vendredi 6 juin 2008

Comment les marques de laitages bio cherchent à se vendre auprès du grand public Echos)

Auteurs de campagnes jouant sur l'autodérision, la marque de yaourts bio Vrai et « Oui... » de Candia jouent le second degré pour convaincre sans lasser. Avec pour enjeu pour les marques bio : comment insuffler au consommateur le désir de les acheter tout en continuant à mener un discours pédagogique ? En évitant en outre les écueils de la dramatisation des enjeux de protection de l'environnement et des arguments santé, déjà largement surexploités par d'autres... J'y ai consacré cet article dans la rubrique pub des Echos d'aujourd'hui.

Avec aussi comment Lolita Lempicka (habituée des co-brandings, de l'automobile au portable) s'est lancée à son tour dans l'alimentaire bio.

A voir notamment, les spots de Vrai, via le site dédié à l'opération.

jeudi 5 juin 2008

Sofia et Francis Ford Coppola sous l'oeil d'Annie Leibovitz pour Louis Vuitton

Vuitton Coppola

Louis Vuitton poursuit sa saga, toujours pour gommer son image de malletier trop poussiéreux - et contrefait. Après Mikhaïl Gorbatchev, Catherine Deneuve, Steffi Graf, André Agassi et Keith Richards, Sofia et Francis Ford Coppola posent pour la dernière vague de la campagne de Louis Vuitton, montée par Ogilvy & Mather.

Clairement, Vuitton poursuit son virage dans son image de marque. Pour éviter tout côté trop bling bling, dans ses dernières campagnes, il cherche à raconter une histoire au consommateur, avec une invitation au voyage comme itinéraire personnel, comme le montrent ses derniers spots TV.

Il y a quelques semaines, il avait fait poser une icône du rock, Keith Richards, peu connu pour être un porte-marque jusqu'à présent. Le tout sous l'oeil de la photographe Annie Leibovitz . Je vous renvoie à ce sujet sur ce billet, avec une vidéo sur les coulisses du shooting, du très bon blog consacré au buzz2luxe de Stéphane Galienni, qui vient de monter son agence Balistik* Art.

Cette fois, Annie Leibovitz shoote Sofia et Francis Ford Coppola aux alentours de Buenos Aires. Storytelling toujours... "ce visuel fait des spectateurs les témoins privilégiés d’un instant rare et les invite à rentrer dans l’intimité de deux personnages au parcours personnel unique et fascinant", d'après le communiqué. L'annonce, qui porte l'accroche "Un voyage commence souvent par une belle histoire”, paraitra dans les titres internationaux à partir d'août 2008 et sera suivie d'un volet Internet.

lundi 26 mai 2008

Babette de retour sur les panneaux publicitaires

"Babette, je la lie, je la fouette et parfois elle passe à la casserole". Ça vous rappelle quelque chose ? Eh oui, c'était la pub pour la crème fraiche Candia, qui avait fait tant parler d'elle, à cause de l'ire qu'elle avait alors provoqué chez les féministes, comme les Chiennes de garde... Au profit de l'annonceur ?

Car cette fine cuisinière est devenue au fil des années l'héroïne d'une véritable saga publicitaire, avec plusieurs déclinaisons. Toujours en jouant joyeusement sur l'ambiguïté, entre féminisme et anti-féminisme. En 2004, l'agence de pub Jump (TBWA) s'y est essayée, avec des slogans comme "69% des Suédoises font des choses incroyables avec les mains". Pauvre Joli cliché, affligeant. En 2006, la même agence met en scène trois jeunes femmes qui avouent, le visage masqué d'un bandeau et un brin équivoques, qu'elles ont fait quelque chose qu'elles n'ont jamais osé avouer à leur mari : des fraises à la crème, des quiches, et même des carottes à la crème. Preuve qu'"on peut tout oser avec Babette".

Et voilà qu'elle remet le couvert cette année. En ce moment même, avec une vaste campagne d'affichage publicitaire. Avec un retour à des visuels plus conventionnels, où les ustensiles de cuisine sont devenus moins nombreux pour faire place aux plats, et des messages plus charmeurs et moins provocants. Extraits, que j'ai aperçus dans les métros parisiens... Là, tournant - apparent ? - féministes dans les slogans : "Quand Babette croque monsieur, il fond", affirme une de ces cuisinières, dont on n'aperçoit pas le visage. "Quand Babette croise un chaud lapin, la moutarde lui monte au nez", pour une autre. Ou encore "Babette veut bien tomber dans vos filets, s'ils sont mignons". Moi, j'ai l'impression que là, on a une amélioration : c'est la femme qui prend les choses en main et qui séduit... Qu'est-ce que vous en pensez ?

