12 ans

En pleine vague de tendance politiquement correcte prévention contre la question toujours plus cruciale de l'obésité et du surpoids, qui concerne des enfants de plus en plus jeunes, on s'en souvient, l'obligation, annoncée en février dernier, pour les annonceurs d'insérer des "messages sanitaires" (des conseils très médecin de famille, genre "Pour une alimentation équilibrée, mangez 5 fruits et légumes par jour") en bas de leurs publicités pour les aliments gras ou sucrés, ou pour des boissons sucrées, avait fait beaucoup de bruit, comme je l'avais relaté dans ce billet, et cette enquête pour Les Echos.

Or, voilà une nouvelle surprenante. Qui donne surtout l'image d'industriels en quête d'une bonne image de marque ;-) Burger King, Coca-cola, Danone, Ferrero, General Mills, Kellog’s, Kraft, Mars, Unilever, Nestlé et PepsiCo - rien que cela - viennent de signer conjointement "The European Union Pledge" (ça le fait, non , au niveau du titre... Très déclaration de paix) un accord.

Concrètement, à partir de janvier 2008, ces 11 géants de l’agro-alimentaire s'engagent à ne plus communiquer sur leurs produits auprès des moins de 12 ans. Un engagement qui concerne aussi bien la télévision, le print et le web. Ces 11 groupes, dont les investissements représentent plus de 50% des dépenses média sur les boissons et l’alimentaire, se sont engagés dans cette action sur la base des recommandations de la Plateforme européenne d’action en matière d’alimentation, d’activité physique et de santé. Lancée en 2005 par la Commission européenne, elle engage ses membres lutter davantage contre l’obésité à travers la promotion des régimes alimentaires sains et de l’activité physique. De leur côté, Danone, Ferrero, Unilever, PepsiCo et Kraft vont arrêter de commercialiser des produits dans les écoles primaires, Enfin, chaque groupe s’engage à faire vérifier par des instituts indépendants la réduction effective de leurs communications marketing à destination des enfants de moins de 12 ans, à partir de janvier 2009. Je suppose que ces "instituts indépendants" seront des structures telles que l'UFC Que Choisir, très militante ces dernières années précisément sur l'impact des pubs alimentaires auprès des jeunes enfants.

Question : concrètement, comment ces 11 géants "ne vont plus communiquer auprès des enfants de moins de 12 ans" ? A mon avis, il ne diffuseront plus de pubs pendant les programmes jeunesse des chaînes généralistes (diffusés par exemple en fin d'après-midi et le mercredi après-midi). Pas trop grave pour leur chiffre d'affaires dans ce cas ;). Mais cela impliquera-t-il qu'ils cesseront toute pub sur les chaînes jeunesse telles que Gulli ? Là, cela risque de poser d'autres problèmes, notamment la disparition de mannes publicitaires importantes pour ces diffuseurs. A suivre...

lundi 10 décembre 2007

Les entreprises et les serious games / jeux de simulation en 3D

J'en parle dans Les Echos de ce lundi (article accessible ) , Les jeux de simulation pédagogiques suscitent un intérêt grandissant pour la formation des salariés. Former des médecins, des commerciaux, des ouvriers, en les plongeant dans une situation presque réelle..

En reportage à la Serious games sessions Europe lundi dernier à Lyon, j'étais frappée par la qualité de l'image, mais aussi des scénarios et des vertus pédagogiques des jeux de simulation virtuelle présentés.Cela reflète bien la professionnalisation de ce secteur en devenir, où les boîtes les plus innovantes sont d'ailleurs souvent des start-ups issues de l'univers du jeu vidéo, comme Daesign. Leur recette -: co-concevoir les jeux avec les sociétés clientes, pour aboutir à une formation sur mesure.

Parmi les plus bluffants :

holomessage « Makrini », conçu par la société britannique PIXELearning, est un jeu de rôles qui met en scène une entreprise imaginaire où l’avatar de l’internaute, un employé, doit améliorer les bénéfices commerciaux tout en créant une meilleure ambiance de travail. Avec pour message subliminal une meilleure intégration des minorités...