Babette 2

Babette 1

Babette 3

Photos Capucine Cousin

mardi 20 mai 2008

L'Etat veut mettre la pub alimentaire à la diète (Echos)

Amenés à choisir entre l'autodiscipline ou la législation dans les pubs alimentaires pour enfants, les pouvoirs publics pourraient durcir leur position.

Les publicités pour les biscuits, barres chocolatées, chips, sodas et autres confiseries, entre deux dessins animés, pourraient bientôt disparaître des écrans télé. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a annoncé, le 4 février, vouloir encadrer davantage les écrans publicitaires destinés aux enfants, ainsi que le retrait des sucreries en caisse, pour lutter contre l'obésité infantile.

Le débat est complexe, soulevant des questions de santé publique, mais aussi sur l'économie des médias. Du coup l'enquête s'est avérée extrêmement délicate... Une chose est sûre, les ministères de la culture et de la Santé devront tenter d'être sur le même longueur d'ondes.... Enquête dans les Echos d'aujourd'hui, à lire ici..

mercredi 19 mars 2008

60 millions de consommateurs veut rajeunir son image web

Histoire de dépoussiérer un peu son image de marque sans doute, 60 millions de consommateurs lance, petite révolution, sa première campagne de communication.

Le collectif est déjà présent sur la Toile depuis 2001 via son site vitrine, mais là, il veut en faire un média à part entière. Il y propose des articles en accès gratuit, des essais comparatifs et des dossiers en accès payant, et des services comme des calculateurs, des lettres types… Les internautes peuvent aussi acheter des numéros en versions papier et numérique.

Or, il lance aujourd’hui sa première campagne de communication, conçue par agence Junium, avec notamment deux films viraux (production : Loadings), très instructifs, qui racontent la méthodologie d'un essai comparatif. A voir sur le site éphémère Lestesteursfous| http://www.lestesteursfous.com].

jeudi 14 février 2008

Agences de pub, photos et droit à l'image (Les Echos)

Echaudées par des précédents tels que celui de Luc Besson vs SFR, ou encore John Galliano, styliste de la maison Dior, qui a écopé de 200.000 euros d'amende par le tribunal de grande instance de Paris pour des photos publicitaires qui plagiaient les oeuvres du photographe américain William Klein, les agences de pub jouent le principe de précaution pour exploiter des oeuvres dans leurs campagnes... Alors que l'on a vu de nouvelles notions apparaître, telles que le parasitisme (une nouvelle forme de contrefaçon). Le sujet, sensible, avait fait l'objet d'une table ronde à la Semaine de la pub, en janvier. J'y ai consacré un long article, consultable , dans la rubrique pub des Echos.

J'en ai profité pour faire ce focus sur la question du droit à l'image du Président de la République, qui est réapparue il y a peine 15 jours, alors que Ryanair avait mis en scène Nicolas Sarkozy et Carla Bruni dans une pub assez savoureuse. Or, le président de la République (même un Président-people, comme celui que nous avons en ce moment ;) est une personne publique, mais peut faire valoir son droit à l'image comme tout individu. Et donc s'opposer à la diffusion, sans son autorisation expresse, de son image, dont par un annonceur...

mardi 8 janvier 2008

Pub pour enfants : les industriels vont encore plus loin dans l'autorégulation avec l'EU Pledge (Les Echos)

Encadrement par voie législative ou autorégulation ? Depuis quelques années, le débat s'amplifie sur la manière dont il faut encadrer la publicité, et la manière de communiquer des industriels. Dont sur la publicité pour enfants : plusieurs pays - la Suède, le Guébec, et depuis ce 1er janvier le Royaume-Uni - ont choisi d'interdire purement et simplement la diffusion de publicités pendant les plages horaires de programmes pour enfants, pour des aliments et boissons gras et sucrés, perçus comme directement responsables du problème - de plus en plus préoccupant - du surpoids et de l'obésité chez les enfants.

Au grand dam des annonceurs, qui préfèrent de loin opter pour diverses chartes d'autorégulation. Concrètement, ils vont décider eux-mêmes quelles publicités sont potentiellement nocives pour les enfants ;). Ils ont remporté une petite victoire ces derniers jours, au nez et à la barbe des assocaitions de consommateurs, avec l'EU Pledge (site officiel ), sorte de méga-charte européenne par laquelle 11 géants de l'agroalimentaire ont décidé de fixer eux-mêmes les règles du jeu. Est-ce vraiment une bonne nouvelle ? A suivre...