Audace Développé par la PME Audace, ce simulateur-métier permet aux ouvriers d’apprendre à conduire des engins lourds, par des simulations en 3 D de situations dangereuses

jeu prévention sécu Conçu par L'nstitut national de recherche et de sécurité (INRS) , avec un budget de 200 000 euros, ce serious game destiné aux intérimaires est un véritable jeu de rôle qui permet de suivre le déroulé d’une mission d’interim

Pulse_2007-11-18_12-18-55-19.jpg le jeu médical américain « Pulse », conçu par la société américaine Breakaway (la Navy et la Texas A&M University-Corpus Christi). Serious game le plus cher jamais réalisé, avec un budget de 8 millions de dollars, il reconstitue un hôpital entier en 3 D

Un Livre blanc sur les modèles économiques du logiciel libre

A lire, ce Livre blanc publié par l'April (Association pour la promotion et la défense du Logiciel Libre), consacré aux modèles économiques du logiciel libre, publié ce mardi.

Réalisé par les 65 entreprises membres de l'association (liste ) , "représentatifs de tout l'écosystème, éditeurs, consultants, SSLL, sociétés de service, industriels et utilisateurs s'y sont réunis pour recenser et expliquer les modèles économiques du Logiciel Libre", explique l'April dans son communiqué de presse.

De fait, je l'ai parcouru rapidement, c'est très instructif. Disponible en téléchargement (sous licence GNU Free Documentation License) .

dimanche 9 décembre 2007

Le call-TV a-t-il de l'avenir ?

Dans les programmes parfois étranges de la télé-poubelle, les programmes et les chaînes de call TV sont assez représentatifs. Vous savez, ce sont ces programmes de télé-tirelire, sur lesquels on tombe parfois en zappant tard le soir sur des chaînes secondaires de la TNT, comme RTL 9, avec les "Appels gagnants" et autres monstruosités, tenus pas une animatrice au décolleté plongeant, qui attire le chaland en lui faisant miroiter une (modeste) somme d'argent s'il résout une énigme simpliste, par téléphone ou SMS - surtaxé évidemment.

Ils commençaient à envahir nos écrans, or il semblerait que le Conseil supérieur de l'audiovisuel se soit réveillé ait décidé de mettre le holà. Désormais, tous ces programmes devront indiquer au téléspectateur comment se faire rembourser les frais engagés — cette information devant être diffusée dans des caractères identiques à ceux du numéro du service lorsque celui-ci est présent à l'écran, soit tout le temps. Ca permettra de ne plus voir la tronche de la présentatrice en somme, tant l'écran est déjà saturé d'infos (voir image) Autre bonne nouvelle, JET (site encore en ligne ), la chaîne de call TV lancée par TF1 il y a quelques mois, a cessé d'émettre la semaine dernière, après avoir cumulé une perte de 20 millions d'euros (sic). D'autres émissions pourraient suivre, comme "L'appel gagnant" de RTL 9. Preuve que la connerie n'est pas toujours payante ;).

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vendredi 30 novembre 2007

"Suck my geek" sur Canal + ce soir

A voir ce soir à 23h sur Canal, "Suck my geek" (j'aime bcp le titre ;), un docu sur les geeks, auquel Eric Briones (alias Darkplanneur, qui travaille à l'agence Publicis EtNous) y a consacré une semaine sur son blog. Avec pour point final l'interview des 2 réalisateurs de "Suck my geek", Tristan Schulmann et Xavier Sayanoff, à voir sur son blog, (cette fois, c'est le bon lien - màj du 7 décembre, merci pour ta remarque Laurent...).

iPhone Orange Party, la BNF, les globes de Coronelli

Je suis passée mercredi soir à la soirée de lancement de l'iPhone organisée par Orange. Cela se déroulait dans le cadre de la BNF, un bâtiment que j'aime beaucoup, par son architecture qui mélange bois et verre... J'ignorais que la BNF pouvait être louée pour accueillir des sauteries de ce genre :) Pour mémoire, cette institution publique a longtemps été dirigeé par l'historien Jean-Noël Jeanneney, que j'avais eu le plaisir de rencontrer lorsqu'il lançait son projet d'archivage numérique - il a été viré remercié en mars dernier, pour être remplacé par Bruno Racine, ancien directeur du centre Pompidou, et proche de Jacques Chirac.