J'y ai consacré cette enquête dans la rubrique pub des Echos, cet encadré détaille les principales mesures de l'EU Pledge.

mercredi 12 décembre 2007

11 géants de l'alimentaire renoncent à la pub pour les moins de 12 ans

En pleine vague de tendance politiquement correcte prévention contre la question toujours plus cruciale de l'obésité et du surpoids, qui concerne des enfants de plus en plus jeunes, on s'en souvient, l'obligation, annoncée en février dernier, pour les annonceurs d'insérer des "messages sanitaires" (des conseils très médecin de famille, genre "Pour une alimentation équilibrée, mangez 5 fruits et légumes par jour") en bas de leurs publicités pour les aliments gras ou sucrés, ou pour des boissons sucrées, avait fait beaucoup de bruit, comme je l'avais relaté dans ce billet, et cette enquête pour Les Echos.

Or, voilà une nouvelle surprenante. Qui donne surtout l'image d'industriels en quête d'une bonne image de marque ;-) Burger King, Coca-cola, Danone, Ferrero, General Mills, Kellog’s, Kraft, Mars, Unilever, Nestlé et PepsiCo - rien que cela - viennent de signer conjointement "The European Union Pledge" (ça le fait, non , au niveau du titre... Très déclaration de paix) un accord.

Concrètement, à partir de janvier 2008, ces 11 géants de l’agro-alimentaire s'engagent à ne plus communiquer sur leurs produits auprès des moins de 12 ans. Un engagement qui concerne aussi bien la télévision, le print et le web. Ces 11 groupes, dont les investissements représentent plus de 50% des dépenses média sur les boissons et l’alimentaire, se sont engagés dans cette action sur la base des recommandations de la Plateforme européenne d’action en matière d’alimentation, d’activité physique et de santé. Lancée en 2005 par la Commission européenne, elle engage ses membres lutter davantage contre l’obésité à travers la promotion des régimes alimentaires sains et de l’activité physique. De leur côté, Danone, Ferrero, Unilever, PepsiCo et Kraft vont arrêter de commercialiser des produits dans les écoles primaires, Enfin, chaque groupe s’engage à faire vérifier par des instituts indépendants la réduction effective de leurs communications marketing à destination des enfants de moins de 12 ans, à partir de janvier 2009. Je suppose que ces "instituts indépendants" seront des structures telles que l'UFC Que Choisir, très militante ces dernières années précisément sur l'impact des pubs alimentaires auprès des jeunes enfants.

Question : concrètement, comment ces 11 géants "ne vont plus communiquer auprès des enfants de moins de 12 ans" ? A mon avis, il ne diffuseront plus de pubs pendant les programmes jeunesse des chaînes généralistes (diffusés par exemple en fin d'après-midi et le mercredi après-midi). Pas trop grave pour leur chiffre d'affaires dans ce cas ;). Mais cela impliquera-t-il qu'ils cesseront toute pub sur les chaînes jeunesse telles que Gulli ? Là, cela risque de poser d'autres problèmes, notamment la disparition de mannes publicitaires importantes pour ces diffuseurs. A suivre...

mardi 20 novembre 2007

Affichage publicitaire : la bataille de Paris (Les Echos)

Compétences > Marketing COMMUNICATION -

Affichage publicitaire : la bataille de Paris 20/11/07

Le nouveau règlement local à la publicité (RLP) encadre plus sévèrement l'affichage à Paris. Au grand dam des afficheurs.

La bataille de Paris pour les élections municipales se jouerait-elle déjà à fleurets mouchetés sur les panneaux (d'affichage) publicitaires ? Si le raccourci est un peu facile, à l'évidence, le débat que suscite la révision du règlement local de publicité (RLP) à Paris, auquel la mairie a donné un coup d'accélérateur ces derniers mois, peut difficilement être totalement séparé du contexte politique actuel.

Afin de prendre en compte l'évolution du paysage urbain, la préservation de l'environnement parisien, voire l'apparition de nouvelles formes de publicité, la révision de ce règlement était prévue de longue date. Au point qu'un groupe de travail, au sein duquel siégeaient des associations (dont Paysages de France), des professionnels de l'affichage, représentés par l'Union de la publicité extérieure (UPE), et des élus, est formé par la Préfecture dès octobre 2003. Mais « ce groupe de travail a été inactif pendant deux ans, entre novembre 2005 et mai 2007, c'est-à-dire au moment où la mairie a négocié avec Decaux le contrat pour le Vélib' », dénonce Pierre-Jean Delahousse, président de l'association Paysages de France. Du coup, les afficheurs ont eu l'impression d'être brutalement mis devant le fait accompli. En l'occurrence un projet de règlement beaucoup plus restrictif qu'auparavant, à quelques mois des élections municipales. Une coïncidence paraissant si peu fortuite que certains professionnels estiment être pris en otage par le contexte préélectoral, où les enjeux environnementaux joueront un rôle moteur.

A l'issue de ce processus, même la Chambre de commerce de Paris, qui siège au sein de ce groupe, a dénoncé les dispositions du projet, y voyant « des entraves au développement économique de la capitale ». Concrètement, le 27 novembre, le texte devrait être présenté à la Commission des sites, qui pourra décider de le réviser sur certains points, avant qu'il ne soit adopté par le Conseil de Paris le 17 décembre. Le règlement entrera alors en vigueur, de façon inéluctable, et les publicitaires auront deux ans pour s'y conformer.

Amendements très discutés

Mais déjà, les principales mesures du projet de règlement ont de quoi provoquer de sérieuses angoisses auprès des annonceurs. Ainsi, les panneaux grand format de 8 et 12 m2 (les « 4 x 3 ») « verront leur nombre chuter de 50 à 60 % », estime l'UPE, de « 30 à 40 % », préfère nuancer la Mairie de Paris. Pour un afficheur comme CBS Outdoor, centré sur le grand format et qui, à la différence de Clearchannel (Dauphin) et de JC Decaux (Avenir), n'a pas diversifié ses activités, l'adoption de ce nouveau règlement pourrait prendre une résonance dramatique. Une surprise si radicale que cela ? « Nous réclamions dès le début des discussions cette interdiction des panneaux en 4 x 3 », proteste Charlotte Nenner, élue Verts au Conseil de Paris. Manière de glisser que les afficheurs savaient pertinemment à quoi s'en tenir et que le temps leur avait été laissé pour s'adapter à la nouvelle donne.

Dans la foulée, le règlement impose également une baisse de 20 % du mobilier urbain - ce à quoi s'est conformé Decaux dans l'appel d'offres Vélib' - ainsi que la disparition du micro-affichage sur les vitrines des boutiques. Une mesure guettée avec impatience par les Verts, puisqu'on dénombre 16.000 micro-affiches à Paris, d'une esthétique, il est vrai, toute relative.

Egalement au programme, la suppression des zones de publicité élargie, qui facilitait jusqu'à présent l'affichage aux portes de Paris et aux abords des gares. Enfin, s'y sont ajoutés les 98 amendements adoptés lors de la séance du 27 septembre, une majorité ayant été déposée par les afficheurs et la mairie, et une dizaine par les Verts et les associations. Quatre-vingt-dix-huit amendements que les afficheurs ont reçus comme un véritable uppercut, puisqu'ils auraient été déposés au tout dernier moment. « Plusieurs ont été déposés en une heure, certains membres du groupe de travail ne les avaient pas compris », s'agace Stéphane Dottelonde, président de l'UPE. La Mairie de Paris rectifie sèchement : « Ces amendements ont été transmis à tous quinze jours avant le vote, et le texte a été adopté dans le consensus. »

Demeure une certitude : les six amendements des élus Verts, soutenus par les associations (notamment Paysages de France) ajoutent des restrictions supplémentaires. Ce qui amène Didier Beaupin (UDA) à évoquer un « texte radical », qui surgit sans prévenir, « après de bonnes relations entre la mairie et les afficheurs ». Normalisation

Quant aux panneaux publicitaires déroulants (MUPI), ce mobilier urbain publicitaire comportant des affiches éclairées et défilantes de 8 m2, ils devront rester fixes entre minuit et sept heures du matin. Cette mesure a été prise « au nom de l'économie d'énergie, puisque cela réduira de près de 40 % leur consommation », argumente Charlotte Nenner. Une concession aux Verts et aux associations, donc, quoique accordée au compte-gouttes : Paris comptera 350 MUPI, « alors qu'il ne devait en y avoir initialement que 200 », pointe-t-on à Paysages de France. Enfin, preuve d'un basculement progressif du rapport de force, les Verts ont également obtenu que la publicité soit réduite par endroits, dont sur une zone de publicité très restreinte sur la Butte Montmartre. Peu à peu, Paris et son environnement s'alignent donc sur les grandes villes européennes comme Londres ou Berlin, où l'espace dévolu à la publicité a été sérieusement revu à la baisse. Mais où également, l'affichage était loin de tenir une place aussi importante qu'en France, autant en termes de format qu'en stricte part de marché (11 %). Une manière de normalisation qui fait grincer les dents.