La soirée s'est donc déroulée dans l'une des salles principales de la bibliothèque Mitterrand, où sont exposés depuis 2005 les globes de Coronelli.

soirée iPhone

soirée iPhone 2

jeudi 29 novembre 2007

Corbis lance une banque de photos gratuites pour les blogs

Les blogueurs à haut potentiel de notoriété ;-) séduisent désormais même les agences photo. Pour preuve, l'agence photo US Corbis (rachetée en 2002 par Bill Gates, qui rêvait d'en faire une agence de photo numérique...) vient de lancer une banque de photos gratuites destinées à illustrer les blogs. Pour rentabiliser ce service, baptisé PicApp (accessible ), les images proposées contiendront des publicités. Ces illustrations pourront soit être en partie recouvertes de pub, soit déclencher l'ouverture d'une pop-up lors du passage de la souris. Une partie des revenus générés par ces publicités seront reversés aux blogueurs. Preuve que Bill Gates a des ambitions en la matière, début novembre, Corbis avait déjà annoncé le rachat de Veer, une start-up canadienne spécialisée dans la diffusion de contenus pour webmasters (images, éléments graphiques, polices, etc.).

Crédit Agricole + les Bleus, première carte bancaire co-brandée avec une équipe de sport

Comme je l'évoquais dans ce billet et cet article pour les Echos, les marques parient sur le co-branding de cartes bancaires pour se lancer sur de nouveaux service, et... être tous les jours dans le portefeuille de leurs clients ;) Même le monde sportif s'empare du phénomène : preuve que les équipes de sport deviennent des marques à part entière ? Le truc est plutôt bien vu de la part des banques, qui risquent de s'assurer avec les supporters une cohorte de nouveaux clients... En tous cas, l'annonce ce matin par le Crédit Agricole du lancement de sa première carte co brandée avec les Bleus s'inscrit bien dans cette tendance. Il est vrai que le succès mondial des cartes co-brandées du Manchester United (on en trouve même en Afrique du Sud) en fait rêver beaucoup...

Ainsi, à l'occasion de l'Euro 2008, le Crédit Agricole, partenaire de la Fédération française de football et l'Equipe de France, va lancer une carte bancaire affinitaire cobrandée reprenant l'emblème des Bleus. Commercialisée à 36 euros, à partir du 7 janvier et jusqu'au 30 juin 2008, elle proposera à ses porteurs une série d'avantages : jeux et cadeaux spécifiques, 10 % de réduction sur différents produits vendus dans les magasins Sport 2000 (également partenaire des Bleus)... Parallèlement, la banque met en ligne un nouveau site internet , On a tous un côté Bleu, pour toucher la communauté des supporters de l'Equipe de France.

Je suis sûre que le co-branding des CB va déboucher sur un marketing de plus en plus ciblé : une banques va ainsi sortir la semaine prochaine une carte bancaire co-brandée... réservée aux femmes.

lundi 26 novembre 2007

L'IGN lance son GPS Evadeo co-brandé avec Ushuaïa

Ça y est, à un mois de Noël, l'Institut géographique national lance les hostilités sa campagne de pub pour promouvoir son dernier-né, la dernière version de son GPS, co-brandée avec.... Ushuaïa, la marque de l'émission-phare de TF1 orientée "nature", de plus en plus déclinée à toutes les sauces, allant du gel-douche à l'agence de voyage pseudo-tourisme équitable... Une marque d'ailleurs géree de près par TF1 Entreprises/

C'est bien sûr la démarche marketing de l'IGN qui est intéressante dans cela : j'avais entendu parler de ce partenariat dès cet été, lorsque j'avais consacré un papier dans les Echos sur le virage high-tech de l'IGN consultable ). Mais le virage en recherche et innovation de l'IGN est aussi remarquable, avec son Evadeo et le Geoportail. De cette manière, l'IGN capitalise la numérisation de son énorme fonds de cartes routières.

Sorry pour la qualité moyenne de la photo, prise à l'arrache avec mon appareil photo (de 2 megapixels pourtant...) intégré à mon portable

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Màj du 2 décembre : à voir le blog dédié au GPS Evadeo, qui vient tout juste d'ouvrir, consultable - merci à son concepteur de me l'avoir signalé !