Formes émergentes

Dans la foulée, le texte cherche également à encadrer davantage les formes émergentes de publicité proliférant dans les espaces publics, se glissant entre les mailles, parfois assez lâches, de la loi. Ainsi, dès le début, le règlement a prévu une restriction des véhicules publicitaires, là encore sur proposition des Verts et de l'association Résistance à l'agression publicitaire (RAP). Résultat, ces véhicules, comme les voitures et les vélos qui circulaient dans les rues de la capitale entièrement aux couleurs d'un annonceur, ne seront plus autorisés. A une exception près : la flotte automobile de 350 Mercedes Smart comportant de la publicité, que pourront continuer à louer des particuliers via la société Upkin. Non retenue également, leur proposition visant à faire interdire les tables de bistrot comportant des publicités. A l'inverse, les annonceurs pourront s'afficher sur des bâches de travaux recouvrant des bâtiments en réhabilitation, à condition qu'ils participent au financement de ces travaux, et sur accord du Préfet. Ce que plusieurs afficheurs ne se privent pas de présenter comme une « forme certaine de schizophrénie ».

A l'arrivée, si l'association Paysages de France s'estime déçue de ces avancées exhalant un parfum discret de complexes tractations politiques, les Verts y voient « un bon compromis ». Mais les afficheurs sont amers : « Nous avons l'impression de faire les frais des Vélib'... Tout se passe comme si on nous avait obligés à réduire l'affichage grand format pour contrebalancer les 1.280 panneaux de mobilier urbain qu'a obtenus de déployer Decaux en échange de ses vélos... », lâche un afficheur anonyme, qui juge par ailleurs que « l'UPE n'a pas obtenu d'avancées tangibles ». Didier Beauclair, (UDA), est sur une ligne sensiblement parallèle : « Le Vélib' à Paris est essentiellement financé par la publicité, d'autant que les prestations de vélo et la concession de l'affichage sur la Ville de Paris sont liées. Qui va supporter la charge du vélo, qui a coûté 90 millions d'euros à Decaux ? » Mais l'enjeu, visiblement, n'est pas là.

CAPUCINE COUSIN ET VÉRONIQUE RICHEBOIS / Les Echos - Tous droits réservés

dimanche 18 novembre 2007

Sprox - c'est quoi cette marque de pompes ??

Sprox

Vue dans le métro l'autre jour, cette campagne d'affichage (assez massive visiblement) pour une marque de chaussures quasi-inconnue. Voir aussi cette vidéo du même acabit. Vous admirerez la pose tango (assez inhabituelle dans une pub pour une marque de chaussures), mais surtout, le jeu de mots dans le slogan - un peu facile - " Superior shoes for Superior Sex" où le très suranné "sexe faible " féminin devient le "sexe supérieur" . Une manière de flatter la dose de féminisme chez chacune d'entre nous... Mais en renvoyant implicitement à cette expression de "sexe faible", sur le coup, les publicitaires ont été doublement très cons maladroits en jouant sur le pseudo-féministe hypocrite, et en cherchant à caresser dans le sens du poil l'ego des femmes. Enfin des chaussures pour les filles ;)

Erreur marketing sur la marque même Sprox c'est bien le nom de la marque de chaussures - ça sonne tout de même assez laid et ringard (un peu comme un médicament), il faut bien le dire... en tous cas, une rapide Googlesearch montre que cette marque belge suscite déjà des ricanements sur certains blogs...

mercredi 7 novembre 2007

FaceBook lance son système publicitaire

L'annonce était très attendue, elle est tombée hier soir : FaceBook vient enfin de dévoiler son modèle de publicité, relaté brièvement par cette dépêche Reuters.

C'est évidemment sur la manne de ses 50 millions d'utilisateurs - et surtout leurs profils très qualifiés - que FaceBook mise. Microsoft l'a bien compris, en décidant de lâcher 240 millions de dollars pour prendre une participation au capital (1,6%)... et d'en assurer la régie publicitaire. Et pour cause, la plupart des FaceBookiens indiquent leurs préférences sexuelles, musicales, politiques, le secteur où ils bossent... Un filon énorme. Encore la semaine dernière, un pubeux expliquait sur un plateau télé de Canal + qu'un inscrit à FaceBook précisant dans son profil qu'il est désormais célibataire sera aussitôt sollicité par des sites de rencontres...

Bref, FaceBook permet à un nouveau modèle publicitaire d'émerger. Plus question de se contenter de simples bannières publicitaires, alors que FaceBook détient une énorme quantité de données privées sur ses membres ! Il peut s'offrir le luxe de proposer aux annonceurs des pubs très ciblées, via sa solution de publicité en ligne personnalisée.

D'après les premières annonces, les annonceurs pourront donc mettre de la publicité dans les pages web des profils de ses 50 millions d'utilisateurs, ainsi qu'une page dédiée à leurs marques. Et même, "quand vous cliquerez sur une pub sur votre page Facebook, vos amis le sauront. Comme le montre l'image ci-dessus", révèle le blog VTOW. Pour cela, le site de socialisation a signé un partenariat avec une dizaine de groupes, comme l'opérateur télécoms Verizon Wireless, la chaîne de location de films Blockbuster, le site de vente aux enchères eBay, le New York Times, Sony BMG, Six Apart... qui exploitent les habitudes des internautes et leur profil. Reste à voir quels seront les premiers annonceurs français.

Màj le 08/11 : quelques compléments, puisque davantage d'infos ont filtré depuis hier matin... Donc les publicitaires pourront créer, à la manière des internautes, des profils de marques ou de produits. En clair, si Olivier ajoute la Prius de Toyota dans son réseau, tous ses amis verront s’afficher, sur leur page personnelle qu'« Olivier est un fan de la Toyota Prius ». Web 2.0 oblige, es internautes deviennent ainsi des « fansumer » (fan et consommateur), un rêve pour la publicité virale. Autre fonction, nom de code « Beacon » : de même qu'ils partagent leurs goûts sur leurs groupes, leurs films ou leurs lectures préférés, les facebookers pourront désormais partager leurs actions sur des sites partenaires de Facebook. Concrètement, un internaute américain qui louera un film sur Blockbuster pourra l’indiquer à son réseau.

Social Ads 2 Source VOTW

vendredi 2 novembre 2007

Pub en ligne: des annonceurs encore très dépendants de leurs régies publicitaires

L'IAB France a publié récemment avec l'Union des annonceurs une étude pour faire le point sur comment annonceurs, régies et agences de pub travaillent ensemble. J'y ai consacré un papier pour ZDNet, c'est que ça se passe...

mardi 30 octobre 2007

Pub écolo en mode 2.0

L'heure est à l'écolo-attitude tous azimuts, Grenelle de l'environnement oblige. Depuis le 28 octobre, eBay France propose à ses vendeurs de faire l’acquisition d’un espace publicitaire sur... TF1, M6 et Canal+ pour promouvoir leur produit. Rien de moins. Comment ? Comme pour un banal objet sur le site, en faisant monter les enchères pour remporter la mise. Les dix plus offrants tourneront ensuite un spot de 30 secondes qui sera diffusé sur le petit écran.

Plus précisément, comme eBay l'annonce ici, 10 espaces pubs sont mis en vente via ce système d’enchères : dans la mode féminine, la mode enfant, le high-tech mobile, l’informatique, l’automobile, etc. Pour l'informatique, le plafond atteint à cette heure, 555 euros. Les heureux gagnants seront ceux qui auront accepté d’enchérir la plus grosse somme pour le spot de pub. Les gagnants se rendront alors à Paris avec leur objet pour tourner une vidéo de 30 secondes à la gloire de leur vente organisée en temps réel sur le site. Le tournage est prévu le 7 novembre prochain.

A la clé, pas vraiment un gros pactole pour eBay. Mais le retour sur image est assuré. Si certains ont enchéri à hauteur de 3.500 euros, tous les fonds récoltés seront intégralement reversés à l'association Planète Urgence (connue pour proposer aux salariés d'entreprises de participer à des "congés solidaires" de quelques semaines) dans le cadre de son programme de reforestation , précise eBay.

Les marques s'approprient le métro

J'en parlais dans ce billet, les marques misent sur le hors-média et de nouvelles formes d'affichage publicitaire dans le métro, comme le montre l'opération assez spectaculaire de Camper et Fanta... J'ai approfondi le sujet, pour l'élargir à la manière dont les marques surfent sur les supports hors-média, dans ce papier en rubrique pub des Echos.

mercredi 17 octobre 2007

Poweo retire précipitemment sa pub avec Sébastien Chabal

Poweo, l'opérateur "alternatif" d'électricité dirigé par Charles Beigbeder, espérait surfer sur la vague de la Chabalmania, dans la lignée de la popularité de Sébastien Chabal et du Quinze de France de rugby... Raté. Et à double titre.

D'abord bien évidemment à cause de l'échec de l'équipe française face à la Grande-Bretagne samedi dernier. Mais surtout à cause du caractère pour le moins maladroit du spot publicitaire, diffusé sur Internet . Qui avait déclenché la fureur de plusieurs blogueurs, comme Cyrille Chaudoit sur Veille2Com. Pour preuve, le Google bombing contre Poweo (tapez "irresponsable"...), et même les 2 groupes Facebook dédiés ("Il faut interdire la Poweo avec Chabal pour le bien des enfants" 315 membres il y a quelques jours, et "La pub Poweo doit être retirée").