Pointblog ferme ses portes

Le site consacré à l'actualité des blogs Pointblog a fermé ses portes jeudi dernier, dans la foulée, Gilles Klein a ouvert Lemondedublog, nouveau blog dédié à l'actualité de la blogosphère, des réseaux sociaux et du web 2.0. J'en parle dans cet article des Echos. Pour avoir une idée des différents points de vues, voir l'aveu d'échec (relatif à mon avis) de Gilles Klein, et le point de vue de Christophe Ginisty, qui fut le gérant contesté de la SARL Pointblog.

vendredi 23 novembre 2007

Quividi, un outil qui scrute les téléspectateurs

Vous en avez sûrement vu dans les rayons de Leroy Merlin ou près de la caisse de votre Monop'... Les écrans diffusant des publicités, démonstrations de produits et programmes de services (genre info- conso) se multiplient dans les points de vente ou les lieux d'attente. On en compte près de 20 000 dans les métros, salles d'attentes de médecins, près des caisses de supermarchés, aéroports, pharmacies, magasins ou centres commerciaux.... Et même 15 000 dans des bars, déployés par la Française des jeux

L'enjeu : surfer sur le "wait marketing", en profitant du temps d'attente des clients. Les agences de publicité s'intéressent à leur tour à ce nouveau média, qui permet de diffuser des programmes courts, conçus à la carte selon le lieu d'implantation de l'écran. Car cela permet même à des PME de diffuser de la pub auprès de publics ciblés. Même Carrefour et Auchan réfléchissent à l'idée de louer à des annonceurs des écrans dans des rayons.

Et pour mesurer l'audience de ces télévisions en points de vente, Médiamétrie a noué récemment un partenariat avec une start-up, Quividi, qui a mis en place un système pour cela. J'y ai consacré un long papier pour les Echos, en ligne .

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Images Quividi - Tous droits réservés

mardi 20 novembre 2007

Affichage publicitaire : la bataille de Paris (Les Echos)

Compétences > Marketing COMMUNICATION -

Affichage publicitaire : la bataille de Paris 20/11/07

Le nouveau règlement local à la publicité (RLP) encadre plus sévèrement l'affichage à Paris. Au grand dam des afficheurs.

La bataille de Paris pour les élections municipales se jouerait-elle déjà à fleurets mouchetés sur les panneaux (d'affichage) publicitaires ? Si le raccourci est un peu facile, à l'évidence, le débat que suscite la révision du règlement local de publicité (RLP) à Paris, auquel la mairie a donné un coup d'accélérateur ces derniers mois, peut difficilement être totalement séparé du contexte politique actuel.

Afin de prendre en compte l'évolution du paysage urbain, la préservation de l'environnement parisien, voire l'apparition de nouvelles formes de publicité, la révision de ce règlement était prévue de longue date. Au point qu'un groupe de travail, au sein duquel siégeaient des associations (dont Paysages de France), des professionnels de l'affichage, représentés par l'Union de la publicité extérieure (UPE), et des élus, est formé par la Préfecture dès octobre 2003. Mais « ce groupe de travail a été inactif pendant deux ans, entre novembre 2005 et mai 2007, c'est-à-dire au moment où la mairie a négocié avec Decaux le contrat pour le Vélib' », dénonce Pierre-Jean Delahousse, président de l'association Paysages de France. Du coup, les afficheurs ont eu l'impression d'être brutalement mis devant le fait accompli. En l'occurrence un projet de règlement beaucoup plus restrictif qu'auparavant, à quelques mois des élections municipales. Une coïncidence paraissant si peu fortuite que certains professionnels estiment être pris en otage par le contexte préélectoral, où les enjeux environnementaux joueront un rôle moteur.

A l'issue de ce processus, même la Chambre de commerce de Paris, qui siège au sein de ce groupe, a dénoncé les dispositions du projet, y voyant « des entraves au développement économique de la capitale ». Concrètement, le 27 novembre, le texte devrait être présenté à la Commission des sites, qui pourra décider de le réviser sur certains points, avant qu'il ne soit adopté par le Conseil de Paris le 17 décembre. Le règlement entrera alors en vigueur, de façon inéluctable, et les publicitaires auront deux ans pour s'y conformer.