Explication : cette pub a été conçue à la va-vite par l'agence de pub Hémisphère droit, dirigée par Franck Tapiro (qui a travaillé avec Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale, avant d'en être écarté - l'univers impitoyable de la politique...). L'opérateur d'électricité entendait capitaliser sur sa nouvelle star, Sébastien Chabal, d'autant qu'il était le premier annonceur à avoir signé un contrat avec lui. Pour bénéficier d'un buzz maximum, le spot a été diffusé sur le site officiel Poweo.com, ainsi que sur Dailymotion et Youtube... Le film, avec pour slogan "Mais où Sébastien Chabal va-t-il puiser toute son énergie"?, montre le rugbyman puisant son énergie... en mettant ses doigts dans une prise électrique alimentée par Poweo. Le pire étant que l'opérateur tente piteusement de se rattraper avec un packshot de fin recommandant aux parents "d'installer des cache-prises" pour la sécurité des jeunes enfants. Alors qu'il se tire déjà une balle dans le pied en montrant le rubgyman en train de faire un geste pour le moins périlleux... Les protestations ont été faites auprès de Poweo, via divers blogs et sites, ainsi qu'auprès du Bureau de Vérification de la Publicité (BVP), qui a tenté de rattraper le coup en expliquant que ce spot uniquement destiné au net, n’aurait eu "aucune chance de recevoir un avis positif". CQFD.

dimanche 7 octobre 2007

Powerade et les All Blacks

Cette pub pour Powerade, "la boisson sport du groupe Coca Cola" , vue dans la nuit dernière en rentrant d'une soirée animée, quelques heures après que les Bleus aient gagné contre les All Blacks... Ou comment une pub devient (très vite) obsolète !

powerade All blacks

dimanche 30 septembre 2007

"99 francs", la satire (anti) pub, les marques... détournées

Il fallait bien que je voie, par conscience professionnelle ;) l'adaptation par Jan Kounen du bouquin de Frédéric Beigbeder, "99 francs". L'adaptation en film est pas mal du tout: malgré les clichés sur les pubeux (tous sous coke, circulant dans leur agence de pub... en trottinette électrique - sic), Kounen a su se détacher du livre pour calquer au thème son propre univers visuel. La charge conte la pub est assez claire, malgré quelques raccourcis (comme sur lees mouvements anti-pub, caricaturés en de jeunes hippies). Et il a construit son film comme une satire de pub / de clip, ses délires visuels sont parfois très drôles. Et l'idée de proposer deux fins différentes (comme un test marketing pour lancer un nouveau produit) est bien vue.

Mais ce film a soulevé une question assez inédite dans le cinéma, à la limite de la publicité, de la propriété intellectuelle, du droit des marques et de la contrefaçon. Comme le souligne à juste titre cet article du Figaro, les juristes de la société de production du film ont dû s'arracher les cheveux en visionnant le film pour éviter tout procès des marques parodiées dans le film. D'ailleurs, "le packaging des yaourts a été modifié car jugé trop proche de celui des produits du groupe agroalimentaire. La scène où l'on entend qualifier un modèle de BMW de « gros suppositoire » a été retirée du film et Jean Dujardin ne regrette plus que ses « couilles ne fabriquent pas du Sprite", précise "Le Figaro" dans ce papier. Avec notamment Danone ("Madone" dans "99 francs) et un succédané de son Actimel (les dessous de la campagne, probablement assez réalistes, sont très drôles). Mais aussi la Société Générale, dont une ancienne pub est parodiée, et son slogan est carrément repris mot pour mot dans le film ("Vous ne viendrez pas chez nous par hasard"). Je me demandais d'ailleurs si le film ne serait pas attaquable (pour diffamation par exemple ?) par cette société parodiée, parfaitement reconnaissable via ce slogan.

mercredi 26 septembre 2007

Séries en accès VOD gratuit (ou pubs avec morceaux de séries à l'intérieur...)

Un modèle économique émergeant pour la vidéo à la demande ? Comme le signale le newsletter de Télérama d'hier matin, "alors que nous, Français, devrons payer pour télécharger le dernier épisode de la nouvelle saison de Heroes en VOD", aux US, les producteurs testent le business model de séries accessibles gratuitement en VOD... à condition d'accepter de regarder la pub qui les accompagne.