Amendements très discutés

Mais déjà, les principales mesures du projet de règlement ont de quoi provoquer de sérieuses angoisses auprès des annonceurs. Ainsi, les panneaux grand format de 8 et 12 m2 (les « 4 x 3 ») « verront leur nombre chuter de 50 à 60 % », estime l'UPE, de « 30 à 40 % », préfère nuancer la Mairie de Paris. Pour un afficheur comme CBS Outdoor, centré sur le grand format et qui, à la différence de Clearchannel (Dauphin) et de JC Decaux (Avenir), n'a pas diversifié ses activités, l'adoption de ce nouveau règlement pourrait prendre une résonance dramatique. Une surprise si radicale que cela ? « Nous réclamions dès le début des discussions cette interdiction des panneaux en 4 x 3 », proteste Charlotte Nenner, élue Verts au Conseil de Paris. Manière de glisser que les afficheurs savaient pertinemment à quoi s'en tenir et que le temps leur avait été laissé pour s'adapter à la nouvelle donne.

Dans la foulée, le règlement impose également une baisse de 20 % du mobilier urbain - ce à quoi s'est conformé Decaux dans l'appel d'offres Vélib' - ainsi que la disparition du micro-affichage sur les vitrines des boutiques. Une mesure guettée avec impatience par les Verts, puisqu'on dénombre 16.000 micro-affiches à Paris, d'une esthétique, il est vrai, toute relative.

Egalement au programme, la suppression des zones de publicité élargie, qui facilitait jusqu'à présent l'affichage aux portes de Paris et aux abords des gares. Enfin, s'y sont ajoutés les 98 amendements adoptés lors de la séance du 27 septembre, une majorité ayant été déposée par les afficheurs et la mairie, et une dizaine par les Verts et les associations. Quatre-vingt-dix-huit amendements que les afficheurs ont reçus comme un véritable uppercut, puisqu'ils auraient été déposés au tout dernier moment. « Plusieurs ont été déposés en une heure, certains membres du groupe de travail ne les avaient pas compris », s'agace Stéphane Dottelonde, président de l'UPE. La Mairie de Paris rectifie sèchement : « Ces amendements ont été transmis à tous quinze jours avant le vote, et le texte a été adopté dans le consensus. »

Demeure une certitude : les six amendements des élus Verts, soutenus par les associations (notamment Paysages de France) ajoutent des restrictions supplémentaires. Ce qui amène Didier Beaupin (UDA) à évoquer un « texte radical », qui surgit sans prévenir, « après de bonnes relations entre la mairie et les afficheurs ». Normalisation

Quant aux panneaux publicitaires déroulants (MUPI), ce mobilier urbain publicitaire comportant des affiches éclairées et défilantes de 8 m2, ils devront rester fixes entre minuit et sept heures du matin. Cette mesure a été prise « au nom de l'économie d'énergie, puisque cela réduira de près de 40 % leur consommation », argumente Charlotte Nenner. Une concession aux Verts et aux associations, donc, quoique accordée au compte-gouttes : Paris comptera 350 MUPI, « alors qu'il ne devait en y avoir initialement que 200 », pointe-t-on à Paysages de France. Enfin, preuve d'un basculement progressif du rapport de force, les Verts ont également obtenu que la publicité soit réduite par endroits, dont sur une zone de publicité très restreinte sur la Butte Montmartre. Peu à peu, Paris et son environnement s'alignent donc sur les grandes villes européennes comme Londres ou Berlin, où l'espace dévolu à la publicité a été sérieusement revu à la baisse. Mais où également, l'affichage était loin de tenir une place aussi importante qu'en France, autant en termes de format qu'en stricte part de marché (11 %). Une manière de normalisation qui fait grincer les dents.

Formes émergentes

Dans la foulée, le texte cherche également à encadrer davantage les formes émergentes de publicité proliférant dans les espaces publics, se glissant entre les mailles, parfois assez lâches, de la loi. Ainsi, dès le début, le règlement a prévu une restriction des véhicules publicitaires, là encore sur proposition des Verts et de l'association Résistance à l'agression publicitaire (RAP). Résultat, ces véhicules, comme les voitures et les vélos qui circulaient dans les rues de la capitale entièrement aux couleurs d'un annonceur, ne seront plus autorisés. A une exception près : la flotte automobile de 350 Mercedes Smart comportant de la publicité, que pourront continuer à louer des particuliers via la société Upkin. Non retenue également, leur proposition visant à faire interdire les tables de bistrot comportant des publicités. A l'inverse, les annonceurs pourront s'afficher sur des bâches de travaux recouvrant des bâtiments en réhabilitation, à condition qu'ils participent au financement de ces travaux, et sur accord du Préfet. Ce que plusieurs afficheurs ne se privent pas de présenter comme une « forme certaine de schizophrénie ».

A l'arrivée, si l'association Paysages de France s'estime déçue de ces avancées exhalant un parfum discret de complexes tractations politiques, les Verts y voient « un bon compromis ». Mais les afficheurs sont amers : « Nous avons l'impression de faire les frais des Vélib'... Tout se passe comme si on nous avait obligés à réduire l'affichage grand format pour contrebalancer les 1.280 panneaux de mobilier urbain qu'a obtenus de déployer Decaux en échange de ses vélos... », lâche un afficheur anonyme, qui juge par ailleurs que « l'UPE n'a pas obtenu d'avancées tangibles ». Didier Beauclair, (UDA), est sur une ligne sensiblement parallèle : « Le Vélib' à Paris est essentiellement financé par la publicité, d'autant que les prestations de vélo et la concession de l'affichage sur la Ville de Paris sont liées. Qui va supporter la charge du vélo, qui a coûté 90 millions d'euros à Decaux ? » Mais l'enjeu, visiblement, n'est pas là.

CAPUCINE COUSIN ET VÉRONIQUE RICHEBOIS / Les Echos - Tous droits réservés

« Libération » lance LibéLabo, son site de programmes audio et vidéo (Les Echos)

Grâce à cette §/.?! de grèce des ouvriers du Livre, pas de quotidiens en kiosques aujourd'hui... Donc autant que je diffuse l'intégralité de la version web de mes publications du jour sur ce blog...

« Libération » lance LibéLabo, son site de programmes audio et vidéo Les Echos, 20/11 LibéLabo propose des contenus qui ont vocation à pouvoir être écoutés sur différents supports nomades.

Cela faisait quatre ans que le quotidien « Libération » avait ce projet dans ses cartons. Il s'est enfin concrétisé le 24 octobre avec le lancement de LibéLabo, à la fois radio sur Internet et site Web de programmes en sons, en images et en diaporamas sonores. Pour cela, moyennant un budget initial de 90.000 euros, « Libération » s'est doté d'un studio radio flambant neuf, avec un plateau pour y enregistrer des émissions et du matériel qui permet à l'équipe d'assurer toute la chaîne technique et monter et diffuser les programmes au format numérique. Trois salariés y travaillent à temps plein, mais la radio compte aussi sur les contributions des plumes de la rédaction. D'ailleurs, une partie des journalistes ont déjà été formés au tournage et au montage.

L'objectif ? « Donner à écouter et à voir sur le site et à emporter. Et enrichir « Libération » avec des contenus audio et vidéo, en travaillant une écriture multimédia », précise Florent Latrive, journaliste de « Libération », désormais responsable à plein- temps de ce projet.

Au jour le jour, la grille de programmes s'affine. Avec de 3 à 6 émissions par jour, certaines s'imposent déjà, comme « Polémix et la Voix off », un programme de caricatures sonores lancé lors de la campagne électorale de la présidentielle, « Le Bar des sports », « Silence on joue », émission consacrée aux jeux vidéo, une « playlist » musicale concoctée par des critiques musicaux du quotidien, ainsi que des émissions de plateaux, dont une de débats économiques, montée en partenariat avec le mensuel « Alternatives économiques ». Les auditeurs commencent à être au rendez-vous, avec des premiers chiffres de 600.000 à 800.000 pages vues mensuelles et 10.000 consultations par épisode de certains programmes, comme « La Playlist » ou « Polémix et la Voix off ».

Audience et publicité

A venir aussi, un rendez-vous politique hebdomadaire, ainsi que des panoramas sonores, pour faire jouer la complémentarité entre images et sons. « Un diaporama proposera des analyses filmiques de scènes cultes du cinéma et un autre des critiques de bandes-annonces de films », dévoile Florent Latrive.