La chaîne NBC, qui produit la série, va s'y essayer, dans le cadre de son nouveau service, NBC Direct, par lequel elle proposera sur la Toile une semaine après diffusion avec The Office ou les facéties de l’animateur star Jay Leno . Mais cette gratuité a un prix : des écrans de pub seront insérés dans ces vidéos. Et sept jours après le téléchargement, le fichier s’autodétruira. Même stratégie chez ABC qui proposera Lost : les disparus et Grey’s Anatomy gracieusement dès novembre sur le portail AOL Video.

Un modèle éco susceptible de décoller en France ? Pas sûr : cet été, M6 a proposé la série Sex and the city en VOD gratuite, avec de la pub. L'échec a été total. TF1 annonce pourtant qu’il va diffuser la saison 2 de Heroes moins de 24h après sa diffusion à la TV américaine sur le site Tf1vision.fr au tarif de 2,99€/épisode (il existe aussi des packs). Même si les fichiers seront disponibles toujours sur le web de manière gratuite (illégale certes mais gratuite) .

dimanche 23 septembre 2007

Un nouveau format publicitaire dans le métro ?

Alors voilà un nouveau format publicitaire, c'est la première fois que je vois cela. Pour s'assurer de nouveaux revenus auprès des annonceurs, en plus des traditionnels panneaux publicitaires sur les murs, la RATP a ouvert un nouvel espace publicitaire... les murs dans le métro. Le seul précédent que j'aie vu comme support de pub hors affichage traditionnel à la RATP était les rames de métro entièrement customisées à l'effigie d'un annonceur.

On voit de plus en plus émerger des nouveaux formats de pub, sur des supports dits hors-média, ou media tactiques (avec des pubs par exemple dans les cabines d'essayages en grands magasins, sur des gobelets de café en entreprises...), que défend un lobby, l'Association des supports et médias tactiques.

C'est par hasard que j'ai vu ça, avec pour premiers annonceurs Camper et Fanta. c'est assez particulier : les pubs sont presque des peintures, que l'on pourrait assimiler à des grafs, qui couvrent donc des murs entiers... Je ne sais pas trop quoi en penser : format publicitaire innovant, avec une réelle recherche artistique, qui décore les stations de métro, ou nouveau format qui rend la pub toujours plus omniprésente, et même envahissante, intrusive, dans le quotidien des gens ?

En tous cas, cela va mériter une petite enquête ces prochains jours... :)

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Photos Capucine Cousin

dimanche 9 septembre 2007

Comment Dior fait de la pub dans "Le Monde" pour.. la pub TV de son nouveau parfum

"Le nouveau conte de Cendrillon imaginé par Dior et réalisé par Wong Kar-Wai. Rendez-vous sur TF1, France 2, Canal +, M6, dimanche 9 septembre à 20h45".

couv Monde

Cette pub assez particulière était publiée en dernière page du "Monde" daté de ce dimanche. Une publicité donc, pour... une publicité TV diffusée par Christian Dior sur les principales chaînes hertziennes en prime time, avant le film du dimanche soir - soit l'heure à laquelle l'emplacement publicitaire est le plus cher pour les annonceurs.

Durant une minute, elle met en scène la nouvelle égérie de Dior, l'actrice Eva Green, dans le rôle de Cendrillon, avec pour cadre l'Opéra Garnier. Images magnifiques, féériques, dans des tons bleus foncés, avec Muse en musique de fond... Pour promouvoir le nouveau blockbuster parfum de Dior, Midnight Poison.

Mise en abime (faire de la pub pour une pub...) ou manière de créer du buzz autour d'une pub - et donc autour du produit promu par cette pub ? A mon avis, en tous cas, le procédé est diablement efficace. Bref, Dior crée l'événement autour d'une publicité... pour mieux attirer le regard sur son nouveau jus.

Et il confirme une tendance assez récente dans la pub, plus encore dans le secteur du luxe : concevoir la pub comme un court-métrage en faisant appel à des réalisateurs de cinéma, avec ici aux manettes Wong Kar-Wai, réalisateur de la très sexy love-story "In the mood for love" notamment. Le prestige du réalisateur de la pub, de la star (une star de cinéma plutôt qu'un "simple" mannequin), le budget de la publicité... permettent à eux seuls d'attirer l'oeil des médias spécialisés sur la publicité - et par ricochet sur le prestige du produit. Un cas d'école : la campagne de pub de 2004 pour le N°5 de Chanel qui durait plus de 2 minutes, dans un univers très "Moulin Rouge" mis en scène par Baz Luhrmann (réalisateur du film éponyme), et avec pour star Nicole Kidman, qui avait d'ailleurs décroché un contrat béton (3,6 millions de dollars juste pour le tournage), dont on avait beaucoup parlé, comme le rappelait "Stratégies" dans cet article.

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