Comme pour le site de « Libération », le modèle de financement de LibéLabo repose sur l'audience et la publicité, avec des bandeaux publicitaires classiques, ce à quoi pourrait s'ajouter le sponsoring d'émissions.

Surtout, les concepteurs de LibéLabo espèrent trouver des débouchés vers plusieurs supports nomades, tels que les lecteurs MP3 ou les téléphones mobiles. Actuellement, avec la fonction de podcast, les internautes peuvent s'abonner pour recevoir les différents programmes automatiquement, dans un logiciel dédié (comme l'iTunes d'Apple, Winamp ou Juice) et au rythme où ils apparaissent. Mais « nous pouvons diffuser dans tous les formats possibles, sur les différents appareils », précise Florent Latrive. Ce qui intéresse déjà les opérateurs mobiles, à la recherche de contenus éditoriaux à proposer à leurs abonnés.

CAPUCINE COUSIN / Les Echos - Tous droits réservés

lundi 19 novembre 2007

L'application Facebook "Compare people" rendrait l'accès possible aux profils

Cette info va rajouter du grain à moudre aux anti-facebook (dont certains ont constitué des groupes anti-FaceB au sein de ce réseau, comme le relatait ce papier du Monde), alors que le débat enfle à propos de la préservation des données à caractère personnel sur Facebook. A suivre de près d'ailleurs, ces conseils avisés de Mashable France pour y préserver votre privacy.

C'est au détour d'une brève publiée par le JDNet que l'on apprend ce matin que le caractère privé des profils Facebook serait violé par l'application "Compare People", conçue par la société Chainn. Selon cet article du site Valleywag.com, elle permettrait aux moteurs de recherche d'avoir accès aux informations des profils ayant installé l'application, soit environ 10 millions de membres selon AllFacebook.com., blog unofficial - et très critique - consacré à FaceB. En clair, si j'ai installé l'appli "Compare people" sur ma page Facebook, n'importe qui pourrait accéder à des infos sur mon profil via Google ou MSN, même s'il n'est pas inscrit à FaceB. Qui plus est, "the chainn.com domain is registered to Naval Ravikant, a cofounder of the shopping-review site Epinions", précise Vallywag. Je vous laisse imaginer les conséquences possibles...

A suivre donc... En tous cas, cette nouvelle info, si elle est confirmée, ne fera pas plaisir à la CNIL, avec laquelle Facebook est en négociations (mais Facebook étant basé aux US, l'avis de la CNIL est purement consultatif - CQFD) , tout comme avec le Club de Berlin, un groupe de travail international.

Nicolas Beytout quitte le Figaro pour revenir auprès des Echos

Les dépêches sont tombées ce matin, l'ancien directeur de la rédaction des Echos, Nicolas Beytout, quitte celles du Figaro pour revenir auprès du quotidien économique...pour prendre la tête de DI Group, le pôle médias du groupe de luxe LVMH qui vient de racheter Les Echos. "Son rôle sera, au-delà de la gestion des magazines "Investir" ou "Connaissance des Arts", de Radio Classique et donc des Echos, d'accélérer le développement de LVMH dans les médias", indique les Echos en Une.

Visiblement, cela va donner lieu à un joli jeu de chaises musicales : Etienne Mougeotte, l'ancien numéro un de TF1 arrivé en septembre à la tête du Figaro Magazine, prendrait la direction des rédactions du Figaro et Yves Thréard la direction de la rédaction du quotidien. Parallèlement, Alexis Brézet, numéro deux du Figaro Magazine, en prendrait les commandes.

Ironie suprême, c'est par Nicolas Sarkozy que des journalistes des Echos venus l'interviewer (sur des questions d'ordre éco et politique) ont appris vendredi soir le nom de leur futur PDG. A lire, cet article de Libération qui raconte cela, et celui, beaucoup plus documenté, de Rue89, qui a sorti l'info dès hier après-midi. En tous cas, la nouvelle fait déjà du bruit au sein de la rédaction des Echos, où un CE se rassemblait ce midi...

dimanche 18 novembre 2007

Sprox - c'est quoi cette marque de pompes ??

Sprox

Vue dans le métro l'autre jour, cette campagne d'affichage (assez massive visiblement) pour une marque de chaussures quasi-inconnue. Voir aussi cette vidéo du même acabit. Vous admirerez la pose tango (assez inhabituelle dans une pub pour une marque de chaussures), mais surtout, le jeu de mots dans le slogan - un peu facile - " Superior shoes for Superior Sex" où le très suranné "sexe faible " féminin devient le "sexe supérieur" . Une manière de flatter la dose de féminisme chez chacune d'entre nous... Mais en renvoyant implicitement à cette expression de "sexe faible", sur le coup, les publicitaires ont été doublement très cons maladroits en jouant sur le pseudo-féministe hypocrite, et en cherchant à caresser dans le sens du poil l'ego des femmes. Enfin des chaussures pour les filles ;)

Erreur marketing sur la marque même Sprox c'est bien le nom de la marque de chaussures - ça sonne tout de même assez laid et ringard (un peu comme un médicament), il faut bien le dire... en tous cas, une rapide Googlesearch montre que cette marque belge suscite déjà des ricanements sur certains blogs...

Wi-Filles Party

J'étais faire un tour jeudi 15 novembre à la première édition de la Wi-Filles Party, une soirée qui a vocation à devenir bimensuelle, destinée exclusivement aux blogueuses, sur invitation. La soirée était organisée au Citadium, un megastore de sport et de streetwear, qui fédère un peu plus de 300 marques incontournables ou en phase de lancement... Loin d'être une soirée de jeeks, il s'agissait plutôt d'un évènement réunissant des jeunes blogueuses (moyenne d'âge 25 ans, "recrutées" via Facebook, MySpace, et bien sûr leurs blogs. Au programme, séances de maquillage (par une marque partenaire bien sûr), tirage au sort (idem), expos de photos... Parmi les marques partenaires de la soirée, il y avait aussi bien des marques de produits high tech que de vêtements, souvent de créatrices en quête de notoriété... Le concept est plutôt bien vu : de cette manière, les blogueuses espèrent acquérir davantage de notoriété, et surtout, c'est tout bénéfice pour les marques, qui se constituent une base de données un portefeuille de jeunes blogueuses, qui tiennent pour la plupart des blogs "de filles" (axés sur la mode, la cosméto etc), et constitueront ainsi d'efficaces relais de communication et de buzz.

Citaduim

Citadium 2

Photos Capucine Cousin

mardi 13 novembre 2007

Des SMS pour connecter les avatars de Second Life au monde réel

C'est un peu tardif, mais les telcos veulent aussi être présents dans Second Life (et sans doute dans d'autres univers virtuels), où ils veulent jouer la passerelle avec le monde réel - et tester leurs innovations, comme je le développe dans cet article pour Les Echos Innov.

Swisscom lancé son service en avril via sa filiale Starfruit, ainsi que Vodafone, avec son service InsideOut. Derrière ces géants des télécoms, la start-up française SLPro se lance à son tour en 2008.

journalisme participatif : Edwy Plenel prépare à son tour son site d'information

Dans la lignée de Rue89 et De source sûre, deux ans après son départ du Monde, dont il avait quitté avec fracas le poste de directeur de la rédaction, Edwy Plenel veut tenter à son tour l'aventure du journalisme participatif. Il va lancer un site d'information début 2008, pour lequel il espère même lever 4 millions d'euros, et dont il serait en train de boucler le tour de table, d'après une dépêche AFP. D'après cet article en ligne de Challenges, les fondateurs de la société baptisée MediaPart apporteront 1,5 million d'euros, et trois investisseurs-partenaires mettront au pot 500 000 euros chacun.

Pour cette aventure, il est rejoint par François Bonnet, qui quitte son poste de RCA de chez Marianne. A première vue, le modèle éco sera hybride (mi-gratuit mi-payant), avec une adhésion de base de 9 euros par mois.

En tous cas, Edwy Plenel a de l'ambition ;) Avec une "demi-douzaine" de journalistes dont Laurent Mauduit, il "entend créer un site d'information "indépendant", qui pratique un "journalisme d'enquête". "Nous voulons produire de l'info inédite autour de la grosse actualité", a ajouté M. Bonnet", rapporte l'AFP.

Je me demande si ce nouveau magazine d'investigation en ligne trouvera sa place, dans un domaine déjà largement investi par d'autres comme Rue89 - à suivre...

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